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Lettre de Monseigneur Andrés Morello Le 26 juillet 2016, en la fête de sainte Anne

MORALE LIVRESQUE ET
« MORALE » QUOTIDIENNE

Ces lignes sont motivées par quelques déclarations de personnalités appartenant à la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X aux mois de juin et juillet 2016. Ces déclarations, qui sont seulement le motif de notre intervention et non sa fin, sont l’occasion pour nous de traiter quelques questions qui touchent au bien des âmes et d’en tirer des conclusions.
Notre propos n’est pas de livrer notre opinion sur la F.S.S.P.X mais de parler de l’église conciliaire et du péril qui consiste à traiter avec elle, péril pour les âmes, péril pour les prêtres, pour les religieux et les fidèles.
N’est-ce pas un péril ? C’est plus que cela, c’est un danger mortel. Pouvez-vous nous dire quels furent les bénéfices qu’ont reçus la Fraternité Saint Pierre, l’Institut du Bon Pasteur, l’Union Saint-Jean-Marie-Vianney des pères de Campos dont l’évêque Mgr Rifan concélèbre la ‘nouvelle messe’ avec les autres évêques au Brésil ?
S’approcher de Rome devrait renforcer la Foi et la Morale : c’est logique et dans la nature des choses. Il est anormal de penser que Rome, maîtresse de la Vérité, puisse corrompre la Vérité ou la Morale, ou pour le moins induire en erreur. Si nous admettons cette possibilité, alors, nous admettons le relativisme théologique et moral, nous admettons que l’on puisse être libéral, que l’on puisse être un catholique qui ne pense pas comme un catholique et qui ne vit pas comme un catholique.
Le sujet propre de la F.S.S.P.X ne nous concerne pas et ne nous intéresse pas. Nous ne cherchons pas à « pêcher » des vocations ou des fidèles dans une organisation en voie de délabrement, mais nous voulons que ceux qui se trouvent proche du précipice en soient avertis, nous voulons qu’ils évitent la chute, qu’ils mettent au clair les principes confus générateurs de leur confusion.
Pour être crédible, il paraît nécessaire, à tout le moins, de rejeter l’erreur et l’immoralité. Nous voulons dire que, pour que les Fidèles se confient en leurs supérieurs et les suivent, ces supérieurs doivent être crédibles.

Quand quelqu’un est-il crédible ?
Il est crédible quand il rejette ce qui est erroné et mauvais, quand il adhère sans ambages à la Vérité et au Bien, quand, sincèrement, il essaye de mettre en pratique ce qu’il professe, quand toujours ce qu’il fait correspond à ce qu’il dit.
Alors, ce n’est pas un dilettante, une girouette dont la pensée est variable, il ne se met pas en contradiction avec lui-même, il ne dit pas blanc aux uns et noir aux autres.
Donner une apparence extérieure de fermeté mais châtier ceux qui sont fermes, critiquer l’ennemi de la Foi mais pactiser avec lui, nous devons appeler cela une profonde hypocrisie.
Il n’y a pas deux morales mais une seule, la morale de la Sainte Église, la morale que ses livres sacrés renferment, qu’ils enseignent et qu’ils expliquent. Il n’y a qu’une seule morale qui doit nous guider dans notre vie quotidienne pour que nous puissions nous sauver.
Si nous avons deux morales, à notre convenance, nous sommes des opportunistes et, nécessairement, en quelques occasions, des hommes immoraux, doubles de manière habituelle ; on ne peut pas nous faire confiance, les hommes se méfient de nous, nos chemins ne sont pas droits devant Dieu, nous ne sommes pas « justes » comme le dit la Sainte Écriture.
Répétons-nous. Notre intérêt n’est pas de dénigrer qui que ce soit. Nous voyons simplement, d’assez loin, puisque nous n’appartenons plus à la F.S.S.P.X depuis vingt-sept ans, que cette dernière est conduite à la guillotine par ses propres supérieurs.
Bergoglio a déjà démontré surabondamment qu’il ne respectait aucun principe et « Paris vaut bien une Messe ». Il veut en terminer avec la Tradition ; pour lui, l’important est de mettre la proie dans sa gibecière, quant à l’accomplissement des promesses…

Rome ne peut rien sans l’obéissance et seuls ceux qui reconnaissent son autorité lui obéissent, cela est essentiel pour elle.
C’est pourquoi, l’autorité papale (son apparent exercice, aussi injuste soit-il) est l’atout majeur des modernistes pour imposer à tous, même aux défenseurs de la Tradition, la nouvelle religion ; la seule manière de faire obéir les traditionalistes est de leur faire reconnaître cette autorité.
L’autorité dans l’Église n’est pas un fruit de la probité personnelle ni des vertus personnelles, même si les vertus de celui qui commande peuvent l’aider à affermir son autorité.
L’autorité, la capacité morale de commander naît, en plus de l’aspect canonique, de l’orthodoxie de la doctrine, c’est-à-dire de la Foi et de la Morale. Et c’est logique parce que l’appartenance à l’Église présuppose l’intégrité de la doctrine, doctrine qui ne concerne pas seulement les dogmes mais aussi la morale dans toute son extension.
Posons maintenant une définition qui nous servira dans les lignes suivantes. Le Dictionnaire Apologétique de la Foi Catholique (d’Alès, T. II, Beauchesne, Paris, 1925, pp. 442-443) explique la notion d’hérésie et dit :

« On appelle hérésie, dans l’Église catholique, toute doctrine directement opposée à l’un des dogmes, définis ou enseignés comme divinement révélés. On distingue l’hérésie matérielle et l’hérésie formelle. L’hérésie matérielle est l’erreur de celui qui nie de bonne foi, et sans opiniâtreté, quelqu’un des articles de foi définis par l’Église. L’hérésie formelle consiste à nier sciemment, volontairement, c’est-à-dire, avec connaissance de cause et obstination (1), quelqu’une des vérités révélées, enseignées ou définies comme telles par l’Église.

L’hérétique peut être interne ou externe. L’hérétique interne est celui qui cache son erreur dans le fond de son esprit, sans la manifester à l’extérieur. L’hérétique externe est celui qui la produit au dehors, d’une façon quelconque, soit par des signes, des écrits, des paroles ou des actions (…) L’hérétique externe peut encore être public ou occulte. Il est public s’il manifeste son erreur devant un nombre suffisant de témoins. Il est occulte, s’il ne la manifeste devant aucun témoin, ou s’il ne la déclare que devant un petit nombre de personnes discrètes ».

Nous posons la question : Affirmer qu’un péché défini ainsi par l’Église n’est pas un péché, est-ce une hérésie ? Le faire devant tout le monde et de manière répétée, consciemment et volontairement, n’est-ce pas être un hérétique public, externe, formel ?
De quelle autorité pourra jouir dans l’Église quelqu’un qui agirait de la sorte ? Peut-on être fier de se voir recommander par un tel homme qui rejette la Foi et la Morale, de le voir se porter garant de notre Foi, peut-on être fier d’être reconnu et loué par cet individu ? Le lecteur pourra répondre à ces questions par lui-même une fois terminée la lecture de ces lignes.

Où voulons-nous en venir ?
La Rome conciliaire veut l’obéissance et, pour cela, il est, pour elle, essentiel de faire reconnaître son autorité.
Les Supérieurs de la F.S.S.P.X ont besoin de la confiance de leurs ouailles (ce qui est logique dans une situation normale) pour qu’ils leur obéissent et les suivent… même dans le cas d’un accord avec Rome. Pour paraître dignes de confiance, ils doivent rassurer les fidèles quant à l’orthodoxie de leur doctrine et les convaincre que, une fois dans « la fosse aux lions », ils pourront convertir les lions grâce à la puissance de la Messe Traditionnelle (rappelons que pendant tout le concile Vatican II, on a célébré la Messe Traditionnelle).

Voyons maintenant les différentes déclarations auxquelles nous faisions allusion au commencement de ces lignes. Aux mois de juin et juillet de cette année, nous relevons quatre affirmations de personnes relevant de la F.S.S.P.X.

M. l’Abbé Alain Lorans – DICI, 17 juin de 2016 – « Peppone au Vatican » ; la note fait référence à un homme politique de la gauche française (M. Jean-Luc Mélenchon) qui souhaite être reçu au Vatican. M. l’Abbé Lorans, faisant usage de ses talents littéraires, critique cet événement. Il signale que Bergoglio-François a reçu également Bernie Sanders (candidat démocrate aux États-Unis), Evo Morales (Bolivie), Rafael Correa (Équateur), etc. ; et il remarque que ledit François ferait mieux de recevoir Don Camillo à la place de Peppone, c’est-à-dire de recevoir les bons et les orthodoxes. La prose soignée de M. l’Abbé Lorans a tous les dehors d’une fine affirmation d’orthodoxie et de fermeté.

En remontant dans le temps, nous trouvons le souvenir de quelque chose de similaire. En 1988, le jour suivant les consécrations épiscopales à Écône, la Rome conciliaire ayant excommunié les évêques consacrants et les évêques consacrés, les Supérieurs de la Fraternité rédigèrent à Écône, et envoyèrent à Rome, une demande d’excommunication pour eux-mêmes, puisqu’ils adhéraient à ce qui avait été accompli. La lettre dûment timbrée fut déposée à la nonciature de Berne. Il n’y eut jamais de réponse. L’Abbé Lorans fut celui qui, plume en main, rédigea la lettre devant tous les Supérieurs réunis. Voilà de nouveau un bel acte de fermeté (voir ce document en annexe sur le pdf).
Pourtant, curieusement, l’Abbé Lorans est le propitiateur et fondateur du G.R.E.C., groupe de réflexion pour atteindre à l’union définitive avec la Rome conciliaire
Les deux conduites sont opposées, sont contradictoires, et pour certains de ces exemples, quasi-simultanées. Qui est vraiment M. l’Abbé Lorans et que pense-t-il vraiment ?
Les faits répondent mieux que les paroles.

Le 29 juin 2016 – Sermon de Son Excellence Mgr Tissier de Mallerais à Écône à l’occasion d’ordinations ; lors de ce sermon, Mgr Tissier de Mallerais critique avec clarté plusieurs prières du nouveau rite d’ordination sacerdotale de l’année 1969, mais pas une critique sur les éléments essentiels du nouveau rite et, ce qui est encore plus important, silence aussi sur la validité des nouvelles consécrations épiscopales (1968).

Le même jour, Son Excellence Mgr Fellay déclare au sujet des erreurs dans l’Église qu’elles sont « favorisées par un grand nombre de pasteurs, y compris le propre Pape (François) ».

À première vue, les deux affirmations précédentes sont d’une fermeté totale ; la fermeté des Supérieurs instaure un climat de confiance et de sécurité pour tous ceux qui les écoutent et les suivent de bon cœur.
Mais, ce même mois, M. l’Abbé Pierre Roy du Nouveau-Brunswick, au Canada, publie une lettre ouverte aux fidèles expliquant sa sortie de la F.S.S.P.X (Lettre du 3 juin 2016). Le 17 avril, il avait prononcé un sermon qui bientôt fut connu un peu partout, bien qu’il eût prêché pour la seule chapelle de Montréal.

– Le sujet : par rapport à la question des accords avec Rome, s’il n’a pas la certitude absolue que la F.S.S.P.X s’unira à Rome, il en a, cependant, la certitude morale, il se dit certain qu’ils arriveront à un arrangement, étant donnée la claire, expresse et réitérée volonté démontrée tant par Rome que par la Fraternité ; et étant donné aussi le silence des voix épiscopales qui auparavant s’opposaient fermement à ces accords.

– Conséquence : il reçoit l’ordre de se taire ; plus, on lui demande de jurer sur son sacerdoce qu’il n’abordera plus la question d’un accord avec la Rome apostate en chaire.

– Sa réponse : « J’ai refusé de me taire ; mais j’ai promis d’avertir si j’en parlais »

– Menace des Supérieurs : si vous essayez d’aborder à nouveau le sujet, vous garderez le droit de dire la Messe et de confesser, mais vous ne pourrez plus prêcher. Si vous n’êtes pas d’accord, quittez la Fraternité, vous direz alors ce que vous voudrez.

« J’ai fait cela parce que c’est le rôle du prêtre de prêcher et d’alerter son troupeau lorsque des loups veulent le dévorer. » conclut M. l’Abbé Pierre Roy.
Selon M. l’Abbé Roy, la conduite de nouvelle direction de la Fraternité (au sujet des accords avec Rome) consiste à :
Obliger les prêtres qui ont toujours été opposés à se soumettre,
Ne reculer devant aucun moyen pour défendre la position de la Fraternité : Silences forcés, transferts, promotions, procès, menaces, promesses, exclusions.
Tout cela a abouti à sa sortie de la F.S.S.P.X.

Sermon et déclaration à Écône, menace et expulsion au Canada, tous ces événements coïncident chronologiquement.
Vous me direz que ce sont les Supérieurs du Canada qui ont agi de cette manière. Mais, aujourd’hui, personne n’accède au poste de supérieur au sein de la F.S.S.P.X s’il n’obéit strictement aux ordres qui émanent de la Maison Généralice.

Obéir est un mérite, mais tout mérite suppose un bien et il n’y a pas de bien là où se trouve le désordre. Quel est le désordre ? Il consiste à vouloir entrer à toute force dans le giron de cette Rome apostate qui va détruisant la Foi, comme si on voulait faire entrer dans le sein d’une mère dénaturée des fils qu’elle va s’empresser d’avorter. Tous ceux qui se sont ralliés à la Rome conciliaire ont fini de la même manière : étouffés, bâillonnés, contrôlés.

S’ajoute à tout cela le dernier sermon de Mgr de Galarreta à Saint-Nicolas-du-Chardonnet, le 2 juillet 2016 (2) (un mois après la lettre de M. l’Abbé Roy).

Détachons quelques phrases prononcées par lui :

« … aujourd’hui nous avons des autorités dans l’Église, que nous reconnaissons bien sûr comme des autorités de l’Église, mais des autorités qui approuvent et qui enseignent ce qui est péché. La communion, par exemple, aux divorcés qui se sont remariés par [au] civil (sic)… »

« …Jusqu’à entendre, la semaine passée, que la fidélité des concubins est un signe qu’il y a un vrai mariage et qu’ils ont vraiment la grâce du sacrement. Et cela est dit par le Souverain Pontife ! Vous voyez, il s’agit d’une nouvelle morale, contraire à deux mille ans d’enseignement du magistère catholique, constant, unanime. Ce sont des affirmations contraires à ce qui nous est dit dans les épîtres, dans les saints évangiles, par les Apôtres, par Notre-Seigneur Jésus-Christ. »


Un peu plus bas et à l’adresse de certains évêques de France qui accusent la F.S.S.P.X d’être schismatique, il réplique de cette manière :

« Or le pape lui-même dit que la Fraternité, nous sommes des catholiques (…) J’ai avec moi la lettre qui m’a été donnée par son Excellence Monseigneur Fellay, où la Congrégation pour la doctrine de la Foi nous dit, a dit à Monseigneur, que nous pouvons procéder aux ordinations sans demander la permission des Ordinaires du lieu ; qu’il suffit de leur donner les noms des ordonnés, chose que nous ferons bien sûr, opportunément. Alors nous ne sommes ni schismatiques, ni des illégaux. » Jusqu’ici s’exprime Son Excellence.

Rome enseigne le péché ! Rome dit nous sommes catholiques ! Donc oui, nous le sommes !

Pourquoi ces contradictions dans les attitudes et les discours ?
De Jean XXIII à Bergoglio, la Rome moderniste exige le respect des acquis de la révolution dans l’Église. Toute possibilité d’union avec elle présuppose ce respect de fait, respect que beaucoup ne voulaient pas lui accorder. « Nous disons donc à ceux de l’intérieur combien grande est notre fermeté ! et à Rome combien grande est notre obéissance ! »

La Rome actuelle n’a aucun problème avec toutes ces contradictions, l’important est que tous acceptent de faire un acte d’allégeance ; ce qu’elle ne veut pas, c’est qu’il y ait des « survivants », une nouvelle opposition plus ferme, plus tenace, destinée peut-être à croître, et qui, obstinément, se refusera toujours à plier le genou devant ce qui ne le mérite pas.

Pourquoi toutes ces contradictions chez ces catholiques de Tradition ? Parce que le langage, qui suit leur pensée, n’est ni clair, ni net, ni ferme.
Le plus ou moins de valeur d’un acte ne dépend pas de l’intention du sujet. Les choses sont ce qu’elles sont et la valeur objective d’un acte est le premier paramètre de sa moralité, à cela s’ajoute l’intention et les circonstances.
La ‘nouvelle messe’, les ‘nouvelles ordinations’ et les ‘nouvelles consécrations épiscopales’ entrent dans un même cadre. Aucun doute de validité n’est admissible dans ces rites, ce qui, dans sa propre nature, a été conçu et voulu par Notre-Seigneur Jésus-Christ pour établir, maintenir et alimenter la Foi, cela ne peut jamais s’écarter de la Foi ou la restreindre.
Si je décide de ne jamais dire la ‘nouvelle messe’, ce doit être pour une raison grave, et si moi, je ne peux pas la dire, les autres non plus ne peuvent pas la dire ; dans le cas contraire, si j’accepte la possibilité que l’on puisse dire la ‘nouvelle messe’, cela signifie que je ne la trouve pas mauvaise, que je ne pense pas qu’elle puisse faire de mal à quiconque, et alors, pourquoi ne pas la dire ?

La même chose vaut pour les ‘nouvelles ordinations’ et les ‘nouvelles consécrations épiscopales’.
Ne pas être clair sur ce point, c’est se trouver sur un terrain glissant, il n’y a pas de fermeté qui puisse y résister. (Cf. article joint dans le pdf)
De loin, nous voyons le troupeau, bien tenu par ses pasteurs, se dirigeant tout droit vers le précipice. Les pasteurs font du mal, certes, mais pour régler le problème, il convient surtout d’abandonner le terrain glissant de la confusion doctrinale qui est cause des illusions et des chutes. Dieu veuille que quelques uns réagissent et ne tombent pas dans le piège.
« Résister » ne consiste pas à « faire comme si » on résistait, en se réservant de signer un compromis plus tard. « Résister », c’est aller au bout des devoirs de sa mission.
On nous dira : prophète de malheur ; laissons au temps le soin de nous montrer qui a eu raison.
Ce n’est pas un mal d’essayer d’empêcher la Rome conciliaire, qui a déjà tant détruit, de continuer son œuvre, en s’attaquant à d’autres proies, peut-être, de valeur et de bonne intention.
Que Dieu vous bénisse ! « Que votre langage soit oui, oui, non, non ». (Math. 5, 37).
Ô Marie conçue sans péché, Priez pour nous qui avons recours à vous.

† Monseigneur Andrés Morello

26 Juillet 2016, en la fête de Sainte Anne


P.S. Nous joignons un article que nous avons écrit, il y a un certain temps, au sujet des motifs de fond, selon nous, qui explique pourquoi avec cette attitude molle, la fermeté n’est pas durable.
Télécharger la Lettre de Mgr Morello & les annexes

[1] Mgr de Castro-Meyer répétait qu’un clerc, ayant près de lui les livres et ses cours de séminariste ne pouvait pas longtemps errer sans le savoir.
[2] TradiNews: tradinews.blogspot.fr/…/mgr-de-galarret…

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Étiquetéabbé Alain Lorans, Abbé Pierre Roy, Andrés Morello Compagnie de Jésus et de Marie, Bergoglio, Compagnie de Jésus, danger mortel, Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, FSSPX, hérétique public, Mgr Bernard Fellay, Mgr de Galarreta, Mgr Morello, Mgr Tissier de Mallerais, obéissance, Saint Ignace de Loyola
1 Commentaires
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Charles dit :
31 juillet 2016 à 15 h 53 min
Quelle lettre mes amis !
Quelle merveille que les paroles d’un Pasteur véritable qui « n’erre pas parce qu’il a de bons principes »….

Mgr Morello a tout compris et nous le fait savoir pour notre plus grande édification intellectuelle, morale et surnaturelle.

Beaucoup de formules-clés dans cette longue lettre qu’il faudrait lire dans toutes les chapelles non una cum d’oblation pure…(!)

Je n’aurai pas l’outrecuidance de paraphraser Mgr. pour avoir l’air de dire comme lui mais en d’autres termes… je n’aurai pas non plus l’audace d’avoir l’air de le féliciter en sous-entendant que d’autres avant lui ont vu également le problème dans toute son acuité…

Ce qui est important c’est qu’un Évêque catholique a grâce d’état pour nous dire tout cela : c’est ce qui fait toute la différence avec les paroles ou les écrits de n’importe quel laïc, aussi brillant et clairvoyant soit-il !
Nous devons écouter avec piété les paroles d’un évêque vraiment catholique car il a la plénitude du sacerdoce, parle et agit in persona Christi.
Pour autant, ne méprisons pas tous ceux qui ont la foi catholique, de quelque milieu ou niveau intellectuel qu’ils soient… L’Esprit de Vérité s’exprime par les voies qu’il choisit.

Je laisse à nos lecteurs le soin d’extraire de cette longue lettre tous les points qui constituent une véritable charte de conduite et de pensée par les temps de plus en plus mauvais que nous vivons.

A.M.D.G.

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MORALE LIVRESQUE ET
« MORALE » QUOTIDIENNE

Ces lignes sont motivées par quelques déclarations de personnalités appartenant à la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X aux mois de juin et juillet 2016. Ces déclarations, qui sont seulement le motif de notre intervention et non sa fin, sont l’occasion pour nous de traiter quelques questions qui touchent au bien des âmes et d’en tirer des conclusions.
Notre propos n’est pas de livrer notre opinion sur la F.S.S.P.X mais de parler de l’église conciliaire et du péril qui consiste à traiter avec elle, péril pour les âmes, péril pour les prêtres, pour les religieux et les fidèles.
N’est-ce pas un péril ? C’est plus que cela, c’est un danger mortel. Pouvez-vous nous dire quels furent les bénéfices qu’ont reçus la Fraternité Saint Pierre, l’Institut du Bon Pasteur, l’Union Saint-Jean-Marie-Vianney des pères de Campos dont l’évêque Mgr Rifan concélèbre la ‘nouvelle messe’ avec les autres évêques au Brésil ?
S’approcher de Rome devrait renforcer la Foi et la Morale : c’est logique et dans la nature des choses. Il est anormal de penser que Rome, maîtresse de la Vérité, puisse corrompre la Vérité ou la Morale, ou pour le moins induire en erreur. Si nous admettons cette possibilité, alors, nous admettons le relativisme théologique et moral, nous admettons que l’on puisse être libéral, que l’on puisse être un catholique qui ne pense pas comme un catholique et qui ne vit pas comme un catholique.
Le sujet propre de la F.S.S.P.X ne nous concerne pas et ne nous intéresse pas. Nous ne cherchons pas à « pêcher » des vocations ou des fidèles dans une organisation en voie de délabrement, mais nous voulons que ceux qui se trouvent proche du précipice en soient avertis, nous voulons qu’ils évitent la chute, qu’ils mettent au clair les principes confus générateurs de leur confusion.
Pour être crédible, il paraît nécessaire, à tout le moins, de rejeter l’erreur et l’immoralité. Nous voulons dire que, pour que les Fidèles se confient en leurs supérieurs et les suivent, ces supérieurs doivent être crédibles.

Quand quelqu’un est-il crédible ?
Il est crédible quand il rejette ce qui est erroné et mauvais, quand il adhère sans ambages à la Vérité et au Bien, quand, sincèrement, il essaye de mettre en pratique ce qu’il professe, quand toujours ce qu’il fait correspond à ce qu’il dit.
Alors, ce n’est pas un dilettante, une girouette dont la pensée est variable, il ne se met pas en contradiction avec lui-même, il ne dit pas blanc aux uns et noir aux autres.
Donner une apparence extérieure de fermeté mais châtier ceux qui sont fermes, critiquer l’ennemi de la Foi mais pactiser avec lui, nous devons appeler cela une profonde hypocrisie.
Il n’y a pas deux morales mais une seule, la morale de la Sainte Église, la morale que ses livres sacrés renferment, qu’ils enseignent et qu’ils expliquent. Il n’y a qu’une seule morale qui doit nous guider dans notre vie quotidienne pour que nous puissions nous sauver.
Si nous avons deux morales, à notre convenance, nous sommes des opportunistes et, nécessairement, en quelques occasions, des hommes immoraux, doubles de manière habituelle ; on ne peut pas nous faire confiance, les hommes se méfient de nous, nos chemins ne sont pas droits devant Dieu, nous ne sommes pas « justes » comme le dit la Sainte Écriture.
Répétons-nous. Notre intérêt n’est pas de dénigrer qui que ce soit. Nous voyons simplement, d’assez loin, puisque nous n’appartenons plus à la F.S.S.P.X depuis vingt-sept ans, que cette dernière est conduite à la guillotine par ses propres supérieurs.
Bergoglio a déjà démontré surabondamment qu’il ne respectait aucun principe et « Paris vaut bien une Messe ». Il veut en terminer avec la Tradition ; pour lui, l’important est de mettre la proie dans sa gibecière, quant à l’accomplissement des promesses…

Rome ne peut rien sans l’obéissance et seuls ceux qui reconnaissent son autorité lui obéissent, cela est essentiel pour elle.
C’est pourquoi, l’autorité papale (son apparent exercice, aussi injuste soit-il) est l’atout majeur des modernistes pour imposer à tous, même aux défenseurs de la Tradition, la nouvelle religion ; la seule manière de faire obéir les traditionalistes est de leur faire reconnaître cette autorité.
L’autorité dans l’Église n’est pas un fruit de la probité personnelle ni des vertus personnelles, même si les vertus de celui qui commande peuvent l’aider à affermir son autorité.
L’autorité, la capacité morale de commander naît, en plus de l’aspect canonique, de l’orthodoxie de la doctrine, c’est-à-dire de la Foi et de la Morale. Et c’est logique parce que l’appartenance à l’Église présuppose l’intégrité de la doctrine, doctrine qui ne concerne pas seulement les dogmes mais aussi la morale dans toute son extension.
Posons maintenant une définition qui nous servira dans les lignes suivantes. Le Dictionnaire Apologétique de la Foi Catholique (d’Alès, T. II, Beauchesne, Paris, 1925, pp. 442-443) explique la notion d’hérésie et dit :

« On appelle hérésie, dans l’Église catholique, toute doctrine directement opposée à l’un des dogmes, définis ou enseignés comme divinement révélés. On distingue l’hérésie matérielle et l’hérésie formelle. L’hérésie matérielle est l’erreur de celui qui nie de bonne foi, et sans opiniâtreté, quelqu’un des articles de foi définis par l’Église. L’hérésie formelle consiste à nier sciemment, volontairement, c’est-à-dire, avec connaissance de cause et obstination (1), quelqu’une des vérités révélées, enseignées ou définies comme telles par l’Église.

L’hérétique peut être interne ou externe. L’hérétique interne est celui qui cache son erreur dans le fond de son esprit, sans la manifester à l’extérieur. L’hérétique externe est celui qui la produit au dehors, d’une façon quelconque, soit par des signes, des écrits, des paroles ou des actions (…) L’hérétique externe peut encore être public ou occulte. Il est public s’il manifeste son erreur devant un nombre suffisant de témoins. Il est occulte, s’il ne la manifeste devant aucun témoin, ou s’il ne la déclare que devant un petit nombre de personnes discrètes ».

Nous posons la question : Affirmer qu’un péché défini ainsi par l’Église n’est pas un péché, est-ce une hérésie ? Le faire devant tout le monde et de manière répétée, consciemment et volontairement, n’est-ce pas être un hérétique public, externe, formel ?
De quelle autorité pourra jouir dans l’Église quelqu’un qui agirait de la sorte ? Peut-on être fier de se voir recommander par un tel homme qui rejette la Foi et la Morale, de le voir se porter garant de notre Foi, peut-on être fier d’être reconnu et loué par cet individu ? Le lecteur pourra répondre à ces questions par lui-même une fois terminée la lecture de ces lignes.

Où voulons-nous en venir ?
La Rome conciliaire veut l’obéissance et, pour cela, il est, pour elle, essentiel de faire reconnaître son autorité.
Les Supérieurs de la F.S.S.P.X ont besoin de la confiance de leurs ouailles (ce qui est logique dans une situation normale) pour qu’ils leur obéissent et les suivent… même dans le cas d’un accord avec Rome. Pour paraître dignes de confiance, ils doivent rassurer les fidèles quant à l’orthodoxie de leur doctrine et les convaincre que, une fois dans « la fosse aux lions », ils pourront convertir les lions grâce à la puissance de la Messe Traditionnelle (rappelons que pendant tout le concile Vatican II, on a célébré la Messe Traditionnelle).

Voyons maintenant les différentes déclarations auxquelles nous faisions allusion au commencement de ces lignes. Aux mois de juin et juillet de cette année, nous relevons quatre affirmations de personnes relevant de la F.S.S.P.X.

M. l’Abbé Alain Lorans – DICI, 17 juin de 2016 – « Peppone au Vatican » ; la note fait référence à un homme politique de la gauche française (M. Jean-Luc Mélenchon) qui souhaite être reçu au Vatican. M. l’Abbé Lorans, faisant usage de ses talents littéraires, critique cet événement. Il signale que Bergoglio-François a reçu également Bernie Sanders (candidat démocrate aux États-Unis), Evo Morales (Bolivie), Rafael Correa (Équateur), etc. ; et il remarque que ledit François ferait mieux de recevoir Don Camillo à la place de Peppone, c’est-à-dire de recevoir les bons et les orthodoxes. La prose soignée de M. l’Abbé Lorans a tous les dehors d’une fine affirmation d’orthodoxie et de fermeté.

En remontant dans le temps, nous trouvons le souvenir de quelque chose de similaire. En 1988, le jour suivant les consécrations épiscopales à Écône, la Rome conciliaire ayant excommunié les évêques consacrants et les évêques consacrés, les Supérieurs de la Fraternité rédigèrent à Écône, et envoyèrent à Rome, une demande d’excommunication pour eux-mêmes, puisqu’ils adhéraient à ce qui avait été accompli. La lettre dûment timbrée fut déposée à la nonciature de Berne. Il n’y eut jamais de réponse. L’Abbé Lorans fut celui qui, plume en main, rédigea la lettre devant tous les Supérieurs réunis. Voilà de nouveau un bel acte de fermeté (voir ce document en annexe sur le pdf).
Pourtant, curieusement, l’Abbé Lorans est le propitiateur et fondateur du G.R.E.C., groupe de réflexion pour atteindre à l’union définitive avec la Rome conciliaire
Les deux conduites sont opposées, sont contradictoires, et pour certains de ces exemples, quasi-simultanées. Qui est vraiment M. l’Abbé Lorans et que pense-t-il vraiment ?
Les faits répondent mieux que les paroles.

Le 29 juin 2016 – Sermon de Son Excellence Mgr Tissier de Mallerais à Écône à l’occasion d’ordinations ; lors de ce sermon, Mgr Tissier de Mallerais critique avec clarté plusieurs prières du nouveau rite d’ordination sacerdotale de l’année 1969, mais pas une critique sur les éléments essentiels du nouveau rite et, ce qui est encore plus important, silence aussi sur la validité des nouvelles consécrations épiscopales (1968).

Le même jour, Son Excellence Mgr Fellay déclare au sujet des erreurs dans l’Église qu’elles sont « favorisées par un grand nombre de pasteurs, y compris le propre Pape (François) ».

À première vue, les deux affirmations précédentes sont d’une fermeté totale ; la fermeté des Supérieurs instaure un climat de confiance et de sécurité pour tous ceux qui les écoutent et les suivent de bon cœur.
Mais, ce même mois, M. l’Abbé Pierre Roy du Nouveau-Brunswick, au Canada, publie une lettre ouverte aux fidèles expliquant sa sortie de la F.S.S.P.X (Lettre du 3 juin 2016). Le 17 avril, il avait prononcé un sermon qui bientôt fut connu un peu partout, bien qu’il eût prêché pour la seule chapelle de Montréal.

– Le sujet : par rapport à la question des accords avec Rome, s’il n’a pas la certitude absolue que la F.S.S.P.X s’unira à Rome, il en a, cependant, la certitude morale, il se dit certain qu’ils arriveront à un arrangement, étant donnée la claire, expresse et réitérée volonté démontrée tant par Rome que par la Fraternité ; et étant donné aussi le silence des voix épiscopales qui auparavant s’opposaient fermement à ces accords.

– Conséquence : il reçoit l’ordre de se taire ; plus, on lui demande de jurer sur son sacerdoce qu’il n’abordera plus la question d’un accord avec la Rome apostate en chaire.

– Sa réponse : « J’ai refusé de me taire ; mais j’ai promis d’avertir si j’en parlais »

– Menace des Supérieurs : si vous essayez d’aborder à nouveau le sujet, vous garderez le droit de dire la Messe et de confesser, mais vous ne pourrez plus prêcher. Si vous n’êtes pas d’accord, quittez la Fraternité, vous direz alors ce que vous voudrez.

« J’ai fait cela parce que c’est le rôle du prêtre de prêcher et d’alerter son troupeau lorsque des loups veulent le dévorer. » conclut M. l’Abbé Pierre Roy.
Selon M. l’Abbé Roy, la conduite de nouvelle direction de la Fraternité (au sujet des accords avec Rome) consiste à :
Obliger les prêtres qui ont toujours été opposés à se soumettre,
Ne reculer devant aucun moyen pour défendre la position de la Fraternité : Silences forcés, transferts, promotions, procès, menaces, promesses, exclusions.
Tout cela a abouti à sa sortie de la F.S.S.P.X.

Sermon et déclaration à Écône, menace et expulsion au Canada, tous ces événements coïncident chronologiquement.
Vous me direz que ce sont les Supérieurs du Canada qui ont agi de cette manière. Mais, aujourd’hui, personne n’accède au poste de supérieur au sein de la F.S.S.P.X s’il n’obéit strictement aux ordres qui émanent de la Maison Généralice.

Obéir est un mérite, mais tout mérite suppose un bien et il n’y a pas de bien là où se trouve le désordre. Quel est le désordre ? Il consiste à vouloir entrer à toute force dans le giron de cette Rome apostate qui va détruisant la Foi, comme si on voulait faire entrer dans le sein d’une mère dénaturée des fils qu’elle va s’empresser d’avorter. Tous ceux qui se sont ralliés à la Rome conciliaire ont fini de la même manière : étouffés, bâillonnés, contrôlés.

S’ajoute à tout cela le dernier sermon de Mgr de Galarreta à Saint-Nicolas-du-Chardonnet, le 2 juillet 2016 (2) (un mois après la lettre de M. l’Abbé Roy).

Détachons quelques phrases prononcées par lui :

« … aujourd’hui nous avons des autorités dans l’Église, que nous reconnaissons bien sûr comme des autorités de l’Église, mais des autorités qui approuvent et qui enseignent ce qui est péché. La communion, par exemple, aux divorcés qui se sont remariés par [au] civil (sic)… »

« …Jusqu’à entendre, la semaine passée, que la fidélité des concubins est un signe qu’il y a un vrai mariage et qu’ils ont vraiment la grâce du sacrement. Et cela est dit par le Souverain Pontife ! Vous voyez, il s’agit d’une nouvelle morale, contraire à deux mille ans d’enseignement du magistère catholique, constant, unanime. Ce sont des affirmations contraires à ce qui nous est dit dans les épîtres, dans les saints évangiles, par les Apôtres, par Notre-Seigneur Jésus-Christ. »


Un peu plus bas et à l’adresse de certains évêques de France qui accusent la F.S.S.P.X d’être schismatique, il réplique de cette manière :

« Or le pape lui-même dit que la Fraternité, nous sommes des catholiques (…) J’ai avec moi la lettre qui m’a été donnée par son Excellence Monseigneur Fellay, où la Congrégation pour la doctrine de la Foi nous dit, a dit à Monseigneur, que nous pouvons procéder aux ordinations sans demander la permission des Ordinaires du lieu ; qu’il suffit de leur donner les noms des ordonnés, chose que nous ferons bien sûr, opportunément. Alors nous ne sommes ni schismatiques, ni des illégaux. » Jusqu’ici s’exprime Son Excellence.

Rome enseigne le péché ! Rome dit nous sommes catholiques ! Donc oui, nous le sommes !

Pourquoi ces contradictions dans les attitudes et les discours ?
De Jean XXIII à Bergoglio, la Rome moderniste exige le respect des acquis de la révolution dans l’Église. Toute possibilité d’union avec elle présuppose ce respect de fait, respect que beaucoup ne voulaient pas lui accorder. « Nous disons donc à ceux de l’intérieur combien grande est notre fermeté ! et à Rome combien grande est notre obéissance ! »

La Rome actuelle n’a aucun problème avec toutes ces contradictions, l’important est que tous acceptent de faire un acte d’allégeance ; ce qu’elle ne veut pas, c’est qu’il y ait des « survivants », une nouvelle opposition plus ferme, plus tenace, destinée peut-être à croître, et qui, obstinément, se refusera toujours à plier le genou devant ce qui ne le mérite pas.

Pourquoi toutes ces contradictions chez ces catholiques de Tradition ? Parce que le langage, qui suit leur pensée, n’est ni clair, ni net, ni ferme.
Le plus ou moins de valeur d’un acte ne dépend pas de l’intention du sujet. Les choses sont ce qu’elles sont et la valeur objective d’un acte est le premier paramètre de sa moralité, à cela s’ajoute l’intention et les circonstances.
La ‘nouvelle messe’, les ‘nouvelles ordinations’ et les ‘nouvelles consécrations épiscopales’ entrent dans un même cadre. Aucun doute de validité n’est admissible dans ces rites, ce qui, dans sa propre nature, a été conçu et voulu par Notre-Seigneur Jésus-Christ pour établir, maintenir et alimenter la Foi, cela ne peut jamais s’écarter de la Foi ou la restreindre.
Si je décide de ne jamais dire la ‘nouvelle messe’, ce doit être pour une raison grave, et si moi, je ne peux pas la dire, les autres non plus ne peuvent pas la dire ; dans le cas contraire, si j’accepte la possibilité que l’on puisse dire la ‘nouvelle messe’, cela signifie que je ne la trouve pas mauvaise, que je ne pense pas qu’elle puisse faire de mal à quiconque, et alors, pourquoi ne pas la dire ?

La même chose vaut pour les ‘nouvelles ordinations’ et les ‘nouvelles consécrations épiscopales’.
Ne pas être clair sur ce point, c’est se trouver sur un terrain glissant, il n’y a pas de fermeté qui puisse y résister. (Cf. article joint dans le pdf)
De loin, nous voyons le troupeau, bien tenu par ses pasteurs, se dirigeant tout droit vers le précipice. Les pasteurs font du mal, certes, mais pour régler le problème, il convient surtout d’abandonner le terrain glissant de la confusion doctrinale qui est cause des illusions et des chutes. Dieu veuille que quelques uns réagissent et ne tombent pas dans le piège.
« Résister » ne consiste pas à « faire comme si » on résistait, en se réservant de signer un compromis plus tard. « Résister », c’est aller au bout des devoirs de sa mission.
On nous dira : prophète de malheur ; laissons au temps le soin de nous montrer qui a eu raison.
Ce n’est pas un mal d’essayer d’empêcher la Rome conciliaire, qui a déjà tant détruit, de continuer son œuvre, en s’attaquant à d’autres proies, peut-être, de valeur et de bonne intention.
Que Dieu vous bénisse ! « Que votre langage soit oui, oui, non, non ». (Math. 5, 37).
Ô Marie conçue sans péché, Priez pour nous qui avons recours à vous.

† Monseigneur Andrés Morello

26 Juillet 2016, en la fête de Sainte Anne


P.S. Nous joignons un article que nous avons écrit, il y a un certain temps, au sujet des motifs de fond, selon nous, qui explique pourquoi avec cette attitude molle, la fermeté n’est pas durable.
Télécharger la Lettre de Mgr Morello & les annexes

[1] Mgr de Castro-Meyer répétait qu’un clerc, ayant près de lui les livres et ses cours de séminariste ne pouvait pas longtemps errer sans le savoir.
[2] TradiNews: tradinews.blogspot.fr/…/mgr-de-galarret…

blog.catholicapedia.net/…/annonce-lettre-…