A 20 jours du début de la NBA : "le casse-tête des non-vaccinés"
Si 90 % des joueurs sont vaccinés, pour les autres, la saison pourrait être compromise.
- Publié le 30-09-2021 à 22h31
Dans un peu plus de deux semaines, le 19 octobre plus précisément, la NBA reprend ses droits et la course à la succession de Giannis Antetokounmpo et de ses Bucks, sacrés l’été dernier, s’annonce intense. Mais encore faut-il que tous les joueurs puissent être sur les parquets.
Si les blessures font bien évidemment partie du jeu, un autre facteur risque d’entrer en ligne de compte : le Covid-19, encore lui. Si l’on pensait en être plus ou moins débarrassé dans la tenue des événements sportifs, force est de constater qu’il rôde toujours et pourrait jouer un mauvais tour à certains.
Et la NBA ne déroge pas à la règle : pour jouer, il faut montrer patte blanche. Et c’est là qu’il y a un hic. Si, aujourd’hui, environ 90 % des joueurs sont vaccinés, il en reste quelques-uns (une quarantaine) qui, pour des raisons diverses, ont préféré éviter de passer par la case piqûre. Résultat : leur participation aux matchs est compromise. Car, si le syndicat des joueurs a refusé l’obligation vaccinale, la Ligue n’entend pas lâcher de lest.
Un protocole de 65 pages à respecter
Si Adam Silver n’a pas réussi à convaincre tous les joueurs de se faire vacciner, il a mis sur pied un protocole sanitaire long de 65 pages… différent pour les vaccinés et les non-vaccinés. Pour ceux qui sont passés par la case vaccin, la plupart des restrictions sont levées. Ils ne devront se faire tester que s’ils développent des symptômes ou s’ils ont été au contact de personnes contaminées. Les non-vaccinés, quant à eux, devront être testés dès qu’ils voudront aller à la salle ou rencontrer leurs coéquipiers.
Et ce protocole sanitaire ne s’arrête pas à la seule pratique du basket. À domicile, les non-vaccinés devront rester chez eux, sauf pour des activités essentielles comme faire des courses. Pas question d’aller faire la fête en boîte ou d’aller manger un bout au resto. Des règles qui visent, bien évidemment, à pousser au maximum les derniers récalcitrants à franchir le pas de la vaccination.
Plusieurs stars concernées
Si la vaccination n'est pas obligatoire, elle va quand même compliquer la vie de certains joueurs. À titre d'exemple : les villes de New York et de San Francisco viennent de prendre des arrêtés municipaux imposant d'être vacciné pour entrer dans les enceintes sportives. Conséquence : Kyrie Irving et Andrew Wiggins, pour ne citer qu'eux, ne pourront pas jouer à domicile en l'état actuel. Et ce n'est pas tout. Il y a également des conséquences financières. "Tout joueur qui choisit de ne pas se conformer aux obligations de vaccination locales ne sera pas payé pour les matchs manqués", a précisé Mike Bass, le porte-parole de la NBA. En résumé : pas de piqûre, pas de match, pas de salaire ! Des règles qui s'appliquent pour les équipes basées sur place et non aux visiteurs.
Si Kyrie Irving est connu pour ses positions lunaires, d'autres, à l'image de Jonathan Isaac, refusent le vaccin pour des convictions personnelles. "Au bout du compte, ce sont des gens qui ont mis au point les vaccins et on ne peut pas toujours accorder une confiance totale aux gens", explique-t-il avant de mettre en avant certaines incohérences du protocole sanitaire. "On peut jouer sur le même terrain. On peut toucher le même ballon. On peut se bumper le torse. On peut faire toutes ces choses sur le terrain. Et puis, quand il s'agit d'être dans le bus, nous devons être dans des parties différentes. Pour moi, ce n'est pas cohérent."
De son côté, Michael Porter Jr, qui vient de signer une grosse extension avec les Nuggets, craint des ennuis en cas de vaccin. "Je considère que l'on ne devrait pas y être obligés. Ce devrait être une décision individuelle. Si tu veux le faire car tu considères que c'est plus sûr et que ça protège les gens autour de toi, c'est bien pour toi. Je ne sais pas ce qu'il y aura dans mon corps après l'injection, ni comment j'y réagirai. Je ne veux pas prendre le risque d'affecter mon corps de façon négative."
"Obliger tout le monde à se faire vacciner"
Certains sont réticents, d'autres n'ont pas d'avis et d'autres encore, légendes de la NBA, ont, par contre, un avis tranché sur la question. C'est le cas de Kareem Abdul-Jabbar, Hall of Famer et meilleur marqueur de l'histoire. "La NBA devrait insister pour que tous les joueurs et le personnel soient vaccinés ou les retirer de l'équipe", lance-t-il. "Il n'y a pas de place pour les joueurs qui sont prêts à risquer la santé et la vie de leurs coéquipiers, du personnel et des fans simplement parce qu'ils sont incapables de saisir la gravité de la situation ou de faire les recherches nécessaires."
L'ancienne gloire des Lakers craint aussi pour l'image de la NBA. "Ils n'assument pas les responsabilités qui vont de pair avec la célébrité. Les athlètes n'ont aucune obligation d'être les porte-parole du gouvernement mais il s'agit d'une question de santé publique. En n'encourageant pas les leurs à se faire vacciner, ils contribuent à des décès. Je suis également préoccupé par la façon dont cela perpétue le stéréotype des sportifs idiots qui sont incapables de regarder des preuves scientifiques vérifiées et de parvenir à une conclusion rationnelle."
Voilà qui a le don d’être clair… mais qui n’arrange pas le casse-tête qui attend les joueurs et les responsables de la Ligue à quelques jours de la reprise.