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Covid-19Poggia menace de faire payer les antivaccins, Hodgers le remet en place

Mauro Poggia, conseiller d’État chargé du Département de la sécurité, de la population et de la santé.

«La solidarité à l’égard des non-vaccinés à ses limites.» Dans un entretien accordé à «Léman bleu», le conseiller d’État chargé du Département de la sécurité, de la population et de la santé, Mauro Poggia, agite la menace de faire participer aux coûts de leur prise en charge à l’hôpital les réfractaires au vaccin. Soulignant que neuf patients hospitalisés sur dix dans le canton ne sont pas vaccinés, il estime que «les personnes qui ont fait l’effort – et encore l’effort est modeste – de se faire vacciner n’ont pas envie de supporter les conséquences des choix que d’autres font. Notre économie non plus.»

Mauro Poggia veut mettre la pression sur «ces Genevois qui en matière de vaccination attendent pour voir». Il reconnaît cependant que cette mesure sera difficile à mettre en place. D’ailleurs, aucun projet de loi n’est en préparation concernant cette hypothétique mesure. En outre, «le Canton de Genève n’aurait pas la compétence pour agir seul. Mais sur le principe, c’est une question qu’il faut se poser, je pense. Je souhaite susciter le débat. Il doit avoir lieu au niveau fédéral.»

La réponse sèche d’Antonio Hodgers

Plus que le débat, le conseiller d’État risque de provoquer la bronca. Quid de ceux qui n’ont pas reçu leurs doses de vaccin pour raison médicale ou autre? «Il faudrait bien entendu définir un cadre précis, laisser du temps aux retardataires et ne pas pénaliser ceux qui, par exemple, ne peuvent être vaccinés en raison de leur état de santé», répond Mauro Poggia. Enfin, cette participation aux coûts dont le magistrat n’a pas précisé en l’état le niveau contrevient à l’obligation de soins de toute personne malade. Il confie d’ailleurs à Léman bleu: «Le principe de base doit rester: pas question de refuser des soins à celles et ceux qui en ont besoin. Il ne faudrait pas que des gens renoncent à des soins pour des raisons économiques, de peur de ne pouvoir s’acquitter de leur éventuelle participation économique.»

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Sur Facebook, son collègue Antonio Hodgers, a réagi dimanche dans un texte sur son compte officiel. «L’accès aux soins est un droit fondamental, rappelle-t-il et il ne saurait être restreint pour des motifs de responsabilité individuelle. Ne pas prendre en charge les frais des personnes atteintes par la COVID-19 en arguant qu’elles ont fait le choix de ne pas se vacciner reviendrait à refuser d’assumer les charges liées aux accidents de la route des personnes qui auraient commis un excès de vitesse ou encore celles des malades cardio-vasculaires qui n’ont pas une bonne hygiène de vie. Il en résulterait une atteinte fondamentale au droit du patient dans laquelle s’engouffreraient les assurances maladies en faisant des procès à leurs clients pour ne pas payer la prise en charge de leur frais (on peut trouver une part de responsabilité personnelle dans l’essentiel des maladies). Par ailleurs, en mettant le traitement à charge des malades, cela créerait une inégalité financière dans l’accès aux soins puisque les personnes les plus modestes ne pourraient tout simplement plus en bénéficier. Le Conseil d’État a plusieurs fois fait appel à une vaccination générale pour mettre un terme à la crise sanitaire tout en réaffirmant son attachement à la liberté individuelle vaccinale. Telle est sa position constante. Pour être garantie dans les faits, celle-ci implique que les restrictions aux personnes non vaccinées soient minimales et proportionnées».