La ministre de la Justice Nicole Belloubet à l'Elysée, le 29 janvier 2020 à Paris

La ministre de la Justice Nicole Belloubet à l'Elysée, le 29 janvier 2020 à Paris.

afp.com/Ludovic MARIN

Nicole Belloubet calme le jeu. La ministre de la Justice a reconnu ce jeudi sur Radio Classique une "erreur de formulation", après ses propos controversés sur Mila, cette jeune lycéenne cible de menaces de mort sur les réseaux sociaux en raison de propos hostiles à l'islam.

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Mercredi, la garde des Sceaux avait condamné ces menaces, tout en qualifiant "l'insulte à la religion" d'"atteinte à la liberté de conscience". Cette phrase a déclenché une forte polémique. Plusieurs responsables politiques ont fustigé un retour du délit de blasphème et une atteinte à la liberté d'expression.

Enquête classée sans suite

Après avoir admis une "maladresse" mercredi après-midi, Nicole Belloubet est allée plus loin ce jeudi. "On a des principes très clairs. On a le droit de critiquer mais on n'a pas le droit de menacer, car sinon on n'est plus dans la démocratie", a-t-elle lancé. Elle a enfin assuré qu'il était "évidemment" hors de question de rétablir le délit de blasphème.

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Plusieurs responsables politiques ont défendu sans ambages le droit de critiquer les religions, après les déclarations initiales de la ministre. La cheffe de file des députés PS Valérie Rabault a concédé ce jeudi sur Sud Radio un relatif silence de la gauche sur l'affaire Mila, ce qui "n'est pas une bonne chose", en défendant "la liberté d'expression" et en jugeant "ahurissants" les propos de Nicole Belloubet.

"Quand on est Garde des Sceaux on n'a pas le droit d'être maladroit avec le droit", a souligné le chef de file des députés LR Damien Abad.

Le parquet de Vienne a par ailleurs annoncé que les propos de la jeune fille contre l'islam ne constituaient pas une provocation à la haine, classant donc sans suite cette enquête, mais poursuivant les investigations pour trouver les auteurs de menaces de mort à son encontre.

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