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Démographie

La surpopulation, l’islam et les vieux

La surpopulation, l’islam et les vieux

De Marion Duvauchel :

L’idée de la surpopulation est un héritage strict du malthusianisme féroce qui a fourni aux ayatollahs de l’avortement en masse les arguments venus border ceux de la liberté souveraine des femmes de disposer de leur ventre, corollaire de celle, infiniment plus vulgaire, de disposer de leur, euh… du reste.

Le site d’information Boulevard Voltaire a fait paraître une interview de Alain de Benoist qui, avec l’aplomb des devins, se prononce sur la surpopulation. Je renvoie le lecteur à ces propos édifiants qui s’appuient sur une information caduque. Donc fausse.

La preuve ?

En 2013, les éditions Seuil ont réimprimé un ouvrage que la presse s’était gardé de saluer  lors de sa première parution, en 2004 : l’Islam, l’islamisme et l’Occident, de Gabriel Martinez-Gros et Lucette Valensi. Dans un premier chapitre un peu inattendu mais riche d’informations les auteurs abordent la question de l’islam et de la bombe démographique.

Or, qu’apprend-t-on ?

Que la croissance annuelle de la population mondiale a diminué de 40% environ depuis 1970 et que cette chute devrait se confirmer. Autrement dit, que l’arme démographique est enrayée. On sait l’usage immodéré que les Tiers-mondistes marxistes ont fait de cette arme (entendre argument) pendant bien des années et continuent d’en faire.

Qu’en est-il des pays d’islam ? Leur démographie montre une hétérogénéité croissante à mesure que s’y précise la baisse de la natalité. Traduire, la natalité baisse, mais elle baisse plus ou moins selon les pays. « Retranché dans un intégrisme farouche, l’islam intégriste depuis un quart de siècle, figurait la quintessence du Tiers-monde : un territoire où les interprétations pertinentes dans le monde riche cessent de l’être ». Que voilà une définition nouvelle, un peu déroutante mais qui est illustrée par un exemple parlant : « La pratique démographique est commune à Téhéran comme à New York, le discours ne l’est pas encore ».

Cet écart entre la réalité et l’idéologie, entre le réel et l’imaginaire, écart toujours coûteux, est le drame de l’humanité. Il est massivement meurtrier en politique. Car si la réalité finit toujours par l’emporter lorsqu’un certain seuil de mensonge a été franchi et que l’idéologie s’avère mortelle dans le réel du monde, cela peut mettre du temps. Le temps que la lucidité revienne se compte le plus souvent en millions de victimes : celles des totalitarismes, religieux ou politiques. En langage religieux, les idolâtries.

Le mouvement de baisse de la fécondité humaine est donc si universel et si rapide qu’il enfonce les frontières des civilisations comme celles de l’illettrisme. Sur ce point, on est en droit d’être plus réservé voire franchement sceptique: les barrières de l’illettrisme, oui. Les barrières des civilisations,  il n’est pas sûr que d’avoir deux enfants et demi par femme soit suffisant pour homogénéiser le monde, qui d’ailleurs n’en a nul besoin puisque, à des titres divers, le mondialisme et Greta Thunberg s’en chargent.

Surtout, il n’est pas certain qu’on puisse considérer l’islam comme une civilisation. C’est pourtant ce que fait Gabriel Martinez-Gros, dans sa Brève histoire des empires, une magistrale démonstration de la violence politique inhérente à l’islam et qui de fait, le confond et l’assimile avec l’islamisme. Conclusion que contre toute attente, il ne se résout pas à formuler alors même qu’il établit que tout au long de son histoire, l’islam a pillé, gouverné et dominé, en vue de leur exploitation, les cultures sédentaires conquises par voie de violence. Si la notion de civilisation implique nécessairement le respect des cultures politiquement dominées, alors non, l’islam n’est pas une civilisation. C’est une structure politique et militaire organisée pour le pillage légalisé.

Même si la fécondité humaine diminue au niveau mondial, ce qui devrait faire taire les Tiers-mondiste et accessoirement M. Alain de Benoist, il n’en reste pas moins vrai que la disparité entre la fécondité des pays de l’islam et celle des pays européens est encore suffisamment contrastée pour mettre l’Europe en danger. D’autant que, sous la main de fer des politiques européennes, l’Europe développe des conduites suicidaires en matière de fécondité. Le nouveau cadre juridique qui se met en place en vue de rendre possible la marchandisation du corps humain ne va guère contribuer à développer dans nos pays, une enfance heureuse, libre et éduquée. Nul besoin d’avoir soutenu une thèse en psycho-pédiatrie pour imaginer la souffrance des petits êtres nés dans les conditions perverses de conception ainsi élaborés. Il est plus difficile d’imaginer le désastre social que la légalisation de ces pratiques va générer : gardons-nous du prophétisme de mauvais aloi qu’une presse arrogante a pris l’habitude de considérer comme une condition d’exercice de son métier. L’Histoire est aussi le lieu de tous les retournements alors même que tout semble joué.

L’acte sexuel est un acte de communication. Dans la plupart des cultures c’est un acte hautement ritualisé et dans toutes, même dans les sociétés primitives, c’est un acte régulé par des règles et des codes sociaux, ce que Lévi-Strauss soulignait en son temps. Tout simplement parce que l’enjeu en est aussi un enfant, et l’enfant est un « bien », qui appartient à l’une ou l’autre des lignées familiales. Schèmes de régulation et schèmes de transmission – qui ne nous sont pas immédiatement perceptibles  – sont liés, parce qu’ils conditionnent la reconduction sociale, et donc la pérennité d’une société. Le sauvage, ça n’existe pas : toutes les sociétés obéissent à des lois sociales en vue de durer. Dans toutes les sociétés humains, la sexualité humaine se différencie de la sexualité animale : dans toutes les sociétés, sauf la nôtre. Au moins dans son idéologie. Dans la réalité, des niches sociales continuent de considérer cette grande conduite humaine dans un cadre éthique et moral qui ne tient pas le corps humain comme un vil objet de jouissance. Les Églises défendent officiellement cette conception et l’Église catholique la première, qui tient doctrinalement le corps pour le temple de l’Esprit.

La plupart d’entre nous sommes nés de et dans cet acte de communication, qui fut plus ou moins heureux, plus ou moins réussi, plus ou moins accepté dans ses conséquences : la personne humaine que nous sommes devenus lorsque nous avons eu la chance de parvenir à terme. Trop souvent cet acte de communication dont nous sommes issus a pu être malheureux et pour beaucoup. Ce qui ne les a pas nécessairement empêché de mener une vie digne et de chercher dans cette existence l’accomplissement humain requis. Aucun de nous ne saurait demeurer prisonnier des conditions de sa conception. A condition d’en avoir une claire conscience, fût-elle douloureuse, et d’accepter la libération proposée par Jésus. Elle n’est pas un vain mot. Encore faut-il que l’Église missionnaire soit encore capable de la proposer.

La presse a depuis peu un nouveau cheval de bataille : le vieillissement de la population. Européenne s’entend, car celle des autres parties du monde n’est pas vieille du tout. Elle commence donc à distiller, cette presse humaniste, l’idée d’un danger terrible : les vieux. On peut sans grand risque de se tromper jouer les devins : à force de nous bassiner avec le vieillissement, on finira par nous faire admettre l’idée qu’il faut inviter nos anciens à quitter ce monde ci au plus vite.

Oserais-je insister sur ce qui me semble une des contradictions les plus abominables de notre société post-moderne : alors qu’il est question de régulation mondiale des naissances, (autrement dit de stériliser les hommes ou les femmes, ça s’est vu déjà) ; du coût de la vieillesse ; alors qu’on invite massivement les femmes à se débarrasser de la petite existence dont Dieu tisse la vie palpitante sous le voile de la chair maternelle, les loups et les sangliers prolifèrent dans nos montagnes et vallées sans qu’il soit permis de les abattre.

En sommes-nous arrivés à ce degré de haine de l’humanité que l’on se voit préférer les carnassiers et les cochons sauvages ?

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