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L'Eglise : Vie de l'Eglise

Journal d’un père synodal

Journal d’un père synodal

Témoignage troublant, qui doit nous inviter à la prière :

Le Synode de l’Amazonie touche à sa fin. Pour ceux d’entre nous qui ont pu passer ces jours dans la salle du Synode, ce fut une expérience qui changera à jamais notre façon de comprendre l’image de l’Église comme Epouse du Christ. Il est vrai que le visage de l’Église est complètement immaculé, mais les dommages à la foi des plus simples, parmi lesquels on trouve parfois des prêtres et des évêques qui, comme moi, sont au synode, sont indiscutables.

Pour moi, je dis que c’est une expérience terrible que, par exemple, je ne voudrais pas que ma propre mère vive. Ceux qui pensent qae nous, évêques et prêtres, que nous avons une relation spéciale avec Dieu, seraient terrifiés d’entendre ce que j’ai à entendre ces jours-ci comme père synodal.

Aujourd’hui dans la matinée, les circoli minores sont terminés, et l’après-midi, les relations ont été lues.

Dans toutes les relations ont été approuvés :

– Ordination des “viri probati” ;
– Ministère diaconal pour les femmes ;
– Création du Rite Amazonien.

Le Pape assiste à toutes les délibérations, fait des expressions avec son visage mais il laisse faire.

Lundi et mardi, nous voterons pour le texte final.

Sandro Magister nous informe un peu plus sur l’état du catholicisme en Amazonie. Pendant la conférence de presse du lundi 14 octobre, quelqu’un a demandé à Paolo Ruffini, le Préfet du dicastère du Vatican pour la communication, pourquoi on n’avait pas communiqué de statistiques à jour sur l’appartenance religieuse des habitants de l’Amazonie, étant donné la croissance effrénée des Églises évangéliques et pentecôtistes aux dépens de l’Église catholique.

M. Ruffini a répondu que toutes les informations en possession des services du Vatican avaient été mises à la disposition des journalistes accrédités et que de toute façon le synode avait des questions bien plus importantes à traiter que des statistiques sur l’appartenance religieuse.

Dans la seconde partie de sa réponse, Ruffini est contredit par certains Pères synodaux. En effet, pour se rendre compte à quel point l’érosion de la présence catholique dans la région est une question centrale pour le synode sur l’Amazonie et qu’il ne s’agit pas d’une simple question de statistiques mais bien d’une question de foi, nous nous bornerons à citer ce que déclarait l’un des invités du Pape François, le P. Martín Lasarte, responsable de l’animation missionnaire en Afrique et en Amérique latine de sa congrégation, les salésiens. Il connaît très bien l’Amazonie et voici ce qu’il déclarait en séance le samedi 12 octobre au matin :

« J’ai visité un diocèse où au début des années 1980, 95% de la population était catholique ; aujourd’hui ils ne sont plus que 20%.  Je me rappelle le commentaire d’un des missionnaires européens qui ont systématiquement « désévangélisé » la région : « Nous ne privilégions pas la superstition mais la dignité humaine ».  Je pense que tout est dit. Dans certains endroits, l’Église s’est transformée en un grand gestionnaire de soins de santé, de services éducatifs, promotionnels, voire en consultant mais très peu en mère de la foi ».

Le 3 octobre, la salle de presse du Vatican avait envoyé par courrier électronique aux journalistes accrédités un épais dossier en espagnol et en portugais sur la « realidad ecclesial y socioambiental » de la région. Dans ce dossier, presque exclusivement consacré à des questions sociales et environnementales, figure en page 35 un graphique avec les pourcentages de présence en Amazonie des différentes dénominations non catholiques.

Au total, 46% des 34 millions d’habitants que compte la région ont abandonné l’Église catholique au cours des dernières décennies pour passer à d’autres dénominations religieuses.

Le cas du Brésil est tout aussi impressionnant. Lors du recensement officiel qui a lieu tous les dix ans dans ce pays, en 1970 les catholiques formaient 91,8% de la population alors qu’au recensement de 2010, ils n’étaient plus que 64,6% et qu’il est prévu qu’ils passent sous la barre des 50% l’an prochain.

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