Réflexion : la Fraternité Saint Pie X est-elle actuellement ralliée ou non ?

Le débat fait rage au sein de la Tradition Catholique
pour savoir si la FSSPX est ralliée ou non. Les uns disent que rien n'a été signé, qu'il y a encore de bons prêtres dans les prieurés en France, que l'abbé Pagliarani doit faire ses preuves et les autres disent qu'il y a des évènements récurrents qui manifestent ce ralliement. Comment voir clair dans ce débat si grave pour tous les catholiques qui se revendiquent de l'héritage de Mgr Lefebvre et qui ne veulent pas se retrouver ralliés à l'église conciliaire.

1) Distinctions au sujet du ralliement.

Il nous faut d'abord apporter des distinctions entre les principes de ralliement, le processus d’alignement et les actes des membres :

- les principes du ralliement : ils se résument à deux.
a) Le premier est que la FSSPX peut faire un accord pratique (ou toute une série d’accords, pudiquement rebaptisés « faveurs ») sans règlement de la question doctrinale.
b) Le second est qu’il n’y a pas de distinction réelle entre Eglise Catholique et église conciliaire.

- Le principe : « Rester catholiques intègres », ne peut décemment figurer dans cette liste comme principe de la FSSPX. (outre sa contradiction avec les deux premiers principes, nous citons pour mémoire : la Déclaration doctrinale de 2012 non rétractée ; les jugements iniques prononcés contre des prêtres résistants ; l’acceptation du code de 1983 et notamment de la procédure conciliaire d’annulation de mariage ; la joie de la FSSPX à la seule idée de recevoir le nocif Mgr Huonder…)

- le processus :
En soi tout ralliement se définit réalité, comme l'entrée des anciens réfractaires dans un processus révolutionnaire.

Or la Révolution, qu'elle soit politique ou ecclésiale, dispose de deux armes différentes pour avancer : la violence et la séduction. Le grand art de la Révolution "conciliaire", c'est de savoir les employer alternativement, en fonction des opportunités du moment et de la façon la plus efficace de circonvenir la résistance des tenants de la foi intègre.

Après la violence des réformes des années 60-70, on est arrivé aujourd'hui à une phase beaucoup plus périlleuse pour les catholiques qui veulent rester fidèles : la séduction.

Benoît XVI a séduit bon nombre de traditionalistes avec son "herméneutique de la continuité", laissant croire qu'on n'avait rien à craindre du "vrai" Concile, dès lors qu'on l'interprète "correctement", c'est-à-dire en n'ignorant pas la tradition antérieure de l'Eglise, mais sans hésiter à la contredire chaque fois qu'elle s'avère contraire au "renouveau" voulu par Vatican II : sans vergogne, on ose parler de "continuité" alors qu'il s'agit de "contradiction" (mais un vrai moderniste, comme l'était avant Benoît XVI le même Abbé Joseph Ratzinger, acteur majeur au Concile, n'est pas à cela près !),

Et maintenant, on a le pape François, qui offre généreusement sa juridiction à ces mêmes traditionalistes de la Fraternité Saint-Pie X, lesquels s'empressent de l'accepter par la voix de leurs Autorités officielles (Menzingen), et en plus de le remercier !

La séduction fonctionne à merveille : nous ne connaissons pas beaucoup de prêtres de la FSSPX qui aient officiellement récusé la juridiction ordinaire pour les confessions (fin 2015). Idem pour les mariages (2017), à l'exception de quelques Doyens, qui sont vite rentrés dans le rang après avoir été sanctionnés. Et pour les ordinations sacerdotales, on accepte sans protester que l'évêque de Ratisbonne ait simplement dit en 2016 (téléguidé par le pape, bien sûr) que les saints ordres conférés dans la Fraternité sont désormais "tolérés, sans sanction" par l'autorité romaine...

Néanmoins, tous peuvent constater que l’alignement FSSPX-église conciliaire n’est pas encore parfait en tous points.

- les actes matériels posés par tous les membres, tous les jours : un champ immense de nuances s’offre à nous. Certains actes sont des actes de ralliement : accepter la reconnaissance des mariages, donner l’absolution selon la juridiction conciliaire, pratiquer une politique universelle de rapprochement avec le clergé conciliaire etc. D’autres sont neutres : baptiser un enfant, diriger une école etc. D’autres sont contraires au ralliement : protester contre la venue de Mgr Huonder, ne pas s’agenouiller devant « saints » Jean-Paul II et Mère Térèsa, donner l’absolution selon la juridiction de suppléance (nous ne jugeons pas ici de la validité ou de la moralité propre à ce dernier acte) etc.

2) Jugement sur le ralliement selon les principes.

- la FSSPX est ralliée, car elle est ralliée dans les principes. Il y a dans cette constatation un aspect essentiel, que personne ne peut contourner.
La FSSPX ne peut plus se relever de l’abandon de ses anciens principes (Mgr Freppel), à moins de les reprendre en chassant les nouveaux. Donc il va falloir être net et tranchant pour revenir aux bons principes.

- les principes de ralliement posés, le processus de recyclage s’ensuit, jusqu’à ce qu’il atteigne sa plénitude : soumission au moins publique à Vatican II, et notamment à Nostra Aetate et au nouveau peuple-messie, soumission qui est l’origine et la fin de ce concile. A noter que ce n’est pas parce que le processus d’alignement n’est pas encore terminé que la FSSPX n’est pas totalement ralliée dans les principes. Il faut du temps : vu depuis l’église conciliaire, la FSSPX vient tout de même de très loin ! Cependant les nouveaux principes font et feront que la fusion sera toujours matériellement de plus en plus grande entre la FSSPX et l’église conciliaire.

- quant aux actes posés par tous les membres, tous les jours, même phénomène que pour le processus. Les principes qui font la FSSPX ralliée, seront le modèle auquel se conformeront toujours plus et ses membres et leurs actes, moyennant la constante pression des Supérieurs…

Voici une image tirée du catéchisme : c’est celle de l’âme d’un juste qui tombe dans le péché mortel et y reste. Même s’il pose plein de beaux actes après, tout cela ne vaut rien pour gagner l'éternité bienheureuse. Par la suite, les beaux actes en question vont certainement diminuer en nombre. L’image ne vaut évidemment que pour la société et nous n’insinuons aucun jugement sur telle personne. Mais nous mettons en garde que la grâce, dans cette ambiance, va nécessairement aussi se raréfier pour les personnes.

Comment s’articulent les nouveaux principes dans la tête des supérieurs de la FSSPX ? Quelle dynamique imposent-ils ?

En théorie.

Si concrètement l’église conciliaire est purement et simplement l’Église de toujours(2nd principe), alors plus rien ne doit s’opposer à la fusion parfaite des deux structures. Ce principe d’identité, frauduleusement adopté en 2013 par la FSSPX, est souvent mal mesuré dans toute sa force révolutionnaire et subversive.
Le problème doctrinal demeure, mais il n’empêche pas l’accord pratique (1er principe).

En pratique.

Une obéissance sans faille même seulement extérieure est exigée relativement aux décisions de mise en œuvre de ces 2 principes. Toute résistance est sévèrement punie.
Pour donner le change aux conservateurs, il reste la soupape de sécurité : « Ah mais cher ami, le problème doctrinal demeure. »

Toutes les décisions de la Néo-FSSPX trouvent leur raison ici. C’est une mécanique suffisamment huilée pour obtenir l’assentiment de membres finalement peu désireux jusqu’ici d’aller trop loin dans leur réaction.

Que ces membres se rendent compte de l’aspect implacable de cette mécanique qui les conduit nécessairement à d’interminables et honteux reniements. Des reniements du Christ en l’occurence

3) Conclusions :

-
l’inachèvement du processus de recyclage, ou une certaine confusion dans les actes des membres de la FSSPX, ne doivent pas nous empêcher d’affirmer que la FSSPX est ralliée.

- Cet inachèvement et cette confusion doivent être prises en compte pour agir et parler prudemment, mais ne doivent pas mener à faire l’impasse sur la logique implacable des principes.

- faire primer l’inachèvement du processus de recyclage de la FSSPX, ou une certaine confusion dans les actes des membres, en reléguant en dernier les mauvais principes, dans le but de justifier de rester dans la FSSPX est le début d’un mensonge flagrant (cf. Le Déclin du courage de Soljénytsine). Un mensonge confortable à souhait, qui au départ n’a l’air de rien du tout…

- Il faut choisir de revenir à Dieu, à la vérité , quoi qu’il en coûte.


Gabriel
ladoctrine
@AveMaria44 Pour les évêques, complètement illégitimes, sacrés sans mandat apostolique, encore à l'intérieur de la Fraternité Saint Pie X ou qui en sont sortis et se multiplient, oui, François est pape. Ils ne sont pas d'accord avec l'enseignement de Pie XII : "A ce qui est enseigné dans le Magistère ordinaire, s'applique aussi la parole "qui vous écoute, M'écoute".
AveMaria44
@ladoctrine Ma question s'adressait à France Fidèle qui passe son temps à fustiger le sédévacantisme. Et je voulais par là souligner l'incohérence. On parle beaucoup de principes mais on ne les applique pas et on se garde de conclure......pour quel intérêt ?
ladoctrine
@AveMaria44 Quel est donc leur intérêt à s'acharner à dire que ces imposteurs sont Vicaires du Christ, alors que l'incompatibilité avec l'enseignement de Notre Seigneur crève les yeux ? C'est vraiment démoniaque.
AveMaria44
Oui, c'est cela que je ne comprends pas...
AveMaria44
La vraie question est de savoir pour vous qui est François ?
ladoctrine
Tous les catholiques du monde doivent être "ralliés" au Saint Père que tous les évêques et les prêtres nomment forcément au Canon de la Messe : c'est bien là l'enseignement de l'Eglise, non ? Comme c'est aussi l'enseignement de l'Eglise de prier pour le pape lors des litanies, lors des prières du Vendredi saint, etc, non ? N'est-ce pas, tous, de la Fraternité St Pie X, de France Fidèle, du …Plus
Tous les catholiques du monde doivent être "ralliés" au Saint Père que tous les évêques et les prêtres nomment forcément au Canon de la Messe : c'est bien là l'enseignement de l'Eglise, non ? Comme c'est aussi l'enseignement de l'Eglise de prier pour le pape lors des litanies, lors des prières du Vendredi saint, etc, non ? N'est-ce pas, tous, de la Fraternité St Pie X, de France Fidèle, du Christ Roi, du Bon Pasteur, de la Fraternité Saint-Pierre..... etc, ce que vous faites : prier pour le pape François, mieux encore, prier pour que Dieu nous le conserve ? Alors il est où le problème puisque vous êtes tous unis à François, sous l'Autorité de François...... pour aller dans le ciel de François ?
France Fidele
Ce n'est pas une question de besoin. C'est hélas une question de fait : le fait d'un ralliement de principe est désormais établi. La question est de savoir comment réagir à cet état de fait.
France Fidele
Ralliée à qui ? Réponse : A celui de qui on reçoit avec joie la juridiction pour les confessions et les mariages : François en l'occurence .
ladoctrine
Ralliée à qui ? Je viens d'apprendre (de la bouche-même d'un de leurs enfants) que plusieurs familles fréquentant des prêtres de la Fraternité, via les Dominicaines....... se disputaient sur le fait de savoir qui est le pape aujourd'hui : Benoit 16 ou François, compte tenu de la démission "forcée" du premier. Comment c'est possible au sein de la soi-disant "tradition catholique" ?
AveMaria44
Voilà les principes à ne pas oublier :
....il ne faut pas avoir peur d'affirmer que les autorités romaines actuelles depuis Jean XXIII et Paul VI se sont faites les collaboratrices actives de la Franc-Maçonnerie juive internationale et du socialisme mondial.(Itinéraire Spirituel p10)Plus
Voilà les principes à ne pas oublier :

....il ne faut pas avoir peur d'affirmer que les autorités romaines actuelles depuis Jean XXIII et Paul VI se sont faites les collaboratrices actives de la Franc-Maçonnerie juive internationale et du socialisme mondial.(Itinéraire Spirituel p10)
AveMaria44
A partir du moment où l'on reconnait François pour le pape et que l'on est à 90% sous sa juridiction, même si rien est signé......C'est dans la logique du primat de la praxis, cheminons, cheminons.......on ne veut pas se prononcer sur François et donc on est obligatoirement complice.
Traditions
en fait ceux qui restent dans la FSSPX ne se posent pas ces questions. Le ralliement pratique les dépassent pour beaucoup. Une minorité comprend les enjeux mais ne bouge pas.
juristecatholique
C'est carré. Gabriel a eu les bons mots.
Brigitte d'Anjou
Le grand diviseur est toujours à l'oeuvre....il s'insinue même parmi les traditionalistes! Personnellement j'en ai ma claque de cette division qui sème la guerre au sein de notre Eglise, celle du Christ! Qui sème la guerre mais surtout le doute: le Malin gagne des pions à ce jeu là! C'est un jeu politique plus que de foi à mon sens. Je suis pour ma part une petite âme qui tente autant qu'elle …Plus
Le grand diviseur est toujours à l'oeuvre....il s'insinue même parmi les traditionalistes! Personnellement j'en ai ma claque de cette division qui sème la guerre au sein de notre Eglise, celle du Christ! Qui sème la guerre mais surtout le doute: le Malin gagne des pions à ce jeu là! C'est un jeu politique plus que de foi à mon sens. Je suis pour ma part une petite âme qui tente autant qu'elle le peut de suivre le dogme bi-millénaire grâce à la FSSPX (j'ai la chance d'avoir un de leurs lieux de culte dans mon quartier!) Vatican II m'abomine et je ne reconnais en rien leurs papes comme pontifes de la très Sainte Eglise Catholique. Ce qui compte pour moi c'est de garder l'enseignement tel qu'il demeura pendant plus de 1960 ans et qui forma les Saints (il n'y a plus de saint depuis le concile à mon avis et surtout pas un JXXIII ou un JPII!!! ).
Une petite question (innocente) d'ailleurs à tous ces remontreurs sédévacantistes et autre puristes rigides, baptisés après 1970 : Avez vous demandé à être (re) baptisé selon l'ancien rite? Car vous n'êtes sans doute pas sans savoir que le baptême conciliaire est invalide! C'est la première des choses que m'avait demandé mon cher curé de la FSSPX!!!!!