Du courage
Il y a des catholiques qui, par habitude et simple piété, portent le chapelet dans leur poche, mais qui n'osent pas le sortir pour prier, de peur qu'on les tourne en ridicule. Il y en a aussi d'autres qui agissent autrement.
Voici un fait vécu. Notre bataillon se tenait au garde-à-vous... L'adjudant était connu pour son sectarisme et pour ses attaques contre la religion. Aujourd'hui il triomphe. Tenant entre le pouce et l'index un chapelet, il l'exhibe et demande en ricanant : " Qui a perdu ce machin ? " La plupart des hommes étaient catholiques. Tous se mirent à rire. Même ceux auxquels leur mère avait donné un chapelet au moment de partir au front.
Seul le jeune porte-drapeau, au premier rang, murmure entre les dents : " Si ce salaud ne cesse pas ses moqueries, je lui flanque un coup de poing sur la gueule" . Il fallait s'attendre au pire.
L'adjudant continue de se moquer, persuadé que personne n'oserait se déclarer. Mais voici que mon voisin, le porte-drapeau, s'avance, se met au garde-à-vous et déclare : " Ce chapelet m'appartient " . Le bataillon ne rit plus. Et le "juteux" (adjudant), pris de court, ne sait que répondre.
Plus tard je demande au jeune homme :
" Dis-moi, pourquoi n'avais-tu pas le courage de te présenter tout de suite ? - Parce qu'il n'est pas à moi ! Mais j'ai voulu que cet individu cesse ses moqueries. "
Père Leppich, s.j.
Voici un fait vécu. Notre bataillon se tenait au garde-à-vous... L'adjudant était connu pour son sectarisme et pour ses attaques contre la religion. Aujourd'hui il triomphe. Tenant entre le pouce et l'index un chapelet, il l'exhibe et demande en ricanant : " Qui a perdu ce machin ? " La plupart des hommes étaient catholiques. Tous se mirent à rire. Même ceux auxquels leur mère avait donné un chapelet au moment de partir au front.
Seul le jeune porte-drapeau, au premier rang, murmure entre les dents : " Si ce salaud ne cesse pas ses moqueries, je lui flanque un coup de poing sur la gueule" . Il fallait s'attendre au pire.
L'adjudant continue de se moquer, persuadé que personne n'oserait se déclarer. Mais voici que mon voisin, le porte-drapeau, s'avance, se met au garde-à-vous et déclare : " Ce chapelet m'appartient " . Le bataillon ne rit plus. Et le "juteux" (adjudant), pris de court, ne sait que répondre.
Plus tard je demande au jeune homme :
" Dis-moi, pourquoi n'avais-tu pas le courage de te présenter tout de suite ? - Parce qu'il n'est pas à moi ! Mais j'ai voulu que cet individu cesse ses moqueries. "
Père Leppich, s.j.