je suis de l'avis de la vénérable Marthe Robin:elle aidait les prisonniers à l'heure de la mort. Quand quelqu'un résistait encore devant Jésus en Crroix, la Mère de Jésus, qui a souffert pour sa conversion se voit alors dans son épreuve au pied de la Croix et ça devient comme irrésistible . Comme thé"ologien je rejoins ce confrère qui me précède, et qui a eu le courage d'écrit un de ses derniers ouvrages avant sa mort, fruit de toute une maturation spirituelle. "Espérer pour tous" de Hans rus von Balthazar Dieu veut sauver tous les hommes ! De nombreuses affirmations du Nouveau testament l’attestent : Jn 6,37-39 ; Jn 12,32 ; Rm 5,12-21 ; Rm 11,32 ; 1 Tim 2,4-5 : « Dieu notre Sauveur veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité, car il n’y a qu’un seul Dieu, un seul médiateur aussi entre Dieu et les hommes : Christ Jésus, qui s’est donné en rançon pour tous ».
Balthasar en conclut que « L’image du jugement dans l’Ancien testament, très unilatérale à de rares exceptions près, s’est éclaircie (le Juge est le Sauveur), et qu’en conséquence, l’espérance triomphe de la crainte. (Hans Urs Von Balthasar Espérer pour tous, Desclée de Brouwer, Paris, 1987, p.35).
Attention à ne pas considérer les images et les représentations de l’enfer (par exemple, la vallée de la géhenne était un lieu où brûlaient les ordures à Jérusalem) comme une description topographique ou physique. Elles ont pour but, dans le Nouveau testament (je ne parle pas ici des nombreuses représentations de l’enfer tout au long des siècles), de susciter chez l’auditeur, le lecteur, le disciple, la conversion. « Nous ne sommes pas devant un reportage, mais devant une ultime mise en demeure de prendre une décision sans prétendre décrire lènfer et y donner le nom des locataires». (Hans Urs Von Balthazar id.). Au-delà de l’utilisation des images (le feu, la porte large, le chemin de perdition…), c’est donc plutôt un appel pour le présent qu’une anticipation sur l’avenir. C’est une manière directe de faire prendre conscience à chacun que le salut dépend aussi de lui, que Dieu ne peut sauver sans le consentement d’amour de l’homme, qu’effectivement l’homme est mis devant un choix, dès maintenant : accueillir ou refuser l’Amour infini.
Espérer pour tous : le salut désiré par Dieu pour tous les hommes est plus fort que la menace de perdition. Espérer pour tous : parce que Dieu ne prédestine pas à la perdition ; parce que c’est la vérité de notre prière : une prière qui est celle du Christ en Jn 17 (« la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le véritable vrai Dieu », v.3). Espérer parce que le jugement de Dieu n’a rien à voir avec nos jugements, et nous sommes tous sous le jugement (Hans Urs Von Balthasar id. p 11). En affirmant cela, Balthasar rejette l’opinion de ceux qui prétendent discourir sur la question de savoir s’il y a du monde en enfer . On ne peut entrer dans ce raisonnement pour la seule raison que toute notre foi est appelée à aller dans le sens du désir de Dieu qui est de sauver tous les hommes. Ce serait téméraire de nous mettre à la place de Dieu, de discuter sur la punition que mériterait telle personne, parce qu’en définitive l’enfer est une redoutable question pour chacun et chacune, et non pas un sujet de débat d’où on pourrait s’extraire en ne parlant que des autres : « Quiconque envisage la possibilité ne fût-ce que d’un seul réprouvé en dehors de lui-même, celui-là sera difficilement capable d’aimer sans réserve ». Les passages du Nouveau testament qui ouvrent un avenir en Dieu pour toute l’humanité « nous donnent un droit d’espérer pour tous les hommes, et cela signifie dans le même mouvement que nous ne nous sentons pas obligés de faire le pas consistant à poser, à partir des mensonges un enfer rempli de nos frères et de nos sœurs — car alors notre espérance serait réduite à néant ». (Hans Urs Von Balthasar l’enfer, une question, Desclée de Brouwer, Paris, 1988, p.60). À l’appui de son propos, Balthasar cite pour finir Catherine de Sienne et Edith Stein.