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« La France doit devenir un Etat plus laïque », estime le pape François

Lors d’un entretien rapporté par « La Vie », le souverain pontife a estimé que la laïcité française était « incomplète ».

Le Monde avec AFP

Publié le 02 mars 2016 à 19h58, modifié le 03 mars 2016 à 08h49

Temps de Lecture 2 min.

Le pape François, mercredi 2 mars.

« La France doit devenir un Etat plus laïque », a estimé le pape François, dans un entretien avec des catholiques de gauche français, rapporté, mercredi 2 mars, par l’hebdomadaire La Vie« Votre laïcité est incomplète », a estimé le souverain pontife, affirmant que la laïcité française « résulte parfois trop de la philosophie des Lumières, pour laquelle les religions étaient une sous-culture ». « La France n’a pas encore réussi à dépasser cet héritage », a jugé Jorge Bergoglio.

Malgré tout, le concept de laïcité introduit dans la démocratie française est « sain », a jugé le pape, car, « de nos jours, un Etat se doit d’être laïque ». Avant d’ajouter :

« Une laïcité saine comprend une ouverture à toutes les formes de transcendance, selon les différentes traditions religieuses et philosophiques. La recherche de la transcendance n’est pas seulement un fait, mais un droit. »

Le pape a aussi dénoncé le « poison » des idéologies. « On a le droit d’être de gauche ou de droite. Mais l’idéologie, elle, ôte la liberté », a-t-il expliqué à l’occasion d’un entretien avec une délégation des Poissons roses, mouvement politique d’inspiration chrétienne affilié au Parti socialiste (PS).

« Alors que les catholiques français sont de plus en plus marqués à droite, c’est une forme de réhabilitation des catholiques de gauche, qui étaient personnae non gratae au Vatican depuis des décennies », a souligné au Monde Jean-Pierre Denis, directeur de la rédaction de La Vie, présent lors de l’entretien.

Lire le décryptage (en édition abonnés) : Article réservé à nos abonnés « Invasion arabe » de l’Europe : la mauvaise polémique sur les propos du pape François

Une « invasion arabe » de l’Europe ?

Interrogé sur sa vision de l’avenir de l’Europe et de son identité, le pape a estimé qu’« on peut parler aujourd’hui d’invasion arabe ». « C’est un fait social », a estimé François, avant de relativiser toutefois les discours extrémistes :

« Combien d’invasions l’Europe a connu tout au long de son histoire ! Elle a toujours su se surmonter elle-même, aller de l’avant pour se trouver ensuite comme agrandie par l’échange entre les cultures. »

Face à la polémique déclenchée par ces propos, sortis de leur contexte, Jean-Pierre Denis a toutefois contredit le fait que « le pape appelle au choc des civilisations. » « Tout l’entretien dit le contraire. Pour lui, avec l’islam, il n’y a qu’une solution, c’est le dialogue. Aucun de ses discours ne prête à la moindre confusion », souligne-t-il.

Le souverain pontife a reconnu malgré tout qu’il manquait de personnes pour porter ce discours politique : « Parfois je me demande où vous trouverez un Schuman ou un Adenauer, ces grands fondateurs de l’Union européenne. »

« On confond la politique avec des arrangements de circonstance. Bien sûr il faut aller à la table de négociation, mais seulement si l’on est conscient qu’il faut perdre quelque chose pour que tout le monde gagne. »

Le pape François, dont le voyage en France annoncé dès l’an dernier n’a pas encore été programmé, a par ailleurs avoué mal connaître la réalité française : « Je suis allé seulement trois fois en France. […] Je ne connais donc pas votre pays. Je dirais qu’il exerce une certaine séduction. […] Dans tous les cas, la France a une très forte vocation humaniste. »

Le Monde avec AFP

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