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6 ) Jésus et Marie – conséquences d’une grossière erreur de lecture - réfutation de l'article de dom Guillaume Chevallier

communautesaintmartin.org/…MV-III-ASPECTS-PSYCHOLOGIQUES-DES-PERSONNAGES-.pdf

Qui est le mentor de dom Guillaume Chevallier ?

Voir aussi la réponse de F.M.Debroise à ces articles,

celle du docteur psychiatre D.Gloppe

et celle du collectif Marie de Nazareth: Réponse à Don Guillaume Chevallier : il n’y a aucune erreur doctrinale dans les écrits de Maria Valtorta

Lors des débuts de sa mission, Jésus fête pour la première fois son anniversaire sans sa Mère : heureusement, dit-il aux bergers de Bethléem (ceux qui l’avaient adoré dans la crèche et qui viennent de le retrouver), « Votre présence m’enlève la tristesse, la nostalgie de son baiser » (II, 103, 616).

Lisons ce qu’écrit sainte Thérèse de Lisieux à mère Marie de Gonzague :
« S’il me fallait un jour quitter mon cher Carmel, ah ! ce ne serait pas sans blessure, Jésus ne m’a pas donné un cœur insensible et c’est justement parce qu’il est capable de souffrir que je désire qu’il donne à Jésus tout ce qu’il peut donner. Ici, Mère bien-aimée, je vis sans aucun embarras des soins de la misérable terre, je n’ai qu’à remplir la douce et facile mission que vous m’avez confiée. Ici je suis comblée de vos prévenances maternelles, je ne sens pas la pauvreté n’ayant jamais manqué de rien. Mais surtout, ici je suis aimée, de vous et de toutes les sœurs, et cette affection m’est bien douce. Voilà pourquoi je rêve un monastère où je serais inconnue, où j’aurais à souffrir la pauvreté, le manque d’affection, enfin l’exil du cœur. »
( sainte Thérèse de Lisieux, autobiographie, manuscrit C dédié à la révérende mère Marie de Gonzague (1897), folio 10 ).

Et voilà bien ce que Jésus endure ici : la séparation d'avec sa Mère, qui représente infiniment plus pour Lui que ce que le carmel et ses soeurs pouvaient représenter pour la petite Thérèse.
Et on se demande comment Jésus aurait pu donner à celle-ci un cœur si sensible et tellement capable de souffrir, tout en ayant Lui-même un cœur humainement insensible, ne ressentant ni tristesse ni nostalgie suite à l’éloignement de sa si tendre et aimable Mère.
Cette vocation à l'éloignement mutuel - qui fut celle de Jésus et Marie durant la Vie publique - était toute spéciale, et sûrement pas la voie commune à tous, comme le dit également sainte Thérèse :

« O ma Mère chérie, votre désir apostolique trouve en mon âme, vous le savez, un écho bien fidèle ; laissez-moi vous confier pourquoi j'ai désiré et désire encore, si la Sainte Vierge me guérit, quitter pour une terre étrangère la délicieuse oasis où je vis si heureuse sous votre regard maternel. Il faut, ma Mère, (vous me l'avez dit) pour vivre dans les carmels étrangers, une vocation toute spéciale, beaucoup d'âmes s'y croient appelées sans l'être en effet, vous m'avez dit aussi que j'avais cette vocation et que ma santé seule était un obstacle, je sais bien que cet obstacle disparaîtrait si le Bon Dieu m'appelait au loin, aussi je vis sans aucune inquiétude. » ( ibid. )

Et si Bernadette Soubirous désirait mourir pour revoir la sainte Vierge qui lui était apparue dix-huit fois à la grotte de Massabielle, quoi d'étonnant que le propre Fils de cette incomparable Vierge, tout Divin qu'il puisse être, ait eu « la tristesse et la nostalgie de son baiser », alors que les deux Ennamourés devaient faire le sacrifice de se séparer momentanément pour le bien de la Mission ?

Toutes les réflexions de DGC sur les rapports de Jésus et Marie sont basés sur l’erreur de lecture qu’il a faite de l’épisode de Cana, pensant à tort que désormais, tout lien était rompu entre eux, du moins sur le plan humain. Or Jésus et Marie ne cessèrent pas d'être des humains après Cana, cela semble pourtant évident.

En effet, « Jésus » évoque souvent Nazareth et sa Mère, spécialement au milieu des fatigues apostoliques ou des contrariétés. C’est auprès d’elle, dans de longs entretiens, qu’il vient puiser la consolation.

Le sous-entendu de DGC est ici évident : selon lui, Jésus dans l’EMV ne peut tirer de joie que du souvenir de la tendresse maternelle de Marie, Il ne peut s’en sentir privé sans tomber dans la tristesse, et seuls les caresses à sa « man-man » et les « Oh mon p’tit chéri d’amour que j’aime, viens faire un gros poutou ! » auraient le don de l’en guérir. Le caractère maladif et déséquilibré du « Jésus de Valtorta » apparaîtrait donc au grand jour. Beau sophisme et profonde méconnaissance de l’œuvre, à laquelle l’auteur prétend faire dire à peu près tout ce qu’il veut pour la tourner en dérision.

Le Christ y est pourtant admirablement bien montré comme le Fils Éternel du Père, dont la Vie est d’être auprès de Lui à chaque instant, et tirant tout son bonheur de cette Communion d’Amour avec Lui, ce que l’auteur - mais par quel incompréhensible « raté » ? - a sans doute négligé de lire :

EMV 381.1 Juste avant la parabole de l’intendant infidèle :

– Une grande foule attend le Maître, disséminée tout en bas des pentes d'une montagne presque isolée. (…)
Les gens sont campés là, attendant patiemment la venue du Seigneur. Ce doit être le jour d'après le discours aux apôtres, car la matinée est fraîche et la rosée n'est pas encore évaporée sur toutes les tiges. (…)
Jésus apparaît tout à coup dans son habit de lin blanc, enveloppé de son manteau rouge pour concilier la chaleur des heures ensoleillées avec la fraîcheur des nuits qui ne sont pas encore des nuits d'été. Il regarde, sans être vu, les gens qui l'attendent et il sourit. Il semble arriver par derrière le mont de faible altitude qui est à l'ouest et il descend rapidement par le sentier difficile.
C'est un enfant qui l'aperçoit le premier. Peut-être a-t-il suivi un vol d'oiseaux dans les buissons et qui se sont envolés effrayés par une pierre qui a roulé d'en haut, ou peut-être Jésus a-t-il attiré son regard. Le voyant, il crie, en sautant sur ses pieds :
"Le Seigneur !"
Tous les gens se retournent et voient Jésus qui est maintenant à peu de distance, deux cent mètres au maximum. Ils s'apprêtent à courir vers Lui, mais il fait un geste et de sa voix qui arrive nettement, peut-être renforcée par l'écho de la montagne, il dit :
"Restez où vous êtes."
Et toujours souriant, il descend vers ceux qui l'attendent, en s'arrêtant au point le plus élevé du plateau. De là, il salue :
"La paix à tous"
Puis avec un sourire particulier il répète le salut aux apôtres et aux disciples qui se serrent autour de Lui.
Jésus est d'une beauté radieuse. Avec le soleil qui éclaire son visage et la côte verdâtre de la montagne en arrière, on dirait une vision de rêve.

Les heures passées dans la solitude, quelques faits ignorés de nous, peut-être un débordement sur Lui des caresses paternelles, je ne sais quoi, accentuent sa toujours parfaite beauté, la rendent glorieuse et imposante, pacifique, sereine, je dirais joyeuse, comme qui revient d'un rendez-vous d'amour et en porte avec lui la gaieté dans tout son aspect, dans son sourire, dans son regard. Ici le reflet de ce rendez-vous d'amour, qui est divin, se communique au dehors. C'est multiplié par cent et par cent ce qui se voit après le rendez-vous d'un pauvre amour humain.

C'est une vision fulgurante. Elle subjugue ceux qui sont là, et eux, frappés d'admiration, le contemplent en silence comme s'ils étaient intimidés par l'intuition d'un mystère d'union du Très-Haut avec son Verbe... C'est un secret, une heure secrète d'amour entre le Père et son Fils. Personne ne la connaîtra jamais. Mais le Fils en conserve l'empreinte comme si, après avoir été le Verbe du Père tel qu'il est au Ciel, il avait du mal à redevenir le Fils de l'homme. L'infinité, la sublimité a du mal à redevenir "l'Homme". La Divinité déborde, explose, irradie de l'Humanité comme une huile suave d'un vase d'argile poreuse ou la lumière venant d'une fournaise à travers un voile de verre translucide.

Jésus baisse ses yeux radieux, incline son visage bienheureux, cache son prodigieux sourire en se penchant sur les malades qu'il caresse et guérit et qui regardent étonnés ce visage de soleil et d'amour penché sur leur misère pour leur donner de la joie. Mais ensuite il doit enfin le relever et il doit montrer aux foules ce qu'est le visage du Pacifique, du Saint, de Dieu fait Chair, encore tout enveloppé par la clarté laissée par l'extase. Il répète :
"La paix à vous."
Même sa voix est plus musicale que d'ordinaire, elle fait entendre des notes douées et triomphales... Puissante, elle se répand sur les auditeurs muets, recherche les cœurs, les caresse, les émeut, les convie à l'amour."

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---> Jésus ne correspond donc pas du tout dans l'EMV à la caricature qu'en fait DGC : Il y est avant tout le Fils du Père, aux affaires de son Père, avec Lui, recevant tout de Lui, dans une plénitude surabondante d'Amour. Il est vraiment le Dieu d'Amour descendu sur la terre.

---> Et ce n’est pas parce que le Christ aime divinement son Père du Ciel et touve en Lui toute sa Plénitude, qu’Il n’aime plus sa sainte Mère d’un tendre amour filial, humainement : car être Dieu ne l’a pas empêché d’être vraiment aussi le Fils de l’Homme, c’est ce qu’un certain prêtre a décidément bien du mal à admettre.

Petite « leçon de psychologie pour les nuls », à l’adresse de DGC :

- 1 .
Un bon fils vivant loin de sa mère conserve toujours vis-à-vis d’elle une grande nostalgie, car l’amour filial est ce qu’il y a de plus profondément inscrit dans le cœur humain. Si cela est vrai pour un bon fils, qu’en sera-t-il pour un excellent fils, et à bien plus forte raison pour un Fils parfait en tout point, doté de la plénitude de toutes les vertus et d’une sensibilité intacte, car Il est Dieu, et dont la Mère est toute aimable, son Paradis en cette terre d’exil où Il ne rencontre le plus souvent que souffrance et ingratitude ?
- 2 . Il n’y a qu’un fils ingrat ( que nous sommes tous un peu devenus par nos péchés, tout comme nos parents avant nous ) qui ne ressentira pas beaucoup cette souffrance venant de la délicatesse d’un cœur innocent ne s’étant jamais révolté contre l’amour.
- 3 . Pour résumer : contrairement à nous, Jésus ne fit jamais de « crise d’adolescence », cela devrait sembler assez évident à tous, pour ne pas avoir besoin de s’étendre.

« Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? »
Puis, étendant la main vers ses disciples, il dit : « Voici ma mère et mes frères.
Car celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »
(Matt 12, 48-50)

Un frère, une sœur, et encore davantage une mère, c’est quelqu’un qui est capable au plus haut point de nous comprendre, de nous aimer, de nous réconforter : si donc Jésus ne voulait pas souligner ce fait, Il ne prendrait certainement pas la peine de mettre en avant ce lien particulier de parenté spirituelle avec ceux qui obéissent à son Père, qui ne seraient alors pour Lui rien de plus que des disciples. Or c’est tout l’inverse : et de semblables frères, sœurs et mères consolent bien réellement son Coeur.

Et qui, davantage que Marie, se montra sa Mère, sa douce Consolatrice en ce monde enténébré ? Elle, sa Disciple parfaite, seule apte à connaître parfaitement l'Amour débordant continuellement de son Divin Cœur, était pleinement capable de l'accueillir, et de le lui rendre...

La visionnaire note à la fin de l’un de ces moments qu’ils « se sourient comme deux amoureux » (III, 59, 335).

Et effectivement, il n’y a pas tellement sur terre de regard plus tendre et intense que ceux qu’échangent deux amoureux, mais ce n’est là qu’une comparaison !
Avant de prendre les vessies de DGC pour des lanternes, revenons simplement à l’œuvre dans son intégralité, et nous verrons combien cela était utile pour en comprendre le vrai sens :

EMV 198.1
Par la route ombragée qui unit le mont des Oliviers à Béthanie - et je pourrais dire que la montagne avec ses verts contreforts arrive jusqu'à la campagne de Béthanie - Jésus, avec les siens, marche rapidement jusqu'à la ville de Lazare. (…)
(…) Et voici que s'avance, sur le sentier qui mène à la maison de Simon, la Mère.

Jésus laisse la main de Yabeç et repousse doucement les amis pour se hâter vers elle, Les paroles connues ébranlent l'air, se détachant comme un solo d'amour sur le bourdonnement de la foule : "Fils !" ; "Maman !" Ils se donnent un baiser et dans le baiser de Marie il y a l'angoisse de celle qui a craint pendant si longtemps et maintenant, dans la délivrance de la terreur qui l'a possédée, sent la fatigue de l'effort qu'elle a fait à la mesure du danger qu'il a couru...
Jésus la caresse, Lui qui comprend, et il dit :
"En plus de mon ange, j'avais le tien, Mère, pour veiller sur Moi. Il ne pouvait m'arriver rien de mal."
"Que louange en soit donnée au Seigneur. Mais j'ai tant souffert !"
"Je voulais venir plus rapidement, mais j'ai dû emprunter une autre route pour t'obéir. Et cela a été un bien, parce que ton ordre, ma Mère, comme toujours a donné de belles fleurs."
"Ton obéissance, Fils !"
"Ton sage commandement, Mère..." Ils se sourient comme deux amoureux.
Mais est-il possible que cette Femme soit la Mère de cet Homme ? Où sont les seize années de différence ? La fraîcheur et la grâce du visage et du corps virginal font de Marie la sœur de son Fils qui est dans la plénitude de son splendide développement humain. "Tu ne me demandes pas pourquoi cette belle floraison ?" demande Jésus toujours souriant.
"Je sais que mon Jésus ne me cache rien."
"Chère Maman !"
Il lui donne encore un baiser...
Les gens qui se sont tenus à quelques mètres paraissent ne pas observer la scène. Mais je parie qu'il n'y en a pas un de tous ces yeux, qui semblent regarder ailleurs, qui ne jette un coup d’œil sur cette douce scène.

– Celui qui regarde plus que tous, c'est Yabeç. Jésus l'a abandonné quand il a couru embrasser sa Mère et l'enfant est resté seul parce que dans l'empressement des questions et des réponses on n'a plus prêté attention au pauvre enfant... Il regarde, regarde, puis incline la tête, lutte contre le chagrin... mais à la fin il n'y tient pas et fond en larmes en disant : "Maman ! Maman !"
Tous, Jésus et Marie les premiers, se retournent et tous cherchent à y remédier ou se demandent quel est cet enfant.
Marie d'Alphée accourt, et Pierre accourt aussi - ils étaient ensemble - en disant tous deux :
"Pourquoi pleures-tu ?"
Mais avant que dans son grand chagrin Yabeç puisse retrouver son souffle pour parler, Marie est accourue et l'a pris dans ses bras en disant :
"Oui, mon petit enfant, la Maman ! Ne pleure plus et excuse-moi si je ne t'ai pas vu plus tôt. Voici, mes amis, mon petit enfant..."
On se rend compte que Jésus, tout en faisant quelques mètres, lui a dit :
"C'est un petit orphelin que j'ai pris avec Moi."
Le reste, Marie l'a deviné. L'enfant pleure encore, mais moins désolé et comme Marie le tient dans ses bras et l'embrasse, il finit par sourire, avec son visage encore tout baigné de larmes.
"Viens que je t'essuie toutes ces larmes. Tu ne dois plus pleurer ! Embrasse-moi..."
Yabeç... ne demandait que cela et après tant de caresses d'hommes barbus, il est heureux de baiser la douce joue de Marie. »

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1 . Tous autant que nous sommes, nous voudrions avoir assisté de nos yeux à cette douce scène, c’est dire à quel point elle nous a choqués.
2 . Si DGC se choque d’entendre comparer le regard échangé par Jésus et Marie à celui de deux amoureux, tel n’est pas notre cas : car Marie était bien devenue l’épouse de l’Esprit-Saint, et Celui-ci était dans le Fils regardant sa Mère. Quoi de plus naturel que Marie reconnaisse en Lui l’Époux, elle qui était la figure parfaite de l’Église que le Verbe Incarné était venu épouser ?
3 . Il ne s’agit ici encore une fois que d’une comparaison pour décrire la vision – et non d’une identification - disant avec quelle intensité d’amour réciproque nos deux Ennamourés se regardaient après cette longue absence. En aucun cas, Jésus et Marie ne sont dépeints ici comme deux amoureux humains classiques, avec toute l’ambiguité que cela impliquerait : le lecteur est censé pouvoir le comprendre facilement de lui-même.
4 . Pour une scène de replis sur leur petit amour mutuel, c’est plutôt raté : on voit au contraire comment Jésus et Marie savent se décentrer d’eux-mêmes pour s’occuper des pleurs du petit Yabec, et lui prodiguer tout l’amour de leurs cœurs, aussi vrai que le prochain est leur constant soucis commun à tous Deux.

Maria Valtorta parle même à leur sujet de « couple parfait » (VII, 172, 109).

Là encore, le sous-entendu défavorable ne résiste pas à la lecture du splendide passage duquel il est tiré :

EMV 477.3 - Un dialogue entre Jésus et sa mère dans les bois de Mathatias. Les souffrances morales de Jésus et de Marie.

(…)
"Que de travail, Maman ! J'avais encore ceux de l'hiver dernier..."
"Les hommes, quand ils sont loin de leurs femmes, doivent tout renouveler, afin de ne rien avoir à réparer pour être impeccables. Mais, je n'ai rien gaspillé. Le manteau que j'ai, c'est le tien que j'ai .raccourci et reteint. Pour moi, il va encore bien, mais pour Toi, il n'allait plus. Tu es Jésus..."
Dire ce qu'il y a dans cette phrase, c'est impossible.
"Tu es Jésus". Une phrase simple, mais tout l'amour de la Mère, de la disciple, de l'ancienne Israélite pour le Messie Promis et de l'israélite du temps béni qui possède Jésus, se trouve dans ces quelques mots. Si la Mère s'était prosternée en adorant son Fils comme Dieu, ce n'était encore qu'une forme bornée dans sa manifestation respectueuse. Mais en ces mots, il y a davantage qu'une adoration des genoux qui se ploient, de l'échine qui se penche, du front qui touche le sol : il y a là tout l'être de Marie, sa chair, son sang, son âme, son cœur, son esprit, son amour qui adore totalement parfaitement le Dieu-Homme.

Je n'ai jamais rien vu de plus grand, de plus absolu, que ces adorations de Marie pour le Verbe de Dieu qui est son Fils, mais dont elle se rappelle toujours qu'il est Dieu. Aucune des créatures, guéries ou converties par Jésus, que je vois adorer leur Sauveur, pas même les plus ardentes, pas même celles qui sans le remarquer sont théâtrales dans l'impétuosité de leur amour, n'a quelque chose qui ressemble à cela. Elles aiment totalement, mais toujours en créatures auxquelles il manque quelque chose pour être parfaites. Marie aime, j'ose le dire, divinement. Elle aime plus qu'une créature. Oh ! Elle est vraiment la fille de Dieu exempte de faute ! C'est pour cela qu'elle peut aimer ainsi !... Et je pense à ce qu'a perdu l'homme avec le Péché d'origine... Je pense à ce que nous a volé Satan en entraînant les Premiers Parents. Il nous a enlevé ce pouvoir d'aimer Dieu comme l'a aimé Marie... Il nous a enlevé le pouvoir d'aimer comme il faut.

- Pendant que je fais ces réflexions en regardant le Couple parfait, Jésus, qui a fini son repas, a glissé pour s'asseoir sur l'herbe aux pieds de sa Mère en mettant sa tête sur les genoux de Marie comme un enfant las et attristé aussi qui se réfugie auprès de la seule qui puisse le conforter. Et Marie caresse ses cheveux, effleure le front lisse de son Jésus. Elle semble vouloir mettre en fuite toutes les lassitudes et toutes les peines qui affectent son Fils, grâce à cette caresse. Jésus ferme les yeux, et Marie arrête sa caresse gardant la main sur les cheveux de Jésus, regardant devant elle, pensive, sans bouger. Elle croit peut-être que Jésus s'est endormi. Il est si las...

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1 . Marie est donc merveilleusement décrite ici comme la parfaite adoratrice du Dieu-fait-Homme, et non comme son épouse humaine.
Faut-il avoir à ce point l’esprit bouché, pour ne pas saisir que la perfection du Couple Jésus-Marie ne réside pas dans l’union conjugale, mais dans le fait que rien, pas le moindre iatus, ne vient troubler leur unité dans l’Amour, qui dépasse tout ce qui se peut imaginer humainement ?
2 . Jésus et Marie sont bien ce que l’Écriture annonçait depuis si longtemps : le Nouvel Adam et la Nouvelle Ève, un Couple inséparable, uni dans l'oeuvre de salut du genre humain tout entier, car eux-seuls sauront vaincre le péché jusqu’en ses racines, Jésus en tant qu’unique Sauveur par sa Croix, et Marie en tant que Corédemptrice auprès de son Fils Sauveur, ayant voulu avoir besoin d’elle.

Si la remarque gêne le lecteur DGC, le fait gêne aussi les personnages, si bien que les protagonistes doivent se cacher pour se retrouver. ( Nouveau dévoiement du sens du texte par notre illusionniste, comme nous allons le constater ) Ainsi, Marie vient au-devant de « Jésus » à la dérobée pour ne pas provoquer la jalousie d’une Mère sans enfant : « Jésus court vers Marie et la reçoit sur son cœur au détour du sentier. Marie, après le premier baiser, explique, encore tout essoufflée : « Élise vient derrière… J’ai couru pour te donner le baiser… car, ne pas te baiser, Fils, je ne le pouvais pas… et je ne voulais pas le faire devant elle…// Passage coupé : Elle est bien changée…(note : grâce aux bons soins de Marie !) Mais // son cœur souffre toujours devant les joies des autres qui lui sont toujours refusées. // Passage coupé : La voilà qui vient."
Élise fait vivement les derniers pas et s'agenouille pour baiser le vêtement de Jésus. Ce n'est plus la femme tragique de Bet-Çur, (note : l’extrême charité de Marie pour elle a su depuis l’appaiser) mais une vieille femme, austère, marquée par la souffrance et par la trace qu'elle a laissée sur son visage et dans son regard.
"Béni sois-tu, Maître, maintenant et toujours, pour m'avoir rendu ce que j'avais perdu."

"Toujours plus de paix pour toi, Élise. Je suis content de te trouver ici. Lève-toi."
"Moi aussi, je suis contente. J'ai tant de choses à te dire et à te demander, Seigneur."
"Nous en aurons tout le temps car je vais rester ici quelques jours. Viens que je te fasse connaître tes condisciples."
"Oh ! Tu as donc déjà compris ce que je voulais te dire ?! Que je veux renaître à une vie nouvelle : la tienne ; me refaire une famille : la tienne ; retrouver des fils : les tiens. Comme tu l'as dit en parlant de Noémi dans ma maison, à Bet-Çur. Moi, je suis une nouvelle Noémi, par ta grâce, mon Seigneur. Que tu en sois béni. Je ne suis plus amère et stérile. Je serai encore mère. Et, si Marie le permet, encore un peu ta mère et en plus la mère des fils de ta doctrine."
"Oui, tu le seras. Marie n'en sera pas jalouse, et Moi, je t'aimerai de façon à ne pas te faire regretter d'être venue. Allons maintenant vers ceux qui veulent te dire qu'ils t'aiment comme des frères."
Et Jésus la prend par la main pour la conduire vers sa nouvelle famille.
Le voyage, dans l'attente de la Pentecôte, est terminé.

(III, 86, 532)

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1 . Dans ce passage, Jésus et Marie mettent leurs retrouvailles au second plan, afin de se dévouer entièrement à Élise qui est une grande blessée de la vie, et dont les plaies sont encore vives et douloureuses.
Veuve récente d'Abraham de Samuel, cette judéenne est guérie par Jésus d’une mélancolie mortelle qui s'empare d'elle après la mort, coup sur coup, de ses deux fils, Daniel et Lévi. Le deuxième a été amené en vain au bord du Jourdain dans l’espoir que Jésus (absent) le guérisse. "l'an passé ses fils aussi sont morts. Un malaise subit pour le premier et on n'a jamais compris de quoi il était mort. Le second a décliné lentement et rien n'arrêtait le mal… Quand nous sommes revenus au mois d'Adar, il était mort depuis deux lunes. (3.70 - p.424)".

2 . Le contre-sens dans lequel DGC nous entraine est évident : il ne s’agit absolument pas d’une quelconque gêne des personnages face au regard d’autrui, mais de l’extrême délicatesse de Marie envers Élise, dont elle est jusqu’au bout la bienfaitrice, puisque non contente d’avoir pris soin d’elle, tel un bon samaritain versant l’huile et le vin sur ses plaies, elle pousse la délicatesse d’âme jusqu’à ne pas vouloir user de ses prérogatives de Mère qui est d’embrasser tendrement son Fils en public, afin d’éviter à Élise de se rappeler sa souffrance toujours vive de ne plus avoir de famille.

Marie assiste constamment son fils dans sa mission, mais ce n’est pas toujours désintéressé. Le dialogue suivant intervient dans le contexte d’une altercation entre Judas et « Jésus ».
« je t’aiderai, mon Fils, peut-être renaît-il en lui la volonté ? » « Non, Maman. Mais nous devons faire comme si… le ciel peut tout, Maman ! » (…) « me laisses-tu prier avec toi, Jésus ? Nous prierons ensemble et ce sera autant d’heures pour te posséder pour moi seule. » (VIII, 36, 325)


1 . DGC insinue, mais mal. En effet, - et c’est bien le sujet de ce court extrait - si Marie assiste constamment Jésus dans sa mission, c’est rarement de près : la plupart du temps, elle le fait à distance, par sa prière, d’où ses nombreuses retrouvailles émues avec Lui au fil de l’oeuvre. Et voilà justement qu’aujourd’hui, l’occasion lui est donné d’assister son Fils tout en pouvant jouir de sa Présence physique auprès d’elle : ce qui donne naturellement une grande consolation à son Cœur si souvent privé d’une telle joie !

2 . Comment ne pas penser ici à l'histoire de sainte Scholastique, sœur de saint Benoît, qui pria un soir le ciel de faire tomber une pluie diluvienne afin de retenir son frère près d'elle, en l'empêchant de se rendre au monastère pour assister à l'office divin, ce qui lui permit de rester toute une nuit en sa compagnie.
Sainte Scholastique n’agit pas ainsi par égoïsme, mais parce qu’elle savait que le lendemain elle allait rendre son âme à Dieu, et que ce serait donc l’ultime échange entre eux.
La Sainte Vierge, quant à elle, ne pouvait pas ignorer que les heures en compagnie de son cher Fils lui étaient désormais comptés, car Il s'approchait à grands pas de sa douloureuse Passion.

3 . Comment le Christ n’aurait-Il pas voulu consoler d’avance sa Mère dans la mesure du possible par sa Présence, elle qui savait tout ce qui allait Lui arriver depuis sa Naissance (Luc 2, 34-35) et même avant (Isaïe 53) ? Le contraire collerait plutôt mal avec le Jésus si aimant, doux et humble de cœur que nous connaissons, qui n’était pas venu pour faire souffrir, mais pour souffrir Lui-même à notre place.

Marie, qui accompagne le groupe des apôtres, conseille, exhorte, enseigne les disciples.

1 . C’est absolument faux et abject : Marie ne se manifeste jamais comme l’enseignante suppléante du Christ, et dans aucun passage de l’œuvre on ne la verra se substituer au Maître, en se mettant en avant de quelque manière que ce soit. Au contraire dans l’EMV, parmi tous les humbles, personne ne l’est plus que Marie.
2 . Ce qui ne l’empêchera pas d’obéir à Jésus dès qu’il faudra l’aider efficacement dans sa tâche de Rédempteur, tout comme sait le faire une discrète maîtresse des novices : elle aura par exemple un rôle de premier plan dans le retour à Dieu de Marie Magdeleine, car une femme pécheresse n’a rien besoin davantage que de l’aide d’une femme sainte.
3 . Marie, la Mère de Jésus, sut se montrer à la hauteur de son vrai rôle, qui était d’être la Mère de l’Église naissante. Il n’y a en cela aucun motif de condamnation, bien au contraire.

A l’occasion, elle juge même une décision de son fils à l’encontre de Pierre : « Mon Jésus se trompe. » (III, 60, 344)

---> C'est DGC lui-même qui se trompe ici de personnage, dans sa micro-citation : c’est en effet Salomé, et non la sainte Vierge, qui parle ainsi, mais au fond peu importe à l'auteur, tant que cela serve à discréditer l’œuvre, on n’en est plus à ça près. Lisons :

EMV 199.2
(…)
"Oh ! chéri ! (le petit Margziam) Mais viens que je t'embrasse ! Regarde, Salomé, comme il est bien !" s'exclame Marie d'Alphée.
"C'est vrai ! Maintenant il n'a plus qu'à devenir plus robuste. Mais moi, j'y penserai. Viens que je t'embrasse, moi aussi" répond Salomé.
"Mais Jésus le confie aux bergers..." objecte Thomas.
( Salomé : )
"Jamais de la vie ! En cela mon Jésus se trompe. Que voulez-vous et que savez-vous faire, vous, les hommes ? Vous disputer - car soit dit en passant, vous êtes plutôt querelleurs... comme les chevreaux qui s'aiment, mais qui se donnent des coups de cornes - manger, parler, avoir mille besoins et prétendre que le Maître ne pense qu'à vous... autrement, vous boudez... Les enfants ont besoin des mères. N'est-ce pas…, comment t'appelles-tu ?"
"Margziam."
"Ah ! bon ! Mais ma Marie bénie pouvait te donner un nom plus facile !
C'est presque le sien !" s'exclame Salomé."

---> Il s’agit donc bien ici d’une remarque de Salomé, et non de Marie, même si cette dernière va intercéder en ce sens auprès de son Fils.
---> Salomé parle ici en l'absence de Jésus, et avec sa manière imparfaite bien à elle, que l'on peut retrouver chez Pierre comme en bien d'autres disciples du Christ.

Concluant alors un discours pour le persuader de changer d’avis, elle déclare : « Ah ! Mais tu souris maintenant ! Alors tu vas faire plaisir à ta maman. Merci mon Jésus. »

Si quelqu’un s’est trompé ici, c’est DGC : il pensait encore une fois que son œuvre d’illusion tiendrait le coup, or cela ne va pas être le cas. En effet, le contexte explique on ne peut mieux ce dialogue, fait d’une très douce intimité entre la Mère et le Fils, qui dénote leur complicité sans faille.

Passage préliminaire : Marie s’est beaucoup impliqué dans les soins donné à Margziam, le jeune orphelin recueilli par la troupe apostolique.

(…)
"Viens que je t'habille" dit Marie à l'enfant qui pour l'instant n'a qu'une petite tunique à manches courtes.
Je crois que c'est la chemise ou ce qui en ce temps-là en tenait lieu. À cause de la finesse du lin, je comprends qu'elle faisait partie du trousseau de Lazare enfant. Marie enlève le linge de bain où Marziam était enveloppé et lui passe le sous-vêtement froncé au cou et aux poignets, et le vêtement de dessus rouge, de laine, au large décolleté et aux larges manches. Le lin brillant ressort très blanc au cou et aux manches de l'étoffe rouge et mate. La main de Marie a pourvu, pendant la nuit, à mettre aux mesures la longueur du vêtement et des manches, et maintenant tout va bien surtout quand Marie lui ceint la taille avec la soyeuse bande de la ceinture qui se termine avec un pompon de laine blanche et rouge. L'enfant ne semble plus le pauvre petit qu'il était il y a quelques jours.

"Maintenant va jouer sans te salir pendant que je me prépare" dit Marie en le caressant.
Et il sort, en sautant content, pour chercher ses grands amis."

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Et maintenant, lisons la suite, qui illustre à la perfection la nécessité de passer par Marie pour obtenir tout de Jésus, comme le décrit si bien saint Louis-Marie Grignon de Montfort dans son traité de la vraie dévotion mariale :

EMV 199.9
(… Marie parle ici de Judas )
"Oui, Fils. Mais mon amour ne servira pas non plus. Il sera seulement une souffrance pour moi, et pour lui une faute. Oh ! pourquoi est-il entré ? Il trouble tout le monde, offense Pierre qui est digne de tout respect."
"Oui, Pierre est très bon. Pour lui, je ferais n'importe quoi parce qu'il le mérite."
"S'il t'entendait, il dirait avec son bon sourire franc : "Ah ! Seigneur, ce n'est pas vrai !" Et il aurait raison."
"Pourquoi, Mère ?" mais Jésus sourit déjà car il a compris.
"Parce que tu ne lui fais pas plaisir en lui donnant un fils. Il m'a dit toutes ses espérances, tous ses désirs... et tous tes refus."
"Et il ne t'a pas dit la raison qui les justifie ?"
"Si. Il me l'a dite, et il a ajouté : "C'est vrai... mais je suis un homme, un pauvre homme. Jésus s'obstine à voir en moi un grand homme. Mais je sais que je suis très mesquin et, à cause de cela... il pourrait me donner un enfant. Je me suis marié pour cela... je vais mourir sans en avoir". Pierre me montrait l'enfant qui, heureux du beau vêtement que Pierre lui avait acheté, l'avait embrassé en disant : "Père aimé" et il m'a dit : "Tu vois, quand ce petit être qu’il y a dix jours je ne connaissais pas encore, me parle ainsi, je me sens devenir plus moelleux que le beurre et plus doux que le miel et je pleure, car... chaque jour qui passe éloigne de moi cet enfant..."

Marie se tait, observant Jésus, étudiant sa physionomie, attendant une parole. ..Mais Jésus a mis son coude sur son genou, sa tête appuyée sur sa main et il regarde l'étendue verte du verger.
Marie Lui prend la main et la caresse et dit :
"Simon a ce grand désir... Pendant que j'allais avec lui, il n'a pas arrêté de m'en parler, et avec des raisons si justes que... je n'ai rien pu dire pour le faire taire. C'étaient les mêmes raisons que nous pensons nous toutes, femmes et mères. L'enfant n'est pas robuste. S'il avait été comme Toi... Oh ! Alors il aurait pu aller sans peur à la rencontre de la vie de disciple. Mais, comme il est chétif !... Très intelligent, très bon... mais rien de plus. Quand un tourtereau est délicat il ne peut prendre son vol tout de suite, comme font ceux qui sont forts. Les bergers sont bons... mais ce sont toujours des hommes. Les enfants ont besoin des femmes. Pourquoi ne le laisses-tu pas à Simon ? Tant que tu lui refuses un enfant vraiment né de lui, je comprends le motif. Un petit, pour nous, c'est comme une ancre. Et Simon, destiné à un si grand rôle, ne peut avoir d'ancres qui le retiennent. Mais pourtant tu dois convenir que lui doit être le "père" de tous les enfants que tu lui laisseras. Comment peut-il être père s'il n'a pas été à l'école d'un petit ? Un père doit être doux. Simon est bon, mais pas doux. C'est un impulsif et un intransigeant. Il n'y a qu'un enfant qui puisse lui enseigner l'art subtil de la compassion pour les faibles... Considère le sort de Simon... C'est bien ton successeur ! Oh ! je dois pourtant la dire, cette atroce parole ! Mais pour toute la souffrance qu'il m'en coûte pour la dire, écoute-moi. Jamais je ne te conseillerais une chose qui ne serait pas bonne. Marziam... Tu veux en faire un parfait disciple... mais, c'est encore un enfant. Toi... tu t'en iras avant que lui ne soit homme. À qui alors le donner plutôt qu'à Simon pour compléter sa formation ? Enfin, le pauvre Simon, tu sais quelles tribulations il a subies, même à cause de Toi de la part de sa belle-mère ; et pourtant il n'a pas repris la plus petite parcelle de son passé, de sa liberté depuis un an, pour que le laisse en paix sa belle-mère que même Toi n'as pu changer. Et sa pauvre créature d'épouse ? Oh ! Elle a un tel désir d'aimer et d’être aimée. La mère ? oh ! … Le mari ? un cher autoritaire …Jamais une affection qui lui soit donnée sans trop exiger...

Pauvre femme !... Laisse-lui l'enfant. Écoute, Fils. Pour le moment, nous l'emmenons avec nous. Je viendrai, moi aussi en Judée. Tu m'y conduiras avec Toi chez une de mes compagnes du Temple et presque une parente parce qu'elle descend de David. Elle réside à Bet-Çur. Je la reverrai volontiers si elle vit encore. Ensuite, au retour en Galilée, nous le donnerons à Porphyrée. Quand nous serons dans les environs de Bethsaïda, Pierre le prendra. Quand nous viendrons ici, au loin, l’enfant restera avec elle. Ah ! mais tu souris maintenant ! Alors tu vas faire plaisir à ta Maman. Merci, mon Jésus."
( note : DGC va peut-être trouver bon de reprocher à Marie son remerciement à son Fils, Lui qui faisait remarquer que les dix lépreux guéris n’étaient pas venu Le remercier, sauf un samaritain ? )

"Oui, qu'il soit fait comme tu veux."
Jésus se lève et appelle à haute voix :
"Simon de Jonas, viens ici."
(… Jésus apprend à Pierre qu’il lui accorde finalement l’adoption de Margziam, le futur saint Martial )

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1 . Exactement comme à Cana, on voit Jésus accorder un bienfait à la prière de Marie sa Mère : ici c’est à Pierre, et là-bas aux convives de la noce. Mais dans les deux cas, c’est le même vin de l’allégresse, celui de l’Amour. Combien Pierre a eu raison de faire passer sa demande par Marie !
2 . Jésus veut détacher son Pierre des affections humaines en vue de son futur pontificat : cet argument n’est certainement pas infondé, et d’ailleurs, loin de le contester, Marie le justifie ! Et quelques chapitres après, on entendra Jésus reprendre sévèrement son apôtre à ce sujet.
3 . Si Jésus peut ainsi changer d’avis, c’est donc qu’au départ, le sien pouvait diverger d’avec celui de Marie, sans pour autant être imparfait : Pierre en effet aurait très bien pu se passer de cette adoption, qui en réalité impliquait surtout sa femme Porphyrée. Mais puisqu’il sut en faire le douloureux sacrifice comme Abraham, Jésus s’en contenta.
4 . Cette scène est tellement touchante : il s'agit d'une famille où l'on s'aime, et où le père (Jésus) n'hésite pas, quand Il en est prié par la mère (Marie), à revenir sur telle ou telle de ses décisions, car son but est avant tout que ses enfants soient heureux, et non pas d'affermir sur leurs dos son autorité intraitable. Quoi qu’il en soit, Pierre aura à porter sa croix, et cependant avec autorité, humour et magnanimité, tel le roi Assuérus prié par la reine Esther, Jésus consent par amour à lui accorder le désir de son cœur.
5 . Pour illustrer ce fait, comment ne pas se rappeler de cette célèbre icône de la Vierge à l’Enfant, où l’on voit à notre grand étonnement la main de l’Enfant Jésus monter devant la bouche de sa Mère afin de l’empêcher de parler, alors qu’elle au contraire, lui redescend le bras doucement de sa main pour se dégager de lui ?
Cette sainte image raconte comment Jésus, voulant châtier des moines relâchés, permit que des pirates se mettent en route vers leur monastère contenant la fameuse icône de la Vierge à l’Enfant, comment la Vierge de l’icône voulut prévenir miraculeusement les moines de vive voix ; comment l'Enfant-Jésus voulut sur l’icône lui mettre la main devant la bouche, et comment Marie continua à les prévenir, rabaissant la main de son Fils : l’image resta ensuite figée dans cette délicieuse attitude de lutte apparente entre la Mère et l'Enfant.

6 . D'autres illustrations bien connues achèveront de rendre caduque l'argumentation de l'auteur. À Valencienne, le 31 août 1008, Marie apparaît à Bertholin, un pieux ermite pénitent et lui dit : "Va trouver mon peuple de Valenciennes. Annonce-lui que j'ai désarmé le bras de mon Fils. La nuit qui précédera la fête de la Nativité, mon peuple saura que j'ai entendu son cri de détresse. Que mes serviteurs se rendent sur les remparts de la ville, ils s'y verront des merveilles" ( le miracle du saint Cordon, qui préserva la ville de la peste ). Que veut dire ici la sainte Vierge, sinon qu'elle a fait changer d'avis son Divin Fils par son intercession ? Exactement comme ici, dans ce passage de l'EMV.

7 . Même chose pour ce dernier exemple, choisi entre beaucoup d'autres : le 27 mars 1860, à Arnaud-Guilhem, Notre Dame de Picheloup déclare à Félicie Cavé : (...) "L'archevêque de Toulouse qui siégera alors pourra s'il le veut arrêter tous ces maux ( la guerre, la peste, la famine ) en faisant bâtir la chapelle que je demande su'on m'élève à Arnaud-Guilhem parce que les pécheurs se convertiront et que mon Fils sera désarmé. (...)"
On voit bien encore une fois le pouvoir que possède Marie de détourner la justice de son Fils, en Lui faisant renoncer au châtiments temporels. Combien plus pouvait-elle sur la terre Le persuader de permettre l'adoption de Margziam par son apôtre Pierre !

Enfin, je préviens une critique absurde mais récurrente, concernant la manière dont Jésus annonce à Pierre qu’il lui donne finalement gain de cause, et qui n’est pas dénuée d’une réjouissante pointe d’humour au grand damne des censeurs en tout genre qui accusent même ici Jésus de mentir à Pierre :

EMV 199.9 ( suite )

(…)
Jésus se lève et appelle à haute voix :
"Simon de Jonas, viens ici."
Pierre sursaute et monte en vitesse l'escalier :
"Que veux-tu, Maître ?"
"Viens ici, usurpateur et corrupteur !"
"Moi ? Pourquoi ? Qu'ai-je fait Seigneur ?"
"Tu as corrompu ma Mère. C'est pour cela que tu voulais être seul. Qu'est-ce que je dois te faire ?".
Mais Jésus sourit et Pierre se rassure.
"Oh ! dit-il, tu m'as réellement fait peur ! Mais maintenant tu ris... Que veux-tu de moi, Maître ? Ma vie ? Je n'ai plus qu'elle puisque tu m'as tout pris... mais, si tu la veux, je te la donne."
"Je ne veux pas t'enlever, mais te donner. Cependant n'abuse pas de ta victoire et ne donne pas le secret à d'autres, homme rempli de fourberie qui triomphes du Maître avec l'arme de la parole maternelle. Tu auras l'enfant mais..."
Jésus ne peut plus parler car Pierre qui était à genoux se redresse vivement et baise Jésus avec une telle impétuosité qu'il Lui coupe la parole.
"Remercie-la, elle, pas Moi. Mais cependant rappelle-toi que cela doit t'aider et ne pas être pour toi un obstacle..."
"Seigneur, tu n'auras pas à regretter ton don... Oh ! Marie ! Que tu sois toujours bénie, sainte et bonne..."
Et Pierre, qui est retombé à genoux, pleure réellement en baisant la main de Marie...

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Réponse aux censeurs :

1 ) "Le rire est le propre de l'homme", dit Rabelais citant Aristote.

Si Jésus n’en avait pas Lui aussi fait usage avec sobriété, bien séance et à propos comme ici, Il n'aurait pas été totalement humain, ce qui est une absolue invraisemblance, car le Verbe s'est fait Homme en tout point semblable aux hommes, excepté le péché. Nier que le Christ ait pu manier l'humour à la perfection - avec cependant l'extrême mesure que nous Lui connaissons dans l'EMV -, c'est donner sa foi à ce méchant moine du "Nom de la Rose", empoisonnant sur la tranche dans sa folie le livre du traité d'Aristote, pour que personne ne puisse survivre à sa consultation et témoigner à son tour qu'en vérité : "le rire est le propre de l'homme", selon Aristote.

2 ) Ce dialogue du Christ avec Pierre ne contient aucun mensonge, mais Jésus joue seulement sur l'ambiguïté du mot "corrompre", afin de taquiner gentiment son apôtre, et le sourire qu'Il lui adresse ne laisse aucune place au doute. En effet, ce verbe "corrompre", qui au sens fort serait parfaitement inacceptable pour désigner la Pure Incorruptible, très Sainte et toute Immaculée Vierge Marie,
au sens figuré, peut parler avec humour des rapports qui existe au sein d'une famille où l'on s'aime mutuellement tendrement, et où, par boutade, le père peut faire mine d'accuser son fiston d'avoir "corrompu" sa mère, c'est-à-dire tout simplement de s'en être fait une alliée pour obtenir ce qu'il désirait auprès de l'autorité paternelle, lui ayant premièrement refusé sa demande.
En cela, ce passage est un modèle d'illustration de la vraie dévotion à Marie, telle que la décrite saint Louis Marie Grignon de Montfort.

3 ) Pour qu'il y ait mensonge, il aurait fallu l'intention de mentir de la part de Jésus : or ici elle est absente.
Ce n'est même pas le fameux "mensonge festif" que dénonce saint Thomas d'Aquin dans sa somme théologique, comme un mensonge répréhensible semblable aux autres.
Le "mensonge festif" est bien un mensonge, sans aucune ambiguïté, avec l’intention assumée de mentir, même seulement pour rire. Rien de tout cela dans ce passage de l’EMV.

Exemple de mensonge festif :
"Les enfants, désolé mais votre mère et moi, nous divorçons". Ici, le père ment à ses enfants dans le but de les faire réagir et de les détromper plus tard. Mais cela n’est pas justifié pour autant, puisqu'il y a eu bel et bien mensonge, avec l’intention de mentir, et avec des conséquences mauvaises, assumées par le menteur : la colère et l'incompréhension des pauvres enfants affolés.

Rien de tel dans ce passage. Pas de trace de mensonge, ni des mauvais fruits d'un mensonge, mais au contraire : une joie intense, provoquée par une saine plaisanterie qui atteint son but charitable. Pierre comprend immédiatement qu'il est exaucé, ayant décelé l'ambiguïté du mot "corrompre" et ayant remarqué le sourire sans équivoque possible de son Maître.

4 ) Que fait ici Jésus, s'Il ne ment pas ?

Jésus allie la sincère complicité humaine qu'il a nouée avec son Pierre depuis sa rencontre avec lui, avec sa suprême autorité royale et paternelle dont Il ne se départit pas, sous prétexte de faire plaisir à son apôtre.
Il ne lui dit pas par exemple : "Allez, c'est bon Pierre, tu as gagné... Je t'accorde tout ce que tu veux, et de toute façon Marie est pour toi, je ne fais pas le poids, et puis tu avais bien raison etc... ", en se couchant comme une mauviette.
Bien au contraire : Jésus sait conserver toute son autorité, mais sans la rendre inexorable et inflexible, comme le ferait tel ou tel père de famille uniquement préoccupé de faire courber les échines à son bon vouloir, par une autorité dénuée d'amour.
Non : dans la famille apostolique dont notre Seigneur est le Chef, on s'aime toutes voiles dehors, et le Père qu'il est pour ses apôtres n'a d'autre joie que de rendre ses enfants le plus heureux possible, sans que cela les dispense de porter leur croix.

« Jésus » en retour est centré émotionnellement sur sa Mère, si bien que la pensée de ses souffrances à elle s’impose à des moments inattendus, comme par exemple lors de la rencontre avec la veuve de Naïm qui vient de perdre son fils et dont il touche la litière en pleurant : Judas Iscariote voit ces larmes et demande : « Pourquoi pleures-tu, Seigneur ? » Jésus tourne vers lui son visage et dit : « Je pense à ma Mère… » (III, 50, 291)
Ce ne sont donc pas le mort, ni la Mère en deuil, qui émeuvent « Jésus », mais une douleur centrée sur sa Mère – et sur lui.


Même tactique, même résultat : DGC n’aura pas le mensonge facile avec nous, car nous savons qu’il déforme systématiquement tout ce qu’il lit dans l’EMV. C’est pour lui une sorte de rituel : le nôtre est donc de le démasquer.

1er mensonge : Jésus pleure en touchant la litière pour l’arrêter.
Or ce que dit en réalité le texte, c'est qu'il n’y a alors que Lui qui ne pleure pas !

EMV 189.1 ( Le convois funèbre passe, la pauvre veuve mère de l’enfant défunt est au désespoir, cela attire la troupe apostolique et Jésus à sa tête )

(…) "C'est la mère" dit Pierre ému et dans son œil fin et bon brille une larme.
Mais il n'est pas le seul à avoir les larmes aux yeux devant ce déchirement : Le Zélote, André, Jean et jusqu'au toujours jovial Thomas ont dans les yeux la lueur d'une larme. Tous, tous sont profondément émus. Judas Iscariote murmure : "Si c'était moi ! Oh ! ma pauvre mère..."

Jésus a dans les yeux une douceur intolérable, tant elle est profonde. Il se dirige vers la litière."

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---> Jésus pleure pas. DGC a délibérément menti.
---> la vision de cette scène est tellement déchirante qu'elle provoque naturellement l'émotion générale des apôtres, seul Jésus sait se dominer, malgré que Lui aussi en soit très profondément touché.

2e mensonge : Jésus est incapable de prendre en compte la souffrance d’autrui.

EMV 189 (suite)

« La mère sanglote plus fort car le cortège tourne en direction du tombeau déjà ouvert. Voyant que Jésus va toucher la litière, elle l'écarte violemment. Qui sait ce qu'elle peut craindre dans son délire ? Elle crie ; "Il est à moi !" et elle regarde Jésus avec des yeux hagards.
"Je le sais, mère. Il est à toi".
"C'est mon fils unique ! Pourquoi la mort pour lui, pour lui qui était bon et qui m'était si cher, ma joie de veuve ? Pourquoi ?"
La foule des pleureuses fait retentir plus haut ses cris funèbres et rétribués pour faire écho à la mère qui continue :
"Pourquoi lui et pas moi ? Ce n'est pas juste que celle qui a engendré voit périr son fruit. Le fruit doit vivre, car autrement, car autrement à quoi servent ces entrailles qui se déchirent pour mettre au monde un homme ?"
Et elle se frappe le ventre, féroce et désespérée.
"Ne fais pas ainsi ! Ne pleure pas, mère"
Jésus lui prend les mains dans une étreinte puissante et les retient de sa main gauche pendant qu'avec la droite il touche la litière en disant aux porteurs :
"Arrêtez-vous et posez-la à terre."
Les porteurs obéissent et descendent le brancard qui reste soutenu par ses quatre pieds.
Jésus saisit le drap qui couvre le mort et le rejette en arrière, découvrant la dépouille. La mère crie sa douleur en appelant le nom de son fils, je crois :
"Daniel !"
Jésus, qui tient toujours les mains de la mère dans la sienne, se redresse, imposant par l'éclat de son regard, avec son visage des miracles les plus puissants et, abaissant sa main droite, il ordonne avec toute la puissance de sa voix :
"Jeune homme ! Je te le dis : lève-toi!"
Le mort, comme il est, avec ses bandelettes, se lève pour s'asseoir sur la litière et appelle :
"Maman !"
Il l'appelle avec la voix balbutiante et effrayée d'un enfant terrorisé.
"Il est à toi, femme. Je te le rends au nom de Dieu. Aide-le à se débarrasser du suaire. Et soyez heureux."
Et Jésus va se retirer."

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---> Jésus, dans une pleine maîtrise de ses émotions et avec une profonde empathie, a soutenu la veuve, lui prenant les mains, la dissuadant de se faire du mal, la calmant par son autorité, et enfin accomplissant pour elle le miracle de la résurrection de son enfant : rien de semblable à la geignarde description de Jésus, inventée par DGC.

3e mensonge : Jésus est sous la dépendance affective de sa Mère.

EMV 189 (suite)

Mais, oui ! La foule le bloque à la litière sur laquelle la mère s'est penchée et où elle s'embrouille au milieu des bandelettes pour faire vite, vite, vite, pendant que les lamentations de l'enfant ne cessent d'implorer :
"Maman ! Maman !"
Le suaire est enlevé, les bandelettes sont enlevées, la mère et le fils peuvent s'embrasser et ils le font sans tenir compte du baume et qu'ensuite la mère essuie du cher visage, des chères mains, avec les bandelettes elles-mêmes. Puis, n'ayant rien pour l'habiller, la mère quitte son manteau et l'en revêt, et tout permet de le caresser...

Jésus la regarde... il regarde ce groupe affectueux serré contre les bords de la litière qui maintenant n'est plus funèbre et il pleure. Judas Iscariote voit ces larmes et demande :
"Pourquoi pleures-tu, Seigneur ?"
Jésus tourne vers lui son visage et dit :
"Je pense à ma Mère..."
Cette brève conversation ramène l’attention de la femme vers son Bienfaiteur. Elle prend son fils par la main et le soutient. En effet il est comme quelqu'un dont le corps supporte un reste de torpeur. Elle s'agenouille en disant :
"Toi aussi, mon fils, bénis ce Saint qui t'a rendu à la vie et à ta mère"
Et elle se penche pour baiser le vêtement de Jésus pendant que la foule chante l'hosanna à Dieu et à son Messie, désormais connu pour ce qu'il est. En effet les apôtres et les habitants d'En-Dor se sont chargés de dire qui a accompli le miracle. "

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1 . Jésus pense à sa Mère, mais qui, honnêtement, n’y penserait pas comme Lui ? Voir la résurrection d’un jeune fils, et l’émotion de ses retrouvailles avec sa mère qu’il appelle « Maman ! », devrait ne pas rappeler d’avance à Jésus les atroces souffrances imposées à Marie sa Mère lors de sa mort horrible sur la croix, la douloureuse Piéta recevant son Corps sans vie sur ses genoux, la plainte agonisante de Marie lors de sa mise au tombeau, et son agonie durant les redoutables trois jours d’attente, avant sa Résurrection ? Que DGC le sache : si cette scène évangélique ne lui rappelle rien de tout cela, tel n’est pas le cas pour nous.

2 . Cette scène du convois funèbre était si poignante, qu'elle provoqua les larmes de compassion de l'ensemble des apôtres qui en furent témoins : et Jésus, à qui elle rappela celle des peines bien plus cruelles encore de sa propre Mère Immaculée au pied de sa croix, n'aurait pas du pleurer à cette douloureuse pensée ? Par quelle espèce d'insensibilité ?

3 . Or, compatir à sa Mère est pour Jésus un acte profondément humain, et non pas la manifestation d’une dépendance affective à son égard. Et d’ailleurs, Jésus sut rendre très discrète sa propre peine, pourtant tellement plus lourde que celle de cette veuve, la lui cachant afin de s'occuper uniquement d'elle et de sa douleur, puis de son enfant.

Je ne sais pas comment qualifier l’injure faite ici à Jésus et Marie… Jésus serait prié de se taire, de ne pas montrer d’émotions, et de n’avoir aucun souvenir de ce qui va bientôt Lui arriver ainsi qu’à sa Mère : une telle revendication de DGC est tout simplement inhumaine. Or on sait par expérience que Jésus n’était pas inhumain.

Cette douleur le submerge à de nombreuses reprises, depuis les moments d’agonie qui ponctuent le récit, jusqu’au dernier cri sur la croix, où Jésus est tourné davantage vers sa Mère que vers le Père Éternel.

1 . Dans son cœur douloureux, Marie était une avec le Père Éternel, et une avec Jésus le Verbe Incarné : il sera donc assez difficile à DGC de nous expliquer en quoi Jésus était plus centré sur Marie que sur son Père.
Lorsqu’Il est avec Marie du haut de la croix, lorsqu’Il crie la première syllabe du mot « Maman ! » en mourant, c’est parce que son divin Père est avec elle, et que l’Esprit-Saint l’est également : qui le regarde et l’entend sur la croix regarde Dieu, et entend Dieu (cf Jean 14,9).

2 . Nous avions déjà salué le fait que DGC soit très friand de saint Bernard, tout en déplorant qu’il le soit beaucoup moins de ses écrits, car visiblement il ne les connait pas, peut-être faute de réel intérêt.

En effet, lorsque Jésus, du fond de sa détresse insondable, cherche Marie, l’invoque, est tendu vers elle pour chercher le secours de son amour maternelle, Il accomplit à la lettre le conseil si avisé de son futur grand Docteur de Clairvaux :

« Ô homme, qui que tu sois, qui dans cette marée du monde te sens emporté à la dérive parmi les orages et les tempêtes, ne quitte pas des yeux la lumière de cette étoile. Quand se déchaînent les rafales des tentations, quand tu vas droit sur les récifs de l’adversité, regarde l’étoile, appelle Marie ! Si l’orgueil, l’ambition, la jalousie te roulent dans leurs vagues, regarde l’étoile, crie vers Marie ! Si la colère ou l’avarice, si les sortilèges de la chair secouent la barque de ton âme, regarde vers Marie. Quand, tourmenté par l’énormité de tes fautes, honteux des souillures de ta conscience, terrorisé par la menace du jugement, tu te laisses happer par le gouffre de la tristesse, par l’abîme du désespoir, pense à Marie. Dans les périls, les angoisses, les situations critiques, invoque Marie, crie vers Marie ! Que son nom ne quitte pas tes lèvres, qu’il ne quitte pas ton cœur, et pour obtenir la faveur de ses prières, ne cesse pas d’imiter sa vie. Si tu la suis, point ne t’égares ; si tu la pries, point ne désespères ; si tu la gardes en ta pensée, point de faux pas. Qu’elle te tienne, plus de chute. Qu’elle te protège, plus de crainte. Sous sa conduite, plus de fatigue. Grâce à sa faveur, tu touches au port. Et voilà comment ta propre expérience te montre combien se justifie la parole : Le nom de la vierge était Marie ! (Lc 1, 27) ».
(Extrait de la deuxième homélie Super Missus est, 17)

Comment Jésus aurait-Il pu descendre au plus profond de nos angoisses, de nos misères, de nos souffrances, sans nous donner Lui-même cet exemple, sans invoquer avec une ardeur passionnée Marie, sa Corédemptrice, l’unique Consolatrice de sa Passion, présente à Lui au moment de l’abandon du Père ? Comment saint Bernard recommanderait-il de le faire, mais pas Jésus Lui-même par son Exemple divin ? Pour le Fils de Dieu ainsi plongé dans le plus cruel abandon, quoi de plus naturel que de se tourner une dernière fois vers celle des entrailles de laquelle Il est le fruit chéri, et qui est là pour Lui, dans ses souffrances ultimes qui précèdent sa mort ?

Tout cela nous montre à quel point les deux Martyrs furent unis de tout leur être dans la souffrance rédemptrice, jusqu'à la dernière seconde, et que le principe de leur union était : Dieu, uniquement Dieu.

DGC fait carrément ici une objection de protestant : pour lui, celui qui va à Marie ne va pas à Dieu. Rien n’est moins catholique que de prétendre cela, et il est normal que Jésus le fasse mentir par ses Paroles de Messie souffrant. D’ailleurs : aucune des sept Paroles ultimes du Christ ne manquent dans l’EMV.

Dernier point : la crucifixion dans l’EMV est une pure et simple illustration vivante de ce qui inspira saint Bonaventure pour rédiger son « Stabat Mater ». Chacun pourra le vérifier en lisant ce passage de l'EMV qui nous plonge de manière tellement ultime dans la Passion du Christ, que rien ne le peut décrire.

Continuons :

Lors d’un moment de solitude sur la montagne de Jiphtaël qu’il vient d’escalader avec peine, Jésus laisse éclater le motif premier de sa détresse: puis il s’assoit, la tête entre les genoux qu’il soulève et entoure de ses mains entrelacées, il appelle de toute son âme la Mère lointaine : « Maman ! Maman ! Maman ! Mon éternelle douceur ! Oh ! Maman ! Oh ! Maman ! Comme je te voudrais tout près ! Pourquoi ne t’ai-je pas toujours, seul réconfort de Dieu ? » (IV, 5, 32-33)

Par un raccourcis qui l'arrange très bien, l'auteur encore une fois croit réussir à tourner en dérision cette scène, si poignante de vérité ( isolement et prière de Jésus pour Judas )

Oui, Jésus commence, en cette solitude recherchée, à laisser éclater sa peine : il n'y a pas à s'étonner de ce qu'en cette troisième année de sa Vie publique, récoltant haine et mépris pour prix de sa Bonté souveraine, de la part des siens qui ne l'accueillirent pas, incompris de ses proches, et se sachant d'avance trahi par son apôtre judas, Jésus commence à ressentir violemment tristesses et angoisses, même si, à la différence de sa mortelle Agonie du jardin des oliviers, Il avait encore toute fois le réconfort de pouvoir penser à l'amour de sa Mère : Et il faudrait s'en offenser.

Il n'y a qu'à lire ce passage absolument sinistre, de l'agonie du Christ au Gethsémani, pour être persuadé qu'alors, la déréliction fut totale pour le Christ.

Et on comprend comment ici, après avoir supplié ardemment le Ciel pour obtenir le salut de son apôtre Judas - Ciel qui ne lui donna à cette heure pas plus de réponse qu'un bloc d'airain - le Christ, submergé par la douleur, s'effondra et appela sa Mère, son ultime réconfort, avec angoisse.

Après lui avoir fait un procès pour avoir rencontrée physiquement sa tendre Mère, DGC lui en fait maintenant un autre pour le motif qu'il l'invoque à distance, dans sa douloureuse prière ! Il faudrait savoir.

---> DGC, pour une simple erreur de lecture lors de l’épisode des noces de Cana ( cf volet 5 ), pensant à tort que le Christ avait coupé tous liens avec sa Mère - hormis ceux d’une sorte d’amour éthéré sans affectivité ( donc déshumanisé ) - , se met donc à reprocher sa souffrance humaine au Christ agonisant, Lui notre humble Serviteur et Seigneur... Or il faut bien qu’il le réapprenne : Jésus notre Maître a bien souffert en tout comme un homme, jusqu’au paroxysme. Et quand un homme en arrive à ce degré de souffrance, fut-il roi, il appelle sa mère par son nom : « Maman ! ». Et cela n’a rien de honteux, c’est bien plutôt l’inverse qui le serait.

« Jésus » ressent le besoin de s’expliquer sur ses relations avec sa Mère en finale : « certains trouvent trop affectueux l’amour de Marie pour Jésus ; je leur dis de se souvenir de qui était Marie : la femme sans péché et donc sans impureté dans son amour envers Dieu, envers ses parents, envers son époux, envers son fils, envers le prochain. Il leur faut prendre en considération que ma Mère voyait en Moi bien davantage que le fruit de son sein. Ils doivent enfin tenir compte de la nationalité de Marie : race hébraïque, race orientale, et temps très éloignés des temps actuels. Ces éléments expliquent certaines amplifications verbales de l’amour qui pour vous peuvent paraître exagérées. Le style oriental et hébraïque est fleuri, pompeux, même dans le langage ordinaire. Tous les écrits de ce temps et de cette race en sont une preuve, et le passage des siècles n’a pas beaucoup changé le style de l’orient. (…) a ceux qui jugent trop affectueux l’amour de Jésus pour Marie, je dis de considérer qu’en Jésus était Dieu, et que Dieu un et trine trouvait son réconfort à aimer Marie, celle qui le repayait de la douleur de toute l’espèce humaine, le moyen pour que Dieu puisse revenir se glorifier de sa création et donner des habitants à ses cieux. Et qu’ils considèrent enfin que tout amour devient coupable uniquement quand il enfreint l’ordre, c’est-à-dire quand il va contre la volonté de Dieu et le devoir qu’il faut accomplir. » (X, 38, 298- 299)

Et ainsi, DGC finit de rendre un témoignage cuisant contre lui-même et ses injustes accusations envers l’EMV.
On ne pouvait pas trouver de propos du Christ plus lumineux, limpides et précis, pour justifier le tendre amour entre Lui et Marie.

Il y a de l’inconsistant et de l’anachronique dans ces arguments, exprimés dans un style embarrassé où « Jésus » ne parvient pas à parler de lui-même à la première personne du singulier ;

Les dernières affres de cet article sont plutôt comiques, et on ne sait plus très bien d’où DGC tire toutes ses salades. Et il est vrai que ses erreurs de lecture qui l’ont si bien fourvoyé ne riment pas vraiment avec intelligence.

On remarque que, quand là-bas l’auteur réclame à corps et à cris que Jésus soit moins centré sur lui-même dans l’EMV, ici, pour peu que notre Seigneur explique quoi que ce soit sans employer la première personne du singulier, il est jugé « embarrassé, et n'arrivant pas à parler de lui-même ». Mais de la part d’un illusionniste menteur et sophiste, c’est sans aucun doute le meilleur des compliments.

Mais le plus important relève du fond du propos. L’innocence de Marie et la divinité de Jésus doivent faire taire les objections aux excès et aux ambiguïtés de leur attitude.

-Excès : ce qui est infiniment aimable ne peut pas être aimé à l’excès.
-Ambiguïtés : elles ne se trouvent que dans l’esprit enténébré de l’auteur de l’article que je réfute, lui qui ne peut aligner une seule phrase sans faire un mensonge ou un sophisme, comme nous l’avons vu ensemble.

C’est précisément l’argument des manipulateurs et des directeurs spirituels intrusifs, qui font valoir que la pureté des êtres renouvelés par la foi, de leurs relations « en Dieu », justifient toutes les exceptions et toutes les inconvenances.

Mais justement, Jésus et Marie n’étaient en rien comparables à un père spirituel terrestre "classique" et à son novice : au contraire, les Deux Purs vivaient continuellement au cœur d’un Mystère d’Amour que rien ne peut décrire si ce n’est le Cantique des cantiques, et inaccessible au commun des mortels, si ce n’est par la contemplation spirituelle des saints.

Mais on devine facilement à quoi DGC fait ici allusion : à ce que sainte Thérèse de l’Enfant Jésus écrit dans la dernière partie de son autobiographie à mère Marie de Gonzague sur la direction des âmes, et que malheureusement, il lit exactement à la manière dont il lit l’EMV :

« (…) A quinze ans, lorsque j'eus le bonheur d'entrer au Carmel, je trouvai une compagne de noviciat qui m'avait précédée de quelques mois ; elle était plus âgée que moi de huit ans mais son caractère enfant faisait oublier la différence des années, aussi bientôt vous avez eu, ma Mère, la joie de voir vos deux petites postulantes s'entendre à merveille et devenir inséparables. Pour favoriser cette affection naissante qui vous semblait devoir porter des fruits, vous nous avez permis d'avoir ensemble de temps en temps de petits entretiens spirituels. Ma chère petite compagne me charmait par son innocence, son caractère expansif, mais d'un autre côté je m'étonnais de voir combien l'affection qu'elle avait pour vous était différente de la mienne. Il y avait aussi bien des choses dans sa conduite envers les soeurs que j'aurais désiré quelle changeât...

Dès cette époque le bon Dieu me fit comprendre qu'il est des âmes que sa miséricorde ne se lasse pas d'attendre, auxquelles Il ne donne sa lumière que par degré, aussi je me gardais bien d'avancer son heure et j'attendais patiemment qu'il plaise à Jésus de la faire arriver. Réfléchissant un jour à la permission que vous nous aviez donnée de nous entretenir ensemble comme il est dit dans nos saintes constitutions : pour nous enflammer davantage en l'amour de notre époux, je pensai avec tristesse que nos conversations n'atteignaient pas le but désiré ; alors le Bon Dieu me fit sentir que le moment était venu et qu'il ne fallait plus craindre de parler ou bien que je devais cesser des entretiens qui ressemblaient à ceux des amies du monde. Ce jour était un samedi, le lendemain pendant mon action de grâces, je suppliai le bon Dieu de me mettre à la bouche des paroles douces et convaincantes ou plutôt de parler Lui-Même par moi. Jésus exauça ma prière, il permit que le résultat comblât entièrement mon espérance car : Ceux qui tourneront leurs regards vers lui en seront éclairés (Ps. XXXIII) (Ps 34,6) et La Lumière s'est levée dans les ténèbres pour ceux qui ont le coeur droit. (Ps 112,4) La première parole s'adresse à moi et la seconde à ma compagne, qui véritablement avait le coeur droit... L'heure à laquelle nous avions résolu d'être ensemble étant arrivée, la pauvre petite soeur en jetant les yeux sur moi, vit tout de suite que je n'étais plus la même ; elle s'assit à mes côtés en rougissant et moi, appuyant sa tête sur mon coeur, je lui dis avec des larmes dans la voix tout ce que je pensais d'elle, mais avec des expressions si tendres, en lui témoignant une si grande affection que bientôt ses larmes se mêlèrent aux miennes.

Elle convint avec beaucoup d'humilité que tout ce (que) je disais était vrai, me promit de commencer une nouvelle vie et me demanda comme une grâce de l'avertir toujours de ses fautes. Enfin au moment de nous séparer notre affection était devenue toute spirituelle, il n'y avait plus rien d'humain. (Ps 19,15) En nous se réalisait ce passage de l'Ecriture : " Le frère qui est aidé par son frère est comme une ville fortifiée ". (Pr 18,19) Ce que Jésus fit avec son petit pinceau aurait été bientôt effacé s'Il n'avait agi par vous, ma Mère, pour accomplir son oeuvre dans l'âme qu'Il voulait tout à Lui. L'épreuve sembla bien amère à ma pauvre compagne mais votre fermeté triompha et c'est alors que je pus, en essayant de la consoler, expliquer à celle que vous m'aviez donnée pour soeur entre toutes, en quoi consiste le véritable amour. Je lui montrai que c'était elle-même qu'elle aimait et non pas vous, je lui dis comment je vous aimais et les sacrifices que j'avais été obligée de faire au commencement de ma vie religieuse pour ne point m'attacher à vous d'une façon toute matérielle comme le chien qui s'attache à son maître. L'amour se nourrit de sacrifices, plus l'âme se refuse de satisfactions naturelles, plus sa tendresse devient forte et désintéressée. Je me souviens qu'étant postulante, j'avais parfois de si violentes tentations d'entrer chez vous pour me satisfaire, trouver quelques gouttes de joie, que j'étais obligée de passer rapidement devant le dépôt et de me cramponner à la rampe de l'escalier. Il me venait à l'esprit une foule de permissions à demander, enfin, ma Mère bien-aimée, je trouvais mille raisons pour contenter ma nature... Que je suis heureuse maintenant de m'être privée dès le début de ma vie religieuse ! Je jouis déjà de la récompense promise à ceux qui combattent courageusement. Je ne sens plus qu'il soit nécessaire de me refuser toutes les consolations du coeur, car mon âme est affermie par Celui que je voulais aimer uniquement. (Jdt 15,10-11) Je vois avec bonheur qu'en l'aimant, le coeur s'agrandit, qu'il peut donner incomparablement plus de tendresse à ceux qui lui sont chers que s'il s'était concentré dans un amour égoïste et infructueux. (…) »
( Manuscrit C, folio 20 )
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1 . DGC ne retient pas cette phrase pourtant significative : « nous entretenir ensemble comme il est dit dans nos saintes constitutions : pour nous enflammer davantage en l'amour de notre époux ».
C’est bien là tout ce que peuvent faire saintement deux âmes encore pécheresses sur la terre : tâcher de s’enflammer mutuellement d’amour pour Dieu, mais sans devenir l’une pour l’autre un but auquel s’attacher de manière purement humaine.

2 . C’est pour dire à quel point Thérèse ne parlait pas ici pour Jésus et Marie, puisque précisément, Jésus était le But ultime pour Marie, qui elle, à son tour était le Paradis terrestre, le repos souverain de Jésus, en tant qu’Immaculée ! Leur perfection mutuelle les empêchaient par principe de s’aimer en dehors de Dieu seul, de rester comme cette jeune novice dans des futilités, et ils auraient donc pu faire leur cette parole de Thérèse : « Je ne sens plus qu'il soit nécessaire de me refuser toutes les consolations du coeur, car mon âme est affermie par Celui que je voulais aimer uniquement. » Il n’y a pas de règle pour ceux qui sont Amour, rien qu’Amour. Les règles de discipline sont pour les imparfaits que nous sommes.

3 . Thérèse parle de son combat violent pour ne pas s’attacher humainement à celle qui tient dans la communauté la place du Christ, et qu’il faut aimer comme telle. Mais si réellement, il n’y avait pas la moindre différence entre le supérieur d’une communauté religieuse et le Verbe Incarné marchant sur terre parmi les hommes, alors : que DGC nous explique pourquoi les moines et les moniales jeûnent, et mènent un genre de vie tout imprégné de pénitence, puisque le Christ Époux serait avec eux ?
« Tant qu’ils ont l’Époux avec eux, ils ne peuvent pas jeûner. Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé, alors, ce jours-là, ils jeûneront. » (Marc 2,18-22)
S’il en est ainsi, et si nous devrions imiter en tout point les rapports des disciples et de la sainte Vierge avec le Christ, alors : qu’il nous explique pourquoi il n’a pas lui-même un disciple bien-aimé, à qui il accorde de reposer la tête sur sa poitrine durant les repas au réfectoire, au moins le dimanche, à la manière de Jean à la sainte Cène ?

Et effectivement, à des âmes bouchées, on est bien obligé de donner ce genre de « leçon pour les nuls », simplement parce qu’ils en sont toujours là.

4 . La tendresse entre Jésus et Marie fut un signe incarné de ce qu’il est impossible d’atteindre pour nos pauvres humanité, à savoir le Feu de l’Esprit-Saint, que seuls les saints peuvent connaître par la contemplation amoureuse de Dieu. Il serait aussi vain de prétendre imiter pareille intimité entre les Deux Immaculés, que de prétendre s’emparer du don des miracles, ou de celui d’avoir des apparitions.

Deux âmes pécheresses ont besoin nécessairement de règles strictes, pour ne pas tomber dans le péché : alors que Jésus et Marie ne connaissaient aucune limite, ni dans leur affection humaine non sujette au péché, ni dans leur amour spirituel, totalement divinisé.

Laissons le mot de la fin à Jésus Lui-même :

EMV 45.6 :
« Sais-tu, Maria, ce que tu fais ? Ce que je fais, plutôt, en te dévoilant l’Evangile ? C’est une tentative plus forte pour amener les hommes vers moi. Tu l’as désiré par des prières ardentes. Je ne me borne plus à la parole. Elle les fatigue et les éloigne. C’est un péché, mais c’est comme ça. J’ai recours à la vision, à la vision de mon Evangile et je l’explique pour la rendre plus claire et plus attrayante.

A toi, je donne le réconfort de la vision. A tous, je donne le moyen de désirer me connaître. Et si une fois encore elle ne sert à rien, si, comme des enfants cruels, ils rejettent le don sans en comprendre la valeur, à toi, mon don restera et à eux ira mon indignation. Je pourrai, une fois encore leur faire cet ancien reproche : “ Nous avons joué de la flûte et vous n’avez pas dansé. Nous avons entonné des lamentations et vous n’avez pas pleuré. ”

Mais peu n’importe. Laissons les “ inconvertibles ” accumuler sur leurs têtes des charbons ardents et tournons-nous vers les brebis qui cherchent à connaître le Pasteur. Le Pasteur, c’est Moi et tu es la houlette qui les conduit à moi. »
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"Je n'ai jamais rien vu de plus grand, de plus absolu, que ces adorations de Marie pour le Verbe de Dieu qui est son Fils, mais dont elle se rappelle toujours qu'il est Dieu. Aucune des créatures, guéries ou converties par Jésus, que je vois adorer leur Sauveur, pas même les plus ardentes, pas même celles qui sans le remarquer sont théâtrales dans l'impétuosité de leur amour, n'a quelque …Plus
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"Je n'ai jamais rien vu de plus grand, de plus absolu, que ces adorations de Marie pour le Verbe de Dieu qui est son Fils, mais dont elle se rappelle toujours qu'il est Dieu. Aucune des créatures, guéries ou converties par Jésus, que je vois adorer leur Sauveur, pas même les plus ardentes, pas même celles qui sans le remarquer sont théâtrales dans l'impétuosité de leur amour, n'a quelque chose qui ressemble à cela. Elles aiment totalement, mais toujours en créatures auxquelles il manque quelque chose pour être parfaites. Marie aime, j'ose le dire, divinement. Elle aime plus qu'une créature. Oh ! Elle est vraiment la fille de Dieu exempte de faute ! C'est pour cela qu'elle peut aimer ainsi !... Et je pense à ce qu'a perdu l'homme avec le Péché d'origine... Je pense à ce que nous a volé Satan en entraînant les Premiers Parents. Il nous a enlevé ce pouvoir d'aimer Dieu comme l'a aimé Marie... Il nous a enlevé le pouvoir d'aimer comme il faut."
( EMV 477.3 )

(...)
Même tactique, même résultat : DGC n’aura pas le mensonge facile avec nous, car nous savons qu’il déforme systématiquement tout ce qu’il lit dans l’EMV. C’est pour lui une sorte de rituel : le nôtre est donc de le démasquer.

1er mensonge : Jésus pleure en touchant la litière pour l’arrêter.
Or ce que dit en réalité le texte, c'est qu'il n’y a alors que Lui qui ne pleure pas !

(...)
Nous avions déjà salué le fait que DGC soit très friand de saint Bernard, tout en déplorant qu’il le soit beaucoup moins de ses écrits, car visiblement il ne les connait pas, peut-être faute de réel intérêt. (...)