Notre-Dame de Paris crédit : CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP - 1280 1:29
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Salomé Legrand et Aude Vernuccio, édité par Marthe Ronteix , modifié à
Alors que les premières investigations vont commencer dans les décombres, les débuts de l'enquête sur l'origine de l'incendie qui a partiellement ravagé Notre-Dame de Paris s'orienteraient vers un dysfonctionnement de cloches électrifiées. 

Dix jours après l'incendie qui a partiellement ravagé Notre-Dame de Paris, l'enquête suit son cours. Le bâtiment est désormais sécurisé et la police scientifique va commencer à se pencher sur les débris calcinés pour identifier les causes du départ de feu. Plusieurs hypothèses sont avancées, notamment celle d'un accident dû à l'installation de cloches électrifiées dans les combles de la cathédrale, contre l'avis des architectes en chef.

Des traces à étudier minutieusement sur les lieux du sinistre

Les agents de la police scientifique de la préfecture de Paris vont pouvoir pénétrer jeudi au centre de la cathédrale pour procéder aux constatations et avancer leurs investigations. Ils vont devoir faire un travail minutieux au sol et sur les murs. "On a une manière de lire le sinistre à la fois sur les murs et sur les objets qui se sont consumés", explique à Europe 1 le capitaine Éric Broardie, porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France. 

"C'est une lecture parfois longue, parce que le feu donne des traces visuelles très claires et précises. Et la stratification des fumées va être importante. On parle de traces blanches et de traces noires et en fonction de la densité de ces couleurs, on peut rapidement retrouver l'origine du sinistre et la manière dont il a progressé."

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En plus des traces laissées par le feu, les experts des pompiers peuvent s'appuyer sur les restes de ce qui s'est consumé. "On essaie toujours de reconstituer des débris, de redonner une histoire à la charpente en essayant de recoller l'ensemble des morceaux", détaille encore Éric Broardie. "Cela va reconstituer une histoire. On va aussi se fier au plan du tracé de ce qui se faisait autrefois. On va ensuite le superposer sur la situation actuelle. Cela va être très difficile mais pas impossible."

Un court-circuit entre les cloches à l'origine du sinistre ? 

Les premiers éléments de l'enquête se dirigeraient vers une installation dangereuse de cloches électrifiées. Le patron de la société Le Bras frère, qui montait l’échafaudage autour de la flèche de Notre-Dame, a assuré auprès de Marianne et du Canard enchaîné que six cloches reliées par des câbles électriques qui courraient dans les charpentes se trouvaient dans les combles de la cathédrale. 

Trois cloches ont été installées en 2007 au-dessus de la clé de voûte du transept et trois autres, remises en service en 2012 au moment de la rénovation des grandes cloches des beffrois, se trouvaient dans la flèche même de Viollet-le-Duc. Cette installation faite sur pression du clergé, selon Le Canard enchaîné, malgré les mises en garde des architectes des bâtiments historiques qui craignaient un incendie, devait être provisoire mais elle est restée en place pendant sept ans.

Ces cloches auraient retenti pour la dernière fois douze minutes avant l'alerte incendie. Sont-elles à l'origine d'un court-circuit qui aurait provoqué l'incendie de la cathédrale ? Les responsables de Notre-Dame assurent que c'est bien la direction générale des affaires culturelles (Drac), et donc l'État, qui avait autorisé cette installation.