Psaume 62
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Marie, Mère de Jésus, ne voudrait que le pardon envers les pécheurs (Extrait des écrits de Maria Valtorta)

Extrait des écrits de Maria Valtorta :

Les apôtres sourient en disant : "Le garçon est heureux."

Les femmes sourient en disant :"L'oiseau prisonnier a retrouvé la liberté et son nid."

Jésus sourit, en se tournant pour le regarder, et son sourire, comme toujours, parait rendre tout plus lumineux et il l'appelle en disant : "Viens ici, agnelet de Dieu. Je veux t'enseigner un beau chant." Et, suivi par les autres, il entonne le psaume : "Le Seigneur est mon Berger. Il ne me manquera rien. Il m'a mis dans un lieu d'abondants pâturages" et cætera. La voix très belle de Jésus se répand à travers la campagne fertile, l'emporte sur les autres, même sur les meilleures, tant elle exprime puissamment sa joie.

"Il est heureux, ton Fils, Marie" dit Marie d'Alphée.

"Oui. Il est heureux. Il a encore quelque joie..."

"Aucun voyage n'est sans fruit. Il passe en répandant les grâces, et toujours il y a quelqu'un qui rencontre vraiment le Sauveur. Te souviens-tu de ce soir-là à Bethléem de Galilée ?" demande Marie de Magdala.

"Oui. Mais je ne voudrais pas me rappeler ces lépreux et cet aveugle..."

"Tu pardonnerais toujours. Tu es tellement bonne ! Mais la justice aussi est nécessaire* observe Marie Salomé.

"Elle est nécessaire, mais heureusement pour nous que la miséricorde est plus grande" dit encore Marie de Magdala.

"Toi, tu peux le dire. Mais Marie..." répond Jeanne.

"Marie ne veut que le pardon, bien qu'elle-même n'ait pas besoin de pardon. N'est-ce pas, Marie ?" dit Suzanne.

"Je ne voudrais que le pardon, oui. Cela seulement. Être mauvais doit être déjà une terrible souffrance..." Elle soupire en le disant.

"Tu pardonnerais à tous, à tous vraiment ? Mais serait-ce juste de le faire ? Il y a des obstinés dans le mal qui empêchent tout pardon en s'en moquant comme d'une faiblesse" dit Marthe.

"Je pardonnerais. Pour moi, je pardonnerais. Non par sottise, mais parce que je vois en toute âme un petit enfant plus ou moins bon. Comme un fils... Une mère pardonne toujours... même si elle dit : "La justice veut un juste châtiment". Oh ! si une mère pouvait mourir pour engendrer un cœur nouveau, bon, pour le fils mauvais, croyez-vous qu'elle ne le ferait pas ? Mais cela ne se peut. Il y a des cœurs qui repoussent toute aide... Et je pense qu'à eux aussi la pitié doit donner le pardon. Car il est déjà si grand le poids qu'ils ont sur le cœur : de leurs fautes, de la rigueur de Dieu... Oh ! pardonnons, pardonnons aux coupables... Et plût à Dieu accueillir notre pardon absolu pour diminuer leur dette..."

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Autre extrait (avant le suicide de Judas) :

« Il court vers la petite porte qui donne sur le Cénacle. Il l'ouvre. Il entre. Un beau soleil entre par les fenêtres grandes ouvertes. Judas pousse un soupir de soulagement. Il entre. Ici, tout est calme et silencieux. La vaisselle est encore comme on l'a laissée. On comprend que pour le moment, personne ne s'en est occupé. On pourrait croire qu'on va se mettre à table.

Judas va vers la table. Il regarde s'il y a du vin dans les amphores. Il y en a. Il boit avidement à l'amphore elle-même qu'il soulève à deux mains. Puis il se laisse tomber assis et appuie sa tête sur ses bras croisés sur la table. Il ne s'aperçoit pas qu'il est assis justement à la place de Jésus et qu'il a devant lui le calice qui a servi pour l'Eucharistie. Il s'arrête un moment jusqu'à ce que s'apaise l'essoufflement causé par sa longue course. Puis il lève la tête et voit le calice, et il reconnaît où il s'est assis.

Il se lève comme possédé. Mais le calice le fascine. Il y a encore au fond un peu de vin rouge et le soleil, en frappant le métal (qui paraît de l'argent) fait briller ce liquide. "Du sang ! Du sang ! Du sang ici aussi ! Son Sang ! Son Sang !..." Faites cela en mémoire de Moi !... Prenez et buvez. Ceci est mon Sang... Le Sang du nouveau testament qui sera versé pour vous..." Ah ! Maudit que je suis ! Pour moi il ne peut plus être versé pour la rémission de mon péché. Je ne demande pas pardon car Lui ne peut me pardonner. Hors d'ici ! Hors d'ici ! Il n'y a plus d'endroit où le Caïn de Dieu puisse connaître le repos. À mort ! À mort !..."

Il sort. IL SE TROUVE EN FACE DE MARIE, debout à la porte de la pièce où jésus l'a quittée. Elle, entendant du bruit, s'est montrée espérant peut-être voir Jean qui est absent depuis tant d'heures. Elle est pâle comme si elle avait perdu son sang. Elle a des yeux que la douleur rend encore plus semblables à ceux de son Fils. Judas rencontre ce regard qui le regarde avec la même connaissance affligée et consciente dont Jésus l'a regardé en route, et avec un "Oh !" effrayé il s'adosse au mur.

"Judas !" dit Marie, "Judas, qu'es-tu venu faire ?". Les paroles mêmes de Jésus, et dites avec un amour douloureux. Judas s'en souvient et pousse un cri.

"Judas" répète Marie "qu'as-tu fait ? À tant d'amour tu as répondu en trahissant ?" La voix de Marie est une caresse tremblante.

Judas va s'échapper. MARIE L'APPELLE D'UNE VOIX QUI AURAIT DÛ CONVERTIR UN DÉMON. "Judas ! Judas ! Arrête-toi ! Arrête-toi ! Écoute ! Je te le dis en son nom : repens-toi, Judas. Lui pardonne…".

Judas s'est enfui. La voix de Marie, son aspect ont été le coup de grâce, ou plutôt de disgrâce car il résiste. Il s'en va précipitamment. »
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