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Un verbe de lumière : le cinéma. Cycle des conférences de Carême à Notre-Dame de Paris. Cette année, le thème des conférences : "Culture et Evangélisation, le Christ et la culture", cycle proposé …Plus
Un verbe de lumière : le cinéma.

Cycle des conférences de Carême à Notre-Dame de Paris. Cette année, le thème des conférences : "Culture et Evangélisation, le Christ et la culture", cycle proposé par Olivier Boulnois, philosophe et professeur à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes. Ce dimanche 2 avril : conférence "Un verbe de lumière : le cinéma" par Denis Dupont-Fauville, prêtre de Paris, critique de cinéma.
Conférence de Carême du 02/04/2017.

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Extraits :

Paris est la ville au monde qui compte le plus de salles de cinéma. C'est sans doute l'élément culturel le plus partagé. Le cinéma est ce qui rassemble les publics le plus divers. Plus encore, par la projection de ses œuvres immatérielles, il est le vecteur qui permet sans doute la communion la plus large.

Son audience indique que les spectateurs y trouvent une nourriture dont ils ne cessent de se rassasier.

Paradoxe : Si le cinéma exerce un pouvoir de fascination à nul autre pareil du fait de la puissance des moyens d'expressions auquel il a recours, il est peut-être l'art qui provoque à la réflexion et à la méditation la plus grande.

Il y a les bons films, qui sollicitent notre cœur et notre intelligence, et les mauvais films, qui ne sollicitent rien, ou qui se contente de faire du racolage en manipulant nos instincts.

Le cinéma comme appel à grandir
Comment entendre vraiment ce verbe fait de Lumière ? Puisqu'il est un langage, le cinéma donne accès à l'invisible. Mieux : puisque ce verbe passe par des images, il s'attache à rendre visible l'invisible, ou, à nous faire éprouver dans le visible cet « Invisible » qui nous constitue.

La question du cinéma et du Christ
Pour le cinéma, il s'agit moins de représenter le Christ que de le donner à percevoir.

Le cinéma, en mettant en forme des récits d'une manière qui manifeste que notre mystère dépasse ce que nous pouvons spontanément en percevoir, nous ouvre à des dimensions de notre humanité qu'aucun concept, qu'aucun assemblage de techniques ne pourra épuiser. Ce faisant il nous révèle pour le moins, notre nostalgie ou notre aspiration à une rencontre avec Celui qui Est, ou qui pourrait être, ou qui devrait être.

Pour le croyant, le Christ se donne moins au cinéma comme l'objet d'un spectacle que comme le Sujet d'une forme ; non une copie, mais une Présence.

Le cardinal Lustiger, qui fonda à son époque « Les semaines chrétiennes du cinéma » à Paris, disait :
« Il est de l'ordre - me semble t-il - de la charité, de l'amour vrai des hommes, d'être capable d'entendre le cinéma, de le voir non par plaisir mais presque par devoir d'humanité et par devoir de foi. Il y a une manière chrétienne de voir les films, et c'est le secret du chrétien. Cela ne regarde pas que lui, car sa manière de sentir influe aussi sur la manière dont ses contemporains peuvent ressentir les œuvres, et la manière aussi dont les créateurs peuvent à leur tours avancer dans leur chemin. »

Conclusion

Parce que le cinéma est un art, il touche l'homme et donc le chrétien.
Parce que il est un art de lumière, il est capable d'éclairer notre regard.
Parce qu'il est un discours ô combien complexe, son écoute peut contribuer à notre croissance.

Nous avons tenté de montrer comment il peut ouvrir à nos contemporains un chemin d'émerveillement, constituant du même coup un terrain de mission, non pas pour imposer un message mais pour progresser ensemble vers Celui qui est la vrai Lumière.

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L'Eglise Catholique de Paris
www.paris.catholique.fr/-cinema-.html
Critiques de Films : Père Frédéric Roder, et Père Denis Dupont-Fauville critique de cinéma et professeur de théologie au Collège des Bernardins (Paris).