Faire le gros dos pour être un électron libre
Le jeune Jorge Mario Bergoglio était-il fait pour être prêtre ? Répondre « non » peut sembler abrupt. Et pourtant, la vocation - au sens catholique du terme - n’est pas certaine. Surtout si on la compare à celle d’autres papes. Explications :
Comme beaucoup de fidèles de sa génération, lorsqu’il était jeune Jorge Mario Bergoglio n’avait probablement qu’une vision tronquée du sacerdoce, celle qui avait alors cours et qui visait à faire du prêtre avant tout une sorte de sympathique animateur social à coloration catholique.
Il est clair que pour bien des jeunes de la génération de Jorge Bergoglio, la « gravité de la charge » devait être mise de côté au profit de l’animation sociale, tandis qu’offrir dignement le Sacrifice de l’autel était devenu une charge plus qu’une priorité, l’essentiel devant être les « œuvres extérieures », visibles, gratifiantes, détachées de toute ascèse spécifique de l’état sacerdotal.
Toujours est-il que c’est dans ce contexte (qui, quelques années plus tard, conduira de nombreux prêtres mal dans leur peau à abandonner le sacerdoce) que Jorge Mario Bergoglio est ordonné. Et ce n’est peut-être qu’une fois prêtre qu’il va ouvrir peu à peu les yeux et découvrir les exigences du sacerdoce catholique devant être vécu dans et pour l’Église. Des exigences qui deviennent peut-être trop pesantes pour lui, parce que ne répondant pas à la vie de prêtre telle qu’il se l’était imaginée.
Deux options s’offrent alors à au P. Bergoglio : ou bien se comporter en électron libre afin de pouvoir continuer à vivre sa prêtrise comme il l’entend, ou bien faire le dos rond en espérant une réforme des institutions ecclésiales visant à atténuer les contraintes de la vie sacerdotale.
La première tentative, celle consistant à se comporter en électron libre, échoue : le P. Bergoglio est envoyé en Allemagne pour y faire des études qu’il ne fera jamais parce qu’elles ne sont pas “son truc” ; il survole quelques ouvrages, picore des idées à droite et à gauche qu’il pense pouvoir utiliser plus tard pour justifier sa vision du sacerdoce. Puis, de retour en Argentine, il opte pour la seconde tentative : faire le dos rond. Autrement dit, ne plus faire parler de lui. C’est de cette manière et parce qu’il sait être « un peu fourbe » », comme il l’a dit lui-même, qu’il entend gagner les plus hautes marches de la hiérarchie ecclésiastique d’où il pourra faire les réformes qui lui permettront enfin de vivre « son » idéal sacerdotal.
La stratégie fonctionne puisque, grâce à des appuis, il devient évêque puis cardinal... et enfin pape. Or, quand on est pape, on a les moyens de « réformer » l’Église pour en faire une institution souple où pourront se sentir à l’aise tous les prêtres qui, d’une façon ou d’une autre, se sentent malheureux dans le sacerdoce tel qu’il est exigé ; une Église où pourront aussi se sentir à l’aise tous les fidèles pour lesquels la radicalité de l’Évangile doit se diluer dans un relativisme et un libre arbitre visant à préparer une foi et une Église qui n’auront plus rien de catholique.
Ce qui est souhaité par Jorge Bergoglio, c’est une Église “cool”, ouverte à toutes les « sensibilités » (couples “divorcés-remariés”, couples homosexuels...) qui estiment que la doctrine doit être en perpétuelle mutation pour pouvoir s’adapter à toutes les fantaisies, à toutes les évolutions.
On comprend que Jorge Bergoglio soit attiré par la figure de Martin Luther. Le Réformateur allemand, également incapable de porter le poids du sacerdoce catholique, est allé, lui, au bout de ses convictions : plus d’Église, plus de doctrine, plus de liturgie, plus de sacerdoce... Rien que des bons sentiments philanthropico-chrétiens, le « scriptura sola » permettant à chaque croyant d’interpréter la Parole divine en ne suivant que ses intérêts. C’est simple et pratique : tout le monde peut y trouver son compte.
Veut-on la preuve que le pape Bergoglio rêve d’une telle Église ? Écoutons ce qu’il dit aux charismatiques venus à Rome à l’occasion de leur jubilé : c’est très révélateur de sa façon de voir l’avenir de l’Église. Il déclare en effet : « 50 ans du Renouveau charismatique catholique. Un courant de grâce de l’Esprit ! Et pourquoi un courant de grâce ? Parce que [le Renouveau] n’a ni fondateur, ni statuts, ni organes de gouvernement ! » (Cliquer ici et aller à la 47e minute)
Donc, si on suit bien François, tous les ordres religieux de l’histoire de l’Église (Franciscains, Dominicains, Bénédictins, Jésuites mêmes...) n’ont pas représenté des « courants de grâce » puisqu’ils ont tous un fondateur, des statuts, des organes de gouvernement. Ainsi, dans l’esprit du pape, ces structures sont incompatibles avec la grâce : elles la mettent « dans une cage » (cf. plus loin dans le discours).
Ne serait-ce pas là une allusion à ses propres difficultés qu’il a eues avec la hiérarchie jésuite en Argentine ? N’est-ce pas là une allusion au fait qu’il a lui aussi eu le sentiment d’appartenir à une Église qui le brimait dès lors que sa hiérarchie lui expliquait qu’il ne pouvait pas en faire qu’à sa tête ?
Autrement dit, le mouvement charismatique représenterait donc l’Église telle que la rêve Bergoglio : une église déstructurée de type luthérien, une spiritualité purement spontanée de type évangéliste, sans dogmes, sans doctrine claire, sans rites ni liturgie ; une Église “libérée” de toute forme de cadre. Bref, une Église très éloignée de la foi reçue des Apôtres et vécue de façon traditionnelle dans l’orthodoxie catholique. Une Église où les périphéries seraient partout et le centre nulle part.
Source : www.proliturgia.org
(Vendredi, 5 janvier 2018)
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Album ACTU
Comme beaucoup de fidèles de sa génération, lorsqu’il était jeune Jorge Mario Bergoglio n’avait probablement qu’une vision tronquée du sacerdoce, celle qui avait alors cours et qui visait à faire du prêtre avant tout une sorte de sympathique animateur social à coloration catholique.
Il est clair que pour bien des jeunes de la génération de Jorge Bergoglio, la « gravité de la charge » devait être mise de côté au profit de l’animation sociale, tandis qu’offrir dignement le Sacrifice de l’autel était devenu une charge plus qu’une priorité, l’essentiel devant être les « œuvres extérieures », visibles, gratifiantes, détachées de toute ascèse spécifique de l’état sacerdotal.
Toujours est-il que c’est dans ce contexte (qui, quelques années plus tard, conduira de nombreux prêtres mal dans leur peau à abandonner le sacerdoce) que Jorge Mario Bergoglio est ordonné. Et ce n’est peut-être qu’une fois prêtre qu’il va ouvrir peu à peu les yeux et découvrir les exigences du sacerdoce catholique devant être vécu dans et pour l’Église. Des exigences qui deviennent peut-être trop pesantes pour lui, parce que ne répondant pas à la vie de prêtre telle qu’il se l’était imaginée.
Deux options s’offrent alors à au P. Bergoglio : ou bien se comporter en électron libre afin de pouvoir continuer à vivre sa prêtrise comme il l’entend, ou bien faire le dos rond en espérant une réforme des institutions ecclésiales visant à atténuer les contraintes de la vie sacerdotale.
La première tentative, celle consistant à se comporter en électron libre, échoue : le P. Bergoglio est envoyé en Allemagne pour y faire des études qu’il ne fera jamais parce qu’elles ne sont pas “son truc” ; il survole quelques ouvrages, picore des idées à droite et à gauche qu’il pense pouvoir utiliser plus tard pour justifier sa vision du sacerdoce. Puis, de retour en Argentine, il opte pour la seconde tentative : faire le dos rond. Autrement dit, ne plus faire parler de lui. C’est de cette manière et parce qu’il sait être « un peu fourbe » », comme il l’a dit lui-même, qu’il entend gagner les plus hautes marches de la hiérarchie ecclésiastique d’où il pourra faire les réformes qui lui permettront enfin de vivre « son » idéal sacerdotal.
La stratégie fonctionne puisque, grâce à des appuis, il devient évêque puis cardinal... et enfin pape. Or, quand on est pape, on a les moyens de « réformer » l’Église pour en faire une institution souple où pourront se sentir à l’aise tous les prêtres qui, d’une façon ou d’une autre, se sentent malheureux dans le sacerdoce tel qu’il est exigé ; une Église où pourront aussi se sentir à l’aise tous les fidèles pour lesquels la radicalité de l’Évangile doit se diluer dans un relativisme et un libre arbitre visant à préparer une foi et une Église qui n’auront plus rien de catholique.
Ce qui est souhaité par Jorge Bergoglio, c’est une Église “cool”, ouverte à toutes les « sensibilités » (couples “divorcés-remariés”, couples homosexuels...) qui estiment que la doctrine doit être en perpétuelle mutation pour pouvoir s’adapter à toutes les fantaisies, à toutes les évolutions.
On comprend que Jorge Bergoglio soit attiré par la figure de Martin Luther. Le Réformateur allemand, également incapable de porter le poids du sacerdoce catholique, est allé, lui, au bout de ses convictions : plus d’Église, plus de doctrine, plus de liturgie, plus de sacerdoce... Rien que des bons sentiments philanthropico-chrétiens, le « scriptura sola » permettant à chaque croyant d’interpréter la Parole divine en ne suivant que ses intérêts. C’est simple et pratique : tout le monde peut y trouver son compte.
Veut-on la preuve que le pape Bergoglio rêve d’une telle Église ? Écoutons ce qu’il dit aux charismatiques venus à Rome à l’occasion de leur jubilé : c’est très révélateur de sa façon de voir l’avenir de l’Église. Il déclare en effet : « 50 ans du Renouveau charismatique catholique. Un courant de grâce de l’Esprit ! Et pourquoi un courant de grâce ? Parce que [le Renouveau] n’a ni fondateur, ni statuts, ni organes de gouvernement ! » (Cliquer ici et aller à la 47e minute)
Donc, si on suit bien François, tous les ordres religieux de l’histoire de l’Église (Franciscains, Dominicains, Bénédictins, Jésuites mêmes...) n’ont pas représenté des « courants de grâce » puisqu’ils ont tous un fondateur, des statuts, des organes de gouvernement. Ainsi, dans l’esprit du pape, ces structures sont incompatibles avec la grâce : elles la mettent « dans une cage » (cf. plus loin dans le discours).
Ne serait-ce pas là une allusion à ses propres difficultés qu’il a eues avec la hiérarchie jésuite en Argentine ? N’est-ce pas là une allusion au fait qu’il a lui aussi eu le sentiment d’appartenir à une Église qui le brimait dès lors que sa hiérarchie lui expliquait qu’il ne pouvait pas en faire qu’à sa tête ?
Autrement dit, le mouvement charismatique représenterait donc l’Église telle que la rêve Bergoglio : une église déstructurée de type luthérien, une spiritualité purement spontanée de type évangéliste, sans dogmes, sans doctrine claire, sans rites ni liturgie ; une Église “libérée” de toute forme de cadre. Bref, une Église très éloignée de la foi reçue des Apôtres et vécue de façon traditionnelle dans l’orthodoxie catholique. Une Église où les périphéries seraient partout et le centre nulle part.
Source : www.proliturgia.org
(Vendredi, 5 janvier 2018)
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