Vers une troisième dose pour deux groupes au sein de la population: "Le vaccin anti-Covid pourrait devenir un rendez-vous annuel"
Lorsque ces groupes viendront s’ajouter à la liste, il sera alors nécessaire de relancer le système d’invitation dans les structures de soin, comme ce fût le cas lors de la phase 1A.
- Publié le 11-10-2021 à 15h24
- Mis à jour le 11-10-2021 à 17h42
A ce stade de la campagne de vaccination, les autorités ont recommandé d'administrer une dose de rappel aux personnes immunodéprimés, aux résidents des maisons de repos ainsi qu'aux personnes âgées de plus de 65 ans. Une liste qui pourrait bientôt s'élargir. En effet, un nouvel avis a été demandé au Conseil Supérieur de la Santé dans le but d'étudier cette possibilité pour d'autres groupes à risques. "D'une part, les personnes avec comorbidités (comme les diabétiques ou les personnes en situation d'insuffisance rénale et qui n'ont pas de traitement immunodépresseur) et d'une autre les soignants, précise Sabine Stordeur, co-responsable de la Task Force vaccination. Ces deux catégories de personnes pourraient intégrer la liste de rappel. Le Conseil Supérieur de la Santé étudie la littérature scientifique afin de remettre un avis à la fin du mois d'octobre".
Si ces groupes s'ajoutent à la liste, il faudrait alors relancer le système d'invitation dans les structures de soin comme ce fût le cas lors de la phase 1A. "Mais concernant le reste de la population, on n'y est pas encore, nous sommes en état de veille scientifique". Et pour rappel, ce sont désormais les régions qui organisent leur propre campagne de vaccination anti-Covid. Ainsi, en Flandre, l'Agence pour les soins et la santé a demandé aux centres de vaccination flamands de se préparer à une nouvelle campagne de vaccination de masse. Dans la simulation étudiée, les vaccins de rappel seraient administrés à tous les adultes jusqu'au mois de mars de l'année prochaine. Ce plan étant à ce stade une simulation afin de faire comprendre aux différents centres de vaccination qu'ils pourraient encore avoir des millions de doses de vaccins à administrer.
"Chaque entité fédérée utilisera ce qu'elle a à sa disposition pour distribuer les vaccins, il y a donc désormais une différence de paradigme. D'ailleurs, il faut savoir que la notion de rappel implique une troisième dose au minimum six mois après pour la deuxième dose du vaccin Pfizer et dans le cas d'AstraZeneca ou Johnson and Johnson, au minimum quatre mois après la dose unique. Cela veut dire que ce n'est donc pas strictement 4 ou 6 mois après la dernière dose mais au moins à partir de cette date. De plus, les deuxièmes doses ont été administrées en masse en juillet et août et de son côté, la Flandre est dans un schéma fixe et un calendrier continu, c'est-à-dire qu'elle continue d'administrer de grand volumes de manière très rapprochée en utilisant au maximum ses grandes structures via les centres de vaccination. Si vous avez donc encore donné des secondes doses en août, le rappel peut donc se faire dès le mois de février et de mars, c'est pour cela qu'ils réfléchissent à maintenir leurs infrastructures", explique Sabine Stordeur.
"Nous sommes en plein basculement à Bruxelles et en Wallonie"
Une situation qui est quelque peu différente à Bruxelles et en Wallonie. "Dans ces deux régions, on est en plein basculement entre la fin de la phase 2 et le début de la phase 3. L'objectif était d'arriver à 70% au niveau du taux de vaccination et ce dernier a été atteint. Ainsi, la perspective d'abandonner progressivement les grands centres de vaccination est atteinte, donc d'autres structures, plus pérennes, sont et seront utilisées, (comme les maisons de repos). Si on généralise les doses de rappel à d'autres groupes, l'idée serait d'utiliser des centres de vaccination plus restreints via d'autres canaux, comme la première ligne (les pharmacies et les médecins ainsi que les établissements de soins de santé). Nous sommes progressivement en train d'entrer dans cette phase là, en tout cas dans la partie francophone du pays", détaille-t-elle.
Pour la Task Force vaccination, l'idée d'un rappel annuel n'est d'ailleurs pas écarté.
“Il est possible que le vaccin anti covid soit distribué comme celui pour la grippe, de manière annuelle. Mais cela va dépendre du maintien ou non de notre immunité car certains vaccins ne nécessitent pas de rappels annuels et permettent une immunité qui perdure dans le temps. Toutefois, il y a la résurgence d’autres variants (comme avec la grippe) avec une souche qui mute énormément donc on risque de voir des cas d’échappés vaccinales qui surviennent et nécessitent alors une dose de rappel. Si le virus reste stable dans le temps, le système immunitaire est alors apte à le reconnaître et le rappel est alors inutile. Il sera important de savoir si la mutation du virus est infime ou si elle peut porter à conséquence, comme avec le variant Delta, qui reste une mutation majeure du virus".