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Le changement c'est maintenant ! Père Stéphane Lemessin. « Le changement c’est maintenant », c’est surtout ce que l’Esprit nous invite à vivre, en nous proposant la sainteté... Retrouvez chaque …Plus
Le changement c'est maintenant ! Père Stéphane Lemessin.

« Le changement c’est maintenant », c’est surtout ce que l’Esprit nous invite à vivre, en nous proposant la sainteté... Retrouvez chaque semaine le Père Stéphane Lemessin sur listen.mission-web.com ou en podcast sur radio.mission-web.com

« Le changement c’est maintenant » ! Sans vous dévoiler mes opinions politiques, j’avoue que j’aime beaucoup ce slogan. Et reconnaissez qu’il vaut quand même mieux que « Mangez des pommes » ! D’un point de vue chrétien bien sûr. Entre le choix de ce fruit associé (à tort, on ne le dira jamais assez), au péché originel, et cette vision d’un changement, ou en termes plus chrétiens, d’une conversion, mon choix est fait.

Car c’est le sens même de noter vie de foi que d’évoluer. Je l’ai déjà dit plusieurs fois ici, mais la pédagogie étant l’art de la répétition, je vous le redis : nous sommes contraints d’évoluer, dans la foi comme dans toute notre vie. Aujourd’hui, je ne suis plus aussi souple (et je ne suis pas le seul j’imagine), que quand j’étais enfant, ou bébé, et que je pouvais sans souci passer mes jambes au-dessus de ma tête. Idem pour les relations que j’ai avec mes parents et qui sont forcément différentes de mon enfance ou de mon adolescence. Alors pourquoi devrions-nous vivre notre foi toujours de la même manière.

Oui, le changement c’est maintenant… C’est-à-dire qu’il nous faut constamment nous adapter à notre société, à cet espace où nous vivons, pour y pratiquer notre foi et pour y témoigner de cet amour de Dieu pour nous. Il nous faut, comme dans toute relation, c’est-à-dire dans tout compagnonnage, accepter de remettre nos habitudes en cause, et accepter de les voir évoluer. Quand la maladie s’installe chez vous, quand la mort vous touche à travers un proche, vous ne réagissez plus forcément de la même manière, et votre relation à Dieu en est transformée. Transformée : c’est-à-dire qu’elle peut évoluer positivement, ou négativement, qu’elle peut s’approfondir, passer par une phase d’interrogation, ou de révolte… Je crois qu’il ne faut pas avoir peur de cette évolution, de cette transformation, mais l’accompagner, la vivre dans la confiance.

Car notre foi est vivante, elle travaille en nous, elle nous travaille. Elle évolue avec nous. Sinon, elle ne serait qu’un placage qui, lorsque la couche inférieure travaille, c’est-à-dire lorsque des changements se produisent dans notre existence, ce placage craquerait. Le meilleur exemple de cette évolution de notre rapport à Dieu se trouve dans la Bible, et plus particulièrement dans les psaumes. Petit exemple : « Mon Dieu, mon dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Le salut est loin de moi, loin des mots que je rugis. Mon Dieu, j’appelle tout le jour, et tu ne réponds pas ; même la nuit, je n’ai pas de repos ». Et un peu plus loin dans le même psaume : « Mais toi Seigneur ne sois pas loin : ô ma force, viens vite à mon aide ! » Vingt versets seulement séparent ces deux phrases, celle de la révolte et celle de l’appel confiant à l’aide. Si le psalmiste s’était braqué et avait refusé de lâcher ce cri du début, aurait-il pu dire sa confiance juste après ? S’il avait voulu garder la « bonne conscience religieuse », il serait peut-être resté bloqué avec ce cri en lui, refoulé, et n’aurait jamais pu aller plus loin, jusqu’à cet acte de confiance posé plus loin.

« Le changement c’est maintenant », c’est surtout ce que l’Esprit nous invite à vivre, en nous proposant la sainteté (avouez qu’en ces temps de Toussaint, vous attendiez que j’en parle). Le pape François écrit dans l’exhortation apostolique sur l’appel à la sainteté dans le monde actuel : « Laissons le Seigneur venir nous réveiller, nous secouer dans notre sommeil, nous libérer de l’inertie. Affrontons l’accoutumance, ouvrons bien les yeux et les oreilles, et surtout le cœur, pour nous laisser émouvoir par ce qui se passe autour de nous et par le cri de la Parole vivante et efficace du Ressuscité » (§137)

Celui qui produit en nous la sainteté, c’est l’Esprit Saint, l’Esprit sanctificateur. Alors en ces jours où nous allons fêter tous les saints, pourquoi ne pas faire un parallèle avec une autre fête chrétienne importante : la pentecôte. A quelques six mois d’écart (à peut de chose près), ces deux fêtes sont fortement liées à travers le mystère qu’elles mettent en avant : celui de la présence de Dieu dans nos vies qui vient nous bousculer, qui vient nous enflammer (comme les apôtres au moment de la Pentecôte) pour faire de nous des Saints. Ce qui, pour nous comme pour les apôtres, nécessite un véritable changement : laisser Dieu prendre les rênes de nos vies, consentir à son projet pour nous, à sa volonté ! Que ta Volonté soit faite disons nous régulièrement. Alors en avant, Yala comme disait Sr Emmanuelle dont nous fêtons le 10èeme anniversaire de son retour au Père, haut les cœurs, la sainteté nous demande de changer, de continuer à progresser pour aller vers le Père… vraiment, le changement, c’était hier, c’est demain, mais c’est aussi et surtout maintenant…

Bonne route !