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Affaire Vincent Lambert : la justice ordonne une nouvelle expertise médicale

L'hôpital Sébastopol, à Reims, où est hospitalisé Vincent Lambert. FRANCOIS NASCIMBENI/AFP

Le tribunal administratif n'a pas jugé de la légalité ou non de l'arrêt des soins de ce patient, mais demandé un examen clinique.

Pour les avocats des parents de Vincent Lambert, c'est une «grande victoire». Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a ordonné, vendredi soir, une expertise médicale de ce patient en état de «conscience minimale» depuis un accident de la route en 2008. «Enfin, on nous a écoutés!», s'écrie Me Jérôme Triomphe, l'un des conseils des parents. «Cette décision, extrêmement importante, est un camouflet pour le Dr Sanchez, qui avait décidé le 9 avril d'arrêter l'alimentation et l'hydratation artificielles de Vincent Lambert. Le tribunal, qui a vu les vidéos que ce médecin a refusé de voir, conteste son analyse», ajoute l'avocat.

» LIRE AUSSI - L'appel de 70 médecins: «Il est manifeste que Vincent Lambert n'est pas en fin de vie»

Le tribunal avait été saisi par les parents de cet handicapé de 41 ans pour contester l'arrêt des soins décidé, pour la quatrième fois, par l'équipe médicale du CHU de Reims. L'expertise sera confiée à «un collège de trois médecins qualifiés soit en neurologie, soit en médecine physique et de réadaptation», indique la décision. Leur mission? «Décrire, après examen clinique, l'état actuel de M. Vincent Lambert», dans «un délai d'un mois, à compter de la constitution du collège».

Demande de transfert rejetée

Deux examens distincts pourront être organisés en présence des membres, divisés, de la famille, s'ils en font de part et d'autre la demande: l'un avec les parents de Vincent Lambert et deux de ses frères et sœurs, opposés à l'arrêt de ses soins, l'autre avec Rachel Lambert, son épouse et tutrice légale, et son neveu, François, favorables à l'arrêt des soins.

Le tribunal demande aussi aux experts que, «partant de l'expertise ordonnée par le Conseil d'État en 2014, et dont les conclusions sont consignées dans le rapport du 26 mai 2014», de dire «si le tableau clinique que présente M. Vincent Lambert a évolué» et, «si oui», de «décrire cette évolution et indiquer si elle est positive ou péjorative». Les experts devront enfin «se prononcer sur la capacité de déglutition de M. Vincent Lambert ; de dire si elle est susceptible de permettre, à terme, et éventuellement après une rééducation, une alimentation et une hydratation fonctionnelles».

Par ailleurs, le tribunal a reconnu la légitimité, dans ce dossier, de «l'intervention de l'Union nationale des associations de familles de traumatisés crâniens et de cérébro-lésés». En revanche, la requête formulée depuis plusieurs années par les parents Lambert quant au transfert de leur fils dans un établissement spécialisé a été rejetée. Pour Me Mourad Benkoussa, avocat du neveu de Vincent Lambert, «dans ce dossier, on ne peut se targuer ni de victoire, ni de défaite». «Cette expertise est une décision avant-dire-droit, souligne-t-il. Juste une mesure de prudence. À mon sens, les juges ont voulu dire aux parents qu'ils avaient compris qu'ils ne voulaient pas que leur fils parte. Mais que, après cette expertise, à laquelle toute la famille pourrait assister, on ne pourrait pas reprocher à la justice de ne pas avoir tout fait.»

Affaire Vincent Lambert : la justice ordonne une nouvelle expertise médicale

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619 commentaires
  • david24

    le

    Une petite piqure en douce que le malheur de cet homme finisse !

  • scouaaac

    le

    http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2018/04/18/31003-20180418ARTFIG00261-l-appel-de-70-medecins-il-est-manifeste-que-vincent-lambert-n-est-pas-en-fin-de-vie.php

  • Annie Debuyser

    le

    Quel égoïsme de la part des parents qui refusent d'admettre que leur fils ne sera plus jamais celui qu'ils ont connu. Mais, s'ils s'obtiennent à ne pas suivre l'avis du corps médical, on devrait leur demander de financerez-même les soins ...

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