LES MYSTERES "LUMINEUX" : PROFANATION DU ROSAIRE
Le rosaire qui contient la récitation de 150 Ave Maria, fait référence aux 150 psaumes du Roi David dans l’Ancien Testament. Ainsi, l’ajout des «mystère lumineux» vient aussi perturber la référence et le rythme du rosaire. Sans compter le côté absurde du terme lumineux des mystères : comme s'il pouvait exister des mystères ténébreux en face des lumineux. Le modernisme n'est pas à une absurdité près ! Mais alors pourquoi l'introduction de ces 5 mystères ?
Explications par un prêtre de la Tradition :
On fait valoir, au crédit de Jean-Paul II et de son autorité pontificale, la dévotion mariale qu’il a manifestée pendant sa présence sur le siège romain.
Certes, la dévotion mariale est une pièce essentielle de la vie chrétienne. Mais la mesure la dévotion à la sainte Vierge Marie n’a pas de portée réelle quant à la question du Siège apostolique, ni dans un sens ni dans l’autre.
Il peut toutefois être instructif d’aller rendre visite l’acte marial le plus net de Jean-Paul II – sa Lettre apostolique du 16 octobre 2002 Rosarium Virginis Mariæ – et de se pencher rapidement sur ce document dont on a surtout retenu qu’il introduit une nouvelle série de mystères du rosaire, les mystères « lumineux ».
Cette introduction des mystères lumineux provient d’un dessein bien précis : « donner une consistance nettement plus christologique au rosaire » [§ 19]. Tout au long de l’encyclique, sonne comme une sorte de basse continue cette constante préoccupation : il faut recentrer le Rosaire sur Jésus-Christ [§§ 1, 4, passim]. Par le fait même, est partout présente, sans être explicitement énoncée, la crainte que la contemplation de la sainte Vierge Marie ne détourne de Notre-Seigneur. Cette crainte donne une saveur très froide et très amère à toute l’encyclique, et met vraiment mal à l’aise.
C’est ainsi que Jean-Paul II diffuse un refus que la très sainte Vierge Marie soit aimée pour elle-même, priée pour elle-même, contemplée en elle-même. À la lecture, même bienveillante, c’est vraiment ce qui apparaît comme le plus caractéristique, comme le plus présent, le plus constant : il n’est pas question que la sainte Vierge Marie soit un objet de prière et de contemplation, elle n’en est qu’un moyen.
Cette froideur empoisonne tout le texte. Son résultat est de conduire à un point précis : le culte de l’homme. Il faut recentrer le Rosaire sur le Christ, parce que le Christ conduit à l’homme : voilà le mouvement profond de l’encyclique, voilà le Rosaire embarqué dans la religion de Vatican II.
Pour s’en convaincre, il suffit de lire le § 25 :
« À la lumière des réflexions faites jusqu’ici sur les mystères du Christ, il n’est pas difficile d’approfondir l’implication anthropologique du Rosaire, une implication plus radicale qu’il n’y paraît à première vue. Celui qui se met à contempler le Christ en faisant mémoire des étapes de sa vie ne peut pas ne pas découvrir aussi en lui la vérité sur l’homme. C’est la grande affirmation du concile Vatican II, dont j’ai si souvent fait l’objet de mon magistère depuis l’encyclique Redemptor hominis : “En réalité, le mystère de l’homme ne s’éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné.” Le Rosaire aide à s’ouvrir à cette lumière. En suivant le chemin du Christ, en qui le chemin de l’homme est “récapitulé”, dévoilé et racheté, le croyant se place face à l’image de l’homme véritable. »
On comprend facilement qu’ainsi centré sur l’homme, le Rosaire devienne un auxiliaire de l’œcuménisme [§ 4] ; on comprend que si Jean-Paul II affirme que le Rosaire est au service de la paix [§§ 6, 40] jamais il n’évoque la victoire des forces et des armées chrétiennes (ce qui est pourtant la plus glorieuse histoire du Rosaire, de la lutte contre les Albigeois à celle contre l’Islam). Comment la paix ainsi désirée serait-elle dès lors la vraie paix, celle que le monde ne peut donner, celle qui est le règne de Jésus-Christ ?
Au bout du compte, ce n’est pas la très sainte Vierge Marie qui est glorifiée ; ce n’est pas elle que le peuple chrétien est exhorté à aimer, à imiter, à contempler, à prier. Tout conduit à l’homme, objet ultime de la religion conciliaire. Anathema sit.
Il appert, si on en suit attentivement le mouvement, que l’encyclique revient à déposséder la très sainte Vierge Marie de la prière du Rosaire ; et au bout du compte, cette dépossession n’est pas au profit de Notre-Seigneur Jésus-Christ (comme si Notre-Seigneur pouvait être glorifié qu’on dépouille sa Mère !) mais au profit de l’homme (au « profit » de sa révolte et de sa perte).
La dévotion mariale de Jean-Paul II, quelque sincère et profonde qu’on la suppose, est donc fortement marquée par cette pseudo-religion qui colonise les structures de notre bien-aimée Église catholique. C’est un fait indéniable.
Retenons-en la leçon inverse : une vraie dévotion à Notre-Dame – dévotion filiale, tendre, aimante, emplie du désir de l’imiter en tout – préserve de la fausse religion qui prévaut partout, et de la fausse autorité qui prétend l’imposer.
Explications par un prêtre de la Tradition :
On fait valoir, au crédit de Jean-Paul II et de son autorité pontificale, la dévotion mariale qu’il a manifestée pendant sa présence sur le siège romain.
Certes, la dévotion mariale est une pièce essentielle de la vie chrétienne. Mais la mesure la dévotion à la sainte Vierge Marie n’a pas de portée réelle quant à la question du Siège apostolique, ni dans un sens ni dans l’autre.
Il peut toutefois être instructif d’aller rendre visite l’acte marial le plus net de Jean-Paul II – sa Lettre apostolique du 16 octobre 2002 Rosarium Virginis Mariæ – et de se pencher rapidement sur ce document dont on a surtout retenu qu’il introduit une nouvelle série de mystères du rosaire, les mystères « lumineux ».
Cette introduction des mystères lumineux provient d’un dessein bien précis : « donner une consistance nettement plus christologique au rosaire » [§ 19]. Tout au long de l’encyclique, sonne comme une sorte de basse continue cette constante préoccupation : il faut recentrer le Rosaire sur Jésus-Christ [§§ 1, 4, passim]. Par le fait même, est partout présente, sans être explicitement énoncée, la crainte que la contemplation de la sainte Vierge Marie ne détourne de Notre-Seigneur. Cette crainte donne une saveur très froide et très amère à toute l’encyclique, et met vraiment mal à l’aise.
C’est ainsi que Jean-Paul II diffuse un refus que la très sainte Vierge Marie soit aimée pour elle-même, priée pour elle-même, contemplée en elle-même. À la lecture, même bienveillante, c’est vraiment ce qui apparaît comme le plus caractéristique, comme le plus présent, le plus constant : il n’est pas question que la sainte Vierge Marie soit un objet de prière et de contemplation, elle n’en est qu’un moyen.
Cette froideur empoisonne tout le texte. Son résultat est de conduire à un point précis : le culte de l’homme. Il faut recentrer le Rosaire sur le Christ, parce que le Christ conduit à l’homme : voilà le mouvement profond de l’encyclique, voilà le Rosaire embarqué dans la religion de Vatican II.
Pour s’en convaincre, il suffit de lire le § 25 :
« À la lumière des réflexions faites jusqu’ici sur les mystères du Christ, il n’est pas difficile d’approfondir l’implication anthropologique du Rosaire, une implication plus radicale qu’il n’y paraît à première vue. Celui qui se met à contempler le Christ en faisant mémoire des étapes de sa vie ne peut pas ne pas découvrir aussi en lui la vérité sur l’homme. C’est la grande affirmation du concile Vatican II, dont j’ai si souvent fait l’objet de mon magistère depuis l’encyclique Redemptor hominis : “En réalité, le mystère de l’homme ne s’éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné.” Le Rosaire aide à s’ouvrir à cette lumière. En suivant le chemin du Christ, en qui le chemin de l’homme est “récapitulé”, dévoilé et racheté, le croyant se place face à l’image de l’homme véritable. »
On comprend facilement qu’ainsi centré sur l’homme, le Rosaire devienne un auxiliaire de l’œcuménisme [§ 4] ; on comprend que si Jean-Paul II affirme que le Rosaire est au service de la paix [§§ 6, 40] jamais il n’évoque la victoire des forces et des armées chrétiennes (ce qui est pourtant la plus glorieuse histoire du Rosaire, de la lutte contre les Albigeois à celle contre l’Islam). Comment la paix ainsi désirée serait-elle dès lors la vraie paix, celle que le monde ne peut donner, celle qui est le règne de Jésus-Christ ?
Au bout du compte, ce n’est pas la très sainte Vierge Marie qui est glorifiée ; ce n’est pas elle que le peuple chrétien est exhorté à aimer, à imiter, à contempler, à prier. Tout conduit à l’homme, objet ultime de la religion conciliaire. Anathema sit.
Il appert, si on en suit attentivement le mouvement, que l’encyclique revient à déposséder la très sainte Vierge Marie de la prière du Rosaire ; et au bout du compte, cette dépossession n’est pas au profit de Notre-Seigneur Jésus-Christ (comme si Notre-Seigneur pouvait être glorifié qu’on dépouille sa Mère !) mais au profit de l’homme (au « profit » de sa révolte et de sa perte).
La dévotion mariale de Jean-Paul II, quelque sincère et profonde qu’on la suppose, est donc fortement marquée par cette pseudo-religion qui colonise les structures de notre bien-aimée Église catholique. C’est un fait indéniable.
Retenons-en la leçon inverse : une vraie dévotion à Notre-Dame – dévotion filiale, tendre, aimante, emplie du désir de l’imiter en tout – préserve de la fausse religion qui prévaut partout, et de la fausse autorité qui prétend l’imposer.