Sede vacante

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L’ombrellino, qui constitue, avec les clefs, les armes du Saint-Siège durant la vacance du siège apostolique.
Bas-relief sur le pont Saint-Ange, à Rome

Sede vacante (ablatif absolu du latin sedes vacans : « le siège [étant] vacant ») est l’expression latine utilisée pour qualifier la période durant laquelle le siège d’un diocèse ou le Saint-Siège (diocèse de Rome) sont vacants ; dans ce dernier cas, c'est la vacance du Siège apostolique.

La vacance du siège de Rome intervient par la mort du pontife romain ou la renonciation à sa charge faite librement et dûment manifestée[1] ; les autres sièges épiscopaux deviennent vacants par la mort de l'évêque qui en est titulaire, par sa renonciation acceptée par le pape, par son transfert ou la privation qui lui aurait été notifiée[2].

Le code de droit canonique et des lois particulières réglementent alors le gouvernement de ces institutions.

En français, le droit canonique utilise l'expression « vacance du siège », mais les canonistes emploient couramment celle de « sedisvacance »[réf. nécessaire], formée directement sur l'expression latine.

Vacance du siège apostolique[modifier | modifier le code]

Principe[modifier | modifier le code]

La vacance du Saint-Siège est la période qui s'étend entre le décès ou la renonciation du pontife romain et l'élection par le conclave de son successeur. Dans ce cas, le Saint-Siège est administré par le cardinal camerlingue qui, avec l'aide de trois cardinaux assistants, constitue la congrégation spéciale chargée de piloter les mesures quotidiennes, veillant à obtenir pour les questions les plus importantes, le vote du Collège des cardinaux[3].

La vacance du siège apostolique précédente a duré du à 20 h CET (renonciation de Benoît XVI) au 13 mars suivant à 19 h 6 (élection de François).

Liste des périodes de sede vacante depuis le XVIIIe siècle[modifier | modifier le code]

Pape précédent Pape suivant Début Fin Durée Camerlingue
Pie VI Pie VII 197 jours aucun[4],[5]
Pie VII Léon XII 39 jours Bartolomeo Pacca
Léon XII Pie VIII 49 jours Pierfrancesco Galleffi
Pie VIII Grégoire XVI 63 jours Pierfrancesco Galleffi
Grégoire XVI Pie IX 15 jours Tommaso Riario Sforza
Pie IX Léon XIII 13 jours Vincenzo Pecci [6]
Léon XIII Pie X 15 jours Luigi Oreglia di Santo Stefano
Pie X Benoît XV 14 jours Pietro Gasparri
Benoît XV Pie XI 15 jours Pietro Gasparri
Pie XI Pie XII 20 jours Eugenio Pacelli [7]
Pie XII Jean XXIII 19 jours Benedetto Aloisi Masella
Jean XXIII Paul VI 18 jours Benedetto Aloisi Masella
Paul VI Jean-Paul Ier 20 jours Jean-Marie Villot
Jean-Paul Ier Jean-Paul II 18 jours Jean-Marie Villot
Jean-Paul II Benoît XVI 17 jours Eduardo Martínez Somalo
Benoît XVI François 13 jours Tarcisio Bertone

Vacance d'un siège diocésain[modifier | modifier le code]

Le terme s'applique à la période suivant la mort, ou la renonciation acceptée par le pape ou transfert ou la privation des fonctions d'un évêque en charge d'un diocèse. Cette période ne s'applique si le diocèse possède un coadjuteur qui prend alors immédiatement charge du diocèse.

Dans les huit jours suivant le début de la période de vacance, un administrateur diocésain doit être élu par le collège des consulteurs du diocèse[8]. Celui-ci doit être un prêtre ou un évêque d'au moins 35 ans[9].

En attendant l'élection de l'administrateur, la gouvernance du diocèse est assurée par un évêque auxiliaire si possible ; qui a alors les pouvoirs d'un vicaire général[10]. Si le diocèse possède plusieurs évêques auxiliaires, c'est le plus âgé qui assure la période de transition. S'il n'y a pas d'évêque auxiliaire, c'est le collège des consulteurs dans son ensemble qui assure la gouvernance temporaire. L'administrateur diocésain possède la quasi-totalité des pouvoirs de l'évêque, sauf les exceptions provenant de la nature des choses ou du droit lui-même[11].

Numismatique et philatélie[modifier | modifier le code]

Les autorités du Saint-Siège ont émis des monnaies et des timbres à l’occasion des périodes sede vacante du siège de Rome :

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Roberto Pazzi, Conclave, éditions Anne Carrière,

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Code de droit canonique, Can. 332 § 1 et 2
  2. Code de droit canonique, Can. 416
  3. Olivier Tosseri, « Démission du pape : ce que dit le droit canon », sur La Vie, (consulté le )
  4. Le cardinal camerlingue Carlo Rezzonico décède le 26 janvier 1799, et n'est pas remplacé à l'ouverture du conclave. Son successeur, le cardinal Romoaldo Braschi-Onesti, n'est nommé que le 30 octobre 1800.
  5. (en) Liste des Camerlingues sur le site catholic-hierarchy.org.
  6. Vincenzo Pecci a été élu pape à l'issue du conclave. Il devient le pape Léon XIII.
  7. Eugenio Pacelli a été élu pape à l'issue du conclave. Il devient le pape Pie XII.
  8. Code de droit canonique, Can. 421 § 1
  9. Code de droit canonique, Can. 425 § 1
  10. Code de droit canonique, Can. 426
  11. Code de droit canonique, Can. 427 § 1