Le cardinal Becciu se défend dans une interview

Le cardinal Angelo Becciu s'est exprimé dans le journal allemand de désinformation Die Zeit. Ce qu'il dit.

- "En tant que suppléant [du secrétaire d'État], j'étais responsable de 17 bureaux, dont l'un gérait les fonds de la Secrétairerie d'État".

- La tâche du bureau était de proposer des investissements et j'ai toujours approuvé ce qui m'était présenté.

- "Je n'avais aucune qualification ni expérience dans le domaine, et nous en plaisantions parfois."

- "Le chef du bureau administratif de la Secrétairerie d'État [Monseigneur Alberto Perlasca], accusé par le promoteur de justice du Vatican, m'a soudainement impliqué en portant des accusations contre moi dans un mémoire qui a contribué à m'entraîner dans ce procès."

- Je n'ai pas été condamné pour l'investissement [à Londres], mais seulement pour l'avoir autorisé", bien que "l'autorisation écrite de l'investissement ait été donnée par le cardinal secrétaire d'État de l'époque, Tarcisio Bertone, mon supérieur".

- Je n'ai jamais été le responsable ultime des finances du Vatican".

- La décision de Bertone était basée sur une expertise de notre bureau spécial pour les investissements, c'est-à-dire les experts de Perlasca.

- La transaction [à Londres] s'est déroulée en quatre phases : premièrement, l'investissement proprement dit avec l'acquisition de 45 % du fonds qui possédait la propriété ; deuxièmement, la sortie du fonds avant la date limite ; troisièmement, l'achat de la propriété et le transfert de sa gestion au courtier Torzi ; quatrièmement, la vente [avec une lourde perte] : "Je n'étais responsable que de la première phase, celle de l'investissement".

- "Mon chef de bureau [Perlasca] m'a toujours assuré que tout se passait bien" et "je n'ai découvert les problèmes qu'en octobre 2019, un an après avoir quitté le poste de substitut".

- "Pas un seul centime de l'affaire londonienne n'est allé dans ma poche" et "Je n'ai pas de propriété, à l'exception d'une vieille Mazda de 2001".

- Sur l'accusation selon laquelle Becciu aurait favorisé Mincione, le financier qui gérait le fonds londonien : "Pourquoi aurais-je favorisé quelqu'un qui a causé des pertes au Secrétariat d'État ? Et pourquoi, alors que je n'avais pas gagné un centime dans tout cela, ai-je reçu presque la même punition que ceux qui avaient empoché des millions ?

- Sur l'accusation selon laquelle Becciu aurait détourné, avec Cecilia Marogna, l'argent destiné à la libération de Sœur Gloria enlevée : "L'accusation était tellement absurde que le professeur Giovanni Maria Flick, l'avocat qui représentait la société de gestion immobilière du Vatican, Apsa, a demandé mon acquittement".

- Quant à l'accusation selon laquelle Marogna aurait reçu 575 000 euros du Vatican pour la libération de Sœur Gloria, mais les aurait dépensés pour elle-même : "Je suppose qu'elle a correctement collaboré avec une agence britannique qui a organisé la libération".

- Becciu a été reconnu coupable de collusion avec son frère, bien qu'un transfert de 125 000 euros ait été légal : "Les transferts ont été effectués sur le compte diocésain de Caritas. Il n'y a jamais eu d'accord secret avec mon frère ! J'ai agi à la demande des évêques de mon diocèse d'origine en Sardaigne, qui m'ont demandé de l'aide pour leurs œuvres caritatives en 2015 et 2018. Il était absolument de ma responsabilité de faire ces dons. Même le tribunal est arrivé à la conclusion que l'argent n'a pas fini dans les poches de mon frère".

- "Au cours du procès, il est apparu clairement, grâce à des témoignages très précis, qu'un complot avait été ourdi contre moi".

- Les activistes des médias qui interviewent Becciu demandent si Francesca Chaouqui, qui a été condamnée à la prison par le tribunal du Vatican en 2016, était derrière tout cela. Réponse de Becciu : "Je préfère ne pas parler de cette personne".

- Mais il ajoute ensuite : "Dans le procès, ce n'est pas moi qui l'ai mentionnée, mais deux témoins qui ont raconté son rôle au moment où le chef du Secrétariat [Perlasca] a commencé à m'accuser."

Image: © Mazur/cbcew.org.uk, CC BY-NC-ND, Traduction de l'IA