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Sofia B., lycéenne morte à Gardanne, après une injection de Pfizer : une enquête ouverte
Une pancarte contre la vaccination des plus jeunes, le 11 septembre 2021 à Paris.
Hans Lucas via AFP

Sofia B., lycéenne morte à Gardanne, après une injection de Pfizer : une enquête ouverte

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Le décès d'une adolescente de 17 ans d'une embolie pulmonaire massive, onze jours après qu'elle a reçu sa première dose du vaccin de Pfizer, a entraîné l'ouverture d'une enquête du parquet d'Aix-en-Provence et de l'Agence régionale de santé. La galaxie antivax s'est rapidement emparée de l'affaire, jusqu'à harceler les proches de la jeune fille. Sa famille, interrogée par « Marianne », veut comprendre ce qui est arrivé mais appelle au calme.

Le parquet d'Aix-en-Provence et l'Agence régionale de santé (ARS) ont annoncé l'ouverture d'une enquête après qu'une jeune fille de 17 ans est décédée onze jours après sa première injection du vaccin contre le Covid-19. L'adolescente, prénommée Sofia, est morte mardi 21 septembre à l'hôpital d'Aix-en-Provence. Elle a fait un malaise, le lundi 20, dans son lycée situé à Gardanne dans les Bouches-du-Rhône. La mort de Sofia a, depuis, été récupérée par la galaxie antivax et complotiste, en France et dans le monde. Interrogée par Marianne, sa famille appelle à « calmer le jeu ».

C'est pour pouvoir faire un stage dans le milieu de la petite enfance que la lycéenne avait reçu une première dose du vaccin de Pfizer, le seul, avec celui de Moderna, à être autorisé pour les jeunes de 12 à 17 ans. Le rapport d'autopsie de la jeune fille fait état d'une « embolie pulmonaire massive », une pathologie extrêmement rare chez les adolescents mais qui fait bien partie des effets secondaires recensés par l'Autorité de sécurité nationale du médicament (ANSM). Mis à jour le 16 septembre, le rapport de pharmacovigilance de l’ANSM dénombre en effet 2 300 cas d’affections vasculaires graves pour environ 74 millions d’injections de Pfizer. Sur les 4,5 millions de 12-18 ans ayant reçu au moins une injection, « 206 cas graves ont été rapportés après la vaccination », précise l’ANSM.

« Pour le moment, on pleure... »

À ce jour, la famille de la victime n'a pas déposé plainte. Le beau-père de Sofia explique à Marianne que c'est « encore trop tôt ». « Nous n’en sommes pas là, mais on veut savoir la vérité. Sofia n’avait aucun souci de santé, alors on va mener le combat, mais il faut attendre d’en savoir davantage. Pour le moment, on pleure… »

La famille explique aussi être harcelée par la galaxie des antipasse et antivax : « On s’est fait déborder par tous ces commentaires sur internet. Des groupes et des associations nous démarchent, mais on ne répond à personne. Le téléphone n’arrête pas de sonner, du matin au soir. Tout se dit sur les réseaux, mais ce n’est pas la vérité. Dans la famille, on n’est pas trop pour ce vaccin. Alors dans notre situation, on éprouve de la colère, c’est normal, mais il faut calmer le jeu… On ne peut pas encore dire si le vaccin est responsable ou pas… »

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