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deniserp
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Renouveau charismatique : une chance ? l y a 40 ans, le mouvement du Renouveau Charismatique voyait le jour aux Etats-Unis et arrivait en France quelques temps après, non sans susciter d'ailleurs la …Plus
Renouveau charismatique : une chance ?

l y a 40 ans, le mouvement du Renouveau Charismatique voyait le jour aux Etats-Unis et arrivait en France quelques temps après, non sans susciter d'ailleurs la méfiance de l'épiscopat et de la communauté catholique. Aujourd'hui, si ces communautés sont totalement intégrées dans l'Eglise, leurs évolutions restent difficiles : certaines connaissent encore des dérives contre lesquelles l'épiscopat français tente de lutter.
Emission du 09/05/2008
deniserp
Je n'ai rien contre aucune des composantes qui est reconnue par l'Eglise. Pour ma part, j'aime autant les mouvances tradi que le monde chacha qui sont tous les deux catholiques car reconnu par l'Eglise et qui peuvent aussi vivre de l'Esprit Saint l'un que l'autre. Le tout étant que tout cela doit être encadré par l'Eglise.
Modena
Le Renouveau charismatique, avant d'être accepté par la hiérarchie de l'Eglise Catholique a subi un long temps de discernement. Il n'est jugé que par ses fruits.
Les supposés traditionalistes sont traditionalistes par rapport à quoi ?
Ou par rapport à quelles période de l'Eglise ?
Catholique et Français
Le Mouvement Charismatique moderne n'est pas né il y a 40 ans mais en 1901 ! Il constitue un DANGER MAJEUR pour les pauvres âmes perdues !
«L’assemblée de prière est la pièce maîtresse du Renouveau charismatique. C’est une réunion de chrétiens... hommes et femmes de tous âges... appartenant à des milieux sociaux divers et dont la foi est de niveaux très variés. Un ou plusieurs animateurs (…Plus
Le Mouvement Charismatique moderne n'est pas né il y a 40 ans mais en 1901 ! Il constitue un DANGER MAJEUR pour les pauvres âmes perdues !
«L’assemblée de prière est la pièce maîtresse du Renouveau charismatique. C’est une réunion de chrétiens... hommes et femmes de tous âges... appartenant à des milieux sociaux divers et dont la foi est de niveaux très variés. Un ou plusieurs animateurs (laïcs ou prêtres, choisis pour leur aptitude à mener l’assemblée) l’orientent avec discrétion et discernement». (...)
C’est au cours de ces assemblées qu’a lieu «l’effusion de l’Esprit» appelée primitivement «le Baptême dans l’Esprit». «Sur les personnes qui en font la demande. Ceux qui l’ont déjà reçu“ imposent les mains”. (...)»
Cette expérience de l’Esprit-Saint faite lors des assemblées de prière se manifeste souvent par des “ charismes ” : la prophétie, la diversité des langues, le don de guérir. (...) Il n’y a pas de doute que, à l’instar de l’Église Primitive, ces “ miracles ” incessants servent énormément la propagande du Mouvement parmi les chrétiens, plus encore qu’ils ne servent d’argument auprès des incroyants souvent fort sceptiques devant pareilles manifestations spirituelles.
Est-ce tout ? Oui, voilà toute la nouveauté du Pentecôtisme. C’en est assez pour bouleverser l’Église et changer la face de la terre si c’est une Nouvelle Pentecôte reconnue par l’Église, si c’est DIEU qui vient, qui se donne et agit dans ces chrétiens et par eux... SI C’EST VRAI.
Mais justement, est-ce vrai, est-ce bien l’Esprit de Dieu qui est au principe de tous ces prodiges et miracles ?
LES ORIGINES DU PENTECÔTISME CATHOLIQUE
UN MOUVEMENT ISSU DU PROTESTANTISME AMÉRICAIN
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Tout commence en Amérique dans la nuit du 1er au 2 janvier 1901, par “ l’effusion de l’Esprit ” sur un groupe de méthodistes américains. Leur animateur, le pasteur Charles Parham, « avait pris conscience de la faible efficacité de son ministère en regard du dynamisme apostolique de la primitive Église. Avec quelques disciples, il avait longuement scruté le Nouveau Testament, et il avait cru comprendre que l’extraordinaire puissance de la prédication primitive était liée à la réception d’une effusion spéciale de l’Esprit, un “ Baptême dans l’Esprit ” obtenu par l’imposition des mains – et dont le signe assuré semblait être le charisme du “ parler en langues ”. Le pasteur Parham imposa les mains à l’une de ses étudiantes, Agnès Ozman, et celle-ci expérimenta aussitôt la puissance de ce “ baptême dans l’Esprit ” en parlant une langue inconnue. Le lendemain un bohémien reconnut sa langue maternelle. Ce phénomène de xénoglossie était incontestablement préternaturel.
Le groupe de prières du pasteur Parham reçut de lui l’imposition des mains et de proche en proche ce mouvement pentecôtiste allait gagner, malgré de vives oppositions, toutes les églises protestantes des États-Unis. Il s’introduisit en France dans l’Église réformée à partir des années 30.
LA RÉACTION DES CATHOLIQUES.
Avant les années 60, pas un seul théologien catholique, c’est indubitable, n’aurait eu l’idée de soutenir que les parlers en langues – glossolalie et xénoglossie –, que les guérisons, imaginaires ou réelles, opérées par les leaders pentecôtistes étaient le fruit de l’Esprit-Saint. Dans la tradition catholique, le parler en langue étrangère est attribué à saint Vincent Ferrier et à saint François-Xavier, mais sans fondement critique solide. En revanche, cette xénoglossie préternaturelle est bien connue de tous les exorcistes. La tradition est si unanime sur ce point que leRituale romanumsignale le parler en langue étrangère comme le premier des signes extérieurs de la possession diabolique !
Quant aux “ miracles ” des pentecôtistes, ils se situent dans la longue tradition des prodiges de toutes sortes opérés par les hérétiques... fort bien connus, eux-aussi, des exorcistes. (...)
APRÈS VATICAN II : INFILTRATION DU PENTECÔTISME.
Dès 1960, on attend, dans l’euphorie, la réunion du Concile. Jean XXIII a annoncé « une nouvelle Pentecôte », « un nouveau printemps de l’Église ». (...) L’Église se lance dans l’œcuménisme. Le leader pentecôtiste le plus influent, David Duplessis, l’un des agents les plus efficaces de l’infiltration au sein des autres confessions chrétiennes, est invité comme observateur au Concile. Le cardinal Suenens obtient que les documents conciliaires fassent une large place aux charismes, à rencontre des sages mises en garde du cardinal Ruffini, archevêque de Palerme.
Mais en 1966, au lendemain du Concile, dans les milieux intellectuels, surtout aux États-Unis, les folles espérances s’évanouissent. Le printemps annoncé se fait attendre. Prêtres, religieux, religieuses quittent leurs couvents par centaines. Les vocations diminuent puis se tarissent tout à fait. C’est l’heure de la contestation et du désenchantement. Coupé de la grande tradition catholique que l’on méprise, on est déjà déçu de la nouveauté conciliaire, fade et sans âme, et l’on cherche autre chose...
C’est dans ce contexte qu’allait naître le Renouveau charismatique catholique ou, plus exactement, « la branche catholique du courant pentecôtiste qui se développe dans l’ensemble des Églises chrétiennes ». Arnaud de Lassus, qui cite cette expression utilisée par les charismatiques eux-mêmes, en souligne à juste titre l’importance. C’est la définition la plus exacte de leur Mouvement. C’est aussi l’aveu non déguisé de son origine et de son essence permanente, foncièrement protestantes. (cf. Connaissance élémentaire du Renouveau charismatique) (...)
LE PÉCHÉ ORIGINEL DU MOUVEMENT CHARISMATIQUE.
« Le Mouvement catholique de Pentecôte, écrit Laurentin, est né au début de 1967 à l’université Duquesne, fondée à Pittsburg par les Pères du Saint-Esprit. En août 1966, quatre professeurs laïcs de cette université se rendent au congrès des cursillos de cristianidad. Ces hommes en recherche (...) ressentent “ comme un vide, un manque de dynamisme, une perte de force dans leur vie de prière et d’action ”, racontent K. et D. Ranaghan. Guidés par l’un d’entre eux, qui avait connu les pentecôtistes, ils en sont venus à désirer, à vouloir à tout prix que l’Esprit-Saint descende sur eux en puissance en leur conférant ses charismes, comme Il le faisait pour les premiers chrétiens selon le récit des Actes des Apôtres. (...) En quête de la “ puissance de l’Esprit ”... ils téléphonèrent à un “ prêtre épiscopalien ”, William Lewis, qui les mit en contact avec une pentecôtiste de sa paroisse. »
C’est par elle que, la semaine suivante, allait commencer le grand renouveau de l’Église au XXe siècle ! Le 20 janvier, en effet, deux des professeurs de théologie, Ralph Keifer et Patrick Bourgeois, lui réclamèrent le baptême dans l’Esprit et le reçurent des mains des pentecôtistes de son groupe. « Ils me demandèrent simplement, raconte Ralph Keifer de faire un acte de foi [de foi en quoi ? de foi en qui ? la question se pose !] pour que la puissance de l’Esprit soit en œuvre en moi. J’ai prié en langues assez rapidement. J’étais plutôt curieux de savoir où tout cela me mènerait. La semaine suivante, Ralph imposa les mains aux deux autres, et eux aussi reçurent le baptême dans l’Esprit-Saint... »
Précisons-le tout de suite, rien ne permet de supposer que cette « nouvelle puissance », acquise par un acte formel d’apostasie de la foi catholique, puisse être l’effet d’une grâce divine. Car la démarche des fondateurs du charismatisme fut incontestablement un acte d’apostasie : quand on a l’insigne honneur, la grâce inouïe d’avoir reçu de notre sainte Mère l’Église, par le baptême et la confirmation, le don plénier du Saint-Esprit, avoir l’audace de s’adresser à une misérable secte pour réclamer un nouveau baptême et un nouveau don de l’Esprit, c’est faire injure au Christ et à son unique Épouse, l’Église catholique romaine qu’il a fondée et établie comme l’unique dépositaire et dispensatrice de sa grâce. C’est mépriser le Saint-Esprit là où il est réellement, – dans cette Église sainte, Corps du Christ et arche du salut en laquelle et par laquelle il veut agir, visiblement ou invisiblement, à l’exclusion de toute autre communauté ou secte –, pour aller le chercher ailleurs, là où il n’est pas, dans les ténèbres extérieures où c’est Satan qui œuvre, déguisé en ange de lumière. C’est commettre, en un mot, le péché contre l’Esprit-Saint. (...) C’est cette trahison qui est l’acte fondateur du Mouvement charismatique. (...)
L’ESSOR DU MOUVEMENT CHARISMATIQUE
Quelle lamentable et scandaleuse histoire ! Bientôt des centaines de catholiques séduits : étudiants, prêtres, religieuses, des couvents entiers – tels ces bénédictins de Pecos, aux U.S.A., leur Père abbé en tête –, auront quémandé eux aussi le baptême pentecôtiste. Et par cette initiation, par ce rite nouveau, absolument étranger à toute la tradition catholique – voilà qui est stupéfiant –, ils reçoivent en un instant mécaniquement les “ fruits spirituels ” répandus depuis le début du siècle au sein du pentecôtisme : la même expérience sensible, sensuelle, de “ l’Esprit ”, une puissance, une paix, une joie, un enthousiasme euphorisants, accompagnés des mêmes charismes exaltants. Ils se mettent aussitôt à parler en langues – même en langues étrangères, car des cas de xénoglossie sont signalés dès les premiers jours –, à faire des prophéties, à opérer des guérisons.
Ils se sentent les bénéficiaires, sinon les acteurs, d’une nouvelle Pentecôte. C’est “ le Retour de l’Esprit ”, disent-ils. (...)
Ce “ Retour ” suppose qu’il y eut auparavant une longue absence. Selon la logique pentecôtiste, l’Esprit-Saint a déserté l’Église... dès la fin des temps apostoliques, lorsque disparurent les charismes ! Et c’est grâce à l’expérience d’Agnès Ozman et de ses disciples, grâce aux quatre théologiens qui sont allés humblement le réclamer à Miss Florence Dodge et le recevoir d’elle, que l’Esprit-Saint est enfin revenu en puissance dans l’Église catholique et qu’il va de nouveau y souffler en tempête, comme il souffle depuis 1901 au sein du pentecôtisme protestant. On croit rêver ! En tout cas, rien ne nous empêchera de juger l’événement à la lumière de la foi catholique : cette nouvelle force, cette nouvelle puissance,que des catholiques apostats reçoivent par le baptême pentecôtiste, ne saurait être de Dieu !
TÉMOIGNAGES INQUIÉTANTS.
À lire nos charismatiques, on pénètre « dans un autre monde », dans le monde trouble et malsain d’une fausse mystique sulfureuse. Parcourons les témoignages des étudiants de l’université Duquesne, initiés par leur professeur dès la mi-février 1967. Ce sont les pionniers du “ Renouveau ” :
« ... Avant de savoir ce que je faisais, raconte David Mangan, j’entrais à la chapelle. J’étais debout devant l’autel et l’instant d’après, je me retrouvais allongé par terre, pleurant et dans un ravissement que je ne ressentirais peut-être plus jamais. Je pleurais plus fort que je n’ai jamais pleuré dans ma vie, mais je ne versais pas une larme. Tout d’un coup, Jésus-Christ était si réel et si présent que je pouvais le sentir tout autour de moi. J’étais envahi par un sentiment d’amour tel que je suis impuissant à en dire le moindre mot.
« Après un certain temps (je ne sais combien il dura), je me retrouvais sur mes pieds et je descendis, sachant que l’Esprit de Dieu venait d’œuvrer en moi. En descendant l’escalier, je ne pouvais voir que de l’amour sur les visages et je n’avais pas conscience de ce qui se disait autour de moi. Je m’appuyais tout chancelant contre le mur, et ma première réaction fut de mettre en doute ce qui m’était arrivé. Mais alors je compris que ce qui venait de se passer ne me ressemblait pas du tout. Je ne suis pas émotif, je ne pleure pas habituellement, je ne me laisse pas facilement convaincre. Tout en réfléchissant, je compris que je devais retourner à la chapelle pour prier. J’avais un peu peur en entrant, mais j’entrai. Je me retrouvais couché sur le dos, les bras étendus en forme de croix. Je priais, mais c’était une sensation très étrange. Je ne pensais pas aux mots avant de les prononcer. En écoutant ce que je disais, je l’entendais pour la première fois. C’était comme si j’écoutais quelqu’un d’autre parler. Durant ce temps, quelqu’un entra dans la chapelle, mais je m’en rendis à peine compte. Après un moment je m’assis et m’aperçus que c’était une autre de mes amies. Comme je la regardais prier, je me sentis si heureux que je ne savais comment me contenir ; je la regardais et lui dis : “ Je vous aime ”, elle me répondit : “ Moi aussi, je vous aime ”, et me demanda si elle pouvait me lire quelque chose. Elle ouvrit sa Bible et commença à lire. Je ne sais pas ce que c’était car, après les trois premiers mots, j’ai eu une rencontre avec le Christ encore plus intense que la précédente [...]. Ce jour-là, je découvris que la plupart de ceux qui étaient là avaient aussi reçu le Saint-Esprit. » (...)
DES CATHOLIQUES AU-DESSUS DE TOUT SOUPÇON ?
Soulignons un trait caractéristique de tous ces témoignages de charismatiques : catholiques traditionnels [disent-ils !], tièdes et sans conviction, leur baptême pentecôtiste les a rendus soudain... meilleurs catholiques. C’est paradoxal, mais ils ont alors l’impression de retrouver l’amour de l’Église, la vie de communauté, la dévotion mariale, le chapelet, la pratique du sacrement de pénitence, même les sacramentaux, tout ce que l’on avait abandonné dans le progressisme conciliaire. L’eau bénite, le sel bénit, sans oublier les exorcismes (déjà pratiqués chez les pentecôtistes, ce qui interdit, bien entendu, tout soupçon d’intervention diabolique au sein de la secte !), enfin tout ! (...)
UN ŒCUMÉNISME APOSTAT.
En même temps qu’ils redécouvrent la tradition catholique dans tous ses aspects, même très secondaires, les charismatiques sont en communion totale, profonde, avec les pentecôtistes protestants, leurs frères, leurs maîtres et pères dans la foi et la ferveur retrouvées. C’est d’eux qu’ils ont reçu le baptême dans l’Esprit, ils ne peuvent l’oublier. Aussi professent-ils comme une évidence première, indiscutable, incontestable, que tous les pentecôtistes qu’ils côtoient ayant reçu le même baptême dans l’Esprit, font tous la même expérience mystique fondamentale, possèdent tous au même degré la puissance du Saint-Esprit, qui se manifeste par les mêmes charismes, et cela à quelque secte qu'ils appartiennent. S’il y a en ce domaine quelque différence, elle est en faveur des pentecôtistes qui, en tant qu’initiateurs, sont et demeurent les pionniers du Renouveau. Tel est l’article premier du Credo charismatique. (...)
Est-ce une raison pour que les charismatiques catholiques participent régulièrement aux liturgies des pentecôtistes, qu’ils se fassent imposer les mains par des leaders de toutes confessions, et qu’ils leur confient la tâche de prêcher et d’enseigner la doctrine ? Mais ce n’est pas seulement un œcuménisme égalitaire – déjà scandaleux et inadmissible –, c’est une dépendance radicale, un retour incessant à la source protestante ! Ainsi, le 1er juin 1974, les charismatiques d’Ann Arbor ne craignent pas d’inviter la presbytérienne Kathryn Kuhlman à venir faire chez eux, en milieu catholique, un “ service de guérison ”. Voici le récit d’une de ces séances, cité par Laurentin :
« [...] À l’heure dite, Kathryn Kuhlman, femme entre deux âges, grande et maigre, dans une tunique longue et flottante aux couleurs vives... accourt à son podium. « Elle opère, note ailleurs Laurentin, de manière presque théâtrale, en robe blanche ou multicolore, avec un maquillage mode, raffiné. » Elle est applaudie, mais immédiatement elle demande à l’assemblée de louer le Seigneur. Le chant s’élève, rythmé par ses gestes. Une prière d’action de grâces, et les guérisons commencent. Les gens s’approchent : des diabétiques d’abord, en grand nombre. Quand elle les touche, ils tombent à la renverse [?!] et sont maintenus par deux aides masculins qui, eux-mêmes, seront de temps en temps touchés et tomberont presque, surtout quand ils seront fatigués. Elle en enverra quelques-uns chez leur médecin faire des analyses... Quand le malade tombe elle répète souvent : “ What a power ! (Quelle puissance !) ” Mais elle rappelle à tout bout de champ : “ Ce n’est pas Kathryn Kuhlman qui vous guérit c’est le Seigneur. Rappelez-vous que c’est le Seigneur, Lui seul ”. » (...)
Et voici l’important, le noyau du message que les guérisons semblent garantir : « Chaque fois qu’il y avait guérison, elle demandait de quelle Église le malade faisait partie et recommandait de lui rester fidèle. À cette femme, qui n’était d’aucune Église, elle a rappelé : “ Voyez comme Dieu est bon. N’oubliez pas de le remercier. Allez vous faire inscrire dans une Église de votre choix. ” » On ne saurait soutenir plus explicitement la doctrine maçonnique suivant laquelle toutes les religions se valent ! Et donc, à chacun de choisir librement. L’Esprit est partout !
SOUTIEN ET BÉNÉDICTION DE L’APPAREIL CONCILIAIRE.
Pour l’abbé Laurentin, il ne fait aucun doute que ces guérisons sont divines. Le frère Éphraïm, qui raconte s’être rendu aux États-Unis précisément dans le but de se faire initier auprès de K.K., est du même avis, avec beaucoup plus de lyrisme. L’inquiétante presbytérienne est présentée par le fondateur du “ Lion de Juda ” comme une nouvelle incarnation de Jésus-Christ. Tout simplement. Éphraïm a vu : « Par deux fois, je vis plusieurs centaines de guérisons, d’aveugles recouvrant la vue, de paralysés et de boiteux marchant, de sourds entendant. D’autres signes du Royaume étaient palpables. Soudain, on apporta un homme sans connaissance au stade terminal du cancer. Sa fille le portait et pleurait. Ce n’est pas Kathryn Kuhlman que je vis mais le Christ, et l’homme, c’était Lazare. Devant nous se reproduisit la scène de Béthanie. Sous nos yeux, les chairs mortes reprenaient vie... »
Bien entendu, grâce à tous ces prodiges, le Renouveau charismatique s’est développé avec une rapidité foudroyante, d’autant plus qu’il était encouragé par le cardinal Suenens, et même, discrètement en 1973, puis très ouvertement en 1975, par le pape Paul VI. Je ne raconterai pas ici comment le Mouvement s’est implanté en France (lire dans Arnaud de Lassus, p. 49-61). Il importe toutefois de souligner que les différentes communautés fondées à partir de 1973 se rattachent toutes au pentecôtisme protestant, soit directement, soit par le biais des charismatiques américains dont nous avons parlé. (...)
UN SIGNE DU CIEL ?
L’ultime preuve de l’orthodoxie du mouvement charismatique est donnée par Dieu même en la personne de la Vierge Marie, apparaissant à Medjugorje depuis le 24 juin 1981. En effet, la grande dévotion des charismatiques va vers la Gospa de Medjugorje, et pour cause :
1. Des leaders charismatiques (le Père Tardif en mai 1981 à Rome) ont annoncé les apparitions de Medjugorje, la première eut lieu le 24 juin 1981.
2. Des franciscains charismatiques ont aussitôt reconnu leur authenticité.
3. Les leaders charismatiques se sont succédé comme directeurs des voyants et du pèlerinage.
4. La Gospa a cautionné et encouragé le Renouveau charismatique.
5. Les théologiens charismatiquesfurent les premiers à propager lesapparitions de Medjugorje.
Après une attitude tout d’abord bienveillante, Mgr Zanic, l’évêque du lieu, a été obligé, dès 1984, de conclure au terme d’une enquête canonique rigoureuse, à leur entière fausseté. Aucune enquête ultérieure n’a pu en infirmer les attendus.
Le renouveau charismatique, intimement lié à ces apparitions, vaut ce que valent les apparitions de Medjugorje. L’un comme l’autre sont toujours les inconditionnels soutiens de la nouvelle religion inaugurée à Vatican II, et c’est pourquoi ils ont bénéficié jusqu’à maintenant d’une étrange bienveillance de la part des autorités romaines...
Notre Saint-Père Benoît XVI veut mettre fin à un tel scandale, mais il lui faudra beaucoup de courage pour s’opposer au lobby conciliaire et charismatique.
LE RENOUVEAU CATHOLIQUE DEMAIN, SI DIEU LE VEULT !
Des renouveaux charismatiques, le cimetière des religions et sectes est encombré ! Le Pentecôtisme protestant n'a pas changé la face du monde, et le catholique ne le réussira pas davantage. Des gens qui ont cru expérimenter Dieu, sentir le divin, il y en a eu depuis toujours et dans tous les peuples. L’illuminisme est une fleur vénéneuse qui pousse de préférence sur le fumier des religions en déliquescence et des sociétés corrompues. Pour un vrai prophète, mille ne sont que des imposteurs qui prêchent la joie plus que la pénitence, le contentement de soi plus que l'humilité de la foi.
Venu d’Orient, mêlé aux débuts du christianisme, le Quiétisme a souvent séduit les chrétiens par son offre d’une religion plus haute et plus facile, d’une “ mystique ” à trop bon marché, qui dispense de toute rigueur dogmatique, morale, disciplinaire. Et qui, la plupart du temps, relâche aimablement tous les sphincters sous prétexte de voir participer le corps aux émotions de l’esprit ?
Chastes étreintes, danses devant l’arche, contemplation de son nombril, trémoussements et glossolalies. Nous connaissons tout cela. Depuis les arrières ailes des bonzeries et lamaseries tibétaines, en passant par les grottes des moines “ omphalopsyques ” du Mont Athos, jusqu’aux alumbrados, aux illuminés de Picardie, aux jeux de mains de Molinos, aux transes de Madame Guyon... “ Trembleurs ” et “ Mormons ” ont suivi. Et aujourd’hui, Pentecôte 75, dans la Basilique Saint Pierre, extases sur le podium, baisers collectifs, mélopées et borborygmes, oracles en direct du Saint-Esprit hurlés au micro sur fond de musique pop... NON MERCI !
Venu du Protestantisme le plus marginal, demeuré foncièrement étranger à la réalité catholique, aussi bien à son dogme et à sa morale qu’à sa vie liturgique, sacramentelle, sociale, le PENTECÔTISME est l’œuvre d’un ESPRIT qui n’a jamais révélé ni son nom ni son vrai visage. Ce que nous savons de lui inquiète. Il ignore le Baptême pour la rémission des péchés ; il a son “ Baptême ” à sec, qui ne purifie rien. Il est d’une froide, d’une totale indifférence pour notre Credo et n’exige que foi et confiance en lui seul. Il n’a cure de notre Confirmation par l’imposition des mains épiscopales et l’onction du Saint-Chrême. Il ne réclame pas des pécheurs la Confession auriculaire et préfère à la (nouvelle) Messe, qu’il reconnaît du bout des lèvres, son Assemblée à Lui, “ non-liturgique ”, laïque, mixte, égalitaire, assis par terre en rond, genou contre genou.
Cet Esprit étrange, étranger à l’Église, enseigne chacun directement et opère le discernement du vrai et du faux par le truchement de la communauté. Il ignore et méprise la fonction d’enseignement et de gouvernement dévolue par le Christ à Pierre, aux Apôtres, et à leurs successeurs. S’il fait mine (depuis quelques années seulement) de respecter l’institution ecclésiastique, c’est apparemment pour mieux investir l’Église et envahir le peuple chrétien sans défense, sans méfiance.
Quel est donc cet ESPRIT assez puissant pour faire sentir sa présence comme divine et provoquer dans le corps des mouvements comme miraculeux, sans qu’il soit besoin pour être à Lui de passer par Jésus-Christ, de professer la foi qu’il a enseignée, de recevoir d’abord les sacrements qu’il a institués, de suivre les commandements qu’il a donnés ? Quel est cet ESPRIT qui, suscitant ce Renouveau, se déclare ennemi de toute la séculaire sainteté spirituelle de l’Église et la calomnie comme d’une longue mort et torpeur dont il viendrait nous éveiller ?
Tout ESPRIT qui vient du schisme et de l'hérésie, qui subsiste hors de l’Église ou l’envahit en lui restant étranger, hostile et méprisant, NE PEUT PAS ÊTRE L’ESPRIT SAINT DU PÈRE ET DU FILS, mais un Esprit de mensonge, d’illusion et de ténèbres. Là n’est donc pas le Renouveau attendu d’une Nouvelle Pentecôte, ou plutôt voilà bien le fruit de cette Seconde Réforme, comme la Première toute inspirée par le Prince de ce Monde.
Nous n’avons nulle attirance pour ces méprisables parodies de la sainteté spirituelle. Ce que nous admirons et aimons ce sont, à travers les siècles, les réformes, restaurations, renouveaux traditionnels, ceux des Saints que l’Église a toujours reconnus instantanément pour siens, alors même que quelques hommes d’église infidèles à leur vocation y opposaient l’inertie, la jalousie, la haine. De tels renouveaux n’étaient pas tout d’apparence, d'illusion ; ils ne proposaient pas des voies rapides et faciles, ils ne promettaient pas de sentir à volonté le divin en soi ni de voir ou de faire des miracles médiocres. C’est aux Saints des restaurations de jadis que nous confions notre avenir et celui de l’Église postmontinienne, à leur intercession, à leurs exemples et leurs enseignements.
Notre jeunesse n’a ni besoin ni envie d’ “ assemblées non-liturgiques ”, d’ “ imposition des main ”, de “ baptême dans l’Esprit ” accompagné de “ glossolalie ”, gloussements, farandoles de joie et autres fariboles. Voilà trop de ridicule ! Nous sommes joyeux et enthousiasmés bien davantage quand un prêtre nous enseigne la Foi catholique, celle que garantit l’Esprit qui souffle sans arrêt et par toute la terre sur la Hiérarchie sainte et séculaire de l’Église Romaine, immense humanité ordonnée, sereine et pacifique. Nous sommes comblés par les Sacrements qui nous sont offerts, d’abord la Confession qui rénove en nous la grâce du Baptême et le don de la Confirmation, ensuite la Messe qui nous livre à Jésus-Christ et nous dispose à vivre dans son Esprit.
Nous nous exerçons ici, pour la vie où nous retournerons bientôt, à l’effort moral, à la maîtrise de nos passions, au développement des vertus, plutôt qu’à la glossolalie et à la prophétie. Notre joie vient des certitudes intellectuelles de la foi, et ses immenses développements, ses inépuisables richesses. Notre paix vient de l’intime connexion des sacrements et prières avec l’effort moral et les luttes civiques, comme un ciment de grâces divines et d’actions humaines.
La vie dans le monde est une œuvre puissante, militante, et le service de Dieu dans la Chrétienté est onéreux. Il n’y a pas toujours de quoi rire et chanter. Mais dans cette bataille contre la chair pécheresse, contre la société séductrice, contre le démon qui en est le Prince, voici que nous avons l’Église dont le ressort, l’énergie, l’âme, est cet ESPRIT-SAINT que nous ne trouvons nulle part ailleurs. C’est à Elle que nous venons, dans sa pure vérité, dans sa richesse traditionnelle, dans sa force séculaire, pour nous laisser éduquer, transformer, purifier, fortifier, enfin nous laisser envahir par l’Amour de Dieu.
En définitive, l’Église rendrait service aux âmes en se décidant rapidement et fermement à condamner et à réprimer le Renouveau charismatique. Mais la voilà tentée, dans l’effondrement de la décadence postconciliaire, d’admettre n’importe quelle “ solution de rechange ”, ici la Révolution, là l’Illusion et parfois comme à Taizé le mélange des deux, pour sortir de la situation de mort où elle est. Ces ballons d’oxygène, au lieu de l’opération chirurgicale nécessaire, ne feraient que précipiter sa mort. Il faut bannir les inventions perverses de l’Esprit de SATAN, pour restaurer la Chrétienté dont l' “ Esprit-Saint de Dieu ” est le seul Paraclet".
MaMie
Merci Deniserp.
Très bonne émission, bien développée et bien expliquée.. 👍
C'est vrai que l'Esprit-Saint prend des risques.
A écouter du début, jusqu'à la fin. 👏Plus
Merci Deniserp.
Très bonne émission, bien développée et bien expliquée.. 👍

C'est vrai que l'Esprit-Saint prend des risques.
A écouter du début, jusqu'à la fin. 👏