Le saint nom de Marie
Nous pouvons dire, en un sens, du saint nom de Marie, ce que saint Paul a dit du nom adorable de Jésus, qu'il est tout puissant au ciel, sur la terre et dans les enfers. Au ciel, le Père, le Fils, le Saint-Esprit chérissent l'auguste nom de Marie, sorti des trésors de la divinité, et ne peuvent l'entendre sans en être touchés. Les anges et les saints s'inclinent de respect au nom de Marie, toujours prêts à voler partout, au premier signe de sa volonté. Sur la terre rien ne résiste à celui qui l'invoque avec confiance et amour. "Quelquefois même, dit saint Anselme, l'invocation du nom de Marie obtient plus promptement du secours que celle du nom de Jésus." Enfin, contre l'enfer, ce nom a une puissance vraiment invincible. C'est en l'invoquant que l'Eglise a remporté toutes ses victoires. Chaque fois que le serpent infernal, essayant de dérober sa tête aux pied de la Vierge qui l'écrase, s'est essayé de vomir sur la terre le poison du mensonge et de l'erreur, l'Eglise a imploré le nom tout-puissant de Marie Immaculée, et l'hérésie a été vaincue.
Vous qui êtes justement fiers du titre d'enfants de Marie, faites-vous un bonheur de répéter souvent son nom sacré ! Il sera votre bouclier dans les saints combats du salut, votre force dans les tentations, votre protection dans les périls, votre lumière dans vos doutes, votre soutien durant la vie et votre espérance à l'heure de la mort ! " Divine Marie ! Je ne vous demande qu'une seule grâce : faites que votre serviteur ait toujours votre nom présent à la mémoire ! Je suis certain de ne pas périr, à l'abri de cette protection tendre et fidèle. "
2. Nom plein de douceur.
Marie ! Ce nom ineffable a je ne sais quoi d'harmonieux, de doux, de suave qui rafraîchit l'âme et embaume le coeur. " Il est, dit un saint, plus flatteur à l'oreille que la plus ravissante mélodie, plus délicieux à la bouche qu'un rayon de miel, plus réjouissant pour le coeur que l'allégresse la plus pure. " Marie ! C'est le nom que l'enfant bégaie sur les genoux de sa mère ; que la jeune fille chante dans ses cantiques ; que l'affligé appelle dans sa détresse ; que le pauvre orphelin répète sans cesse dans son malheur ; que le pécheur invoque dans son repentir ; que le moribond soupire sur le grabat de sa douleur.
De lui aussi on peut dire " Le jour le redit au jour, et la nuit à la nuit ". Marie ! Marie ! C'est le nom qu'au ciel on chante sur les harpes d'or, dans l'extase de la joie, et la terre entière fait écho. Marie !
Enfin, c'est le nom d'une Mère, la Mère de Jésus et la Mère des hommes, et l'amour ne se lasse jamais de le savourer et de le redire. Qui donc n'invoquerait sans cesse, qui ne bénirait ce nom délicieux qui a séché tant de larmes et n'en a jamais fait versé une seule ? Jésus, Marie, que vos saints noms soient toujours dans mon coeur et souvent sur mes lèvres !
Exemple :
C'était en Asie, un petit enfant apprenait, à l'école, à chanter l'Ave Maria, il aimait à le redire à genoux, devant une image de la Vierge. Il le trouvait si doux, qu'il allait le répétant dans les rues de la ville. On voyait son visage s'animer, ses yeux s'élever délicieusement vers le ciel, sa voix devenir plus harmonieuse, chaque fois qu'il redisait le nom de Marie : Maria. Il y avait des impies qui prirent en horreur ce petit chantre de la Mère de Dieu. Un assassin l'arrête un jour, l'entraîne, l'égorge et le jette dans un fossé. La pauvre mère, pleurant, s'en va chercher son fils. Dieu la conduit vers le fossé. Mais prodige ! L'enfant égorgé murmurait encore le nom de Marie : Maria ; mais avec une voix si douce, qu'on eût dit qu'elle venait du paradis. On l'emporte à l'église voisine, et le prêtre demande à l'enfant comment il peut chanter. - Quand j'allais mourir, dit le jeune martyr, la Vierge m'a dit : "Chante encore ma louange ; redis au moins mon nom : bientôt je viendrais te chercher et t'emmener dans le temple de mon Fils. " - Et ayant redit une fois encore le saint nom de Marie : Maria, il s'endormit d'une douce mort. La pauvre mère se consola, voyant que son fils était heureux au ciel. Heureux serons-nous aussi, si nous trouvons dans le doux nom de Marie le même charme et la même vertu ! Puissions-nous expirer en disant Jésus ! Marie ! " Douce et précieuse mort ! dit saint Alphonse de Liguori, que celle qui est protégée par ces noms de salut ! "
Prière :
Que votre nom est doux et puissant, divine Mère ! Il ouvre le ciel, il ferme l'enfer, il enchaîne le démon, il embaume le coeur. Que d'écueils j'aurais évités, que de chutes j'aurais prévenues, que de victoires j'aurais remportées, que de bonheur j'aurais goûté, si j'avais toujours eu recours à votre nom sacré, uni à celui de Jésus !
Désormais je l'invoquerai dans tous mes dangers ; il sera ma force et ma consolation, tous les jours de ma vie et à l'heure de ma mort.
Ainsi soit-il +
