Jean-Luc Mélenchon : "La foi est une brûlure"

Laïcité, fin de vie, mariage des homosexuels, religion… Le candidat du Front de gauche détaille son engagement.
Olivia Elkaim et Jean-Pierre Denis
Publié le 22/02/2012 à 14h16, mis à jour le 27/02/2012 à 16h12 • Lecture 8 min.
Jean-Luc Mélenchon, le 14 février dernier © Marc Chaumeil / Fedephoto pour La Vie

Jean-Luc Mélenchon, le 14 février dernier © Marc Chaumeil / Fedephoto pour La Vie • © MARC CHAUMEIL / FEDEPHOTO POUR LA VIE

Tassé sur la banquette d’un ­bistrot parisien, Jean-Luc Mélenchon arbore une mine grave. Le 14 février, au matin de l’interview, un homme est mort de froid sur l’esplanade des Invalides. « À deux pas d’un grand restaurant, de l’Assemblée nationale, vous vous rendez compte ? » Silence. « Comment la société a-t-elle rendu cela possible ? » s’interroge le candidat du Front de gauche. Lui se veut le tenant d’une gauche « historique, radicale, anticapitaliste ». Depuis janvier, ses meetings font le plein. Est-il qualifié de populiste par ses détracteurs ? Il ne récuse pas le terme, au contraire. Celui qui reconnaît un « goût immodéré pour la dispute talmudique » justifie des positions parfois très éloignées de celles des chrétiens.

Pourquoi avez-vous accepté de parler à La Vie, hebdomadaire chrétien d’actualité ?

J’éprouve une jubilation à discuter avec des gens qui ont la foi. Ils se situent dans un espace comparable au mien, dans un domaine plus grand que soi. Nous partons de la même idée : aucun d’entre nous ne peut être heureux dans un océan de malheur. Nous sommes responsables du sort des autres. J’ai plus de facilité à parler avec des chrétiens qu’avec des traders ! Eux sont à l’opposé de mon monde qui est fait de responsabilité morale, individuelle et collective.
Les catholiques ? Je les connais comme ma poche. Je lis les encycliques, moi, et je dois être le seul à ­gauche à le faire !

Votre mère était catholique.

Oui, elle chantait divinement à l’église. Quant à moi, j’étais enfant de chœur. Je disais la messe en latin. Puis, l’Église a excommunié ma mère quand mes parents ont divorcé en 1960. J’ai ressenti une violence incompréhensible pour un garçon de 9 ou 10 ans à l’époque. Ma relation au christianisme est informée, je sais faire la différence entre les Évangiles, entre la chrétienté latino-américaine et européenne. Il n’y a pas de haine. Je suis un adversaire de l’Église en tant

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Article paru dans :

Mélenchon : "La foi est une brûlure"

Edition du 23 février 2012 (N°3469)

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