Événement

Conversation politique avec le pape François

Mardi 1er mars le pape François a reçu à Rome, en audience privée, une délégation d'acteurs du christianisme social. Une rencontre organisée à l'initiative des Poissons roses et à laquelle Jean-Pierre Denis, directeur de la rédaction de La Vie, participait. Récit.
Jean-Pierre Denis, directeur de la rédaction
Publié le 02/03/2016 à 07h14, mis à jour le 03/03/2016 à 09h30 • Lecture 12 min.
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Ne dites pas à mes enfants qu’hier, j’ai rencontré François. Ils risqueraient de demander ce qu’il a dit. Or mieux vaut ne pas mettre certains propos du pape dans toutes les oreilles. Prenez ce curieux aphorisme par exemple, saisi au vol : « Il vaut mieux demander pardon ensuite que de demander la permission avant ». À peu près le contraire de ce que tout parent répète à sa progéniture et de ce que tout bon catéchisme doit prescrire ! Comment ? Le pape de la miséricorde et du pardon inviterait-il à pécher en toute âme et conscience, délibérément ? L’Argentin serait-il un plaisantin ? À l’échelle de deux mille ans de christianisme, on a sans doute rarement eu l’occasion de rire avec le chef de l’Eglise catholique en se sentant complètement détendu. Mais c’est ainsi. Longtemps la papauté eut l’air sévère. Elle a pris avec François un autre visage, moins formel, moins lisse, plus spontané. « De combien de temps disposez-vous ? » demande ainsi l’homme le plus sollicité du monde en s’asseyant sur sa banquette, comme s’il avait la vie devant lui. La réponse fuse : « trois heures, Saint-Père ». « Mais pourquoi ? Je ne sais même pas pourquoi vous voulez me voir », s’amuse le pape, faussement candide et réellement bien informé. « Je vous reçois parce que mon ami le cardinal Barbarin, me l’a demandé ». On passera finalement une heure et demie ensemble, au lieu des trente minutes officiellement au programme.

François tel qu’en lui-même, donc. Le pape qui dépote. On s’attend à ce qu’il soit inattendu, il l’est. En pleine forme et fort en verve malgré trois ans de pontificat. Mardi 1er mars à 16h30, au rez-de-chaussée de la fameuse Casa Santa Marta qui lui sert de résidence et de bureau, sur le flanc écrasant de la basilique Saint-Pierre, François a accordé une étonnante audience à une trentaine de catholiques engagés dans le christianisme social. J’ai eu la chance de faire partie de l’équipée – en compagnie de m

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Article paru dans :

Conversation avec le pape

Edition du 10 mars 2016 (N°3680)

Jean-Pierre Denis, directeur de la rédaction