Des moines et des évêques. Saint Martin de Tours (316-397), ancien légionnaire romain devenu ermite, le rejoint autour de 356, se mettant à son école. En 360, Martin fonde l'abbaye de Ligugé (Vienne), à proximité de Poitiers. Hilaire, lui, fut probablement à l'origine de la construction à Poitiers du baptistère Saint-Jean, l'un des plus vieux bâtiments chrétiens actuellement subsistant en France. C'est là que les Tourangeaux vinrent chercher saint Martin pour en faire leur évêque. Un peu en dehors de la ville de Tours, en rive nord de la Loire, à Marmoutier, il rassembla à nouveau, autour de 372, des dizaines et des dizaines de moines, dont beaucoup devinrent fondateurs, eux aussi, de nouvelles abbayes et, autour d'elles, de nouvelles communautés chrétiennes. C'est ainsi que Florent d’Anjou, l'un de ces disciples, vint fonder le monastère du Mont-Glonne, entre Angers et Nantes, au bord de la Loire, qui deviendra Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire). Maurille, lui, se fixait également au bord de la Loire, mais plus près d'Angers, à Chalonnes (Maine-et-Loire). Il n'y resta que quelques années car, en 423, les chrétiens d'Angers vinrent arracher Maurille à sa solitude, et le supplièrent de devenir leur évêque.
L’apparition de la Sainte Vierge à Maurille. Selon une très ancienne tradition, cet événement eut lieu en l'an 430, un an avant le Concile d’Éphèse. Au lieu-dit La Croix du Pichon, au confluent de l'Evre et de la Loire, la Vierge Marie est apparue à Maurille venu rendre visite à ses frères, les moines du Mont-Glonne, et qui était descendu au pied du coteau pour y prier dans la solitude. Voici comment les chroniques rapportent ce fait : « Maurille, évêque d'Angers, était en ce lieu, quand il se vit tout à coup environné d'une lumière céleste. C'était la Très Sainte Vierge, tenant en ses bras son divin Enfant, qui daignait lui apparaître, dans un peuplier. Elle dit à son dévot serviteur que la volonté de Dieu et le bon plaisir de son divin Fils étaient qu’il établît en son diocèse une fête solennelle du jour de sa sainte naissance, le 8 de septembre. C'est en Anjou que cette fête a commencé à être célébrée... » Un modeste oratoire est alors construit, sur ce qui deviendra la commune du Marillais (Maine-et-Loire). Depuis environ quinze siècles et pratiquement sans interruption malgré bien des événements contraires, la Vierge Marie est vénérée en ce lieu. À 40 km plus à l’est, saint Maurille établit aussi un lieu de dévotion mariale sur une île de la Loire, Notre-Dame de Béhuard. Beaucoup plus au sud, la tradition rapporte une apparition similaire au Puy-en-Velay (Haute-Loire), qui aurait eu lieu également en 430.
Le sanctuaire actuel. Le sanctuaire est de longue date un haut-lieu de pèlerinages et de spiritualité chrétienne, lié pendant longtemps aux bénédictins qui tenaient l’abbaye voisine de Saint-Florent-le-Vieil, malgré les ravages des guerres de Religion et de la Terreur. Le site est reconnu au XIXe siècle, puis couronné du nom de Notre-Dame-du-Marillais par Mgr Rumeau, avec l'autorisation du pape Pie XI, en 1931. Le 8 septembre 1873, le plus gros pèlerinage, conduit par Mgr Freppel, évêque d’Angers, réunissait 50 000 personnes venues d’Anjou, de Vendée et de Bretagne. L’ancienne chapelle a été remplacée par un large sanctuaire érigé entre 1890 et 1913, qui est de grande beauté avec sa tour carrée de 40 mètres de haut élevée après la Première Guerre mondiale. Cette basilique recèle plusieurs souvenirs de l’histoire vendéenne, avec notamment le vitrail du « champ des Martyrs ». Depuis fin 2015, le lieu de culte fait partie de la commune nouvelle de Mauges-sur-Loire.
Le pèlerinage. Le pèlerinage actuel à Notre-Dame du Marillais se situe dans la lignée de celui de Cotignac. Il permet aux femmes, mères et épouses, de marcher ensemble et de porter toutes leurs intentions de prières. Cette année, il aura lieu du vendredi 8 au dimanche 10 juin et partira de la cathédrale de Nantes avec le Père Denis Bourget (environ 30 km).
Marie, Mère de Dieu. En ce lieu très saint, la Sainte Vierge Marie s’est très tôt manifestée aux hommes pour leur dire qu’elle, Marie, est vraiment la Mère de Dieu et leur signifier le rôle éminent qu’elle, Marie, Mère de Dieu, est appelée à exercer dans l’histoire des hommes et l’économie du Salut. « En célébrant la Nativité de Marie Mère de Dieu, l’Église reconnaît, selon l’expression du Père de Montfort, que Marie a trouvé grâce devant Dieu pour elle et pour le genre humain, qu’elle a eu le pouvoir d’incarner et mettre au monde la Sagesse éternelle et qu’il n’y a encore qu’elle qui, par l’opération du Saint Esprit, ait le pouvoir de l’incarner pour ainsi dire en tous ceux qui sont appelés à devenir les fils bien-aimés du Père par le Baptême » (Père Joseph Guégnard). L’apparition de Marie en 430, près de Saint-Florent-le-Vieil, et sa demande que soit célébrée sa Nativité fut le prélude à la décision prise l’année suivante, sur l’inspiration de l’Esprit Saint, par le concile d’Éphèse, reconnaissant à la Sainte Vierge sa nature de Mère de Dieu.
L’apparition de Notre Dame du Marillais aussi appelée Notre Dame l’Angevine est en relation étroite et intime avec le message de Lourdes, délivré ultérieurement, le 25 mars 1858, par lequel la Vierge Marie dévoila : « Je suis l’Immaculée Conception ». Ce n’est donc pas sans raisons profondes que l’on a pu qualifier la France de « Royaume de Marie ».