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Coronavirus : le SARS-CoV-2 est-il sorti d’un laboratoire ?

Rien ne filtre des investigations menées en Chine, ce qui laisse la porte ouverte à l’hypothèse d’une contamination accidentelle. En revanche, celle d’une origine synthétique est écartée : s’il est possible de créer de toutes pièces des virus, tous les indices convergent vers une origine naturelle du nouveau coronavirus.

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Publié le 17 avril 2020 à 14h12, modifié le 22 avril 2020 à 15h13

Temps de Lecture 7 min.

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Vue micrographique colorisée d’une cellule infectée par le SARS-CoV-2 (en jaune). Image de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses américain.

Le SARS-CoV-2 est-il une création de laboratoire, ou s’en serait-il échappé ? Révélé au monde le 7 janvier par les autorités chinoises, ce nouveau coronavirus n’a toujours pas livré le secret de ses origines. La question a pris un tour diplomatique jeudi 16 avril. « Nous menons une enquête exhaustive sur tout ce que nous pouvons apprendre sur la façon dont ce virus s’est propagé, a contaminé le monde », a déclaré le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo. « Il y a manifestement des choses qui se sont passées qu’on ne sait pas », estimait de son côté le président français, Emmanuel Macron, dans un entretien publié ce même jour dans le Financial Times, à propos de la gestion de l’épidémie en Chine.

Selon le Washington Post, l’ambassade des Etats-Unis à Pékin avait alerté Washington, il y a deux ans, sur la nécessité d’aider le Wuhan Institute of Virology (WIV) à renforcer ses mesures de sécurité. Réputé pour ses recherches sur les virus de chauve-souris, le WIV comprend plusieurs laboratoires, dont un de haute sécurité dit « P4 », construit avec l’aide de la France et inauguré en 2017, où sont étudiés les virus les plus dangereux. Les chercheurs de l’institut – dont la virologue Shi Zhengli, surnommée « batwoman » – prélèvent depuis des années des échantillons chez des chauves-souris pour identifier de nouveaux virus. L’objectif est à la fois d’étudier leur évolution lors des transmissions d’animal à animal, et de repérer l’émergence de mutations potentiellement dangereuses pour l’homme.

« On ne peut pas écarter l’hypothèse que le SARS-CoV-2 provienne de leur collection et se soit échappé à la suite d’une contamination accidentelle, mais, à moins d’avoir accès à leurs cahiers de laboratoire, on n’en saura jamais rien », estime Etienne Decroly, spécialiste des virus émergents au CNRS. « Il est cependant bien plus probable qu’il s’agisse d’un virus passé de la chauve-souris à l’homme, peut-être par l’intermédiaire d’un autre animal. Il aura circulé à bas bruit, jusqu’à gagner en infectiosité et contagiosité pour l’homme », selon le chercheur.

Les scientifiques chinois ont assuré que le génome du SARS-CoV-2 ne correspondait à aucun coronavirus étudié au WIV. « Cela m’a vraiment soulagé », assurait Shi Zhengli, en mars, dans un article du Scientific American, racontant ne pas en avoir dormi depuis des jours. « C’est impossible que ce virus vienne de chez nous », a pour sa part déclaré samedi 18 avril dans une interview à la chaîne étatique CGTN Yuan Zhiming, directeur de l’Institut de virologie de Wuhan, dénonçant des accusations « sans preuves ». Un temps suspecté d’être le berceau de la pandémie, le marché aux animaux vivants de Wuhan a fait l’objet d’investigations, mais aucun « coupable » n’a été identifié.

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