LE MONTAGE

SOVIÉTO-ROUMAIN POUR DISCRÉDITER PIE XII

mai 2007

Trois jeunes officiers des services secrets roumains, travestis en prêtres, ont eu accès, dans la période 1960 à 1962 et dans des conditions mal définies, aux archives de la Secrétairerie d'État à Rome. Le responsable de ces archives, jusqu'alors ultra-secrètes, était le futur Mgr Agostino Casaroli, qui fut titularisé à ce poste en 1979. Il devint ensuite le diplomate du Vatican chargé des relations avec l'Est soviétisé.

C'est ce que vient de révéler le général Ion Mihoi Pacepa, réfugié à l'Ouest en 1978. Il expose les dessous du montage destiné à faire passer Pie XII pour un antisémite et qui, pour cette raison, aurait gardé le silence sur l'extermination des juifs en Europe.

C'est grâce à l'écrivain allemand Rolf Hochhuth, que cette diffamation a pris forme en 1963, notamment avec sa pièce Le Vicaire, ensuite portée à l'écran par Costa Gavras. Pacepa rapporte dans la National Review Online, revue télématique américaine, qu'à partir du moment où les trois jeunes officiers des services secrets roumains ont eu un accès permanent aux archives de la Secrétairerie d'État du Vatican, des centaines de documents furent photographiés et envoyés à Bucarest et à Moscou. Il s'agissait de trouver des textes se référant au cardinal Pacelli, devenu Pie XII, d'en modifier certains, voire de changer des dates, afin de démontrer ce que voulait prouver Moscou.

Ce fut l'origine de l'opération appelée en code Seat-12. En février 1960, Nikita Khrouchtchev, alors chef du parti et de l'État soviétique, voulait détruire l'autorité morale du Vatican. Étant donné son rôle dans les services secrets roumains, le général Pacepa a participé en personne à l'opération. Celle-ci débuta par une approche d'Agostino Casaroli dans un hôtel de Genève. Bucarest jugeait possible un rapprochement avec Rome, alors qu'en 1951, toutes les relations diplomatiques avaient été rompues. Un piège dans lequel Casaroli est facilement tombé puisqu'il était d'avance acquis à ce rapprochement*. Le général soviétique Ivan Agayantz, responsable des services de désinformation du KGB vint féliciter en 1963 " les camarades roumains " pour le succès de l'opération Seat-12.

Pierre de Villemarest

 
 
Note
* voir l'exposé du général Ion Pacepa dans notre ouvrage :
 
 
"Le KGB au coeur du Vatican".
Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

Lire aussi: Le KGB au Vatican et en Pologne, l'affaire de Mgr Wielgus
 
 
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