Un chef d’entreprise breton fournit des masques, la gendarmerie les saisit

Philippe Pécheu, basé Saint-Quay-Perros (Côtes-d’Armor) a acheté des masques en Chine où il disposait d’un réseau, pour les revendre à prix coûtant aux professionnels de santé de son secteur. A la suite d’une plainte, le parquet a ouvert une enquête.

 Philippe Pécheu, chef d’entreprise de Saint-Quay-Perros (Côtes-d’Armor) est régulièrement en contact avec des usines chinoises.
Philippe Pécheu, chef d’entreprise de Saint-Quay-Perros (Côtes-d’Armor) est régulièrement en contact avec des usines chinoises. PHOTOPQR/OUEST FRANCE/Dylan Le Mee

    « J'ai voulu rendre service et on me traite comme un délinquant! » Philippe Pécheu est désabusé. Ce chef d'entreprise de Saint-Quay-Perros (Côtes-d'Armor) a reçu la visite mercredi de gendarmes venus saisir 850 masques KN95 (l'équivalent de FFP2).

    A la suite d'une plainte, le parquet a ouvert une enquête. « J'ai acheté ces produits auprès de fournisseurs chinois et je les ai revendus à prix coûtant aux professionnels de santé et d'aide à domicile du coin sans faire le moindre bénéfice », se défend le Costarmoricain.

    Tout est parti d'une discussion avec un de ses amis policiers en région parisienne qui déplorait le manque de masques. Or, Philippe, grâce à son entreprise de baignoires balnéo, est régulièrement en contact avec des usines chinoises. « Rapidement, ces dernières m'ont proposé de m'envoyer gratuitement des masques chirurgicaux », raconte-t-il. D'abord 50 puis 200 qu'il donne notamment à la maison médicale.

    L'opportunité se présente d'avoir des masques KN95 (normes chinoises) avec un certificat CE. Le 19 mars, il en commande 2000 pour 3000 dollars hors taxes. A la réception, 150 sont offerts à des policiers de région parisienne. Pour le reste, il se met en relation avec le maire de Saint-Quay qui prévient les professionnels de santé.

    Tout comme deux autres entreprises du secteur, la société d'ambulances Fabienne Leroux confirme en avoir acheté plusieurs pour 1,60 euro/pièce, facture à l'appui : « Ce n'est pas normal qu'il soit ainsi accusé alors qu'il en a fait bénéficier ceux qui, comme nous, sont en contact avec des malades du Covid-19 », estime la patronne.