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Entretien avec le Sheikh Ibrahim Khadil. Après le massacre de Coptes à Alexandrie d’Egypte, on recommence à parler du dialogue interreligieux. Nous avons demandé au Sheikh Ibrahim Khadil, économe …Plus
Entretien avec le Sheikh Ibrahim Khadil.

Après le massacre de Coptes à Alexandrie d’Egypte, on recommence à parler du dialogue interreligieux. Nous avons demandé au Sheikh Ibrahim Khadil, économe auxiliaire du Mufti de Jérusalem, de nous dire comment la communauté musulmane de la ville a réagi à ce qui s’est passé.
Sheikh Ibrahim Khadil: « Nous, comme tant d’autres fidèles, nous avons condamné ce geste dès que nous su la nouvelle du massacre dans l’église. Le centre du Mufti à Jérusalem a envoyé des condamnations écrites aux médias locaux et à beaucoup de télévisions. Des notes de réprobation et de tristesse sont sorties au nom du Mufti. Nous nous sommes également rendus à l’ambassade d’Egypte à Ramallah pour présenter nos condoléances. Et nous avons envoyé des lettres de condoléances aux familles des victimes en Egypte. Nous chrétiens et musulmans sommes des citoyens d’un unique pays, nous souffrons les mêmes peines et nombreuses sont les choses qui nous unissent.

Parlons justement de cela : quelles sont vos rapports ?

Sheikh Ibrahim Khadil: "Ils sont très particuliers, dans tout le Moyen Orient, mais spécialement ici à Jérusalem et en Palestine. Je vis dans une ville - Bet sa Hur – où la majorité est chrétienne et je participe à leurs joies tout comme eux participent à nos joies. Nous vivons dans un même lieu, avec les mêmes difficultés’ et dans les mêmes conditions. Le niveau de cohabitation ici est exemplaire, un modèle à imiter. Nous devons tous y être attentifs".

Ce qui s’est passé à Alexandrie peut-il arriver ici aussi, selon vous?

Sheikh Ibrahim Khadil:"Je crois honnêtement que cela est difficile. Nous, nous avons surtout confiance en la sécurité du peuple palestinien et en sa maturité que ces gestes ne se répèteront jamais. Nous, bien sûr, nous ne sommes pas mieux que l’Egypte en termes de sécurité, mais ce qui s’est passé est vraiment un cas limite, car coptes et musulmans cohabitent depuis des siècles sans problèmes. Cette violence est hors norme, et le musulman la condamne peut-être même avant le chrétien».

Souhaitez-vous dire quelque chose aux coptes? Par rapport aux déclarations parues dans les médias, que voudriez-vous répondre?

Sheikh Ibrahim Khadil: "Les coptes et les chrétiens en général ont compris cette situation : toutes les condamnations ont été très responsables et sages, invitant à l’unité pour de pas créer d’autres polémiques »

« Nous on n’accepte ça ni à Alexandrie ni ailleurs dans le monde, nous a-t-il dit à la fin de l’entretien. « dans les lieux de prière, les fidèles ne doivent pas subir de violence. C’est ce en quoi nous croyons, nos directives, nos valeurs et nos enseignements ».