Il a une opinion tranchée sur tout. Sur les papes Benoît XVI, Jean
Paul II, Pie XII. Mais aussi sur la liturgie, le célibat des
prêtres, les scandales sexuels dans l'Eglise. Le théologien Hans
Küng, né en 1928 et célèbre opposant à Jean Paul II et au cardinal
Joseph Ratzinger devenu Benoît XVI, vient de faire paraître le
deuxième tome de ses mémoires aux éditions du Cerf (1968-1980,
Une vérité contestée). Nous l'avons rencontré à cette occasion
et récolté quelques phrases choc.
Déçu par Benoît XVI
"J'ai espéré que Ratzinger se montre différent comme pape de ce
qu'il fut comme patron de la Congrégation pour la Doctrine de la
Foi. Mais cela n'a pas été ainsi. Ses nominations à la Curie sont
terribles. Comme son secrétaire d'Etat, il a pris un homme,
Tarcisio Bertone, qui n'était pas du tout préparé à cette
tâche.
Comme pape, il a raté tous les tournants. Il n'a pas répondu
aux attentes des orthodoxes, en leur proposant, dans le cadre du
dialogue, de ne pas avoir à accepter les Conciles auxquels ils
n'ont pas participé depuis le XIe siècle. Il s'est limité avec eux
à des embrassades, à des solennités. Avec les musulmans, on sait ce
que cela a donné avec la Déclaration de Ratisbonne. En ce qui
concerne les Juifs, il y a eu l'affaire de la prière du vendredi
saint, et le scandale Williamson. Quant aux Eglises protestantes,
elles n'ont pas digéré qu'on leur dise qu'elles ne sont pas des
Eglises.
Le pape dit que les autres religions sont déficientes, et que
l'Eglise catholique est parfaite, mais quand on voit les scandales
qui y éclatent ! En