Chroniques du Vatican : L’économie dans les Palais Sacrés. JT: Le Vatican est un mini Etat doté de sa propre économie, mais il n’échappe pas aux tendances de l’économie mondiale, et la crise …Plus
Chroniques du Vatican : L’économie dans les Palais Sacrés.
JT: Le Vatican est un mini Etat doté de sa propre économie, mais il n’échappe pas aux tendances de l’économie mondiale, et la crise financière se fait sentir ici aussi. Comment le Pape et ses colorateurs arrivent-ils à équilibrer les budgets ? C’est le thème de notre Chronique aujourd’hui. Je suis John Thavis, rédacteur en chef du Catholic News Service à Rome.
CG: Et moi je suis Carol Glatz, correspondante du CNS à Rome. Un conseil de cardinaux chargés des questions financières au Vatican s’est réuni récemment et a fait savoir que l’année 2010 serait plus rose que l’année dernière, où le déficit a franchi le seul des 16 millions d’euro. Mais les cardinaux ont cependant souligné que le Vatican aura besoin de plus de dons de la part des fidèles pour financer les activités de cette année. Or, avec la crise économique en cours, il pourrait y avoir des problèmes. Quand la bulle financière a explosé en 2008, les dons des fidèles et des institutions catholiques ont chuté de plusieurs millions de dollars.
JT: Mais il est important de ne pas perdre de vue l’essentiel. Jetons un coup d’œil aux chiffres. Dans l’imaginaire collectif, le Vatican est doté de richesses fabuleuses, mais en réalité il a un budget de fonctionnement annuel de plus de 280 millions d’euro, soit moins de la moitié du budget de l’université de Notre-Dame, pour ne citer qu’un exemple. Le patrimoine net du Vatican oscille autour des 730 millions de dollars, soit beaucoup moins que les fonds de dotation des grandes universités américaines. La plupart des entrées du Vatican reposent par ailleurs sur les investissements, donc à chaque fois que les marchés financiers passent dans le rouge, il accuse tout de suite le coup.
CG: Au Vatican, les dépenses sont principalement les salaires et pensions des quelques 4500 employés qui y travaillent. Et même lorsque l’économie mondiale a fléchi, le Vatican a suivi les augmentations du coût de la vie, évitant jusqu’ici la mise au chômage. Il a toutefois essayé d’autres voies pour faire entrer de l’argent. L’année dernière, Radio Vatican a commencé à vendre de petits espaces publicitaires, mais les entrées ont été comme une goutte dans l’océan par rapport aux coûts de fonctionnement de la radio qui s’élèvent à plus de 18 millions d’euro. Toutefois, au Vatican, il n’a jamais été question d’imposer des coupes aux médias, car ils sont vus comme des moyens clefs pour évangéliser.
JT: De temps en temps en entend dire: mais si le Vatican est au vert, pourquoi ne vent-il pas une de ses sculptures qui vaut des millions d’euro? C’est vrai que le Vatican abrite un immense patrimoine artistique et architectural, mais personne ici ne pense qu’il est sage, voire même possible, de tout vendre un peu à la fois. Un expert a dit un jour, « Je peux faire plus avec un dollar que le Pape ne peut faire avec la Pietà de Michel-Ange ». En ce sens que la Pietà est impossible à placer sur le marché, et même si cela était possible, on peut imaginer le bruit que …
JT: Le Vatican est un mini Etat doté de sa propre économie, mais il n’échappe pas aux tendances de l’économie mondiale, et la crise financière se fait sentir ici aussi. Comment le Pape et ses colorateurs arrivent-ils à équilibrer les budgets ? C’est le thème de notre Chronique aujourd’hui. Je suis John Thavis, rédacteur en chef du Catholic News Service à Rome.
CG: Et moi je suis Carol Glatz, correspondante du CNS à Rome. Un conseil de cardinaux chargés des questions financières au Vatican s’est réuni récemment et a fait savoir que l’année 2010 serait plus rose que l’année dernière, où le déficit a franchi le seul des 16 millions d’euro. Mais les cardinaux ont cependant souligné que le Vatican aura besoin de plus de dons de la part des fidèles pour financer les activités de cette année. Or, avec la crise économique en cours, il pourrait y avoir des problèmes. Quand la bulle financière a explosé en 2008, les dons des fidèles et des institutions catholiques ont chuté de plusieurs millions de dollars.
JT: Mais il est important de ne pas perdre de vue l’essentiel. Jetons un coup d’œil aux chiffres. Dans l’imaginaire collectif, le Vatican est doté de richesses fabuleuses, mais en réalité il a un budget de fonctionnement annuel de plus de 280 millions d’euro, soit moins de la moitié du budget de l’université de Notre-Dame, pour ne citer qu’un exemple. Le patrimoine net du Vatican oscille autour des 730 millions de dollars, soit beaucoup moins que les fonds de dotation des grandes universités américaines. La plupart des entrées du Vatican reposent par ailleurs sur les investissements, donc à chaque fois que les marchés financiers passent dans le rouge, il accuse tout de suite le coup.
CG: Au Vatican, les dépenses sont principalement les salaires et pensions des quelques 4500 employés qui y travaillent. Et même lorsque l’économie mondiale a fléchi, le Vatican a suivi les augmentations du coût de la vie, évitant jusqu’ici la mise au chômage. Il a toutefois essayé d’autres voies pour faire entrer de l’argent. L’année dernière, Radio Vatican a commencé à vendre de petits espaces publicitaires, mais les entrées ont été comme une goutte dans l’océan par rapport aux coûts de fonctionnement de la radio qui s’élèvent à plus de 18 millions d’euro. Toutefois, au Vatican, il n’a jamais été question d’imposer des coupes aux médias, car ils sont vus comme des moyens clefs pour évangéliser.
JT: De temps en temps en entend dire: mais si le Vatican est au vert, pourquoi ne vent-il pas une de ses sculptures qui vaut des millions d’euro? C’est vrai que le Vatican abrite un immense patrimoine artistique et architectural, mais personne ici ne pense qu’il est sage, voire même possible, de tout vendre un peu à la fois. Un expert a dit un jour, « Je peux faire plus avec un dollar que le Pape ne peut faire avec la Pietà de Michel-Ange ». En ce sens que la Pietà est impossible à placer sur le marché, et même si cela était possible, on peut imaginer le bruit que …