La communicatio in sacris

par monsieur l’abbé Zins.

I. Dans les saintes Ecritures.

« Vous ne pouvez pas boire le calice du Seigneur, et le calice des démons, vous ne pouvez pas participer à la table du Seigneur et à la table des démons », car « nul ne peut servir deux maîtres. » (Mt. 6, 24)

« Ce que les nations immolent, elles l’immolent aux démons, et non à Dieu. Or je ne veux point que vous deveniez les auxilliaires des démons : vous ne pouvez pas boire le calice du Seigneur et le calice des démons ; vous ne pouvez point participer à la table du Seigneur et à la table des démons. Est-ce que nous provoquerions le Seigneur ? Sommes-nous plus puissants que Lui ?  » (I Cor. 10, 20-22)

« Nous savons que les idoles ne sont rien, et qu’il n’y a qu’un seul Dieu. Car s’il y a des êtres que certains appellent dieux, soit dans le ciel soit sur la terre (ce qui fait une multitude de dieux et de seigneurs), nous savons quant à nous qu’il n’y a qu’un seul Dieu, le Père de qui tout procède, et nous avec, et un seul Seigneur Jésus-Christ par qui sont toutes choses, et nous par Lui. »  (I Cor. 8, 4-6).

« N’ayez point part avec les infidèles. Car quelle participation y a‑t-il entre la justice et l’iniquité ? Ou quelle société entre la lumière et les ténèbres ? Quelle convention, certes, y a-t-il entre le Christ et Bélial ? Ou quelle part a le fidèle avec l’infidèle ? Quel consensus y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ? Or vous êtes le temple du Dieu vivant… Par conséquent, éloignez-vous du milieu d’entre eux, et séparez-vous, dit le Seigneur… Et moi, je vous recevrai. » (I Cor. 6, 14-18)

« Quiconque se retire, et ne demeure point dans la doctrine du Christ, n’a point Dieu : celui qui persévère dans la doctrine, celui-ci a le Père et le Fils. Si quelqu’un vient à vous, et qu’il ne tient pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre demeure et ne le saluez point. Car celui qui le salue, communie à ses oeuvres mauvaises. » (II Jn. 1, 9-11)

II. Dans le droit canon de 1917.

Can. 1258

« § 1 Il n’est pas permis aux fidèles d’assister activement ou de prendre part, sous quelque forme que ce soit, aux rites sacrés non-catholiques.

§ 2 La présence passive ou simplement matérielle aux cérémonies d’un culte hétérodoxe peut être tolérée pour un motif d’honneur à rendre ou d’obligation de politesse. Ce motif doit être sérieux et, en cas de doute, soumis à l’appréciation de l’Ordinaire. Il est ainsi permis de prendre part aux funérailles et au mariage des non-catholiques, ainsi qu’aux solennités analogues, mais pourvu que tout danger de perversion et de scandale soit écarté. »

Commentaire du chanoine Raoul Naz:

« La participation est active et formelle quand un catholique participe à un culte hétérodoxe (c.à.d. non-catholi­que) avec l’intention d’honorer Dieu par ce moyen, à la manière des non-catholiques. Une telle participation est interdite sous n’importe quelle forme, parce qu’elle implique profession d’une fausse religion et par conséquent reniement de la Foi Catholique… Il n’est permis, ni de prier, ni de chanter, ni de jouer de l’orgue dans un temple hérétique ou schismatique, en s’asso­ciant aux fidèles qui célèbrent leur culte, mène si les termes du chant et des prières sont orthodoxes. Ceux qui participent ainsi activement et formellement au culte des non-catholiques sont présumés adhérer aux croyances de ces derniers, c’est pourquoi le canon 2316 les déclare suspects d’hérésie, et s’ils persévèrent, ils sont considérés comme réellement hérétiques. »

Can. 2316

« Est suspect d’hérésie celui qui spontanément et sciemment aide de quelque manière que ce soit la propagation de l’hérésie, ou communique ‘in divinis’ avec des hérétiques, contre ce qui est prescrit au Can. 1258. »

Note:

Le canon 2315 ne prévoit pas n’importe quel délai pour se corriger, mais un délai de six mois, après lequel le coupable « doit être tenu pour héréti­que et frappé des peines concernant les hérétiques »,  entres autres la vacance ipso facto de sa charge (can. 188,4) !

III. Dans les commentaires des Saints.

 » « Ce que les nations immolent » à leurs idoles, « elles l’immolent, non à Dieu, mais aux démons » :

« Ils ont immolé aux démons et non à Dieu, à des dieux qu’ils ignoraient. » (Deut. 32,17 ; v. aussi Baruch 4,7 ; Ps. 105,37) ; « Tous les dieux des nations sont des démons. » (Ps. 95,5). » (Saint Thomas in I Cor. 10, 20)

« Les démons, en effet, infestant les idoles des nations, donnaient des réponses, et c’est pourquoi ils étaient honorés comme des dieux par les paiens. » (Saint Bruno in Ps. 95, 5 ; v.aussi S. Jérôme in Habacuc 2, 19 ; Lev. 17, 7; II Par. 11, 15)

« Car les démons habitaient dans les statues, et c’étaient eux plutôt qui étaient adorés par les paiens… Il s’agit des faux dieux adorés par erreur par les paîens, « car tous les dieux des nations » ne sont pas de vrais dieux, mais « des démons », autrement dit des anges mauvais qui sont nommés dieux de façon erronnée par les nations. » (Saint Robert Bellarmin in Ps. 95, 5) 
 » « Or je ne veux point que vous », qui êtes fidèles, « vous deveniez les auxilliaires des démons ». » (Saint Thomas in I Cor. 10, 20)

 » « Est-ce que nous provoquerions le Seigneur » à la colère ? : « Ils l’ont provoqué en honorant des dieux étrangers, et par leurs abomina­tions ils l’ont excité à la colère… Ils m’ont provoqué en honorant ce qui n’était pas Dieu, et ils m’ont irrité par leurs vanités. » (Deut. 32,16, 21). » (Saint Thomas in I Cor. 10, 22).

 » « Car s’il y a des êtres qui sont appelés dieux », par les nations, selon une fausse dénomination, « soit dans le ciel », comme le soleil et la lune, « soit sur la terre », comme Mercure et Diane, [ 1 ] : « ce qui fait une multitude de dieux », uniquement selon la fausse appellation des nations : « car tous les dieux des nations sont des démons » (Ps. 95,5) ; « et une multitude de seigneurs »… « nous savons quant à nous qu’il n’y a qu’un seul Dieu » par essence, à savoir « le Père de qui tout découle » par nature et selon l’autorité paternelle (Rom. 11,36)… « et un » avec le Père, le « Seigneur » Dieu « Jésus-Christ » : « Le Père et Moi, sommes UN » (Jn. 10,30), « par qui sont toutes choses » selon la nature (Jn. 1,3). » (S.Thomas in I Cor.8, 5-6)

« Par conséquent, « n’ayez point part », c.à.d. aucun rapport et aucune participation « avec les infidèles », dans ce qui se rapporte à la religion… » (Cornelius a Lapide in II Cor. 8, 5-6)

« L’Apôtre dit donc : « Ne portez point le joug avec les infidèles. ». Il faut savoir que l’on nomme « joug » tout ce qui lie plusieurs, en vue de faire quelque chose. C’est pourquoi, comme il arrive que plusieurs s’ unissent pour accomplir une bonne oeuvre qui est selon Dieu, et d’autres se réunissent pour faire quelque chose de mauvais qui est selon le diable, on parle de joug de Dieu et de joug du diable. Le joug de Dieu est la charité qui lie l’homme au service de Dieu : « Prenez mon joug… car mon joug est suave » (Mt. 11,29,30). Tandis que le joug du démon est l’iniquité qui lie au mal et en vue de faire le mal : « le joug de son fardeau » (Is. 9,4). »… « Tandis que le joug du démon est l’iniquité qui lie au mal et en vue de faire le mal : « le joug de son fardeau » (Is. 9,4). L’Apôtre dit donc : « Ne prenez pas le joug », c.à.d. ne communiquez point « avec les infidèles » dans leurs oeuvres d’infidé­lité… Il en assigne la raison en disant : « Car quelle participation » etc… Ce qui revient à dire : Vous ne devez point prendre le joug avec les infidèles, car autre est l’habitude qui vous meut, et autre est la leur. En vous c’est l’habitude de pratiquer la justice, en eux celle de pratiquer l’injustice. Or LA JUSTICE LA PLUS ELEVEE EST DE RENDRE A DIEU CE QUI EST SIEN, en d’autres termes Lui rendre un culte. Tandis que L’INIQUITE LA PLUS GRAVE EST D’ENLEVER A DIEU CE QUI LUI APPARTIENT, ET DE LE DONNER AU DIABLE : « Vos rassemblements sont iniques » (Is. 1,13) ; « Quel rapport a la paille avec le froment ? dit le Seigneur » (Jer. 23,28). »… « Il est une autre cause habituelle quant à l’intelligence, car les fidèles sont éclairés par la lumière de la foi, tandis que les infidèles sont dans les ténèbres des erreurs. C’est en ce sens que l’Apôtre ajoute : « Quelle société y a-t-il entre la lumière et les ténèbres ? », comme pour dire : Il n’est point convenable que vous communiquiez avec eux, car il n’y a pas de société possible, puisque vous êtes lumière par la science de la foi : « Vous êtes lumière dans le Seigneur » (Eph. 5,8), tandis qu’eux sont ténèbres de par leur ignorance : « La voie des impies est ténébreuse » (Prov. 4,19). C’est pourquoi, dès le commencement, le Seigneur sépara la lumière des ténèbres (Gen. 1,18). »… « Quant à la cause efficiente, l’Apôtre dit : « Quelle convention entre le Christ et Bélial ? « , ce qui revient à dire : Vous êtes serviteurs du Christ et ses membres (I Cor. 12,27), tandis qu’eux sont membres du diable. Le démon est nommé ici « Bélial », c.à.d. sans joug, car il a refusé de se soumettre au joug de Dieu : « Dès les temps anciens tu as brisé mon joug, tu as rompu mes liens et tu as dit : Je ne servirai pas. » (Jer. 2,20). »… « Quant au fait qu’il ne puisse y avoir de convention entre le Christ et Bélial, cela est rendu patent par les paroles du Christ : « Il vient le prince de ce monde, et en moi il n’a rien qui lui appartienne. » (Jn. 14,30), et aussi par les paroles du diable : « Qu’y a t-il entre nous et vous, Jésus ?  » (Mt. 8,29). »… « Il y a une autre distinction (à faire), par rapport au statut de la foi, et cela quant à deux points : 1°) selon l’état de la foi, d’où ce que dit l’Apôtre : « Ou quelle part entre le fidèle et l’infidèle ? « , comme pour dire : Ils n’ont point la même part : celle du fidèle est Dieu Lui-même qu’il a comme récompense et comme fin de sa béatitude (Ps. 15,5), tandis que celle de l’infidèle sont les biens terrestres (Sag. 2,9 ; Mt. 24,51). 2°) Selon l’état de grâce, d’où ce que dit l’Apôtre : « Ou quel consensus entre le temple de Dieu et les idoles ?  » Ce qui revient à dire : Il n’y en a aucun. Or vous êtes le temple de Dieu par la grâce (I Cor. 3,16 ; 6,19), vous ne devez donc point communiquer avec les infidèles qui sont les temples des idoles.  » (Mt. 8,29). »…  » Il faut noter que le Seigneur a interdit par Ezéchiel (ch. 26) que l’on honore des idoles dans le temple de Dieu. Il est donc bien plus défendu à des hommes, dont les âmes sont le temple de Dieu, de les violer par la participation avec les idoles : « Si quelqu’un viole le temple de Dieu, Dieu le perdra. Il s’agit du temple saint, que vous êtes. » (I Cor. 2,17)… D’où ce que l’Apôtre dit ensuite : « C’est pourquoi », parce que vous êtes le temple de Dieu, « écartez-vous du milieu d’entre eux ». Il cite ici Isaie 52,11 : « Eloignez-vous,’écartez-vous de là, et n’entrez pas en contact avec ce qui est impur. ». « … « Ce par quoi, il signifie trois choses : éloignez-vous, séparez-vous, n’entrez pas en contact avec ce qui est impur, car nous devons nous comporter de trois façons vis-à-vis des infidèles : 1°) Nous éloigner d’eux en abandonnant le péché (Zach.2,6). … Ce qui est à entendre de la séparation en esprit… 2°) Cela, afin d’éviter les occasions de péchés fournies par eux. Il dit donc : « Séparez-vous », c.à.d. tenez vous loin de leur consensus : « Car je suis venu séparer… » (Mt. 10,35) ; « Tenez-vous à l’écart des tentes des hommes impies » (Nbr. 16,26). 3°) Afin que nous puissions les reprendre… : « Non seulement ceux qui accomplissent cela, mais aussi ceux qui y consentent » (Rom. 1,32) ; Eph. 5,11. Et ceci, car « celui qui touche la poix en est souillé » (Eccli.13,1). »… « Une double récompense est promise à ceux qui seront fidèles à cette prescription : la familiarité divine : « Moï., je vous recevrai » ; et l’adoption divine : « Je serai pour vous un Père, et vous me serez des fils. ». » (Saint Thomas in II Cor. 6, 14)

source

Pie VII contre les conciliaires (cliquez)

Saint Robert Bellarmin contre les « papes » conciliaires (cliquez)

D’autres textes (cliquez)

Audio Mgr Lefebvre (cliquez)

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