Au moment où le Pape « exprime sa douleur face à la mort de Hebe de Bonifani » (cf. vaticannews.va), présidente et cofondatrice de l’association des Mères de la Place de mai, en Argentine, Netflix annonce la sortie d’une série documentaire consacrée à Emanuela Orlandi, citoyenne du Vatican disparue le 22 juin 1983. Occasion pour le blogueur de The Wanderer de souligner, à travers le témoignage reçu d’un initié des arcanes vaticanes, le deux poids deux mesures du pape dans deux affaires de disparition non résolus. Apparemment, il y aurait des disparus plus disparus (lire: rentables pour son image) que d’autres…

François et les disparus

(par le balayeur du Palais Sacré)

caminante-wanderer.blogspot.com/2022/11/francisco-y-los-desaparecidos

Hebe de Bonafini, la militante de gauche qui, financée à coups de dizaines de millions de dollars par le progressisme international et national, a fait d’énormes dégâts en Argentine, est décédée. Comme il fallait s’y attendre, le salut que le pape François lui a adressé par l’intermédiaire de Mgr « Tucho » Fernández, archevêque de La Plata, son ordinaire diocésain, s’est fait entendre.

La relation entre la présidente historique des Mères de la Place de Mai et Jorge Mario Bergoglio a changé. En général distante et parfois conflictuelle, comme lorsque les « Mères » ont occupé la cathédrale de Buenos Aires, elle est devenue une franche amitié depuis son élévation à la papauté. Une phrase attribuée à François dans ces moments de gloire circule : « Tout est pardonné à Hébé ». Et les raisons seraient que tout doit être pardonné à une mère dont les deux fils ont disparu en raison de leur activisme terroriste dans les années 1970. Il faut dire que nombreux sont ceux qui affirment, après des enquêtes diligentes, que ces deux personnes se sont exilées, vivent en Espagne et ont reçu des millions de dollars de l’État argentin au titre de compensation financière pour leur mort [???].

Cependant, la même attitude de compassion pour le sort des disparus n’est pas évidente de la part de Bergoglio envers la famille d’Emanuela Orlandi, une citoyenne du Vatican disparue le 22 juin 1983. Depuis lors, sa famille la recherche désespérément et, à ce jour, on ne sait toujours pas où elle se trouve. Seulement une accumulation de faux indices, de dissimulations et de secrets dans lesquels le Vatican semble même être impliqué d’une manière ou d’une autre. Ces jours-ci, Netflix propose une série documentaire intitulée « La disparue du Vatican » , consacrée à cette affaire non résolue.

Toutes les pistes d’enquête qui ont émergé au cours des 39 dernières années sur l’affaire Orlandi offrent des informations plus ou moins fiables, mais elles sont toutes tronquées. On a parlé de terrorisme international (Loups gris), de crime organisé (Banda della Magliana), de services secrets (Stasi, KGB, CIA, SISDE, SISMI), d’intrigues de palais (« maffia vaticane »), etc.

L’idée est que chacun de ces indices est une partie d’un puzzle dont il manque certaines pièces. En analysant ceux qui présentent les plus grandes caractéristiques de véracité, on remarque qu’il manque une entité coordinatrice dans tous ces composants. Et tout converge vers le fait que cette entité est quelque part au pouvoir du Vatican ou liée à lui.

Dans les milieux laïcs et curiaux romains, depuis le milieu des années 1980 jusqu’à aujourd’hui, un certain nombre d’hypothèses ont été avancées concernant des crimes dans lesquels le Saint-Siège est d’une manière ou d’une autre impliqué :

  1. L’attentat contre Jean-Paul II n’avait pas pour but de le tuer mais de le mettre en garde, de l’ « apprivoiser ». La preuve est qu’un tueur du calibre d’Agca ne pouvait échouer à une telle distance. De plus, il y a eu d’autres coups de feu sur la place Saint-Pierre ce jour-là, en plus de ceux provenant de l’arme d’Agca. Le Turc a passé pour un fou jusqu’à sa libération. Et à ce jour, il n’a fait aucune déclaration cohérente pour expliquer ses actions.
  2. Emanuela Orlandi était harcelée par un ecclésiastique de l’entourage proche de Jean-Paul II. Un fait récemment mis en lumière par le témoignage d’une camarade de classe de la jeune fille, mais cette version circule depuis des décennies dans les milieux proches de la Curie romaine et du Vicariat de Rome.
  3. Le commandant de la Garde suisse, Alois Estermann, qui a été assassiné avec sa femme, était un agent de la Stasi infiltré sur place et n’est pas mort pour un crime passionnel, mais pour des raisons différentes. Il existe même des livres écrits à ce sujet.

Depuis toujours, il est notoire que la Secrétairerie d’État était infiltrée par des services secrets de derrière le rideau de fer. Il suffit de demander à n’importe quel évêque des pays qui composaient l’Union soviétique pour le corroborer.

On peut croire que la troisième partie du secret de Fatima était l’attentat contre le pape le 13 mai 1981. Mais il est clair que cette histoire ne tient pas debout. La réalité est clairement différente. Dès que François a été élu pape, il a célébré la messe à la paroisse Sant’Anna, la paroisse du Vatican. Les proches d’Emauela Orlandi étaient présents. La Signora Maria, la mère d’Emanuela, vit encore aujourd’hui dans la Cité du Vatican et Sant’Anna dei Palafrenieri est sa paroisse, et était celle d’Emanuela. Lorsque les Orlandi se sont approchés pour saluer le pape, celui-ci a été informé de leur identité par le gardien. Et François a dit à la mère et au frère de la jeune fille disparue : « Emanuela est au ciel ».

Il convient de préciser que le pape nouvellement élu a probablement prononcé cette phrase pour se débarrasser de la Signora Maria, en l’assurant pieusement que sa fille est morte (hypothèse la plus probable). Cependant, de tels propos de la part d’un chef d’État peuvent avoir des conséquences juridiques et de la part d’un pape des conséquences théologiques.

C’est la seule fois où le Saint Père a parlé aux Orlandi. Il n’a jamais voulu les recevoir à nouveau, ni évoquer le sujet. Il a accepté une rencontre « informelle » avec la mère d’Emanuela, mais à la condition que Pietro Orlandi, le frère, ne soit pas présent. Il n’a jamais expliqué comment il sait qu’Emanuela est au ciel et où se trouve son corps sur terre. Ni de leur donner un mot de consolation puisqu’il est leur évêque diocésain et leur chef d’État.


Note de The Wanderer

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[L’auteur de ce bref rapport connaît les coins et recoins du Vatican et, en le lisant, on ne peut que constater la différence d’attitude pontificale entre les affaires Orlandi et Bonafini. Hebe est la mère de deux desaparecidos, disparus comme Emanuela. Il semblerait que pour François, il y ait des desaparecidos plus disparus que d’autres, ou plutôt, qu’il y ait des desaparecidos qui sont politiquement rentables et d’autres qui sont une source de confusion.

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Il n’est pas inutile de rappeler ici la « sémantique du discours bergoglien » dont nous parlions sur ce site il y a quelques années et dont l’un des principes stipule : « Tu mépriseras ton prochain et tu aimeras (ou plutôt, tu flatteras) le prochain de ton prochain »].

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(Commentaire du blogueur, http://caminante-wanderer.blogspot.com/2022/11/francisco-y-los-desaparecidos.html
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