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Saint Josémaria Escriva: La conversion des enfants de Dieu.

Saint Josémaria Escriva: La conversion des enfants de Dieu

Quand le Christ passe>La conversion des enfants de Dieu>Chap 6

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Nous voici entrés dans le temps du Carême: temps de pénitence, de purification, de conversion. Ce n'est pas là une tache aisée. Le christianisme n'est pas un chemin commode: il ne suffit pas d'être dansl'Eglise et de laisser passer les années. Dans notre vie, dans la vie des chrétiens, la première conversion est importante — ce moment unique, dont chacun se souvient, où l'on découvre clairement tout ce que nous demande le Seigneur; mais plus importantes encore, et plus difficiles, se révèlent les conversions suivantes. Et pour faciliter l'action de la grâce divine à travers les conversions postérieures, il faut garder une âme jeune, invoquer le Seigneur, savoir écouter, avoir découvert ce qui ne va pas, demander pardon.

Invocabit meet ego exaudiam eum, lisons-nous dans la liturgie de ce dimanche: si vous recourez à moi, dit le Seigneur, je vous écouterai. Considérez un instant cette merveilleuse sollicitude de Dieu à notre égard, de ce Dieu toujours disposé à nous écouter, attentif en permanence à la parole de l'homme. En tout temps — mais spécialement maintenant, parce que notre coeur est bien disposé, décidé à se purifier —,

Il nous écoute, et Il ne négligera pas le voeu d'uncoeur contrit et humilie.

Oui, le Seigneur nous écoute pour intervenir, pour entrer dans notre vie, pour nous libérer du mal et nous combler de bien:eripiam eum et glorificabo eum, Je le libérerai et le glorifierai, dit-Il de l'homme. Espérance de gloire, par conséquent, et nous avons là, une fois de plus, le point de départ de ce mouvement intime qu'est la vie spirituelle. L'espérance de cette glorification renforce notre loi et stimule notre charité. Ainsi se sont mises en mouvement les trois vertus théologales, ces vertus divines qui nous rendent semblables à Dieu notre Père.

Y a-t-il une meilleure manière de commencer le Carême ? Nous renouvelons la foi, l'espérance, la charité. C'est là la source de l'esprit de pénitence, du désir de purification. Le Carême n'est pas seulement une occasion d'intensifier nos pratiques extérieures de mortification : si nous pensions que ce n'est que cela, son sens profond pour la vie chrétienne nous échapperait ; parce que ces actes extérieurs sont je le répète le fruit de la foi, de l'espérance et de l'amour.

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Qui habitat in adiutorio Altissimi, in protectione Dei coeli commorabitur, habiter sous la protection de Dieu, vivre avec Dieu: telle est la sécurité “risquée du chrétien. Il nous faut être réellement persuadés que Dieu nous entend, qu'Il est à l'écoute de nos besoins: alors notre coeur se remplira de paix. Pourtant, vivre avec Dieu, c'est indubitablement unrisque, parce que le Seigneur ne se contente pas d'un partage: Il veut tout. S'approcher un peu plus de Lui, signifie être disposé à une nouvelle conversion, à un nouveau redressement, être disposé à écouter plus attentivement ses inspirations, les saints désirs qu'Il fait jaillir dans notre âme, et à les mettre en pratique.

Depuis notre première décision consciente de vivre, dans toute son intégralité, la doctrine du Christ, nous avons sûrement beaucoup avancé sur le chemin de la fidélité à sa Parole. Et pourtant, n'est-il pas vrai qu'il reste encore beaucoup à faire ? N'est-il pas vrai qu'il nous reste surtout trop d'orgueil ? Nous avons besoin, sans aucun doute, d'une nouvelle conversion, d'une loyauté plus entière, d'une humilité plus profonde, pour que le Christ croisse en nous et que notre égoïsme diminue, puisqueillum oportet crescere, me autem minui, il faut que Lui grandisse et que moi je diminue.

Il n'est pas possible de rester immobiles. Nous devons avancer vers le but que saint Paul nous indiquait: Si je vis,ce n'est plus moi, mais le Christ qui vit en moi. Haute et noble ambition que cette identification avec le Christ, qui suppose la sainteté. Mais il n'y a pas d'autre chemin si l'on désire être cohérent avec la vie divine que Dieu a fait naître dans notre âme par le bapteme. Avancer, c'est progresser en sainteté; reculer, c'est se refuser au développement normal de la vie chrétienne. Car ce feu de l'amour de Dieu a besoin d'être alimenté, de s'intensifier chaque jour en s'enracinant dans notre âme; et c'est en brûlant de nouveaux éléments que le feu demeure vivant. C'est pourquoi, s'il ne s'étend pas, il est près de s'éteindre.

Rappelez-vous ces mots de saint Augustin: Situ dis: ça suffit, tu es perdu. Aspire toujours à davantage, chemine sans cesse, progresse toujours. Ne reste pas au même endroit, ne recule pas, ne dévie pas.

Le Carême nous place, à présent, devant des questions fondamentales: est-ce que je progresse en fidélité au Christ ? En désirs de sainteté ? En générosité apostolique dans ma vie quotidienne, dans mon travail ordinaire parmi mes collègues ?

Que chacun, tout bas, réponde à ces questions; et il verra à quel point est nécessaire cette nouvelle transformation, …