Un nouveau sanctuaire pour les couples touchés par l’infertilité ou le deuil d'un enfant

<p>Deux statues ont été taillées pour habiller le promontoire dédié à Notre-Dame de Vie. La première fait référence à la Présentation au Temple.</p>

Deux statues ont été taillées pour habiller le promontoire dédié à Notre-Dame de Vie. La première fait référence à la Présentation au Temple.

- Diocèse de Toulon

Les parents qui éprouvent la douloureuse expérience du deuil ou de l’infertilité ne sont pas les laissés pour compte de l’Eglise : le sanctuaire Notre-Dame des Grâces à Cotignac accueille depuis peu un belvédère pour la vie. Inaugurés par Monseigneur Rey lors de la messe des Rameaux le 28 mars dernier, des deux oratoires ont été tout spécialement conçus pour que les couples en espérance d’enfant et les parents en difficulté puissent venir déposer leurs intentions à Marie, Notre-Dame de la vie. « Aujourd’hui, L’Eglise porte la souffrance de nombreux couples éprouvés par des situations liées à la naissance de leur enfant »,  rappelait l’évêque de Fréjus-Toulon dans sa bénédiction.

Trouver la paix qui vient de Dieu

Pour le frère Hubert-Marie de Bazelaire, recteur du sanctuaire, il y avait urgence à dédier un nouveau sanctuaire à l’accueil de la vie dans cette époque où règne la « culture de la mort » et où les vies les plus fragiles sont mises au rebu. Deux statues ont ainsi été taillées pour habiller le promontoire qui surplombe la vallée. La première fait référence à la Présentation au Temple : l’offrande de Marie, qui vient déposer à Dieu son fils tout juste né, rejoint ainsi les joies et les obstacles que traversent toutes les mères. Une autre création, qui figure deux mains en chêne portant un enfant d’albâtre, symbolise le chagrin qui se mue en prière dans les mains de Marie et exprime cette fois l’agonie des innocents qui n’ont pas vu le jour, ainsi que la souffrance des femmes qui auraient voulu les accueillir en leur chair.

Pour Guillaume d’Alençon, concepteur du projet, l’idée était aussi de rejoindre les couples qui traversent des épreuves liées à la parentalité. L’image de Marie consolatrice et protectrice de la vie permet à tous ceux qui sont confrontés au handicap, à la maladie ou au drame de l’avortement, de la fausse-couche, du deuil périnatal ou de la stérilité de trouver par son intercession le secours et la paix qui viennent de Dieu. « C’est une bonne nouvelle pour tous les couples qui, malgré eux, ne s’inscrivent pas dans le schéma traditionnel et qui peuvent parfois ne pas se sentir totalement accueillis dans l’Eglise, faute de proposition pour les couples qui ont du mal à concevoir », expliquent Solange et Antoine, qui espèrent un enfant depuis leur mariage il y a quatre ans. Le sanctuaire annonce déjà l’organisation de pèlerinages : les couples ayant des difficultés à procréer pourront ainsi venir y déposer leur prière.

Un lieu de consolation

Pour Charlotte, c’est aussi « un grand soulagement ». La jeune femme, qui a subi il y a quelques années un avortement sous la contrainte de sa famille, et qui s’est éloignée de l’Eglise depuis, voit ici « le signe de l’amour inconditionnel de Dieu ». Ainsi, tous les parents blessés par la perte d’un enfant avant la naissance pourront confier leur peine à Notre Dame en venant déposer une plaque gravée au prénom de l’enfant perdu. Pour Camille, qui vient de vivre une fausse-couche, « c’est une consolation que de reconnaître aux yeux du monde l’existence et le deuil de notre enfant ».

Morgane Afif