« Dans ma paroisse de Rouffach (dioc. de Strasbourg), l’église Notre-Dame de l’Assomption, qui date en grande partie du XIIIe siècle, est pendant quelques jours transformée en salle de concert.
En clair, on a fait comprendre au Bon Dieu qu’il n’était pas le bienvenu dans sa demeure : exit l’autel, exit le tabernacle, exit l’ambon, exit la croix, les cierges, le siège du célébrant... A la place du Saint Sacrement et du mobilier liturgique, se trouvent maintenant une avant-scène surmontée de panneaux servant d’abat-son qui dissimulent le chœur ; l’espace sacré est occupé par des sièges destinés aux artistes et un piano à queue...
Bref, tout ce qui contribue à désacraliser une église (fort peu fréquentée, il est vrai) est mis en œuvre.
Dans le bulletin communal, le maire s’est fendu de quelques belles lignes rappelant que « pour les catholiques, l’église est d’abord un lieu de prière, le lieu de la rencontre avec Dieu. » Puis, ayant précisé ces choses-là, il a pu ensuite permettre qu’on puisse transformer temporairement l’église paroissiale en auditorium et ce, au mépris des règles fixées par les évêques de France pour l’utilisation des églises à des fins autres que liturgiques
Situation totalement paradoxale lorsqu’on sait qu’après l’incendie de Notre-Dame de Paris, le pape François a rappelé au président Macron que « la valorisation du patrimoine culturel ne peut passer que par la valorisation de sa dimension religieuse. » Dans ma paroisse, les fidèles qui pratiquent encore et qui ont un minimum de bon sens - ou simplement un respect du patrimoine sacré - sont en droit de se demander où est passée la dimension religieuse. »
