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Covid-19: face à la 7e vague, faut-il un retour des restrictions pour sauver l'été?

La 7e vague de Covid est là. Près de 150.000 nouveaux cas ont été enregistrés mardi, soit une hausse de 54% en une semaine. Le taux d'incidence a quant à lui doublé en sept jours. Parallèlement, le Portugal et l'Italie sont aussi touchés par de nouvelles vagues. Dans quelle mesure notre été est-il menacé?

La 7e vague de Covid est là. Près de 150.000 nouveaux cas ont été enregistrés mardi, soit une hausse de 54% en une semaine. Le taux d'incidence a lui doublé en sept jours. Parallèlement, le Portugal et l'Italie sont aussi touchés par de nouvelles vagues.

Des restrictions ailleurs en Europe

Ainsi le Portugal a connu en mai une augmentation marquée des nouveaux cas, qui a culminé début juin à près de 200.000 contagions par jour. La vague a depuis commencé à refluer, mais des mesures sanitaires restent en place pour éviter les contaminations.

Les voyageurs entrant au Portugal doivent présenter obligatoirement un certificat de vaccination ou un certificat de test négatif (test antigénique valable 24 heures ou test RT-PCR valable 72 heures) ou encore un certificat de rétablissement au Covid-19 (valable entre 11 et 180 jours après le premier test positif).

"C'est la 6e vague au Portugal", précise notre correspondante à Lisbonne, Marie-Line Darcy. Et d'ajouter:

"Aucune mesure particulière n'a été prise, si ce n'est l'avancement du calendrier vaccinal pour la deuxième dose de rappel pour les de plus de 80 ans. Celle-ci devait initialement avoir lieu en septembre". 

De son côté, notre correspondante à Rome, Blandine Hugonnet, rappelle que parmi les mesures pour faire face à cette vague estivale, le gouvernement italien a décidé de prolonger les mesures déjà en place, à commencer par l'obligation du port du masque de type FFP2 dans tous les transports en commun jusqu'au 30 septembre. L'Italie envisage également de rendre le masque obligatoire dans les lieux de travail ou la distanciation ne peut être respectée. 

Le pays a comptabilisé environ 50.000 nouveaux cas chaque jour la semaine dernière, contre 30.000 la semaine précédente, selon les données du ministère de la Santé.

Quid de la France?

En France, l'obligation de port du masque n'est pas encore envisagée. Pour le moment, l'exécutif mise sur le bon sens de chacun en invitant seulement à remettre le masque dans les transports. 

Le médecin généraliste et président d'honneur de la Fédération des médecins de France, Jean-Paul Hamon, se veut toutefois rassurant:

"Il ne faut pas paniquer, la vaccination est depuis passée par là. Ce qu'on observe nous dans les cabinets ce sont des symptômes modérés bien qu'il y ait beaucoup de gens contaminés. Il faut penser à protéger en priorité les personnes fragiles. Or, beaucoup d'entre elles n'ont pas été vaccinées depuis plus de six mois".

Le médecin appelle d'ores et déjà à porter le masque dans tous les endroits clos. Une vision partagée par l'épidémiologiste Pascal Crepey, qui sur notre antenne se veut lui aussi rassurant quant à cette vague estivale.

"Certes, le variant BA.5 se transmet plus que le précédent, il échappe également un peu plus à l'immunité, et est un peu plus sévère que le précédent, mais l'ampleur de cette vague, si elle pourrait être supérieure à la sixième, serait inférieur à la cinquième. L'enjeu, c'est surtout de protéger les personnes les plus à risque de faire une forme grave".

Etendre l'accès à la 4e dose?

Sur BFMTV la semaine dernière, Gilles Pialoux, le chef de service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Tenon à Paris, appelait les Français à aller se faire vacciner sans tenir compte de l'avis des autorités sanitaires qui réserve actuellement ce droit aux plus de 60 ans et aux personnes fragiles.

Pour l'épidémiologiste Pascal Crepey, c'est une fausse bonne idée.

"Si on s'inscrit dans un temps plus long, celui de la vague hivernale, compte tenu de la durée d'efficacité des vaccins qui est limitée, il vaut mieux attendre. Pour avoir un impact sur la circulation du virus, il est préférable de faire vacciner le reste de la population à l'aube d'une vague plus importante. Sans ça, les gens qui se vaccinent dès maintenant, n'y retourneront pas cet hiver".

Depuis quelques jours, on constate une augmentation des prises de rendez-vous pour se faire vacciner. En effet, sur une semaine, en moyenne 100.000 personnes ont pris rendez-vous pour se faire vacciner. C'est environ quatre fois plus qu'il y a 15 jours, où on dénombrait 20.000 à 30.000 rendez-vous en moyenne. 

Mathieu Ait Lachkar