Au cours de l’entretien entre Mgr Vigano et le journaliste spécialiste du Vatican Marco Tosatti, -entretien dont MPI a déjà publié des parties-, la question de ce que devrait être un homme politique catholique a été posée. Loin d’être de ces surnaturalistes qui refusent toute bataille politique, Mgr Vigano, à l’interrogation de Tosatti, « Au-delà de la situation actuelle, dans laquelle les candidats catholiques du Parti démocrate ne sont évidemment pas cohérents avec le Magistère de l’Église, à quoi devrait ressembler un véritable homme politique catholique? », répond en rappelant quelques principes et conseils, déjà formulés par les grands papes de la Doctrine sociale de l’Eglise :

« Un catholique, pour être tel, doit non seulement être baptisé, mais doit vivre en cohérence avec la foi qu’il a reçue sur les fonts baptismaux. La foi va de pair avec les bonnes œuvres, comme l’enseigne la Sainte Écriture : sans mettre en pratique le fait que nous soyons devenus enfants de Dieu par l’incorporation au Corps mystique, nos paroles sont vides et notre témoignage est incohérent, voire scandale pour le fidèles et pour ceux qui ne croient pas. Le père James Martin a donc tort de se limiter à l’aspect purement bureaucratique; ses paroles sont réfutées par celles du Sauveur : « Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande » (Jn 15, 14). L’amitié avec Dieu – qui consiste en l’état de grâce de l’âme – dépend de notre obéissance aux ordres de Notre Seigneur. Pas aux suggestions ou aux conseils : aux ordres ! Et encore: « Celui qui me dit : Seigneur, Seigneur, n’entrera pas dans le royaume des cieux, mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux. » (Mt 7, 21).

J’ajoute que l’enfer n’est pas réservé aux non-catholiques : parmi les flammes éternelles, il y a beaucoup d’âmes baptisées, même religieuses, prêtres et évêques, qui ont mérité la damnation précisément à cause de leur rébellion contre la volonté du Seigneur. Que les catholiques adultes autoproclamés et leurs tuteurs y réfléchissent avant d’entendre résonner les paroles du Christ : « Je ne vous ai jamais connus; éloignez-vous de moi, ouvriers d’iniquité. » (Mt 7, 23).

Un catholique qui soutient l’avortement ou l’idéologie de genre nie non seulement le magistère, mais la loi même de la nature, qui constitue la base morale commune à tous les peuples de tous les temps et de tous les lieux. La gravité de l’incohérence entre appartenance à l’Église et fidélité à son enseignement se nourrit cependant de la dichotomie artificielle entre doctrine et pastorale, qui s’est glissée à partir de Vatican II et a atteint sa formulation la plus évidente avec Amoris laetitia. Mais à y regarder de plus près, même le soi-disant principe de «laïcité de l’Etat » pose de graves problèmes, car il reconnaît le droit à la société civile de nier la Royauté divine du Christ et de rejeter sa loi, mais en même temps il demande aux laïcs rendre un témoignage de la foi dans lequel la primauté de la vérité catholique est abaissée au même niveau que l’erreur. »

Il est de toute façon évident que le politicien ‘catholique’ qui ne traduit pas l’intégrité de la doctrine de l’Église en pratique ne peut pas être voté par les catholiques, encore moins être approuvé par la Hiérarchie. Le catholique autoproclamé Joe Biden, qui soutient l’avortement prénatal, c’est-à-dire l’infanticide, qui avant même Obama soutient l’idéologie du genre et célèbre le mariage de deux hommes, n’est pas catholique. Point. »

Voilà des paroles fortes, déterminant une orientation intégralement catholique de l’action politique, qui tranchent avec l’apathie politique, et leur soumission à la religieuse laïcité, de bien des confrères évêques de Mgr Vigano. Le retour aux sources de la Tradition et le rejet du Concile par le prélat italien influencent sa pensée par rapport à tous les aspects, spirituel et temporel, qui engagent l’homme et son salut éternel.  Mgr Vigano d’ailleurs, dans sa réponse à Tosatti, ne fait qu’actualiser les propos du pape Léon XIII qui régulièrement exhortait les catholiques à prendre part aux affaires publiques tout en leur donnant les principes à suivre : « Il importe encore au salut public que les catholiques prêtent sagement leur concours à l’administration des affaires municipales, (…). Il sera généralement utile et louable que les catholiques étendent leur action au-delà des limites de ce champ trop restreint et abordent les grandes charges de l’Etat » écrivait ce pape du XIXe dans son encyclique Immortale Dei, tout en explicitant les principes fondamentaux de cette action politique :

« La défense du nom chrétien réclame impérieusement que l’assentiment aux doctrines enseignées par l’Eglise soit de la part de tous unanime et constant, et, de ce côté, il faut se garder ou d’être en quoi que ce soit de connivence avec les fausses opinions, ou de les combattre plus mollement que ne le comporte la vérité. Pour les choses sur lesquelles on peut discuter librement, il sera permis de discuter avec modération et dans le but de rechercher la vérité, mais en mettant de côté les soupçons injustes et les accusations réciproques. A cette fin, de peur que l’union des esprits ne soit détruite par de téméraires accusations, voici ce que tous doivent admettre: la profession intègre de la foi catholique, absolument incompatible avec les opinions qui se rapprochent du rationalisme, et du naturalisme, et dont le but capital est de détruire de fond en comble les institutions chrétiennes et d’établir dans la société l’autorité de l’homme à la place de celle de Dieu. Il n’est pas permis non plus d’avoir deux manières de se conduire, l’une en particulier, l’autre en public, de façon à respecter l’autorité de l’Eglise dans sa vie privée et à la rejeter dans sa vie publique; ce serait là allier ensemble le bien et le mal et mettre l’homme en lutte avec lui-même, quant au contraire il doit toujours être conséquent et ne s’écarter en aucun genre de vie ou d’affaires de la vertu chrétienne. »  

Cette orientation intégralement catholique de l’action politique, décrite par Léon XIII et affirmée par Mgr Vigano, il est indéniable qu’en France, le mouvement Civitas la faite sienne depuis des années.  

Francesca de Villasmundo 

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