Bicentenaire de l'Ostension du Saint-Suaire de Turin le 2 mai 1815, à l'occasion de la bataille de Waterloo (18 juin 1815) « …Je retournai à Turin. Le Pape nous y avait précédés; sa présence donna …Plus
Bicentenaire de l'Ostension du Saint-Suaire de Turin le 2 mai 1815, à l'occasion de la bataille de Waterloo (18 juin 1815)

« …Je retournai à Turin. Le Pape nous y avait précédés; sa présence donna lieu à une cérémonie assez curieuse, à laquelle nous assistâmes. Le Piémont possède le Saint-Suaire. La Chrétienté attache un tel prix à cette Relique que le Pape en a seul la disposition. Elle est enfermée dans une boîte en or, renfermée dans une de cuivre, renfermée…, enfin il y en a sept, et les sept clés qui leur appartiennent sont entre les mains de sept personnes différentes. Le Pape conserve la clef d’or. Le coffre est placé dans une magnifique chapelle d’une superbe Eglise, appelée « du Saint-Suaire ». Des chanoines, qui prennent le même nom, la desservent. La Relique n’est exposée au regard des fidèles que dans les circonstances graves et avec des cérémonies très imposantes. Le Pape envoie un légat tout exprès, chargé d’ouvrir le coffre et de lui rapporter la clef. La présence du Saint-Père à Turin et l’importance des évènements (il s’agit de la veillée d’armes européenne avant la Bataille de Waterloo. Note de « Catholique & Français ») inspirèrent le désir de donner aux soldats, à la population et au Roi la satisfaction d’envisager cette précieuse Relique. Malgré les espérances que le Gouvernement sarde conservait, in petto, d’obtenir de tous les côtés la reconnaissance de sa neutralité, il avait levé rapidement des troupes considérables et très belles sous le rapport des hommes. On réunit les nouveaux corps sur la place du Château et, après que le Pape eut béni leurs jeunes drapeaux, on procéda au Déploiement du Saint-Suaire. Le Roi et sa petite Cour, les Catholiques du Corps Diplomatique, les Chevaliers de l’Annonciade, les autres Excellences, les Cardinaux et les Evêques étaient seuls admis dans la pièce où se préparait la cérémonie. Nous n’étions pas plus de trente, ma mère, madame Bubna et moi seules des femmes; aussi étions-nous parfaitement bien placées. Le Coffre fut apporté par le Chapitre qui en a la Garde. Chaque boîte fut ouverte successivement, le grand personnage qui en conserve la clef la remettant à son tour, et un procès-verbal constatant l’état des serrures longuement et minutieusement rédigé. Ceci se passait comme une levée de scellé, et sans aucune forme religieuse, seulement le Cardinal qui ouvrait les serrures récitait une prière à chaque fois. Lorsqu’on fut arrivé à la dernière cassette, qui est assez grande et parait toute brillante d’or, les oraisons et les génuflexions commencèrent. Le Pape s’approcha d’une table où elle fut déposée par deux des Cardinaux; tout le monde se mit à genoux, et il y eut beaucoup de formes employées pour l’ouvrir. Elles auraient été mieux placées dans une Eglise que dans un salon où cette pantomime, vue de trop près, manquait de dignité. Enfin, le Pape, après avoir approché et retiré ses mains plusieurs fois, comme s’il craignait d’y toucher, tira de la boîte un grand morceau de grosse toile maculée. Il la porta, accompagné du Roi qui le suivait immédiatement et entouré des Cardinaux, sur le balcon où il la déploya. Les troupes se mirent à genoux aussi bien que la population qui remplissait les rues derrière elles. Toutes les fenêtres étaient combles de monde; le coup d’oeil était beau et imposant. On m’a dit qu’on voyait assez distinctement les Marques ensanglantées de la Figure, des Pieds, des Mains et même de la Blessure sur le saint Linceul. Je n’ai pu en juger, me trouvant placée à une fenêtre voisine de celle où était le Pape. Il L’exposa en face, à droite et à gauche; le silence le plus solennel dura pendant ce temps. Au moment où il se retira, la foule agenouillée se releva en poussant de grandes acclamations; le canon, les tambours, les vivats annoncèrent que la cérémonie était finie. Rentré dans le salon, on commença les oraisons. Le Saint-Père eut la bonté de nous faire demander, par le Cardinal Pacca*, si nous voulions faire bénir quelque objet et le faire toucher au Saint-Suaire. N’ayant pas prévu cette faveur, nous n’étions munies d’aucun meuble convenable. Cependant nous donnâmes nos bagues et de petites chaines que nous portions au col. Le Pape n’y fit aucune objection et nous jeta un coup d’oeil plein d’aménité et de bonté paternelle. Nous venions de le voir souvent à Gênes. Lui seul et le Cardinal, qu’il avait dû nommer légat exprès pour l’occasion, avaient le droit de toucher au Saint-Suaire même. Ils eurent assez de peine à Le replier, mais personne ne pouvait leur offrir assistance. La première boîte fermée, le Pape en prit la clef, puis les Cardinaux la placèrent dans la seconde enveloppe. Cette cérémonie faite, le Pape, le Roi et les personnes invitées passèrent dans un pièce où on avait préparé un déjeûner ou plutôt des rafraichissements, car il n’y avait pas de table mise. Les deux souverains y distribuèrent leurs politesses. On attendit que la clôture de tous les coffres fût terminée et que les chanoines eussent repris processionnellement le chemin de l’Eglise, puis chacun se retira. Je ne me rappelle pas si Jules de Polignac assistait à cette cérémonie, mais, vers ce temps, il arriva porteur de pleins pouvoirs de Monsieur, nommé par le Roi Louis XVIII Lieutenant-Général du Royaume… » (Mémoires de la Comtesse de Boigne, née Adèle d’Osmond. Année 1815. Tome 1 « Du règne de Louis XVI à 1820 »)

* Le Cardinal Barthélemy Pacca (1756-1844), doyen du Sacré-Collège. Interné au Fort de Fenestrelle en 1809, il avait partagé la captivité de Pie VII à Fontainebleau en 1813.
Catholique et Français
Le 2 mai 2015 sera le jour du bicentenaire de l'Ostension du Saint-Suaire à Turin, organisée le 2 mai 1815 en présence de Sa Sainteté Pie VII, dans le cadre de la veillée d'armes européenne précédant la bataille décisive de Waterloo et la chute définitive de Napoléon I° (voir récit ci-joint). 😡
avecrux.avemaria
J'ai effectué une petite recherche sur la signification de 200 soleils. Voilà ce que je trouve fr.wikipedia.org/wiki/Degré_(angle) Apparemment, le temps de faire le tour du soleil, c'est 365 jours. 200 soleils collent parfaitement avec 2015. Mais pourquoi ? Peut-être est-ce une coïncidence 🥴
avecrux.avemaria
Mince ! c'est plutôt 365.25 plutôt. Zut ! ça fait plus que de 365 jours !
Catholique et Français
Je ne comprends pas ce que vous voulez dire ni où vous voulez en venir...
avecrux.avemaria
euh... @apvs euh mon petit frère ! Je suis nulle en mathématique. Aaaaouuuhhh stp. Je suis sincèrement désolée de te déranger.
avecrux.avemaria
@apvs ohhhééé petit frère 😁 😎 Paix et bien à toi 🤗 Puis-je te poser une question, stp ?
apvs
Oui, me voici tout à toi, ma chère petite sœur :))))
avecrux.avemaria
@apvs ah zut ! petit frère ! je t'ai loupé ici aussi. Ben j'ai lâché un MP. J'espère que tu le trouveras à ton réveil. C'est juste un calcul à faire. Si cela confirme ce que je pense... Gilbert n'est pas loin de la Vérité. Ne t'inquiète pas... je délire. 😁 😎