21 octobre, 2020

Le pape François favorable aux « unions civiles » pour les homosexuels

Le pape François s’est déclaré favorable aux lois organisant les « unions civiles » des homosexuels dans un nouveau documentaire étrenné mercredi à Rome. C’est une nouvelle rupture, spectaculaire, par rapport aux enseignements de ses prédécesseurs – on n’ose même pas dire l’enseignement constant de l’Eglise, tant la reconnaissance publique des couples de même sexe considérés comme des familles à part entière eût été impensable il y a seulement cinquante ans.

Le documentaire, sobrement intitulé Francesco, comporte, parmi des réflexions sur les questions actuelles – migration, pauvreté, abus sexuels de la part du clergé, le rôle des femmes – un chapitre sur les personnes qui « s’identifient comme LGBT ». L’acronyme « LGBT » est en soi un slogan revendicatif, réclamant des droits spécifiques liés au fait d’adopter des comportements que la morale traditionnelle juge peccamineux.

Son réalisateur, Evgeny Afineevsky, est né en 1972 en Union soviétique, doté du premier prix d’un festival de documentaires à Kazan, capitale du Tatarstan alors qu’il était encore adolescent et invité dans la foulée à participer au festival cinématographique du Camp Pionnier de l’URSS Orlyonok (aujourd’hui camp d’éducation fédéral). Il a notamment réalisé une comédie romantique, Oy Vey! My son is Gay!, son premier long-métrage de fiction, l’histoire d’une famille juive américaine qui apprend à accepter l’homosexualité d’un fils. La grande satisfaction d’Afineevsky fut de voir ce film présenté à des enfants de 11-12 ans qui l’« ont beaucoup aimé ».

Dans Francesco, achevé de tourner en juin dernier, le thème de la crise du COVID est abordé. Le documentaire propose des interviews originales et exclusives avec le pape François, avec Benoît XVI, des membres de la famille du pape régnant et bien d’autres encore. Demain, jeudi, il recevra le Prix Kinéo « Movie for Humanity » dans les jardins du Vatican ;  c’est la 18e édition e ce prix, qui récompense une œuvre à dimension sociale et humanitaire, dont vous pouvez découvrir la bande annonce ci-dessous :





Les remarques pro-LGBT du pape dans Francesco se situent dans le cadre d’une réflexion dite « pastorale » concernant les homosexuels. François affirme :
« Les homosexuels ont le droit de faire partie de la famille. Ils sont enfants de Dieu et ont le droit à une famille. Personne ne devrait être mis à la porte de la famille, ou rendu malheureux à cause de cela. ».
« Faire partie de la famille » ? Ou « droit d’avoir une famille » ? Ce n’est pas tout à fait la même chose, même si le deuxième propos est presque inintelligible (merci à Michel Janva qui a trouvé l'extrait du film, il est en ligne ici).

Selon la compréhension ordinaire de ces propos, le premier peut être interprété comme appelant à ce que les personnes qui ont une tendance homosexuelle ne soient pas rejetées par leur famille. Mais le second semble affirmer, selon le sens commun des mots, que les homosexuels ont le droit d’avoir des enfants, de fonder une famille en tant que couples de même sexe, en tout cas d'être reconnus en tant que tels.

« Ce que nous devons créer, c’est une loi sur l’union civile. De cette façon, ils seront légalement couverts. J’ai défendu cela », poursuit le pape.

Cela vient ajouter du poids à ce qu’affirmait un activiste homosexuel, Marcelo Marquez, en 2013 : il assurait que trois ans plus tôt, en pleine campagne de légalisation du « mariage » gay en Argentine, Bergoglio lui avait déclaré au téléphone : « Je suis en faveur des droits gay et de toute façon, je suis aussi favorable aux unions civiles pour les homosexuels, mais je crois que l’Argentine n’est pas encore prête pour une loi mettant en place le mariage homosexuel. » L’union civile comme une sorte de compromis pratique…

Selon America Magazine, la revue des Jésuites des Etats-Unis, c’est l’opposition des autres évêques argentins qui a empêché Bergoglio d’affirmer publiquement ce point de vue qu’il leur avait exposé.
Deux hommes italiens vivant « en couple » s’expriment dans le documentaire pour saluer l’approche « pastorale » du pape François : celui-ci, affirment-ils, les a encouragés à élever leurs enfants dans le cadre de leur église paroissiale, ce qui a été très bénéfique pour les dits enfants, selon l’un des deux hommes. Selon Catholic News Agency, celui-ci affirme : « Il n’a pas mentionné quelle pouvait être son opinion à propos de ma famille. Probablement suit-il la doctrine sur ce point. » Et de lui adresser ses félicitations pour son attitude d’accueil et d’encouragement.

La Repubblica précise que ledit couple a trois petits enfants à charge, et qu'il a été invité par le pape à passer outre le jugement qu'on pouvait lui réserver à la paroisse. Le journal ajoute : « Le témoignage de Juan Carlos Cruz, victime et militant contre les abus sexuels, qui était présent aujourd'hui au RomeFilmFest avec le réalisateur, était également très beau. “Quand j'ai rencontré le pape François, il m'a dit combien il était désolé de ce qui s'était passé. Juan, c'est Dieu qui t'a rendu gay et qui t'aime encore. Dieu vous aime et le Pape vous aime aussi.” »

C'est Dieu qui « rend gay » ? Mais alors « être gay » est un bien, un don précieux… 

Francesco « décrit l'approche du pape François aux questions sociales urgentes et au ministère pastoral auprès de ceux qui vivent, selon les mots du pontife, “dans les périphéries existentielles », précise Catholic News Agency. Le documentaire donne également la parole au cardinal philippin Luis Tagle, qui est sur la ligne bergoglienne et que le pape a récemment fait venir à Rome.


Tout est à relire dans ce texte signé le jour de la mémoire de saint Charles Langwa et ses compagnons, martyrs, brûlés vifs pour s’être refusés aux avances du roi homosexuel dont ils étaient les pages. Je me borne à citer la conclusion :

« L’Église enseigne que le respect envers les personnes homosexuelles ne peut en aucune façon conduire à l’approbation du comportement homosexuel ou à la reconnaissance juridique des unions homosexuelles. Le bien commun exige que les lois reconnaissent, favorisent et protègent l’union matrimoniale comme base de la famille, cellule primordiale de la société. Reconnaître légalement les unions homosexuelles ou les assimiler au mariage, signifierait non seulement approuver un comportement déviant, et par conséquent en faire un modèle dans la société actuelle, mais aussi masquer des valeurs fondamentales qui appartiennent au patrimoine commun de l’humanité. L’Église ne peut pas ne pas défendre de telles valeurs pour le bien des hommes et de toute la société. »

Il n’est que de regarder autour de soi en France pour comprendre que la légalisation des unions homosexuelles a eu pour effet de « normaliser » les couples homosexuelles au point de faire légaliser le « mariage homosexuel », de dévaloriser le mariage avec la multiplication de PACS au détriment du mariage légitime des couples composés d’un homme et d’une femme, et de faciliter de nouvelles revendications contre laquelle toute opposition est balayée comme « homophobe ».

Francesco, qui sort ce week-end aux Etats-Unis, comporte également une charge violente du pape François contre Donald Trump.



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3 commentaires:

Unknown a dit…

Quel choc, les gros titres sont là, c'est un pas de plus dans la sideration qui nous tient depuis six mois, vraiment il ne manquait plus que ça

Lazare a dit…

PACE E BENE

Bonjour,
juste un petit mot.... pour bous dire que je suis entièrement d'accord avec ce texte dans le fond, et un petit regret, que la Pape François soit appelé :

BERGOGLIO

Pape François serait plus approprié.... Padre Pio comme tant de Grands Saints ont été brimés, persécutés par l'Eglise, mais ont toujours gardé le respect de la hiérarchie quoi qu'elle leur fasse comme mal.

Autrement j'ai retrouvé 1 citation de Benoît XVI qui tombe à pic pour le fa(u)meux Covid et j'avais envie de vous la ""rappeler"" en cette triste période :

« Dans leur horreur [les camps de concentration] ont effacé les visages et l'histoire, transformant l'homme en numéro, le réduisant à un rouage dans une énorme machine. L'homme n'est plus qu'une fonction ... De nos jours, nous ne devrions pas oublier qu'ils préfiguraient le destin d'un monde qui court le risque d'adopter la même structure que celle des camps de concentration, si la loi universelle des machines était acceptée....""
Cardinal Ratzinger, (PAPE BENOÎT XVI) Palerme, le 15 mars 2000

Cordialement

Fr.(laïc) patrick-Marie

Collapsus a dit…

Prochaines étapes : 1- Reconnaissance de l'union civile. 2- Reconnaissance du mariage. 3- Reconnaissance d'un droit à l'adoption. 4- Reconnaissance des pédophiles. 5- Reconnaissance de l'inceste. 6- Reconnaissance du droit à l'euthanasie. 7- ...
Jusqu'où les catholiques vont-ils tolérer cette lente dérive morale de la tête de l'Église ? Va-t-il falloir aller jusqu'au schisme pour marquer les droits de la tradition et de la Vérité divine ? Doit-on se demander si ce ne sont pas les sédévacantistes qui avaient raison ?

 
[]