Sylvanus
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Au Vatican, trois Femen s'introduisent dans la crèche. Trois Femen ont tenté de s’introduire dans l’enceinte du Vatican. Ce 24 décembre, pendant la messe de minuit, deux militantes Femen ont fait …More
Au Vatican, trois Femen s'introduisent dans la crèche.
Trois Femen ont tenté de s’introduire dans l’enceinte du Vatican.
Ce 24 décembre, pendant la messe de minuit, deux militantes Femen ont fait irruption dans la crèche installée devant la basilique Saint-Pierre.
Une troisième militante a retenté l’action le lendemain avant d'être interpellée.
Sur leur torse, une inscription : « #Me Too: Assaulted By Church » (« #Moi aussi: agressée par l'Eglise »)
La féministe Inna Shevchenko explique l’action sur les réseaux sociaux :
S’insurger contre les violences perpétrées par les institutions religieuses à l'égard des femmes. « Aujourd'hui, plus de vingt pays à travers le monde interdisent totalement l'avortement (dont le Vatican) et des dizaines d'autres le restreignent. (...) Marie demande aussi à l'église catholique de s'occuper de ses petites affaires et non de celles de femmes ».
Spina Christi 2
Sans Vatican II pas de Nostra Aetate, sans Nostra Aetate pas de déclaration commune avec les rabbins prônant "la fin de la conversion des Juifs ("perfides")".
C'est à ses fruits que l'on reconnait si l'arbre est bon ou mauvais...

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Sans Vatican II pas de Nostra Aetate, sans Nostra Aetate pas de déclaration commune avec les rabbins prônant "la fin de la conversion des Juifs ("perfides")".

C'est à ses fruits que l'on reconnait si l'arbre est bon ou mauvais...


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Spina Christi 2
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Texte officiel de la commission interreligieuse des États-Unis quant à la "fin de la conversion des Juifs" (sic!)
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"Réflexions sur l'alliance et la mission', (fin de la conversion des Juifs)"
13/01/2012
Document publié par le Comité Episcopal des Affaires Œcuméniques et Interreligieuses et le Conseil National des Synagogues, disant que la conversion des Juifs est un but inacceptableMore
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Texte officiel de la commission interreligieuse des États-Unis quant à la "fin de la conversion des Juifs" (sic!)

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"Réflexions sur l'alliance et la mission', (fin de la conversion des Juifs)"

13/01/2012

Document publié par le Comité Episcopal des Affaires Œcuméniques et Interreligieuses et le Conseil National des Synagogues, disant que la conversion des Juifs est un but inacceptable.

Washington, 13 août 2002

Les dirigeants des communautés juive et catholique romaine aux Etats-Unis, qui, depuis plus de vingt ans, se rencontrent, deux fois par an, pour discuter des sujets touchant les relations catholico-juives, publient aujourd'hui (13 août 2002) un document intitulé Réflexions sur l'Alliance et la Mission.

Evoquant le respect croissant pour la tradition juive, qui s'est développé depuis le Concile Vatican II, et l'approfondissement de l'appréciation catholique de l'alliance éternelle entre Dieu et le peuple juif, la partie catholique des Réflexions dit que des campagnes de conversion au christianisme qui visent les juifs ne sont plus théologiquement acceptables dans l'Église catholique.

Cette réflexion commune marque une avancée significative dans le dialogue entre l'Église catholique et la communauté juive dans ce pays, a dit le cardinal William Keeler, modérateur des évêques des Etats-Unis pour les relations catholico-juives. On peut voir ici, peut-être plus clairement que jamais auparavant, une compatibilité essentielle, de même que des différences également significatives, entre les compréhensions chrétienne et juive de l'appel de Dieu à nos deux peuples pour témoigner du Nom du Dieu unique au monde en harmonie. Ce qui fait écho aux paroles de Jean-Paul II, priant pour que, en tant que chrétiens et juifs, nous puissions être une bénédiction l'un pour l'autre, pour être ensemble une bénédiction pour le monde. (Pape Jean-Paul II, Sur le 50e anniversaire de l'insurrection du ghetto de Varsovie, 6 avril 1993).

Pour le rabbin Gilbert Rosenthal, directeur exécutif du Conseil national des synagogues :

Le communiqué commun catholico-juif sur la mission est une nouvelle étape qui tourne une nouvelle page dans la relation souvent tumultueuse entre le peuple juif et l'Église catholique romaine. Les deux groupes de foi croient que nous ne devrions pas faire de l'autre l'objet de la mission pour sauver des âmes par la conversion. Bien au contraire : nous croyons que les deux groupes de foi sont chéris de Dieu et assurés de Sa grâce. Le communiqué commun sur la mission a exprimé clairement un nouveau but, à savoir la guérison d'un monde malade et la nécessité impérieuse de réparer les dommages que nous, humains, avons causés aux créatures de Dieu. Nous croyons être des partenaires pour apporter des bénédictions à toute l'humanité car c'est la volonté de Dieu.

Les participants à la consultation permanente sont des délégués du Comité Episcopal pour les Affaires Oecuméniques et Interreligieuses (BCEIA = Bishops Committee for Ecumenical and Interreligious Affairs) et le Conseil National des Synagogues (NCS = National Council of Synagogues). Le NCS représente la Conférence Centrale des Rabbins Américains, l'Assemblée Rabbinique du Judaïsme Conservateur, l'Union des Congrégations Hébraïques Américaines, et la Synagogue Unie du Judaïsme Conservateur. La consultation est co-présidée par le Cardinal Keeler, le rabbin Joel Zaiman, de l'Assemblée Rabbinique du Judaïsme Conservateur, et le rabbin Michael Signer, de l'Union des Congrégations Hébraïques Américaines.

Ci-dessous, le texte intégral du document

*****

Réflexions sur l'Alliance et la Mission

Consultation du Conseil national des synagogues et du Comité Episcopal des affaires oecuméniques et interreligieuses, 12 août 2002

PRÉFACE

Pendant plus de vingt ans, des dirigeants de communautés juives et catholiques romaines aux Etats-Unis se sont réunis, deux fois par an, pour discuter d'un large éventail de sujets touchant aux relations catholico-juives. Actuellement les participants de ces consultations permanentes sont des délégués des délégués du Comité Episcopal pour les Affaires Oecuméniques et Interreligieuses (BCEIA = Bishops Committee for Ecumenical and Interreligious Affairs) et le Conseil national des synagogues (NCS = National Council of Synagogues). Le NCS représente la Conférence Centrale des Rabbins Américains, l'Assemblée Rabbinique du Judaïsme Conservateur, l'Union des Congrégations Hébraïques Américaines, et la Synagogue Unie du Judaïsme Conservateur. La consultation est co-présidée par le Cardinal Keeler, le rabbin Joel Zaiman, de l'Assemblée Rabbinique du Judaïsme Conservateur et le rabbin Michael Signer, de l'Union des Congrégations Hébraïques Américaines. Les Dialogues ont précédemment produit des communiqués publics sur des sujets comme les Enfants, l'Environnement et les Actes de haine religieuse.

Lors de la session qui s'est tenue le 13 mars 2002, à New York City, la consultation BCEIA-NCS a examiné comment les traditions juive et catholique romaine comprennent actuellement les notions d'«alliance» et de «mission». Chaque délégation a préparé des réflexions qui ont été discutées et clarifiées par la Consultation comme des formulations de l'état actuel de la question dans chaque communauté. La Consultation a décidé de publier ses considérations, pour encourager une réflexion sérieuse sur ces matières par les juifs et les catholiques dans tous les Etats-Unis. Après un certain délai pour affiner les formulations initiales, les réflexions catholiques romaines et juives sur les sujets «Alliance» et «Mission» sont présentées séparément ci-dessous.

Les réflexions catholiques romaines décrivent le respect croissant pour la tradition juive qui s'est développé depuis le Concile Vatican II. Un approfondissement de l'appréciation catholique de l'alliance éternelle entre Dieu et le peuple juif, de même qu'une reconnaissance de la mission donnée par Dieu aux juifs de témoigner de l'amour fidèle de Dieu, mènent à la conclusion que des campagnes qui visent à convertir des juifs au christianisme ne sont plus théologiquement acceptables dans l'Église catholique.

Les réflexions juives décrivent la mission des juifs et la perfection du monde. Cette mission semble revêtir trois aspects. Il y a d'abord les obligations qui résultent de l'élection aimante du peuple juif dans une alliance avec Dieu. Ensuite, il y a la mission de témoigner de la puissance rédemptrice de Dieu dans le monde. Enfin, le peuple juif a une mission qui s'adresse à tous les êtres humains. Les réflexions juives concluent en pressant juifs et chrétiens d'articuler un agenda commun pour guérir le monde.

La consultation NCS-BCEIA a exprimé sa préoccupation de l'ignorance et des caricatures continues de l'autre qui prévalent encore dans de nombreux segments des communautés catholique et juive. La Consultation espère que ces réflexions seront lues et discutées comme une partie d'un processus continu de compréhension mutuelle croissante.

La Consultation NCS-BCEIA réaffirme son engagement à approfondir notre dialogue et à promouvoir l'amitié entre les communautés juive et catholique aux Etats-Unis

RÉFLEXIONS CATHOLIQUES ROMAINES

Introduction

Les dons accordés par l'Esprit Saint à l'Église par l'intermédiaire de la déclaration Nostra Aetate, du Concile Vatican II continuent à se déployer. Les décennies qui se sont écoulées depuis sa proclamation en 1965 ont été le témoin d'un rapprochement régulier entre l'Église catholique romaine et le peuple juif. Même si des controverses et des malentendus continuent à se produire, il y a néanmoins eu un approfondissement progressif de la compréhension mutuelle et de la communauté d'intention.

Nostra Aetate a aussi inspiré une série d'instructions du magistère, incluant trois documents préparés par la Commission pontificale pour les relations religieuses avec les juifs: Orientations et suggestions pour l'application de la déclaration conciliaire Nostra Aetate No. 4 (1974); Notes pour une présentation correcte des Juifs dans la prédication et la catéchèse de l'Église catholique (1985); et "Nous nous souvenons" (1998). Le pape Jean Paul II a prononcé de nombreux discours et s'est engagé dans plusieurs actions importantes qui ont favorisé l'amitié entre catholiques et Juifs. De nombreuses déclarations concernant les relations catholico-juives ont aussi été composées par des Conférences nationales d'évêques catholiques dans le monde. Aux États-Unis, la conférence des évêques catholiques et ses comités ont publié de nombreux documents pertinents, dont: Directives pour les relations catholico-juives (1967, 1985); Critères pour l'évaluation des représentations dramatiques de la Passion (1988); La miséricorde de Dieu dure à jamais : directives pour la présentation des juifs et du judaïsme dans la prédication catholique (1988); et, plus récemment : Enseignement catholique de la Shoah: Mise en œuvre de 'Nous nous souvenons' du Saint-Siège (2001).

Un examen de ces communiqués catholiques des dernières décennies montre qu'ils ont progressivement pris en considération de plus en plus d'aspects de la relation complexe entre les juifs et les catholiques, de même que leur impact sur la pratique de la foi catholique. Ce travail, inspiré par Nostra Aetate, a mis en oeuvre un dialogue interreligieux, des initiatives éducatives en collaboration et une recherche théologique et historique commune, de catholiques et de juifs. Cela continuera durant ce nouveau siècle.

Au stade actuel de ce processus de renouveau, les notions d''alliance' et de 'mission' sont venus sur le devant de la scène. Nostra Aetate a déclenché cette réflexion en citant Romains 11, 28-29, et en décrivant le peuple juif comme «très cher à Dieu à cause des patriarches, puisque Dieu ne revient pas sur les dons qu'il a accordés, ni sur le choix qu'il a fait». Jean Paul II a enseigné explicitement que les juifs sont «le peuple de Dieu de l'Ancienne Alliance, jamais révoquée par Dieu», «le peuple contemporain de l'Alliance conclue avec Moïse», et des «partenaires dans une Alliance d'amour éternel jamais révoquée».

Après Nostra Aetate, la reconnaissance de la permanence de la relation d'alliance du peuple juif avec Dieu a conduit à un nouveau regard positif, sans précédent dans l'histoire chrétienne, sur la tradition juive post-biblique ou rabbinique. Les Orientations publiées par le Vatican en 1974, insistaient sur le fait que les chrétiens «doivent s'efforcer d'apprendre par quels traits essentiels les Juifs se définissent eux-mêmes, à la lumière de leur propre expérience religieuse». Les Notes, publiées par le Vatican, en 1985, firent l'éloge du judaïsme post-biblique, pour avoir offert «au monde entier un témoignage - souvent héroïque - de sa fidélité au Dieu unique et 'pour l'exalter face à tous les vivants' (Tobie 13, 4)». Les Notes poursuivirent en citant Jean Paul II pressant les chrétiens de se rappeler «combien cette permanence d'Israël s'accompagne d'une créativité spirituelle continue, dans la période rabbinique, au Moyen-Âge, et dans la période moderne, à partir d'un patrimoine qui nous fut longtemps commun, si bien que «la foi et la vie religieuse du peuple juif telles qu'elles sont professées et vécues, encore maintenant, (peuvent) aider à mieux comprendre certains aspects de la vie de l'Église» (Jean Paul Il, 6 mars 1982)». Ce thème a été repris dans des déclarations d'évêques catholiques des Etats-Unis, comme "La miséricorde de Dieu dure à jamais", qui conseillait aux prédicateurs «de se sentir libres d'utiliser des sources juives (rabbiniques, médiévales et modernes) pour exposer le sens des Écritures hébraïques et des écrits apostoliques».

La "fécondité spirituelle" du judaïsme post-biblique continua dans des pays où les Juifs constituaient une faible minorité. Ce fut vrai dans l'Europe chrétienne, même si, comme l'a noté le cardinal Idris Cassidy, «à partir de l'époque de l'empereur Constantin, les Juifs furent isolés et victimes de discriminations dans le monde chrétien. Il y eut des expulsions et des conversions forcées. La littérature répandit des stéréotypes et la prédication accusa, de tout temps, les Juifs de déicide.» Ce résumé historique accentue l'importance de l'enseignement des Notes (Vatican, 1985), selon lesquelles «La permanence d'Israël (alors que tant de peuples anciens ont disparu sans laisser de traces) est un fait historique et un signe à interpréter dans le plan de Dieu.»

La connaissance de l'histoire de la vie des Juifs en chrétienté fait aussi relire des textes bibliques, comme Actes 5, 33-39, avec un regard nouveau. Dans ce passage, le pharisien Gamaliel déclare que seules des entreprises d'origine divine peuvent perdurer. Si ce principe néo-testamentaire est considéré aujourd'hui par les chrétiens comme valide pour le christianisme, alors, il doit être considéré comme tel également pour le judaïsme post-biblique. Le judaïsme rabbinique, qui s'est développé après la destruction du Temple, doit aussi être «de Dieu».

Outre ces considérations théologiques et historiques, dans les décennies qui ont suivi Nostra Aetate, de nombreux catholiques ont reçu en bénédiction l'opportunité de faire l'expérience personnelle de la riche vie religieuse et des dons divins de sainteté du judaïsme.

La mission de l'Église: Évangélisation

De telles réflexions et expériences de la vie d'alliance éternelle du peuple juif avec Dieu suscitent des questions sur le devoir chrétien de témoigner des dons de salut, que l'Église reçoit par sa «nouvelle alliance» en Jésus-Christ. Le Concile Vatican II résumait la mission de l'Église de la manière suivante :

Qu'elle aide le monde ou qu'elle reçoive de lui, l'Eglise tend vers un but unique: que vienne le règne de Dieu et que s'établisse le salut du genre humain. D'ailleurs, tout le bien que le Peuple de Dieu, au temps de son pèlerinage terrestre, peut procurer à la famille humaine, découle de cette réalité que l'Eglise est "le sacrement universel du salut", manifestant et actualisant tout à la fois le mystère de l'amour de Dieu pour l'homme.

Cette mission de l'Église peut se résumer en un mot: évangélisation. Le pape Paul VI a donné la définition classique :

"Évangéliser, pour l'Église, c'est porter la Bonne Nouvelle dans tous les milieux de l'humanité et, par son impact, transformer du dedans, rendre neuve l'humanité elle-même"

L'évangélisation renvoie à une réalité complexe qui est parfois mal comprise et réduite à la seule recherche de nouveaux candidats au baptême. C'est la continuation de la mission de Jésus-Christ par l'Église. Comme l'a expliqué le pape Jean-Paul II,

Le Royaume concerne les personnes humaines, la société, le monde entier. Travailler pour le Royaume signifie reconnaître et favoriser le dynamisme divin qui est présent dans l'histoire humaine et la transforme. Construire le Royaume signifie travailler pour la libération du mal sous toutes ses formes. En un mot, le Royaume de Dieu est la manifestation et la réalisation de son dessein de salut dans sa plénitude.

Il faudrait souligner que l'évangélisation, l'œuvre de l'Église pour le royaume de Dieu, ne peut pas être séparée de sa foi en Jésus-Christ, en qui les chrétiens trouvent le Royaume «présent et accompli». L'évangélisation comprend les activités de présence et de témoignage de l'Église ; l'engagement en faveur du développement social et de la libération de l'homme ; le culte chrétien, la prière et la contemplation ; le dialogue interreligieux ; et la proclamation et la catéchèse.

Cette dernière activité de proclamation et de catéchèse - «l'invitation à un engagement de foi en Jésus-Christ et à entrer par le baptême dans la communauté de croyants qu'est l'Église» - est parfois considérée comme synonyme d'«évangélisation». Cependant, c'est une interprétation très étroite, qui n'est, en fait, qu'un des nombreux aspects de la «mission évangélisatrice» de l'Église au service du Royaume de Dieu. Les catholiques qui participent au dialogue interreligieux - partage de dons, mutuellement enrichissant, sans aucune intention d'inviter le partenaire du dialogue au baptême, ne témoignent donc pas moins de leur propre foi dans le Royaume de Dieu incarné en Christ. C'est une forme d'évangélisation, un moyen de s'engager dans la mission de l'Église.

L'évangélisation et le peuple juif

Le christianisme a une relation totalement unique avec le judaïsme, puisque "nos deux communautés religieuses sont liées et étroitement apparentées au niveau de leurs identités religieuses respectives."

L'histoire du salut clarifie notre relation spéciale avec le peuple juif. Jésus appartient au peuple juif, et il a inauguré son Église à l'intérieur de la nation juive. Une grande partie des Saintes Écritures, que nous chrétiens lisons comme la parole de Dieu, constitue un patrimoine spirituel que nous partageons avec les Juifs. Par conséquent, toute attitude négative à leur égard doit être évitée, puisque « pour être une bénédiction pour le monde, Juifs et chrétiens doivent d'abord être une bénédiction les uns pour les autres.”

Dans le sillage de Nostra Aetate, il y a eu une appréciation catholique, toujours plus profonde, de nombreux aspects de notre lien spirituel unique avec les Juifs. De manière spécifique, l'Église catholique en est venue à reconnaître que sa mission de préparer la venue du royaume de Dieu est partagée avec le peuple juif, même si les Juifs n'ont pas la même conception christologique de cette tâche que celle de l'Église. Les Notes du Vatican (1985) observaient :

Attentifs au même Dieu qui a parlé, suspendus à la même parole, nous avons à témoigner d'une même mémoire et d'une commune espérance en Celui qui est le maître de l'histoire. Il faudrait ainsi que nous prenions notre responsabilité de préparer le monde à la venue du Messie, en oeuvrant ensemble pour la justice sociale, le respect des droits de la personne humaine et des nations, pour la réconciliation sociale et internationale. A cela nous sommes poussés, Juifs et Chrétiens, par le précepte de l'amour du prochain, une espérance commune du Règne de Dieu et le grand héritage des Prophètes.

Si donc l'Église partage une tâche centrale et déterminante avec le peuple juif, quelles sont les implications pour la proclamation chrétienne de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ ? Les chrétiens devraient-ils inviter des Juifs au baptême ? C'est une question complexe, pas seulement en termes d'autodéfinition théologique chrétienne, mais aussi à cause de l'histoire des baptêmes forcés de Juifs par les chrétiens.

Dans une étude remarquable et toujours très pertinente, présentée à la sixième rencontre du Comité de liaison international catholico-juif, à Venise, il y a vingt-cinq ans, le Prof. Tommaso Federici examinait les implications missiologiques de Nostra Aetate. Sur des bases historiques et théologiques, il argumentait qu'il ne devrait y avoir dans l'Église aucune organisation, de quelque type que ce soit, dédiée à la conversion de Juifs. Telle a été la pratique de facto de l'Église catholique dans les années suivantes.

Plus récemment, le cardinal Walter Kasper, président de la Commission pontificale pour les relations religieuses avec les Juifs, expliquait cette pratique. Dans une déclaration formelle, faite d'abord à la dix-septième rencontre du Comité de liaison international catholico-juif en mai 2001, et répétée plus tard, la même année, à Jérusalem, le cardinal Kasper parlait de «mission», dans un sens étroit, pour signifier la «proclamation», ou l'invitation au baptême et la catéchèse. Il montrait pourquoi de telles initiatives ne s'adressaient pas de façon appropriée aux Juifs:

Au sens propre, le terme mission se réfère à la conversion de [la foi aux] faux dieux et idoles [à la foi] au Dieu vrai et unique, qui s'est révélé dans l'histoire du salut avec Son peuple élu. Au sens strict, mission ne peut donc pas être utilisé pour les Juifs, qui croient au Dieu unique et vrai. Aussi, et ceci est caractéristique, il y a un dialogue, mais aucune organisation missionnaire catholique pour les Juifs.

Comme nous l'avons dit précédemment, le dialogue n'est pas une simple information objective; le dialogue implique la personne tout entière. Dans le dialogue, les Juifs témoignent donc de leur foi, témoignent de ce qui les a soutenus dans les périodes sombres de leur histoire et de leur vie, et les chrétiens rendent compte de l'espoir qu'ils ont en Jésus-Christ. Ce faisant, ils sont très éloignés de toute forme de prosélytisme, mais ils peuvent apprendre les uns des autres et s'enrichir les uns les autres. Nous voulons tous partager nos plus profondes inquiétudes avec un monde souvent désorienté qui a besoin de tels témoignages et les recherche.

Du point de vue de l'Église catholique, le judaïsme est une religion qui découle de la révélation divine. Comme l'a noté le cardinal Kasper, «la grâce de Dieu, qui, selon notre foi, est la grâce de Jésus-Christ, est accessible à tous. Aussi l'Église croit-elle que le judaïsme, c'est-à-dire la réponse fidèle du peuple juif à l'alliance irrévocable de Dieu, est salvifique pour eux, parce que Dieu est fidèle à ses promesses.»

Cette déclaration à propos de l'alliance salvatrice de Dieu est tout à fait spécifique au judaïsme. Bien que l'Église catholique respecte toutes les traditions religieuses, et peut, par le dialogue avec elles, discerner les actions de l'Esprit Saint, et bien que nous croyions que la grâce infinie de Dieu est certainement accessible aux croyants d'autres fois, l'Église ne peut parler avec la certitude du témoignage biblique que de l'alliance d'Israël. Cela est dû au fait que les Ecritures d'Israël forment une partie de notre propre canon biblique et qu'elles ont une «valeur perpétuelle… qui n'a pas été annulée par l'interprétation postérieure du Nouveau Testament.»

Selon l'enseignement catholique romain, tant l'Église que le peuple juif se conforment à une alliance avec Dieu. Nous avons donc tous des missions devant Dieu à entreprendre dans le monde. L'Église croit que la mission du peuple juif ne se limite pas à son rôle comme peuple duquel Jésus est né «selon la chair» (Rm 9, 5) et d'où sont venus les apôtres. Comme l'a écrit récemment le cardinal Kasper, «la providence de Dieu… a manifestement confié à Israël une mission particulière en ce "temps des gentils". Mais seul le peuple juif lui-même peut mener à bien sa mission «à la lumière de sa propre expérience religieuse.»

Néanmoins, l'Église réalise que la mission du peuple juif ad gentes (aux nations) continue. C'est une mission que l'Église poursuit aussi à sa façon selon sa compréhension de l'alliance. Le commandement de Jésus ressuscité, en Matthieu 28, 19, de faire des disciples «de toutes les nations» (en grec, ethnê, équivalent de l'hébreu goyim, c'est-à-dire les nations autres qu'Israël), signifie que l'Église doit témoigner dans le monde de la Bonne Nouvelle du Christ pour préparer le monde à la plénitude du Royaume de Dieu. Cependant cette tâche évangélisatrice n'inclut plus la volonté d'absorber la foi juive dans le christianisme et de mettre ainsi fin au témoignage spécifique que les Juifs rendent à Dieu dans l'histoire de l'humanité.

Ainsi, l'Église catholique, tout en considérant l'acte salvateur du Christ comme central dans le processus du salut pour toute l'humanité, reconnaît que les Juifs demeurent déjà dans une alliance salvatrice avec Dieu. L'Église catholique doit toujours évangéliser et témoignera toujours, devant les Juifs et tous les autres peuples, de sa foi en la présence du Royaume de Dieu en Jésus-Christ. Ce faisant, l'Église catholique respecte pleinement les principes de la liberté de religion et de conscience, de sorte que des conversions individuelles sincères, de toute tradition ou de tout peuple, y compris le peuple juif, seront bienvenues et acceptées.

Mais elle reconnaît maintenant que les Juifs sont aussi appelés par Dieu à préparer le monde au Royaume de Dieu. Leur témoignage du Royaume, qui ne tire pas son origine de l'expérience qu'a l'Église du Christ crucifié et ressuscité, ne doit pas être tronqué par la recherche de la conversion du peuple juif au christianisme. Le témoignage spécifique juif doit se maintenir, si les catholiques et les Juifs doivent vraiment être, comme annoncé, «une bénédiction les uns pour les autres». Cela est en accord avec la promesse divine, exprimée dans le Nouveau Testament, que les Juifs sont appelés à «servir Dieu sans crainte, dans la sainteté et la droiture devant Dieu tous les jours» (Luc 1, 74-75).

Avec le peuple juif, l'Église catholique, selon les termes de Nostra Aetate, «attend le jour, connu de Dieu seul, où tous les peuples invoqueront le Seigneur d'une seule voix et "le serviront sous un même joug" (So 3, 9 ; cf. Is 66, 23, Ps 65, 4 ; Rom 11, 11-32)».

REFLEXIONS JUIVES

La mission des Juifs et la perfection du monde

Dans la quête sans fin visant à donner sens à la vie, les communautés, tout comme les individus, cherchent à définir leur mission dans le monde. Il en va certainement de même des Juifs.

La mission des Juifs fait partie d'une triple mission, enracinée dans l'Écriture et développée dans les sources juives postérieures. Il y a d'abord la mission d'alliance : l'élan, toujours formateur pour la vie juive, qui résulte de l'alliance entre Dieu et les Juifs. Ensuite, la mission de témoignage, par laquelle les Juifs se voient eux-mêmes (et sont souvent vus par les autres) comme les témoins éternels, devant Dieu, de Son existence et de Sa force rédemptrice dans le monde. Enfin, la mission d'humanité, une mission qui comprend l'histoire biblique des Juifs comme porteuse d'un message qui n'est pas destiné aux seuls Juifs. Elle présuppose un message et une mission destinés à tous les êtres humains.

La mission d'alliance

Les Juifs sont la descendance d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, l'incarnation de l'alliance de Dieu avec ces ancêtres.

Après avoir été appelé par Dieu, non seulement Abraham entreprend un voyage vers la terre de Canaan, mais, quand il a quatre-vingt-dix-neuf ans, Dieu lui apparaît et lui dit : «Marche en ma présence et sois parfait. J'institue mon alliance entre moi et toi, et je t'accroîtrai extrêmement.» L'alliance est décrite comme «perpétuelle… pour être ton Dieu et celui de ta race après toi». L'alliance implique la Terre de Canaan qui est une possession perpétuelle. Il y a un symbole physique de l'alliance : la circoncision de tous les mâles le huitième jour de leur vie.

L'alliance est à la fois physique et spirituelle. Les Juifs sont un peuple physique. L'alliance est une alliance de la chair. La Terre est un lieu physique. Mais c'est aussi une alliance de l'esprit car elle est liée à la «marche en Sa présence».

Les Juifs sont un peuple appelé à l'existence par Dieu, dans un choix d'amour. Pourquoi Dieu ferait-il une telle chose ? La Torah nous conte l'histoire d'un Dieu unique qui, si différent du Dieu d'Aristote, ne se contenta pas de se contempler lui-même. C'est un grand mystère, mais Dieu, qui dépasse essentiellement notre capacité d'entendement, a voulu faire accéder le monde à l'existence. Il a donné à ses créatures un seul commandement, de ne pas manger d'un certain fruit du Jardin d'Eden. Que font-elles ? Bien sûr, elles mangent ce fruit.

Ainsi, Dieu, qui avait décidé de partager son être ineffable, fut rejeté. Il ne fallut pas attendre longtemps pour que la terre se corrompe devant Dieu. Alors, Il recommence, détruisant la création, réunissant les eaux primordiales et ne laissant subsister que Noé et sa famille. Mais cela ne marche pas non plus, car, à peine Noé est-il sorti de l'Arche, qu'il se saoule et se découvre. Nouvel échec - jusqu'à ce que la Torah commence le récit qui marche, qui est le cœur de la saga biblique : le récit d'Abraham et de sa descendance, les Juifs.

L'alliance n'est pas une simple promesse ou une exhortation générale à la perfection. Quand le peuple d'Israël est devenu une énorme communauté et a souffert sous le servage de Pharaon, le peuple est racheté d'Egypte par des miracles extraordinaires. Ils viennent au Sinaï et l'alliance acquiert son contenu : les lois et statuts qui sont donnés là, puis sous la Tente de la Rencontre.

"Vous avez vu vous-mêmes ce que j'ai fait aux Égyptiens, et comment je vous ai emportés sur des ailes d'aigles et amenés vers moi. Maintenant, si vous écoutez ma voix et gardez mon alliance, je vous tiendrai pour mon bien propre parmi tous les peuples, car toute la terre est à moi. Je vous tiendrai pour un royaume de prêtres, une nation sainte."

Pour les Juifs, ce n'est pas de la flatterie divine, mais le fardeau de l'obligation divine. Telle est donc la définition théologique des Juifs : un peuple physique appelé à vivre dans une relation spéciale avec Dieu. Cette relation a un contenu spécifique. Il y a des récompenses pour son observance et des punitions pour son abandon.

Une telle vision des Juifs ne correspond pas aux définitions sociologiques normales d'un peuple, d'une communauté ou d'une famille. Il est même possible que la plupart des Juifs seraient gênés de cette sociologie théologique. D'habitude, on préfère présenter les Juifs soit comme un groupe ethnique, soit comme une communauté religieuse non liée à un peuple. Mais ce n'est pas la notion des Juifs dans la Bible et dans la littérature juive ultérieure. Les Juifs sont, pour le meilleur ou pour le pire, pour la richesse ou la pauvreté, partenaires de Dieu, dans un roman, parfois tumultueux et parfois idyllique, dans un mariage d'amour qui lie ensemble Dieu et le peuple d'Israël pour toujours et donne son sens le plus profond possible à l'existence juive.

La conséquence pratique de tout cela, c'est que la première mission des Juifs est pour les Juifs. Cela signifie que la communauté juive est vouée à préserver son identité. Comme cela ne va pas toujours de soi, c'est la raison pour laquelle les Juifs parlent constamment des forces institutionnelles et de la capacité, qu'a la communauté, d'éduquer ses enfants. Cela crée une horreur du mariage mixte. Cela explique la passion pour l'étude de la Torah. Les enjeux sont élevés, dans la vie juive, et pour ne pas abandonner Dieu, la communauté juive dépense une grande quantité d'énergie à veiller à ce que la communauté d'alliance réussisse.

La mission de témoignage

Isaïe parle d'un rôle que jouent les Juifs et qui les dépasse. «C'est vous qui êtes mes témoins, oracle de [L'Eternel], vous êtes le serviteur que je me suis choisi.»

Les Juifs sont Ses témoins, qui témoignent qu'il y a, dans le monde, un Dieu qui est Créateur, qu'Il est unique et que les idoles n'ont pas de pouvoir - «Oui, devant moi tout genou fléchira, par moi jurera toute langue» -, et que la puissance de Dieu est une puissance rédemptrice, plus imposante que ce que les êtres humains peuvent concevoir.

Comment se manifeste la puissance de Dieu ? Dans la vie des nations, y compris dans la chute et le relèvement de la nation d'Israël. Et il est bien connu, par la Torah et les livres prophétiques, que la souffrance d'Israël est comprise comme un témoignage de l'alliance de Dieu avec Israël.

Ce qui n'est pas compris, en tout cas pas assez, c'est que Dieu veut que les nations voient la rédemption d'Israël et en soient impressionnées. C'est, par exemple, ce que Dieu veut que voient Pharaon et les Égyptiens. Il ne suffit apparemment pas de se contenter de racheter le peuple d'Israël de l'esclavage. Il est prévu que la rédemption soit publique, pleine de signes et de miracles. Car elle doit apprendre à la grande nation d'Égypte la puissance, la gloire et l'intérêt qu'a le Dieu d'Israël à racheter des esclaves.

C'est aussi dans ce sens que le prophète Isaïe parle des Juifs comme de la "lumière des nations". «Je relève les tribus de Jacob et ramène les survivants d'Israël. Je fais de toi la lumière des nations pour que mon salut atteigne les extrémités de la terre.» Les nations regarderont et verront la rédemption du peuple d'Israël, et elles seront surprises. Elles apprendront ainsi, si elles ne l'avaient pas fait auparavant, que le Seigneur, Dieu d'Israël, rend Sa terre à Son peuple.

Le messager de joie pour Sion dit: «Que toute vallée soit comblée, toute montagne et toute colline abaissées, que les lieux accidentés se changent en plaine et les escarpements en large vallée». Ce n'est pas de la rhétorique à propos d'une quelconque manifestation mystique de Dieu transformant la nature. C'est une image vigoureuse qui parle de la création d'une grande route extraordinaire qui doit ramener les exilés dans leur pays.

Alors que nous passons beaucoup de temps à penser à nos péchés, ce n'est pas la souffrance qui est le message de Dieu. Le message de Dieu est le pouvoir du repentir et le pouvoir de Son amour manifesté dans la rédemption d'Israël. Aussi, l'un des besoins majeurs de la théologie est-il de se détacher du message de souffrance. Le grand message de Dieu est la puissance de la rédemption. Le grand espoir des Juifs est leur rédemption et la reconstruction de leur État-nation. Le témoignage à rendre est celui de Dieu qui rachète son peuple.

La mission d'humanité

Le message de la Bible n'est pas un message et une vision uniquement pour les Juifs, mais aussi pour toute l'humanité. Isaïe parle, à deux reprises, des Juifs comme lumière des peuples, et nous avons déjà fait référence à cette citation du chapitre 49. Que veut-il dire d'autre quand il parle des Juifs comme «peuple d'alliance et lumière des nations» ? Le commentateur médiéval, David Kimhi, voit, dans la lumière qui s'avance, la lumière qui sort de Sion. Comme le message de la Torah est paix, la lumière qui s'avance est porteuse du message de bénédiction de la paix qui devrait régner dans le monde entier. La vision messianique est : «Il annoncera la paix aux nations.» Ainsi, Isaïe note qu'en ces temps-là, «Il jugera entre les nations, il sera l'arbitre de peuples nombreux. Ils briseront leurs épées pour en faire des socs et leurs lances pour en faire des serpes.»

C'est une erreur de penser, comme Jonas, que Dieu ne s'occupe que des Juifs. Quand il est invité à aller à Ninive, une grande ville païenne, Jonas refuse l'ordre de Dieu d'inviter les gens de Ninive à se repentir. Ce n'est que par la souffrance qu'il apprend que la parole de Dieu est aussi destinée aux Ninivites. Finalement, il y va, et les gens de Ninive proclament un jeûne. Petits et grands revêtent un sac, même le roi. Ils ne se contentèrent pas de jeûner, puisque la Bible dit qu'«ils se détournèrent de leur conduite mauvaise».

Alors qu'on eût pu penser que Jonas serait transporté par son succès, il est désespéré - et il y a probablement deux raisons à cela. D'abord il croyait que le péché devrait être puni et que la miséricorde de Dieu ne devrait pas exclure le châtiment. Ensuite, qui étaient les gens de Ninive ? Quel droit avaient-ils d'attendre l'intérêt personnel de Dieu et son amour indulgent ?

Jonas quitte la ville et s'assied à l'est, faisant une hutte et s'asseyant à son ombre. Et le Seigneur fait pousser un ricin au-dessus de lui, pour donner de l'ombre à sa tête. Jonas était si heureux ! Jusqu'à ce qu'à l'aube du lendemain, Dieu fît qu'un ver attaqua la plante jusqu'à ce qu'elle sèche. Puis, Dieu amena un léger vent d'est, et le soleil s'abattit sur la tête de Jonas jusqu'à ce qu'il défaille. Et il voulut mourir.

Alors Dieu dit à Jonas: «As-tu raison de te fâcher pour ce ricin ?… Toi, tu as de la peine pour ce ricin qui ne t'a coûté aucun travail et que tu n'as pas fait grandir, qui a poussé en une nuit et en une nuit a péri. Et moi, je ne serais pas en peine pour Ninive, la grande ville, où il y a plus de cent vingt mille êtres humains qui ne distinguent pas leur droite de leur gauche, ainsi qu'une foule d'animaux!»

Le Dieu de la Bible est le Dieu du monde. Ses visions sont des visions pour toute l'humanité. Son amour est un amour qui s'étend à toutes les créatures.

L'homme souffrant des Écritures, Job, n'est nullement présenté comme un Juif. Est-ce étonnant ? La souffrance de l'humanité n'est l'apanage d'aucun peuple en particulier. L'alliance peut faire, de cette question, une question particulièrement troublante pour les Juifs, mais chacun de nous essaye d'arriver à une solution du problème du juste qui souffre. Job est un être humain universel. L'appel que Dieu lui adresse, du sein de la tornade, est l'appel que Dieu adresse, dans le monde entier, aux justes qui essayent de comprendre le sens de leur destin.

Le Dieu qui a aimé Abraham - «Et toi, Israël, mon serviteur, Jacob, que j'ai choisi, race d'Abraham, mon ami» - aime tous les peuples. Car il est le Créateur du monde. Adam et Ève étaient Ses premières créatures et ils ont été créés bien avant les premiers Juifs. Ils ont été créés à «l'image de Dieu», comme tous leurs enfants, pour l'éternité. Seule la créature humaine est à l'image de Dieu.

Dieu a créé le monde avec un seul être originel, dit le Talmud, pour enseigner que quiconque détruit une seule âme, c'est comme s'il détruisait le monde entier. Quiconque sauve une seule âme, c'est comme s'il sauvait le monde entier. Cela enseigne le concept de paix dans le monde, de sorte que nul ne devrait dire : mon père est plus grand que ton père.

«N'êtes-vous pas pour moi comme des Kushites, enfants d'Israël ? - oracle de [L'Eternel] - N'ai-je pas fait monter Israël du pays d'Égypte, et les Philistins de Kaphtor et les Araméens de Qir ?» Tous sont le peuple de Dieu.

Quand Abraham soulève devant Dieu la question de la justice divine et de la pitié, il prend la défense des gens de Sodome, un groupe mauvais. Abraham conçoit sa mise en cause de Dieu en termes d'action juste de Dieu. L'innocent ne devrait pas souffrir. Et la mise en cause ne résulte d'aucune relation spéciale découlant de l'alliance de Dieu avec les Juifs. La Bible considère plutôt qu'il y a une justice et une pitié divines qui l'emportent dans le monde entier.

Quand Amos demande : «que le droit coule comme de l'eau, et la justice, comme un torrent qui ne tarit pas», c'est parce qu'il y a un Dieu du monde entier qui l'appelle à la justice. Quand Isaïe demande, de manière rhétorique, quelle est la signification du jeûne religieux, il répond que Dieu souhaite que les être humains «défassent les chaînes injustes, délient les liens du joug; renvoient libres les opprimés, et brisent tous les jougs. [En quoi consiste le jeûne, si ce n'est à] partager ton pain avec l'affamé, héberger chez toi les pauvres sans abri, si tu vois un homme nu, le vêtir, ne pas te dérober devant celui qui est ta propre chair?»

Le judaïsme considère que tous les peuples sont obligés d'observer une loi universelle. Cette loi, appelée les Sept Commandements de Noé, s'applique à tous les êtres humains. Ces lois sont : 1) l'établissement de cours de justice de sorte que la loi gouverne la société, 2) la prohibition du blasphème, 3) de l'idolâtrie, 4) de l'inceste, 5) de l'effusion de sang, 6) du vol, 7) et la consommation de la chair d'un animal vivant.

Malgré le fait de l'alliance, Maïmonide et les dcisionnaires postérieurs affirment que «les hommes pieux de toutes les nations du monde ont une place dans le monde à venir».

Aussi, dans le judaïsme, la valeur absolue des êtres humains, leur création à l'image de Dieu, de même que la préoccupation primordiale de Dieu pour la justice et la pitié sont à la base d'une communauté universelle des créatures, une communauté appelée à répondre à l'amour de Dieu en aimant les autres êtres humains, en mettant en place des structures sociales qui privilégient la pratique de la justice et de la miséricorde, et en s'engageant sans fin dans la quête religieuse de la guérison du monde brisé.

Une des prières centrales du judaïsme l'exprime comme suit :

«Nous espérons en toi, Seigneur notre Dieu, pour voir rapidement la beauté de ta puissance, pour que les idoles disparaissent de la terre et que les faux dieux soient détruits, pour parfaire le monde et en faire le Royaume du Tout-Puissant, où toute chair invoquera ton nom, où tous les méchants de la terre se tourneront vers toi.»

Letaqen ‘olam bemalkhut Shaddai, parfaire le monde par le Royaume du Tout-Puissant. Tiqun ha-‘olam, parfaire ou réparer le monde est une tâche commune aux Juifs et à toute l'humanité. Bien que les Juifs se considèrent comme vivant dans un monde qui n'est pas encore racheté, Dieu veut que ses créatures participent à la réparation du monde.

Chrétiens et Juifs

Après l'examen de la triple notion de "mission" dans le judaïsme classique, il y a quelques conclusions pratiques qui en découlent, conclusions qui suggèrent aussi un programme d'action commune pour les chrétiens et pour les Juifs.

Il devrait être évident que toute mission des chrétiens concernant les Juifs est en opposition directe avec la notion juive que l'alliance elle-même est cette mission. En même temps, il est important de souligner que, malgré l'alliance, les nations du monde n'ont pas besoin d'embrasser le judaïsme. Tandis qu'il y a des vérités théologiques comme la foi en l'unicité de Dieu, et des vertus sociales pratiques qui mènent à la création d'une société bonne, qu'il est possible à l'humanité tout entière de pratiquer, le judaïsme n'est pas indispensable pour racheter l'individu ou la société. Les hommes pieux de toutes les nations du monde ont une place dans le monde à venir.

Cependant, l'idée que le monde a besoin de perfection est importante également. Alors que chrétiens et Juifs comprennent de manière très différente l'espoir messianique impliqué dans cette perfection, que nous attendions encore le messie - comme le croient les Juifs - ou la seconde venue du messie - comme le croient les chrétiens -, nous partageons la foi que nous vivons dans un monde non encore racheté, qui rêve de réparation.

Pourquoi ne pas mettre au point un programme commun ? Pourquoi ne pas unir nos forces spirituelles pour affirmer et agir, en nous appuyant sur les valeurs qui nous sont communes et qui mènent à la réparation du monde non racheté ? Nous avons collaboré, dans le passé, en faisant avancer la cause de la justice sociale. Nous avons marché ensemble pour les droits civils ; nous nous sommes faits les champions de la cause des travailleurs et des ouvriers agricoles ; nous avons adressé des pétitions à notre gouvernement pour qu'il subvienne aux besoins des pauvres et des sans-abri ; et nous avons appelé le dirigeant de notre pays à rechercher le désarmement nucléaire. Ce ne sont que quelques-unes des questions que nous avons traitées en accord les uns avec les autres, Juifs et chrétiens.

Pour montrer ce que nous pourrions encore faire ensemble, examinons, dans le judaïsme classique, quelques manières concrètes de prendre des idées théologiques et de les transformer en modes de vie. Et si elles peuvent constituer des pierres d'un pavement sur lequel nous pouvons marcher ensemble, alors, nous serons capables de construire une grande route que nous emprunterons ensemble et qui mène à la réparation du monde et sa perfection.

Quelques pensées talmudiques sur la réparation du monde

Même si la préoccupation prophétique du sort du nécessiteux est bien connu, il faut souligner que c'est dans le Talmud que les détails de la bonne action sont exposés de telle façon qu'ils deviennent les pierres angulaires de la vie.

La Tzedakah (aumône) et les actes de miséricorde pèsent dans la balance aussi lourd que tous les commandements de la Torah. L'obligation de l'aumône a pour objet le pauvre, et les actes de miséricorde ont pour objets le pauvre et le riche. L'aumône a pour objets les vivants, et les actes de miséricorde ont pour objet les vivants et les morts. L'aumône fait appel à notre argent, alors que les actes de miséricorde font appel à notre argent mais aussi à notre être.

Déjà, à l'époque du Talmud, des institutions charitables pour s'occuper des pauvres étaient une part fondamentale et essentielle de la vie de la communauté. Quand, par exemple, la Mishnah enseigne qu'un Juif doit célébrer le seder de Pâque avec quatre coupes de vin, elle note que l'allocation publique (tamhui) doit fournir ce vin au pauvre. Le pauvre doit célébrer et éprouver la dignité d'être un peuple libre - et c'est de la responsabilité de la communauté. Mais même si les institutions charitables sont un élément central de la vie de la communauté, Maïmonide affirme que la forme la plus élevée de la charité est de permettre à quelqu'un de gagner sa vie.

L'énorme section du Talmud qui traite de la loi civile et criminelle, Neziqin ou Dommages, stipule et protège la compensation des ouvriers. Elle donne une forme concrète aux interdits de la Torah contre l'usure et étend les lois qui interdisent l'usure, pour y inclure de nombreux types de transactions financières qui semblent être de l'usure, même si elles ne le sont pas. Tout cela a pour but de créer une économie où les gens sont encouragés à s'aider les uns les autres financièrement, comme expression de leur communauté, plutôt que d'indiquer une façon de gagner de l'argent. Des instruments financiers sont créés pour permettre aux désargentés de devenir partenaires des autres plutôt qu'emprunteurs - ce qui est une autre manière de protéger la dignité humaine et d'encourager le développement d'une société où cette dignité se manifeste dans la vie de tous les jours.

Les actes de bonté requis et développés en détail par la loi comprennent l'obligation de visiter les maladies et de réconforter les gens en deuil. Les Juifs doivent racheter les captifs et fournir des dots, enterrer les morts et accueillir les gens à leur table. Le Talmud détaille l'obligation faite aux Juifs de respecter les personnes âgées. «Se lever» et manifester des signes particuliers de respect, sont des réponses aux problèmes physiques de l'âge. Quand le sentiment de dignité d'une personne diminue, la communauté est invitée à renforcer la dignité de l'individu.

Bien sûr, la loi juive concerne les Juifs, et son premier souci est d'encourager l'expression de l'amour envers les membres de la communauté. Elle ne traite pas de sentiments mais principalement d'actions. Mais il est important de noter que beaucoup de ces actions sont obligatoires envers tous les hommes. Ainsi le Talmud dit : «Il faut subvenir aux besoins du pauvre non juif comme du pauvre juif. Il faut visiter le malade non juif comme on visite le malade juif. Il faut s'occuper de l'enterrement d'un non-Juif comme il faut s'occuper de l'enterrement d'un Juif. [Ces obligations sont universelles] parce qu'elles sont les voies de la paix.»

Les voies de la paix de la Torah constituent une réponse concrète à la création sacrée de l'humanité à l'image de Dieu. Elles aident à parfaire le monde pour en faire le Royaume du Tout-Puissant.

L'humanité n'a-t-elle pas besoin d'un chemin commun qui cherche les voies de la paix ? L'humanité n'a-t-elle pas besoin d'une vision commune de la nature sacrée de notre existence humaine, que nous puissions enseigner à nos enfants et que nous puissions promouvoir dans nos communautés pour servir les voies de la paix ? L'humanité n'a-t-elle pas besoin d'un engagement de ses dirigeants religieux dans chaque religion et au-delà de chaque religion, pour se donner la main et créer des liens qui inspireront et guideront l'humanité vers sa promesse sacrée ? Pour les Juifs et les chrétiens qui ont entendu l'appel de Dieu à être une bénédiction et une lumière pour le monde, le défi et la mission sont clairs.

Ce qui est exigé de nous est rien moins que cela - et c'est le vrai sens de la mission à laquelle nous devons tous participer.

© Première mise en ligne le 6 octobre 2002 sur le site de CJE, mise à jour le 11 novembre 2005 sur le site convertissez-vous.com.

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Sylvanus
@Spina Christi 2 Bravo! Vous vous basez sur un texte d'une radio que j'imagine vous haissiez pour défendre vos propos. Ce n'est pas ce que dit l'Église. Voici ce que dit Nostra Aetate concernant les Juifs: "D’ailleurs, comme l’Église l’a toujours tenu et comme elle le tient encore, le Christ, en vertu de son immense amour, s’est soumis volontairement à la Passion et à la mort à cause des péchés …More
@Spina Christi 2 Bravo! Vous vous basez sur un texte d'une radio que j'imagine vous haissiez pour défendre vos propos. Ce n'est pas ce que dit l'Église. Voici ce que dit Nostra Aetate concernant les Juifs: "D’ailleurs, comme l’Église l’a toujours tenu et comme elle le tient encore, le Christ, en vertu de son immense amour, s’est soumis volontairement à la Passion et à la mort à cause des péchés de tous les hommes et pour que tous les hommes obtiennent le salut. Le devoir de l’Église, dans sa prédication, est donc d’annoncer la croix du Christ comme signe de l’amour universel de Dieu et comme source de toute grâce."
Spina Christi 2
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Celebration du 40e anniversaire de Nostra Aetate - Conférence du rabbin David Rosen
Saint-Siège (2005/10/27)
Le Pape Jean-Paul II disait que la Déclaration Nostra Aetate promulguée par le Concile œcuménique Vatican II était « une expression de foi » et « une inspiration de l'Esprit-Saint, une parole de Sagesse divine».
Le Cardinal Walter Kasper, Président de la Commission du Saint-Siège pour …More
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Celebration du 40e anniversaire de Nostra Aetate - Conférence du rabbin David Rosen

Saint-Siège (2005/10/27)

Le Pape Jean-Paul II disait que la Déclaration Nostra Aetate promulguée par le Concile œcuménique Vatican II était « une expression de foi » et « une inspiration de l'Esprit-Saint, une parole de Sagesse divine».

Le Cardinal Walter Kasper, Président de la Commission du Saint-Siège pour les relations religieuses avec le judaïsme, a représenté l'impact de Nostra Aetate comme « une étonnante transformation ». En fait, en ce qui concerne le peuple juif, les implications étaient réellement révolutionnaires au sens le plus positif du terme. Avec la promulgation de cette déclaration, un peuple — jusque-là considéré au mieux comme un fossile, mais le plus souvent comme maudit et condamné à errer et à souffrir — était maintenant officiellement présenté comme un peuple aimé de Dieu et, d'une certaine manière, comme faisant toujours partie en tout et pour tout du plan divin pour le genre humain.

Au cours de sa visite à la synagogue de Rome en 1986, le Pape Jean-Paul II a appelé les juifs « nos frères préférés » et les « frères aînés » de l'Église. Il a développé cette idée dans une remarquable formulation personnelle du message essentiel de Nostra Aetate. Une des occasions où j'ai eu le privilège de rencontrer Jean-Paul II a été en janvier 1993 à Assise, lors de la réunion de prière qu'il avait convoquée pour la paix dans les Balkans. En nous recevant, mon collègue et moi, le Pape a déclaré: « J'ai dit que vous(les juifs) êtes les frères aîné préférés de l'Église de l'Alliance originelle qui n'a jamais été rompue, et ne le sera jamais ».

Ces paroles ne reflètent pas simplement une transformation dans l'attitude et dans la doctrine concernant les juifs, elles ont de profondes implications pour l'Église en termes de théologie. D'ailleurs, le Pape Benoît XVI lui-même a dit que l'Église n'a pas encore pleinement saisi toutes les implications pro- fondes de Nostra Aetate. C'est dû en partie à la nouveauté même de la Déclaration. À l'époque de la promulgation, le Cardinal Augustin Bea a souligné sa nature révolutionnaire. Le Cardinal Johannes Willebrands, ancien Président de la Commission du Saint-Siège pour les relations religieuses avec le judaïsme, a ultérieurement développé cette idée en affirmant que jamais auparavant une telle « présentation des juifs et du judaïsme, aussi systématique, positive, complète, attentive et courageuse, n'avait été faite dans l'Église par un Pape ou par un Concile ».

En outre, des théologiens catholiques comme Michel Remaud ont fait remarquer que « de tous les documents promulgués par le Concile Vatican II, celui sur les juifs est le seul qui ne contienne aucune référence à un quelconque enseignement — patristique, conciliaire ou pontifical — de l'Église ». Aussi trouve-t-on au paragraphe 4 de Nostra Aetate et dans les « Orientations et Suggestions pour l'application de la déclaration conciliaire Nostra Aetate », des élémentments innovateurs et, par conséquent, des changements radicaux. Comme. l'a dit un enseignant, le Père John Pawlikowski, en revenant à Romains 9-11 comme source scripturaire exclusive de Nostra Aetate, ce document dit en fait que « l'Église reprend à présent là où Paul s'était arrêté, en soulignant que les juifs, après la Résurrection, font toujours partie de l'Alliance, malgré l'ambiguïté théologique que cela comporte ». Cela n'est pas pour ignorer le fait que le texte lui-même, dans sa version finale, après bien des discussions et de nombreux compromis, était mal- heureusement loin du texte proposé à l'origine, lequel, nous le savons aujourd'hui, était ce qu'espérait et voulait le Pape Jean XXIII.

Comme on l'a souvent fait remarquer, les implications de Nostra Aetate ne peuvent être proprement comprises qu'à la lumière de l'enseignement successif du Magistère — en particulier avec les « Orientations » mentionnées plus haut, les Notes de 1985 sur une correcte présentation des juifs et du judaïsme, les déclarations du Pape Paul VI et surtout l'ensemble considérable des déclarations du Pape Jean-Paul II à ce sujet, ainsi que celles de diverses conférences épiscopales. Cette dynamique a cherché à éviter toute interprétation négative qui aurait pu naître lors de l'exposition du texte même de Nostra Aetate. Comme l'a fait remarquer le Dr Eugène Fisher, le Pape Jean-Paul II, dans sa formulation de l'Alliance de Dieu avec le peuple juif évoquée ci-des- sus, et dans son appel à une mission commune de témoignage du Nom du Dieu unique « des juifs et des chrétiens dans et pour le monde », cherchait à résoudre la question de l'abrogation/substitution en faveur d'une 'estime mutuelle', et à situer dans un cadre entièrement nouveau l'ancienne question de prosélytisme/conversion. D'ailleurs, plusieurs cardinaux et conférences épiscopales ont catégoriquement rejeté l'idée de la nécessité d'une « mission auprès des juifs ». Par exemple, dans ses Réflexions sur l'Alliance et la Mission (août 2002), le Comité des Évêques des États-Unis pour les questions œcuméniques et inter- religieuses, a déclaré que le témoignage distinctif des juifs doit être soutenu si l'on veut que catholiques et juifs soient réellement ce qu'imaginait le Pape Jean- Paul II, «un bienfait réciproque ».
Conformément aux déclarations du Pape Jean- Paul II, le Cardinal Walter Kasper, Président de la Commission du Saint-Siège pour les relations religieuses avec le judaïsme, dans un discours prononcé au Collège de Boston en novembre 2002, affirmait: « Cela ne signifie pas que pour être sauvés, les juifs doivent devenir chrétiens; s'ils suivent leur conscience et croient aux promesses de Dieu telles qu'ils les comprennent dans leur tradition religieuse, ils sont en accord avec le plan de Dieu, qui, pour nous, trouve son accomplissement historique en Jésus Christ ».

Il me semble que le document de la Commission biblique pontificale de 2001, intitulé "Le peuple juif et ses Écritures sacrées dans la Bible chrétienne ", publié avec l'imprimatur et une introduction de celui qui était à l'époque le Cardinal Joseph Ratzinger, est très conforme à cet esprit, là où il déclare que « l'attente messianique juive n'est pas vaine ... Comme eux, nous aussi nous vivons dans l'attente ».

Toutefois, le renoncement à inviter les juifs à se convertir au christianisme est une position qui a fait l'objet d'une critique sévère et qui reste, plus qu'aucune autre question dans l'Église, une pomme de discorde théologique au sujet des juifs.

C'est ce qui apparaissait déjà clairement dans le traitement du document de travail préparé en 1969 par un comité spécial pour le Bureau des relations catholiques-juives du Saint-Siège, intitulé « Réflexions et suggestions pour l'application des directives de Nostra Aetate». Ce document disait qu'en ce qui concerne les relations des chrétiens envers les juifs, « toute intention de prosélytisme et de conversion est exclue ». Cependant, cette directive explicite n'était pas contenue dans les Orientations publiées en 1975 par la Commission pour les relations religieuses avec le judaïsme, récemment nommée par le Vatican sur la base du document de travail, bien que le Président de la Commission, le Cardinal Willebrands, se soit fait l'écho de cette opinion en plusieurs occasions. De la même façon, lors de l'importante réunion du Comité international de liai- son juif-catholique qui s'est tenue à Venise en 1978, le Professeur Tommaso Federici a présenté les grandes lignes de son étude sur 'La mission et le témoignage de l'Église', dans laquelle il appelle formellement à renoncer à toute action d'évangélisation à l'égard des juifs. Alors que les organisations juives ont traduit le texte de l'italien et l'ont publié dans sa forme originelle intégrale, dans la version officielle du discours de Federici publiée par le Saint-Siège quelques années plus tard, cet appel est considérablement mitigé. Évidemment, bien que l'Église ait répudié le prosélytisme et n'accorde plus de moyens maté- riels pour la conversion des juifs, la position théologique de l'Église attend toujours d'être pleinement clarifiée par le Saint-Siège.

Quelques spécialistes catholiques sont d'avis que s'il n'y a pas eu plus de réflexion théologique de l'Église sur la signification et le pouvoir de Nostra Aetate, c'est précisément parce que ce document oblige les théologiens chrétiens à repenser leur christologie et leur ecclésiologie conformément à l'idée de l'éternelle Alliance de Dieu avec les juifs. En effet, certains signes récents indiquent non seulement une aversion à un tel changement, mais également des tentatives de mini- miser cette idée et même la signification de Nostra Aetate. Par exemple, en mai 2003, la revue Zenit News Service publiait une interview accordée par une théologienne italienne (Illana Morelli), qui exprimait l'opinion selon laquelle Nostra Aetate, étant un document pastoral, n'avait aucune autorité doctrinale, et que vouloir lui en attribuer une serait une «grande ingénuité » et une « erreur historique ».

Cette attitude rappelle des positions que je trouve chez quelques théologiens et ecclésiastiques chrétiens en Terre Sainte et dans le monde arabe, qui affirment que Nostra Aetate n'était rien moins qu'un produit contextuel du sens de culpabilité chrétien européen au sujet de la Shoah, de sorte que pour eux, sa réévaluation des juifs et du judaïsme n'est pas vraiment importante.

En outre, le Cardinal Avery Dulles, qui avait critiqué les « Réflexions sur l'Alliance et la Mission » du Comité des Évêques catholiques américains, citées plus haut, déclarait à la conférence du 40e anniversaire de Nostra Aetate en mars dernier à Washington, qu'« il reste à savoir si l'Ancienne Alliance est encore en vigueur aujourd'hui », et il était d'avis que les catholiques ont toujours le devoir d'inviter les juifs à recevoir la foi chrétienne (son texte a récemment été publié dans la revue First Things).

En tant qu'observateur externe, je dirais que ces commentaires contredisent catégoriquement les instructions clairement formulées par le défunt Pape Jean-Paul II à ce sujet, ainsi que celles de la Commission du Saint-Siège pour les relations religieuses avec le judaïsme et diverses déclarations d'importantes Conférences épiscopales. Je dois admettre avoir été quelque peu déçu de l'absence de réfutation, de prise de distance, ou tout au moins d'éclaircissements de la part des autorités de l'Église à Rome à ce sujet.

Je pense qu'il est urgent qu'une claire réaffirmation du Magistère soit faite sur ce point. Sans quoi, il subsisterait non seulement une ambiguïté délétère malsaine dans nos relations, mais il nous faudrait continuer de nous occuper de regrettables et vaines tensions concernant certaines motivations, y compris la présence et le rôle dans l'Église de quelques personnalités dont l'activité passée se rapporte spéciale- ment à ces relations.

Dans de nombreuses parties du monde, l'internationalisation de la substance de Nostra Aetate dans l'Église à tous les niveaux, et son enseignement positif concernant les juifs et le judaïsme, sont l'histoire d'un grand succès. C'est surtout le cas, évidemment, là où les communautés catholiques vivent côte à côte avec des communautés juives dynamiques, avec lesquelles elles interagissent de manière positive - les États-Unis d'Amérique en sont l'exemple le plus frappant. Toutefois, dans certaines régions du monde où mes voyages me conduisent, je constate que le contenu même de Nostra Aetate est souvent inconnu des dirigeants responsables catholiques, sans parler des simples fidèles.

Une des plus importantes instructions aux évêques au sujet des relations entre chrétiens et juifs, a été publiée l'an dernier par la Congrégation du Saint-Siège pour les Évêques, dans son Directoire pour le Ministère pastoral des Évêques (Libreria Edi¬trice Vaticana 2004, p. 31, n° 19): « Le Concile Vatican II rappelle le lien spirituel unissant le peuple du Nouveau Testament à la descendance d'Abraham. En vertu de ce lien, le peuple juif occupe une place toute particulière dans l'attention que l'Église porte aux membres des religions non chrétiennes. A celui-ci `appartiennent l'adoption filiale, la gloire, les alliances, la législation, le culte, les promesses et les patriarches, et [de lui] est né, selon la chair, le Christ' (Rm 9, 4-5). L'évêque doit promouvoir parmi les chrétiens une attitude de respect envers nos " frères aînés " afin d'éviter les risques d'antisémitisme et doit veiller à ce que les ministres ordonnés reçoivent une formation adéquate concernant la religion juive et ses relations avec le christianisme »."

Je félicite sincèrement la Congrégation du Saint-Siège pour les Évêques de cette importante directive et je prie pour qu'elle soit pleinement appliquée. Toutefois, à ma connaissance, Nostra Aetate et les importantes instructions ultérieures du Magistère concernant les juifs, le judaïsme et Israël, continuent toujours de n'être pas même un élément obligatoire du programme de formation des prêtres dans le monde catholique. Il me semble que veiller à ce que les fruits de Nostra Aetate soient plus concrètement intégrés dans la structure officielle de l'Église devrait être dans le futur une gageure fondamentale pour 1'Église.

Tout cela ne veut naturellement en rien minimiser les réalisations de la Commission du Saint-Siège pour les relations religieuses avec le judaïsme, ni les importants documents qu'elle a produits. En réponse à l'établissement de cette Commission, un Comité juif international pour les consultations interreligieuses (IJCIC) a été créé pour représenter le judaïsme mondial auprès du Saint-Siège, et j'ai le privilège d'en être actuellement le Président. Ces deux organismes constituent le Comité international de liaison entre catholiques et juifs, que j'ai mentionné et qui a publié une douzaine d'importantes déclarations communes traitant un large éventail de défis contemporains, qui reflètent ce que Nostra Aetate indique comme notre « patrimoine commun », sans pour autant minimiser la considération et le respect des profondes différences qui font de nous deux communautés de foi séparées. Cette collaboration est le fruit béni et impressionnant de Nostra Aetate.

Toutefois, de même que le contexte sociologique a déterminé le degré d'intégration des fruits de Nostra Aetate dans le monde catholique, la mesure de compréhension et de réaction des communautés juives face à ces changements a également et inévitable- ment varié selon l'évolution des rapports vécus par ces communautés avec des voisins catholiques. Ainsi, nous avons constaté un profond changement d'attitude envers l'Église catholique dans la majorité des communautés juives américaines, au point qu'aux yeux de celles-ci, aucune autre communauté religieuse n'est sans doute aussi importante ni aussi compréhensive en ce qui concerne leur bien-être. En fait, en termes de programmation, de publications et de centres d'études judéo-chrétiennes en commun, le partenariat entre catholiques et juifs aux États-Unis est sans égal. L'American Jewish Committee (AJC) a eu le privilège d'avoir pu jouer un rôle clé dans ce dialogue et dans cette coopération à travers tout le pays - en particulier avec le Programme d'enrichisse- ment éducatif catholique-juif entrepris par l'AJC dans les écoles catholiques et juives, mis en place par l'AJC de la côte d'est à la côte ouest. On trouverait difficilement des programmes du même genre ailleurs dans le monde juif, où ils ne sont souvent même pas réalisables.

Les recommandations de Nostra Aetate et les instructions qui ont suivi ne concernent évidemment pas uniquement l'abandon d'anciens préjugés et l'élimination d'informations erronées sur les uns et les autres. Les Orientations de 1975 pour l'application de Nostra Aetate soulignent l'importance pour les catholiques de comprendre les juifs comme nous nous comprenons nous-mêmes. En effet, comprendre l'autre comme lui/elle se voit est une condition préalable essentielle pour un réel respect mutuel. Ce n'est évidemment pas toujours une tâche facile, surtout parce que nous avons tendance à interpréter les concepts à travers nos propres lentilles religieuses et culturelles, alors qu'ils peuvent être vus et compris de manière très différente par l'autre. Un concept que bon nombre de chrétiens ont eu du mal à comprendre pleinement est celui de la centralité de l'État Israël pour l'identité juive contemporaine. Cette centralité n'est pas en conflit avec la vision biblique et rabbinique d'universalisme — bien au contraire. C'est en s'efforçant de vivre comme un peuple qui observe la parole et la volonté de Dieu — idéalement, comme l'indique la Bible, dans le pays de nos ancêtres — que nous sommes appelés à témoigner de ces mêmes possibilités, mutatis mutandis, pour tous les peuples. Certes, le judaïsme enseigne que partout où il se trouve, le peuple juif rend témoignage à la présence divine qui 1'a préservé de toutes les adversités. Mais il est clair que l'idéal biblique est de faire connaître au monde les valeurs divines universelles, tout en s'efforçant d'être « un royaume de prêtres et une sainte nation », vivant en indépendance dans cette terre qui lui est bibliquement confiée.

Je crois que l'Église catholique, surtout sous Jean- Paul II, a gagné une compréhension significative de cette centralité de l'État d'Israël pour le judaïsme, et que le Pape Benoît XVI, alors qu'il présidait la Congrégation pontificale pour la Doctrine de la foi, a sans aucun doute joué un rôle clé dans ce processus.

En conséquence, l'établissement de relations diplomatiques entre le Saint-Siège et l'État d'Israël a généralement été perçu dans nos communautés à la fois comme une bénédiction et comme l'élimination d'un obstacle sur le chemin tracé par la Déclaration Nostra Aetate elle-même. Mais précisément à cause de ce que signifie Israël pour l'auto compréhension actuelle de l'identité juive partout dans le monde, l'établissement de ces relations bilatérales avait une grande importance, non seulement pour Israël, mais également pour la diaspora juive et, par conséquent, pour les relations catholiques-juives en général. Non moins important est le fait d'avoir facilité la visite d'État historique du Pape Jean-Paul II en Israël en l'an 2000, année jubilaire de l'Église, qui a eu un énorme impact également sur les rapports interreligieux bilatéraux.

En Israël, en particulier, l'absence de relations bilatérales officielles entre le Saint-Siège et 'État d'Israël signifiait, pour bon nombre de personnes, sinon pour la majorité, que 'Église avait encore des hésitations au sujet de l'autorité juive en Terre sainte, ce qui soulevait des doutes sur la sincérité de la nouvelle attitude de l'Église à l'égard du judaïsme. Surtout dans certains milieux religieux parmi les plus conservateurs d'Israël, mon propre travail et celui d'autres juifs orthodoxes dans ce domaine avaient été vus avec scepticisme, sinon pire. En fait, non seulement les changements spectaculaires intervenus dans le monde catholique étaient presque totalement ignorés, mais il y avait même une tendance à ne pas en entendre parler, en raison de préjugés profondément ancrés, conditionnés par les tragiques expériences historiques du passé. L'établissement de relations diplomatiques normales entre le Saint-Siège et 'État d'Israël, dont le point culminant a été la visite du Pape, qui personnifiait cette réalisation et la rendait visible, a eu un effet énorme sur la société israélienne en l'aidant à vaincre cette méconnaissance et cette résistance. En outre, le pèlerinage du Pape n'a pas seulement changé l'opinion publique en Israël, mais il a également facilité l'ouverture de nouvelles voies pour le dialogue catholique-juif.

Une des caractéristiques les plus remarquables du pontificat du Pape Jean-Paul II a été l'impressionnant usage de gestes imposants et éloquents avec lesquels il communiquait de profonds messages à un public mondial. Ce fut le cas lors de sa visite à la synagogue de Rome en 1986. Même ceux qui n'avaient jamais entendu parler de Nostra Aetate, des Orientations, des Notes sur la prédication et sur la catéchèse, ni même des homélies et des discours du Pape, pouvaient comprendre qu'il y avait là un rapport complètement nouveau et positif de la part de l'Église à l'égard des juifs et du judaïsme — et ce fut encore plus clair à l'occasion de sa visite en Israël en l'an 2000.

J'aime utiliser deux métaphores pour décrire la façon dont les événements sont perçus par les juifs d'Israël. La première est de montrer qu'on leur a tant rebattu les oreilles au cours de l'histoire qu'ils en ont les tympans abîmés au point d'être souvent incapables de distinguer les sons désagréables de la bonne musique. Si bien que, souvent, cette dernière n'est même plus reconnaissable, surtout si l'on a la conviction, à partir des expériences du passé, que les musiciens ne savent faire entendre que des sons hostiles et qu'ils continuent de le faire. Toutefois, c'est l'ouïe qui a été endommagée et non pas la vue. De sorte qu'une nouvelle réalité ne peut être entendue que si elle peut, pour ainsi dire, être vue. Cela, comme je l'ai dit, fait entièrement partie de la signification de la visite du Pape à la synagogue de Rome en 1986, et plus encore de sa visite en Israël, lorsqu'on 1'a vu en larmes exprimer sa solidarité avec la douleur et la souffrance des juifs à Yad Vashem au monument à l'holocauste, et en une attitude respectueuse de la Tradition juive au Mur des lamentations où il a placé sa prière empruntée à la liturgie de repentance qu'il avait présidée à Saint-Pierre quelque temps auparavant, demandant le pardon divin pour les péchés commis par des chrétiens contre des juifs au cours des siècles. En fait, les réceptions officielles à son arrivée, à son départ et à la résidence du Président, reflétaient à la fois la reconnaissance et le respect pour la nation juive souveraine, rétablie dans sa terre natale ancestrale.

L'autre métaphore dont j'aime me servir est celle d'un jardin entouré de hautes murailles. C'est le jardin des relations chrétiennes-juives qui, pendant la plus grande partie de l'histoire était un endroit désagréable, couvert de ronces et de mauvaises herbes, et plein de dangers menaçants. Au cours des quarante dernières années, ce jardin a été presque entièrement transformé en un site totalement différent. Ce n'est peut-être pas encore le jardin d'Éden et il y reste des zones de terrain rocailleux, mais dans l'ensemble c'est un endroit où il fait bon se trouver. Toutefois, la plupart des israéliens qui empruntaient la route à l'extérieur ignoraient en quelque sorte cette transformation, car ils n'avaient jamais regardé derrière ces hautes murailles. Ils pensaient que c'était toujours l'ancien endroit dangereux et désagréable. La visite du Pape a ouvert les portes et a révélé la nouvelle réa- lité des relations catholiques-juives à beaucoup de ceux qui n'avaient pas connu cette transformation ou qui n'y avaient pas cm, et qui ont découvert que le chef de 'Église était en fait lui-même un ami sincère du peuple juif, soucieux de leur bien-être dans le respect mutuel.

Mais les avantages de cette révélation ne furent pas uniquement une question de perception publique. La rencontre du Pape avec les Grands Rabbins a ouvert la voie au remarquable développement qu'a été la création d'un comité permanent du Grand Rabbinat d'Israël pour le dialogue avec le Saint-Siège. Pour bien apprécier toute la signification de cet acte, nous devons noter que l'engagement juif dans les relations interreligieuses de ces dernières décennies a surtout été le fait des courants libéraux du judaïsme. La participation des juifs orthodoxes et des rabbins orthodoxes était très faible dans ce domaine. En fait, dans le passé, la prédominance même de leaders juifs réformistes dans cette activité tendait à augmenter le désintérêt, sinon la désaffection des juifs orthodoxes à leur égard.

Il n'y a sans doute eu que peu de rabbins orthodoxes israéliens engagés sur ce front — surtout du fait que l'expérience plus limitée des rabbins israéliens, ainsi que le sentiment du poids de l'histoire tragique du passé, renforçaient leur méfiance envers cette activité.

La participation de personnalités de l'establishment religieux orthodoxe israélien à de nombreuses manifestations interreligieuses représentatives a commencé plus ou moins en même temps que les négociations bilatérales entre le Saint-Siège et 'État d'Israël.

Toutefois, l'idée que le Grand Rabbinat d'Israël créerait une commission permanente pour le dia- logue interreligieux avec le Saint-Siège aurait été considérée, il y a quelques années seulement, comme une fantaisie irréaliste. En effet, lorsqu'à la suite de la visite du Pape Jean-Paul II, la proposition a été sou- mise au Conseil du Grand Rabbinat, la question a soulevé un débat passionné et il y a encore des membres du Conseil qui y sont opposés et qui taxent ses partisans de naïveté. Il n'est pas surprenant de voir que les membres du Conseil du Grand Rabbinat qui font partie de ce comité permanent pour le dia- logue avec la Commission du Saint-Siège pour les relations religieuses avec le judaïsme, sont ceux qui, dans le Conseil, ont un meilleur niveau d'instruction et une expérience plus étendue. Les cinq réunions bilatérales tenues jusqu'à présent ont dépassé toute attente quant au contenu et aux relations personnelles créées en ces occasions, au point que ce cadre est à présent bien établi. En conséquence, l'opposition au processus s'est considérablement réduite, bien qu'on ne puisse nier qu'il règne encore un certain scepticisme dans quelques milieux. Cependant, la commission bilatérale n'est rien moins qu'un événement historique qui représente en outre le fruit remarquable de Nostra Aetate, ainsi que l'engagement personnel et la contribution du Pape Jean-Paul II à sa mise en pratique.

En Israël, l'orthodoxie religieuse ne représente pas la majorité du judaïsme israélien, mais elle exerce une forte influence sur de nombreux aspects de la vie publique et en particulier, évidemment, sur tout ce qui a un rapport direct, et même indirect, avec les sensibilités religieuses. En outre, tandis que le Rabbinat ne représente pas tous les juifs orthodoxes en Israël, sans parler de la société juive en général, il joue un rôle représentatif particulier, et le comité mentionné plus haut a déjà donné son soutien à l'introduction de matériel éducatif dans la société israélienne, qui illustrera le caractère actuel du christianisme et non seulement son nouveau rapport avec le peuple juif. Ce développement a également d'importantes conséquences pour la diaspora. L'ampleur et la détermination accrues de la participation juive au dialogue dans les dernières décennies, en particulier aux États-Unis, émanent naturellement des courants non orthodoxes du judaïsme, non seulement parce que ces derniers représentent quatre-vingt-dix pour cent des juifs aux États-Unis, mais parce qu'ils reflétaient, et reflètent toujours, une plus large ouverture envers un changement d'attitude et de réaction de la part des juifs. En fait, afin de se définir par rapport au judaïsme réformé et conservateur à ce sujet, l'orthodoxie américaine a adopté une directive compliquée, voire même contradictoire, qui est bien connue et qui a été empruntée à un article écrit par le feu rabbin J. B. Soloveitchik. Il s'agit toutefois d'une idiosyncrasie orthodoxe américaine particulière, pro- venant d'une communauté dans laquelle le rabbin Soloveitchik avait joué un rôle inhabituel.

Les leaders orthodoxes du judaïsme européen, par exemple, n'ont en général pas senti le besoin de formuler de telles contraintes. Ou bien on était opposé à tout contact avec les Églises, ou alors, si on y était favorable, il n'y avait aucune raison de craindre le contenu d'éventuelles conversations.

Toutefois, l'engagement même du Grand Rabbinat d'Israël dans un dialogue officiel avec le Saint- Siège représente une sorte de feu vert (ou tout au moins orange) à ceux qui y étaient peut-être intéressés mais étaient indécis, et renforce évidemment la position de ceux qui se trouvaient déjà en avance sur les autres. Pour les communautés juives européennes, guidées en grande majorité par des rabbins orthodoxes et où ces derniers se sont montrés prudents envers un engagement dans un dialogue juif- chrétien, la création de la commission bilatérale pour le dialogue entre le Grand Rabbinat d'Israël et le Saint-Siège revêt une très grande importance.

Mais cette création a été tout aussi importante pour l'orthodoxie aux États-Unis, et bien que celle-ci ne représente qu'une faible minorité parmi les juifs américains, elle exerce- une influence considérable. Malgré la force du judaïsme américain, aux États- Unis, comme dans tout le monde juif, l'orthodoxie suit en général la ligne fixée par le Rabbinat orthodoxe israélien. Cette réalité a inévitablement des effets sur le judaïsme dans le reste du monde égale- ment. En outre, dans la mesure où le Grand Rabbinat israélien exerce une influence sur la politique religieuse et publique en Israël, ses prises de position ont une influence sur 1'ensemble des juifs de la diaspora.

Cette collaboration a même porté des fruits qui sont d'ordre plus pratique. Dans les dernières années, les excellents rapports entre 'Église catholique et les communautés juives dans différentes parties de la diaspora — surtout aux États-Unis — a montré que chaque côté était parvenu à mobiliser l'autre pour intervenir en commun dans des situations qui affectaient l'un ou l'autre, tant au niveau international que local. C'est ainsi que les évêques des États-Unis, par exemple, ont pu s'assurer le concours efficace de dirigeants juifs américains lors de la crise de Nazareth, causée par l'invasion de radicaux musulmans dans l'enceinte de la basilique de l'Annonciation.

Permettez-moi ici une digression pour clarifier quelques questions concernant les causes d'une douleur compréhensible pour bon nombre de catholiques et de juifs soucieux du bien d'Israël et des communautés chrétiennes du pays. Depuis l'établissement de relations diplomatiques entre le Saint-Siège et 'État d'Israël, voici près de douze ans, quelques questions ont été à l'origine de tensions. L'une d'entre elles était la controverse de Nazareth; une autre a été l'échec des négociations entre Israël et le Saint-Siège concernant la loi sur les taxations. Pour certains, ces difficultés étaient dues à de l'animosité. Je puis vous assurer qu'il n'en n'est rien. Je ne veux pas dire par là que le comportement d'Israël est exempt de toute cri- tique, mais lorsque celle-ci est méritée, c'est pour d'autres raisons, comme par exemple une conception déplacée des intérêts politiques internes. Ce sont avant tout les incessantes pressions politiques et militaires auxquelles Israël doit faire face qui ont empêché d'accorder à ces questions et aux besoins des communautés chrétiennes la priorité et la majeure attention qu'elles auraient dû recevoir.

Cependant, les rapports entre le Saint-Siège et le Grand Rabbinat ont offert un moyen supplémentaire et efficace de bien faire comprendre aux autorités israéliennes l'importance de ces questions, et en ce qui concerne la solution de bon nombre d'entre elles, le soutien et l'intervention du Grand Rabbinat ont été un facteur significatif supplémentaire. Une autre conséquence secondaire importante a été, de la part de l'establishment religieux israélien, la croissante familiarité et l'interaction avec les communautés chrétiennes indigènes de Terre Sainte qui sont représentées dans cette commission.

À ce propos, je voudrais mentionner le remarquable développement que représente la création du Centre de Jérusalem pour les relations juives avec les communautés chrétiennes locales. Alors que le rôle exceptionnel joué par les chrétiens dans le mouvement interreligieux en Israël était principalement dû à l'action des expatriés, on a très peu souligné le travail des communautés chrétiennes indigènes. Cette nouvelle initiative a précisément pour but d'améliorer leur situation et de cultiver les relations entre ces communautés chrétiennes et la majorité de la société israélienne.

Un autre développement significatif de notre temps est la création officielle d'un Conseil des institutions religieuses en Terre Sainte, avec la participation du Grand Rabbinat d'Israël et du Patriarcat latin, des Cours Shaaria palestiniennes ainsi que d'autres Patriarches et Évêques chrétiens. On espère qu'à l'avenir cet organisme jouera un rôle important dans la communication et la réconciliation.

Les événements de Terre sainte se répercutent sans aucun doute sur les relations chrétiennes-juives partout dans le monde et, chose très importante à ce sujet, il est urgent qu'une solution pacifique du conflit israélo-palestinien soit trouvée, pour éviter qu'Israël doive se protéger contre la violence avec des murailles et des barrages routiers qui rendent la vie si difficile aux Palestiniens — et aux chrétiens qui vivent parmi eux. Je crois que les excellentes relations entre les communautés catholiques et juives, de même qu'entre le Saint-Siège et 'État et les autorités religieuses d'Israël, nous offrent des occasions d'intensifier la coopération dans tous ces domaines.

En fait, la coopération d'ordre pratique est devenue une nouvelle caractéristique des efforts du Comité international de liaison juif-catholique pour travailler ensemble et soutenir des initiatives philanthropiques et sociales. Le Cardinal Kasper a qualifié cette coopération de dialogue en action commune. J'ajouterais toutefois que pour qu'une action commune ne soit pas simplement le fruit d'une vision pluraliste du monde et des valeurs éthiques que nous partageons avec de nombreuses autres communautés de foi, elle doit être étayée par ce que son prédécesseur, le Cardinal Edward Cassidy, appelait une théologie de partenariat, issue de la conviction que nos rapports bilatéraux ont un caractère exceptionnel et non pas seulement historique.
Les quarante années écoulées depuis la promulgation de Nostra Aetate, ont vu l'Église engagée dans un remarquable examen spirituel et la redécouverte du caractère unique de son rapport avec le judaïsme et le peuple juif, celui-ci ayant lui-même entrepris une réévaluation de ce rapport. À cet égard, la déclaration « Dabru Emet » (dire la vérité) de 2001, sous-crite par des centaines de rabbins (encore que provenant principalement des courants libéraux du judaïsme), a certainement représenté un développe- ment notable. Cette affirmation d'une réévaluation religieuse du christianisme par les juifs a été chaleureusement accueillie par de nombreux responsables catholiques. Ses effets étaient incontestablement dus, dans une grande mesure, à sa large diffusion et à une publicité adéquate. Toutefois, à bien des égards, sa portée a été inférieure à celle, par exemple, de la composante juive du document de 1993 du Conseil international chrétien-juif sur les raisons en faveur d'une coopération entre chrétiens et juifs. Cependant, ce dernier document est loin d'avoir eu la même résonance, si bien qu'il n'a pas obtenu les mêmes résultats. En fait, quelques initiatives juives marquantes à ce sujet ont eu lieu dans les dernières années, et nous sommes témoins aujourd'hui, dans les milieux juifs, d'un effort croissant visant à discerner le sens pro- fond de nos rapports et ce que cela exige de nous, tant séparément qu'en commun.

En outre, nous ne devrions pas oublier les remarquables exemples d'une telle théologie positive du christianisme que l'on trouve dans la pensée juive pré moderne. L'éminent rabbin et commentateur juif du XVII° siècle, Moses Rivkes, avait observé, bien avant le commentaire de Martin Buber selon lequel juifs et chrétiens « ont un livre en commun — et ce n'est pas peu de choses! », que les juifs sont tout spécialement tenus de respecter les chrétiens, parce que ceux-ci partagent la foi dans l'Unique Créateur de l'univers et dans la Parole qu'il a révélée au Sinaï. Et le rabbin Jacob Emden qui a précédé Franz Rosenzweig de plusieurs générations, emploie le langage de la Mishnah pour décrire le christianisme comme « une assemblée pour le bien du paradis, qui a une valeur éternelle ». D'ailleurs, le terme hébreu pour « assemblée » est le même que pour «Église », et ainsi, Emden dit que l'Église a une validité et un but permanents! Aujourd'hui, il y a également des penseurs juifs qui déclarent, comme 1'a fait le Pape Benoît XVI, que nos deux héritages sont deux expositions d'un texte commun, rendues fondamentalement distinctes par nos expériences religieuses différentes. Non moins important est le fait, mis en évidence par plusieurs spécialistes juifs, que le devoir principal des juifs, qui est de sanctifier le Nom de Dieu dans nos vies et dans notre conduite, nous donne une responsabilité spéciale précisément envers ceux qui affirment ces valeurs et la source de celles-ci comme étant les leurs.

Ce processus de découverte et d'approfondissement de la nature et de la signification de nos rapports, est le fruit exemplaire de la transformation historique accomplie par Nostra Aetate, qui nous exhorte à travailler ensemble pour le progrès du monde tout entier.

Ainsi que 1'a dit le regretté Pape Jean-Paul II avec ces paroles aujourd'hui célèbres:
« En tant que fils d'Abraham, nous sommes appelés, chrétiens et juifs, à être une bénédiction pour le monde. Pour cela, nous devons avant tout être une bénédiction les uns pour les autres ».
Pour conclure, permettez-moi de synthétiser une bénédiction juive traditionnelle prononcée dans les plus grandes occasions, pour remercier le Dieu Unique, Créateur et Seigneur de l'univers, qui nous a préservés dans la vie pour parvenir à cette journée, pour lui rendre grâce de Son Esprit manifesté dans cette transformation historique que nous célébrons ce soir."
Spina Christi 2
Quand Europe 1 se réjouissait de ce que l'Eglise conciliaire avait décidé de ne plus convertir les Juifs "perfides"
www.europe1.fr/international/leglise-catholi…

"L'Eglise catholique a invité jeudi ses fidèles à ne plus chercher à convertir les juifs.
Une commission théologique du Vatican a estimé jeudi que les juifs pouvaient obtenir le salut éternel sans devenir chrétiens, et a invité les …
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Quand Europe 1 se réjouissait de ce que l'Eglise conciliaire avait décidé de ne plus convertir les Juifs "perfides"

www.europe1.fr/international/leglise-catholi…


"L'Eglise catholique a invité jeudi ses fidèles à ne plus chercher à convertir les juifs.
Une commission théologique du Vatican a estimé jeudi que les juifs pouvaient obtenir le salut éternel sans devenir chrétiens, et a invité les catholiques à ne pas chercher à les convertir.
"Ils ont une part dans le salut". Cinquante ans après la déclaration "Nostra Aetate" ayant mis fin à des siècles de mépris et ouvert le dialogue, cette commission théologique est allée un peu plus loin que Benoît XVI, qui s'était prononcé dans un livre en 2011 contre tout effort pour convertir les juifs. "Bien que les juifs ne puissent pas croire en Jésus Christ comme rédempteur universel, ils ont une part dans le salut", a assuré la commission dans un document, sans s'avancer sur le comment. L'Eglise considère en effet que le salut ne peut venir que par la foi en Jésus, fils de Dieu, mort et ressuscité, et que les chrétiens sont appelés à répandre cette foi dans le monde entier.
"Les juifs sont porteurs de la parole de Dieu". Mais les catholiques doivent comprendre cet appel "d'une manière différente" pour les juifs et témoigner envers eux de leur foi "avec humilité et sensibilité, reconnaissant que les juifs sont porteurs de la parole de Dieu et gardant à l'esprit la grande tragédie de la Shoah", a expliqué la commission, dans une allusion à la responsabilité de l'enseignement de Eglise dans le développement de l'antisémitisme en Europe.


"Cela signifie concrètement que l'Eglise catholique ne mène, ni n'encourage aucune mission institutionnelle tournée spécifiquement vers les juifs", a insisté la commission."
Sylvanus
@Spina Christi 2 Merci de vos précisions. Je note:
1° - Que vous m'avez insulté, me traitant de menteur, alors que les éléments que je vous ai apportés étaient authentiques. Ce sans la moindre demande d'excuse.
2° - Que justement, vous avez vu que l'on prie pour que les Juifs connaissent Jésus-Christ
3° - Vous rembrayez sur l'Islam (un de vos dadas, visiblement): et bien le vendredi saint …More
@Spina Christi 2 Merci de vos précisions. Je note:
1° - Que vous m'avez insulté, me traitant de menteur, alors que les éléments que je vous ai apportés étaient authentiques. Ce sans la moindre demande d'excuse.
2° - Que justement, vous avez vu que l'on prie pour que les Juifs connaissent Jésus-Christ
3° - Vous rembrayez sur l'Islam (un de vos dadas, visiblement): et bien le vendredi saint l'Église prie aussi pour ceux qui ne connaissent pas Jésus-Christ : "Pour les sœurs et frères qui ne croient pas au Christ : Dieu de lumière, nous prions pour les croyants des autres confessions religieuses : qu’ils te découvrent, le Dieu Amour, le Dieu qui s’est abaissé, qui s’est fait cloué sur la croix pour sauver l’humanité !"
4° - La commission : je reprend ce que dit cette commission, dont les propositions sont souvent travesties par le milieu "traditionnaliste". Par ailleurs, ce texte n'est pas un texte de foi.le terme de "cible" est dans le texte, que je cite…
5°- "En nous mettant des entraves aux pieds, les modernistes au pouvoir dans l'Eglise par leurs déclarations hérétiques (plus de campagne de conversion des Juifs, les musulmans adorent Dieu etc) nous disent hypocritement que nous devons néanmoins annoncer l'Evangile." Une fois de plus, vous travestissez la vérité. La bonne nouvelle est à annoncer à tous. Par ailleurs, vous parlez une fois de de modernisme, sans que vous expliquiez en quoi théologiquement ou philosophiquement une proposition dogmatique de l'Église serait moderniste. L'Église nous enseigne à toujours dire la parole de vérité. Mais cela vous gêne, alors vous le niez.
6° - "Hypocrite ! Comment aller faire de la nation des Juifs des baptisés si les conciliaires et leurs amis rabbins enseignent que les campagnes visant à les convertir spécifiquement sont devenues "théologiquement inacceptables" !" Merci de votre nouvelle insulte. Comme rappelé plus haut, ce texte primo n'est pas dogmatique ; secundo il ne doit pas empêcher d'annoncer l'Évangile à tous ceux qui ne le connaissent pas.
7° - Merci de votre conclusion : "Votre hypocrisie crade me dégoute à un point Sylvanus que je ne peux plus malgré tous mes efforts à continuer d'échanger avec vous.
Je vous l'ai déjà dit vos "arguments" puent le soufre, et à trop fréquenter la puanteur du soufre...
" Dieu vous bénisse.
Sylvanus
@Spina Christi 2 Merci de vos précisions. Je note:
1° - Que vous m'avez insulté, me traitant de menteur, alors que les éléments que je vous ai apportés étaient authentiques. Ce sans la moindre demande d'excuse.
2° - Que justement, vous avez vu que l'on prie pour que les Juifs connaissent Jésus-Christ
3° - Vous rembrayez sur l'Islam (un de vos dadas, visiblement): et bien le vendredi saint …More
@Spina Christi 2 Merci de vos précisions. Je note:

1° - Que vous m'avez insulté, me traitant de menteur, alors que les éléments que je vous ai apportés étaient authentiques. Ce sans la moindre demande d'excuse.
2° - Que justement, vous avez vu que l'on prie pour que les Juifs connaissent Jésus-Christ
3° - Vous rembrayez sur l'Islam (un de vos dadas, visiblement): et bien le vendredi saint l'Église prie aussi pour ceux qui ne connaissent pas Jésus-Christ : "Pour les sœurs et frères qui ne croient pas au Christ : Dieu de lumière, nous prions pour les croyants des autres confessions religieuses : qu’ils te découvrent, le Dieu Amour, le Dieu qui s’est abaissé, qui s’est fait cloué sur la croix pour sauver l’humanité !"
4° - La commission : je reprend ce que dit cette commission, dont les propositions sont souvent travesties par le milieu "traditionnaliste". Par ailleurs, ce texte n'est pas un texte de foi.le terme de "cible" est dans le texte, que je cite…
5°- "En nous mettant des entraves aux pieds, les modernistes au pouvoir dans l'Eglise par leurs déclarations hérétiques (plus de campagne de conversion des Juifs, les musulmans adorent Dieu etc) nous disent hypocritement que nous devons néanmoins annoncer l'Evangile." Une fois de plus, vous travestissez la vérité. La bonne nouvelle est à annoncer à tous. Par ailleurs, l'É
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Sylvanus
@Ne nous laissez pas sucomber "Ah vous alors pour un homme bouché à l’émeri ,qu'es-qu’il vous faut ,je vous conseille de revoir vos livres d'Histoires surtout ceux dons l’imprimatur est D'avant 1958 ,ceux qui vous parles des Papes de 1930 à 1958 ,Cherchez et bonne et SAINTE LECTURES .Vous pourrez voir c'est plus instructif que votre charabia." Merci de votre message : une fois de plus vous êtes …More
@Ne nous laissez pas sucomber "Ah vous alors pour un homme bouché à l’émeri ,qu'es-qu’il vous faut ,je vous conseille de revoir vos livres d'Histoires surtout ceux dons l’imprimatur est D'avant 1958 ,ceux qui vous parles des Papes de 1930 à 1958 ,Cherchez et bonne et SAINTE LECTURES .Vous pourrez voir c'est plus instructif que votre charabia." Merci de votre message : une fois de plus vous êtes dans l'imprécision la plus complète dans le fonds; et vous êtes toujours aussi incorrect dans la forme! bénis êtes vous!
Ne nous laissez pas sucomber
@Sylvanus Ah vous alors pour un homme bouché à l’émeri ,qu'es-qu’il vous faut ,je vous conseille de revoir vos livres d'Histoires surtout ceux dons l’imprimatur est D'avant 1958 ,ceux qui vous parles des Papes de 1930 à 1958 ,Cherchez et bonne et SAINTE LECTURES .Vous pourrez voir c'est plus instructif que votre charabia .
Spina Christi 2
Sylvanus il y a 1 minute
"Il s'agit bien d'un appel à la reconnaissance de Jésus-Christ par les juifs : c'est écrit!"
Mais même les musulmans reconnaissent Jésus-Christ comme Messie, cela aussi c'est écrit (dans le coran), or ils ne font absolument pas les ouvres de Dieu !
Nous ne voulons pas une "reconnaissance" de Jésus-Christ, nous voulons une conversion des Juifs incrédules à Jésus-Christ …
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Sylvanus il y a 1 minute

"Il s'agit bien d'un appel à la reconnaissance de Jésus-Christ par les juifs : c'est écrit!"
Mais même les musulmans reconnaissent Jésus-Christ comme Messie, cela aussi c'est écrit (dans le coran), or ils ne font absolument pas les ouvres de Dieu !
Nous ne voulons pas une "reconnaissance" de Jésus-Christ, nous voulons une conversion des Juifs incrédules à Jésus-Christ, Dieu Fait homme, afin qu'ils soient de la véritable descendance d'Abraham, de l'Eglise, et soient sauvés.


"Quand au travail d'une commission américaine (je n'arrive plus à retrouver ce document), il parle bien de campagnes "ciblées" ou "visant" (de l'anglais target), et dans celui-ci l'Église annonce précisément qu'elle peut être amenée à prêcher l'Évangile aux Juifs."
Merci, je le sais. Termes que vous reprenez d'ailleurs à votre compte tel un perroquet répétant sans rien comprendre de ce qu'il dit.
Les "campagnes" de conversion des Juifs (que vous désignez comme "cibles") ont commencé dès le début de l'Eglise par la conversion par Saint Pierre de centaines de Juifs en tant qu'ils étaient Juifs.
Mais je vois comme vous adhérez facilement à ce qui émane d'une commission co-dirigée par des rabbins...


"Oui, nous devons annoncer l'Évangile à tous, l'Église l'a toujours enseigné!"
En nous mettant des entraves aux pieds, les modernistes au pouvoir dans l'Eglise par leurs déclarations hérétiques (plus de campagne de conversion des Juifs, les musulmans adorent Dieu etc) nous disent hypocritement que nous devons néanmoins annoncer l'Evangile.
En effet nous le devons... et pas dans la recherche de l'enrichissement de l'autre, mais en professant la Vérité et pour faire des nations des disciples, leur enseigner à observer tout ce que le Seigneur nous a prescrit, les baptisant au Nom du Père du Fils et du Saint-Esprit.

Hypocrite ! Comment aller faire de la nation des Juifs des baptisés si les conciliaires et leurs amis rabbins enseignent que les campagnes visant à les convertir spécifiquement sont devenues "théologiquement inacceptables" !


"Que l'Église soit la maison de Dieu, le nouvel Israël, le Concile Vatican II le dit "

Que l'Eglise soit le Nouvel Israël, merci ça aussi je le sais, mais je note comme dans votre hypocrisie vous ne faites aucun commentaire à ce que pour les modernistes les Juifs sont encore cet Israël !

Car votre "saint" Jean-Paul II et vos évêques modernistes, sans être repris, annoncent que "Aujourd'hui, l'Église a répudié toute « théologie de la substitution » et reconnaît l'élection actuelle du peuple juif" et que "le peuple de Dieu de l'Ancienne Alliance qui n'a jamais été révoquée".

Votre hypocrisie crade me dégoute à un point Sylvanus que je ne peux plus malgré tous mes efforts à continuer d'échanger avec vous.
Je vous l'ai déjà dit vos "arguments" puent le soufre, et à trop fréquenter la puanteur du soufre...

Puisse Dieu qui est Parfait oeuvrer en patience -que je n'ai plus- à vous ouvrir les yeux....
Sylvanus
@Ne nous laissez pas sucomber Je n'ai pas compris votre message : "Et ce qu'à dit Jules Isaac ,sur l'Eglise dans les années 1930/45 est un Mensonge ,quand on sais touts ce qu'à FAIT les Papes SAINT PIE XI et PIE XII ,si nous pouvons êtres fières des Saint Pères c'est bien ceux d'avant CV2 .Apprenez vos leçons Sylva.....//../" De quel mensonge parlez-vous?
Sylvanus
@Spina Christi 2 Vous niez le contenu d'un texte, parce qu'il aurait été influencé par un frère juif! Ce type de raisonnement m'étonne toujours! Pourtant Nostra aetate demande toujours que le Christ, "voie, vie et vérité" soit annoncé à tous, ceci comme un devoir sacré.
One more comment from Sylvanus
Sylvanus
@Spina Christi 2 Merci de votre post.
Quelques réactions :
- "Vous mentez encore en affirmant et en usant d'une formule latine qu'à la Messe les fidèles prieraient pour la conversion des Juifs, or le latin n'est plus employé dans les messes modernistes, et il n'est d'ailleurs pas question de "conversion"." Une fois de plus, vous faites erreur, et me traitez de menteur au passage : cette formule …More
@Spina Christi 2 Merci de votre post.

Quelques réactions :
- "Vous mentez encore en affirmant et en usant d'une formule latine qu'à la Messe les fidèles prieraient pour la conversion des Juifs, or le latin n'est plus employé dans les messes modernistes, et il n'est d'ailleurs pas question de "conversion"." Une fois de plus, vous faites erreur, et me traitez de menteur au passage : cette formule est celle du Missel Romain, dont la version typique est toujours en latin. La traduction française est celle de la liturgie française:
«Prions aussi pour les juifs. Que notre Dieu et Seigneur illumine leurs cœurs, pour qu'ils reconnaissent Jésus Christ comme sauveur de tous les hommes. Prions. Fléchissons les genoux. Levez-vous. Dieu éternel et tout-puissant, qui veux que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité, accorde, dans ta bonté, que, la plénitude des nations entrant dans ton Église, tout Israël soit sauvé. Par le Christ notre Seigneur. Amen.»

Il s'agit bien d'un appel à la reconnaissance de Jésus-Christ par les juifs : c'est écrit!
- Quand au travail d'une commission américaine (je n'arrive plus à retrouver ce document), il parle bien de campagnes "ciblées" ou "visant" (de l'anglais target), et dans celui-ci l'Église annonce précisément qu'elle peut être amenée à prêcher l'Évangile aux Juifs.
- Oui, nous devons annoncer l'Évangile à tous, l'Église l'a toujours enseigné!
- Que l'Église soit la maison de Dieu, le nouvel Israël, le Concile Vatican II le dit : "Cette alliance nouvelle, le Christ l’a instituée : c’est la Nouvelle Alliance dans son sang (cf. 1 Co 11, 25), il appelle la foule des hommes de parmi les Juifs et de parmi les Gentils, pour former un tout non selon la chair mais dans l’Esprit et devenir le nouveau Peuple de Dieu. Ceux, en effet, qui croient au Christ, qui sont « re-nés » non d’un germe corruptible mais du germe incorruptible qui est la parole du Dieu vivant (cf. 1 P 1, 23), non de la chair, mais de l’eau et de l’Esprit Saint (cf. Jn 3, 5-6), ceux-là constituent finalement « une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple que Dieu s’est acquis, ceux qui autrefois n’étaient pas un peuple étant maintenant le Peuple de Dieu » (1 P 2, 9-10)."
Ne nous laissez pas sucomber
@Sylvanus Et ce qu'à dit Jules Isaac ,sur l'Eglise dans les années 1930/45 est un Mensonge ,quand on sais touts ce qu'à FAIT les Papes SAINT PIE XI et PIE XII ,si nous pouvons êtres fières des Saint Pères c'est bien ceux d'avant CV2 .Apprenez vos leçons Sylva.....//../
Spina Christi 2
Sylvanus il y a 5 minutes
"Le fait que Nostra aetate ai pu être influencé par un frère juif en ferait que Nostra aetate ne vient pas de l'Esprit saint?"
Un "frère" Juif antichrist, qui niait la Très Sainte Trinité et qui ne voulait que détruire ce qu'il considérait comme responsable de la Shoah, en effet je le dis ne peut être source de l'Esprit-Saint.
Sauf à faire de l'esprit du chef de ce …
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Sylvanus il y a 5 minutes

"Le fait que Nostra aetate ai pu être influencé par un frère juif en ferait que Nostra aetate ne vient pas de l'Esprit saint?"

Un "frère" Juif antichrist, qui niait la Très Sainte Trinité et qui ne voulait que détruire ce qu'il considérait comme responsable de la Shoah, en effet je le dis ne peut être source de l'Esprit-Saint.

Sauf à faire de l'esprit du chef de ce monde Celui de Dieu.

A fortiori pour en arriver à faire supprimer ce qui était en vigueur dans l'Eglise depuis 13 siècles et à être en partie responsable de la crise dans l'Eglise qui suivit le concile.


Attention Sylvanus à ne pas blasphémer l'Esprit-Saint en attribuant à Dieu ce qui vient du Mauvais !

Quant à évoquer une "haine de QUI que ce soit", là encore on voit bien comme vous mélangez à souhait (sciemment ou pas je n'en sais rien, ça vous regarde) car j'évoquerai moi plutôt une haine de QUOI que ce soit, et en particulier celle, salutaire et sainte des oeuvres mauvaises d'un judaïsme talmudique dont Jules Isaac était.
Sylvanus
@Spina Christi 2 "Je vous rappelle encore, Sylvanus, que l'origine de Nostra Aetate ne tient pas à l'Esprit-Saint , mais dans celui, d'esprit, de revanche d'un Juif, Jules Isaac, qui avait perdu une partie de sa famille dans la Shoah dont il tenait "l'antisémitisme chrétien à base théologique" pour responsable."
Le fait que Nostra aetate ai pu être influencé par un frère juif en ferait que …More
@Spina Christi 2 "Je vous rappelle encore, Sylvanus, que l'origine de Nostra Aetate ne tient pas à l'Esprit-Saint , mais dans celui, d'esprit, de revanche d'un Juif, Jules Isaac, qui avait perdu une partie de sa famille dans la Shoah dont il tenait "l'antisémitisme chrétien à base théologique" pour responsable."

Le fait que Nostra aetate ai pu être influencé par un frère juif en ferait que Nostra aetate ne vient pas de l'Esprit saint? Il y a une logique qui m'échappe… Il y a pu y avoir une haine des juifs chez les chrétiens, c'est vrai. Nous n'avons pas à haïr qui que ce soit, c'est un des principes de base de la vie chrétienne…
Spina Christi 2
Je vous rappelle encore, Sylvanus, que l'origine de Nostra Aetate ne tient pas à l'Esprit-Saint , mais dans celui, d'esprit, de revanche d'un Juif, Jules Isaac, qui avait perdu une partie de sa famille dans la Shoah dont il tenait "l'antisémitisme chrétien à base théologique" pour responsable.
Spina Christi 2
C'est vous Sylvanus qui au pire mentez, au "mieux" êtes ignorant ou aveugle de ce qui se passe depuis Vatican II. Mais à vous lire selon comme vous vous vantez de connaitre le concile, c'est donc en faveur de votre mensonge que j'opterai.
Car en décembre 2015 c'est bien un Cardinal "de" l'Eglise Catholique qui a déclaré suite aux "travaux" d'une commission interreligieuse que "bien que les Juifs …
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C'est vous Sylvanus qui au pire mentez, au "mieux" êtes ignorant ou aveugle de ce qui se passe depuis Vatican II. Mais à vous lire selon comme vous vous vantez de connaitre le concile, c'est donc en faveur de votre mensonge que j'opterai.

Car en décembre 2015 c'est bien un Cardinal "de" l'Eglise Catholique qui a déclaré suite aux "travaux" d'une commission interreligieuse que "bien que les Juifs ne puissent pas croire en Jésus-Christ comme Rédempteur universel, ils ont une part dans le salut".

Et c'est son ami et partenaire dans l'erreur le Rabbin David Rosen qui évoquait au Vatican "le changement véritablement révolutionnaire dans l’approche catholique envers les juifs et le judaïsme." (sic!)

Suite à cette réunion interreligieuse au Vatican, le journal "le Monde" titrait sur un ton de victoire "L'Eglise Catholique ne cherchera plus à convertir les Juifs".

Par ailleurs, vous évoquez les "campagnes spécifiques qui "ciblent" les juifs", usant du terme "cible" éminemment péjoratif pour désigner ceux dont on ne veut (moi en tout cas) que la conversion et le Salut par le SEUL Chemin qui mène au Père : le Christ Jésus.

Évoquant ces "campagnes" vous rejetez et vous opposez de fait aux "campagnes" (pour reprendre votre terme qui est aussi celui des traitres de la commission interreligieuse) évoquées de fait dans le Livre des Actes des Apôtres qui montrent comment des centaines de Juifs en tant qu'ils étaient Juifs ("ciblés" -sic!- par Saint Pierre) furent convertis au Seigneur.

Vous mentez encore en affirmant et en usant d'une formule latine qu'à la Messe les fidèles prieraient pour la conversion des Juifs, or le latin n'est plus employé dans les messes modernistes, et il n'est d'ailleurs pas question de "conversion".

Vous dites hypocritement "petit changement de formule" : s'il était si petit ce changement pourquoi le faire ? Ruse de démon, donc !

Or il n'est pas "petit" mais "révolutionnaire" pour reprendre les termes du rabbin Rosen : en effet l'Eglise, ou plutôt les modernistes au pouvoir dans l'Eglise ne veulent plus reconnaitre que les Juifs puissent être "non croyants" ou "incrédules".
Bien au contraire, maintenant ils prétendent -et en cela les rabbins les en remercient- que l'Eglise n'est plus le seul Israël de Dieu, mais un Israël complémentaire de la Synagogue de Satan.

Vous pouvez usez de toutes vos ruses ou de toute votre hypocrisie, Sylvanus, pour tenter de vous auto-convaincre, vous n'oeuvrez que dans le sens de l'apostasie et si vous pouvez arriver à tromper quelques brebis crédules, Dieu vous ne tromperez pas qui lit dans les coeurs et les reins.
Ne nous laissez pas sucomber
@Spina Christi 2 ,Je vous remercie, pour l’Hypocrisie moderniste ,cela rejoins les bribes de ce que nous avions entendu ,c'est ce qui m'à fait suivre Mgr Lefebvre et son Eglise Fsspx .Merci pour ses précisions .
Sylvanus
@Ne nous laissez pas sucomber Je comprend ce qui est exprimé clairement. Franchement, votre dernière phrase est absolument incompréhensible.