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Yasmina Kattou , modifié à
Une étude publiée dans la revue scientifique "The Lancet" révèle la hausse inquiétante de la mortalité infantile en France pour la première fois en dix ans. Si les causes n'ont pas encore été déterminées, des pistes sont explorées par les chercheurs, parmi lesquelles les malformations congénitales ou le poids à la naissance.

Une étude alerte sur la hausse inquiétante de la mortalité infantile en France. Pour la première fois depuis dix ans, le taux de mortalité infantile a augmenté, révèle une étude de l'INSERM publiée dans la revue scientifique The Lancet. Une "tendance inquiétante", note l'équipe de chercheurs puisque le taux de mortalité infantile est un indicateur clé pour évaluer la santé de la population. Entre 2012 et 2019, sur 1.000 naissances, la France est passée de 3,3 décès à 3,5 décès de nourrissons de moins d'un an. Cela peut paraître peu, mais par rapport à la Suède ou à la Finlande, la France observe ainsi un "excès" de 1.200 décès chez les enfants de moins d'un an.

Pour l'instant, les causes précises de cette hausse ne sont pas encore déterminées, mais des pistes sont évoquées par les chercheurs.

Faute de données sur les décès des nouveau-nés en France, les causes de la hausse de la mortalité infantile restent incertaines. Les malformations congénitales ou le poids à la naissance, qui pourraient être des indicateurs, ne sont pas précisés sur le certificat de décès.

Mais la santé de la mère est l'un des facteurs avancés. "Les femmes enceintes sont en moyenne plus âgées, peuvent avoir plus de problèmes chroniques", rapporte Jennifer Zeitlin, épidémiologiste et co-auteur de l'étude. "La mortalité infantile est plus élevée chez les femmes qui viennent de milieux défavorisés, à cause de l'accès et de la qualité des soins".

Une pénurie de soignants

Autre hypothèse retenue par les chercheurs : il y aurait trop de maternités en France, mais pas assez de soignants pour assurer les accouchements dans des conditions optimales, comme le regrette Jean-Christophe Rozé co-auteur et néonatalogiste.

"En maintenant un très grand nombre de maternités où le niveau de sécurité ne peut pas être le même, faute de personnel médical suffisant, et d'habitude de l'équipe à faire face à un accident rare, fait qu'on n'a pas la même sécurité dans l'ensemble des maternités", estime-t-il. Selon Jean-Christophe Rozé, les autorités devraient privilégier la qualité des soins à la proximité des maternités.