AJPM
12321

Trois lapins en 68 et trois peluches en 2018 !!!

Article précédent : Fait beau « Oui » Ça mouille « Ouais » Lequel a raison ? « Les deux ensemble »

* * *

De Mattei critique le livre

« La naissance de Humanae Vitae à la lumière des Archives du Vatican »



Par : Roberto de Mattei, vaticaniste
Corrispondenza Romana

Le 19 juillet 2015
( Rorate Caeli )

Traduction de l'Italien vers l'Anglais :

Contributrice : Francesca Romana

Début 2017, le Pape François a mis en place « un comité d'étude » pour préparer le 50ème anniversaire de l'Encyclique Humanae Vitae ( 25 juillet 2018 ). L'existence de ce comité « secret » a été mise en lumière quelques mois plus tard par deux publications Catholiques : Stilum Curiae * et Corrispondenza Romana **

Le comité, coordonné par Monseigneur Gilfredo Marengo, a pour mission de retrouver la documentation des Archives du Vatican, relative aux travaux préparatoires à Humanae Vitae, qui ont eu lieu pendant et après le Concile Vatican II. Le premier fruit de cet ouvrage est le volume de Mgr Marengo : « La naissance d'une Encyclique. Humanae Vitae à la lumière des Archives du Vatican » publié par la Libreria Editice Vaticana. D'autres publications suivront peut-être et d'autres documents seront vraisemblablement soumis, en privé, au Pape François.

D'un point de vue historiographique, le livre de Mgr Marengo est décevant. Sur la genèse et les conséquences de l'Encyclique Humanae Vitae, insérée dans le contexte de la révolution contraceptive, le meilleur livre reste, à mon avis, celui de Renzo Puccetti : « Les poisons de la contraception » ( Edizioni Studio Domenicano, Bologne 2013 ). L'étude de Mgr Marengo contient néanmoins de nouvelles choses. Le plus pertinent est la publication de l'ensemble du texte d'une Encyclique « De Nascendi Prolis » ( pp. 215-238 ), que Paul VI, après cinq ans de travail pénible, a approuvé le 9 mai 1968, fixant la date de sa promulgation pour la Solennité de l'Ascension ( 23 mai ).

L'Encyclique que Monseigneur Marengo définit comme « une prononciation rigoureuse de la Doctrine morale » ( p.194 ) était déjà imprimée en Latin lorsqu'il y a eu une tournure inattendue des événements. Les deux traducteurs Français, Mgr Jacques Martin et Mgr Paul Poupard, ont exprimé de fortes réserves quant à l'approche trop « traditionnelle » du document. Paul VI, bouleversé par les critiques, travailla personnellement sur de nombreuses modifications du texte, changeant surtout son ton pastoral, devenu plus « ouvert » aux sollicitations culturelles et sociales du monde moderne. Deux mois plus tard, De Nascendi Prolis, avait été transformé en Humanae Vitae. Le souci du Pape était que cette encyclique « soit reçue de la manière la moins problématique possible » ( p.121 ), non seulement grâce aux reformulations de son langage, mais aussi à l'abaissement de sa nature dogmatique ( p.103 ).

Mgr Marengo rappelle que Paul VI n'a pas accepté l'invitation que l'Archevêque de Cracovie de l'époque, Karol Wojtyla, lui avait adressée, de publier « une instruction pastorale, réaffirmant en des termes non équivoques, l'autorité de la Doctrine de Humanae Vitae, face au mouvement de contestation généralisé à laquelle elle a été soumise.

L'objectif, ou tout au moins le résultat du livre de Mgr Marengo, semble être de relativiser l'Encyclique de Paul VI, qui apparaît comme une phase d'un parcours historique complexe et qui n'a pas été conclue par la publication de Humanae Vitae, ni avec les discussions qui ont suivi. On ne peut pas « affirmer avoir dit le « dernier » mot et clore, si cela était nécessaire, des décennies de débat » ( p.11 ).

Sur la base de la reconstruction historique de Mgr Marengo, les nouveaux théologiens, qui se réfèrent à Amoris Laetitia, diront que l'enseignement de Humanae Vitae n'a pas changé, mais doit être compris dans son ensemble sans le réduire à la condamnation de la contraception qui est seulement un aspect. La pastorale — en plus — est le critère pour interpréter un document qui se réfère à la Doctrine de l'Église sur le contrôle des naissances, mais aussi la nécessité de l'appliquer selon un sage discernement pastoral. En dernière analyse, s'agit-il de lire Humanae Vitae à la lumière d'Amoris Laetitia ?

Humanae Vitae était une encyclique qui causait une grande angoisse ( c'est ainsi que Paul VI lui-même la définissait ) et était certainement courageuse. L'essence de la révolution de 68 était, en effet, de rejeter toute autorité et toutes lois, au nom des instincts et des désirs libérateurs. Humanae Vitae, en réitérant la condamnation de l'avortement et de la contraception, rappelait que tout ne pouvait pas être permis, qu'il y avait une loi naturelle et une autorité suprême, l'Église, qui a le droit et le devoir de la garder.

Humanae Vitae n'était pas une encyclique « prophétique ». Cela aurait été le cas, si elle avait osé s'opposer aux faux prophètes néo-Malthusiens avec les paroles divines « Croissez et multipliez-vous » ( Genèse 1, 28; 9,27 ). Il ne l'a pas fait, car Paul VI, craignant d'entrer en conflit avec le monde, a accepté le mythe de l'explosion démographique, lancé en 1968 par le livre de Paul Erlich, The Population Bomb [ La Bombe P ]. En 2017, ce même Erlich a été invité par Mgr Marcelo Sánchez Sorondo à répéter ses théories sur la surpopulation au congrès organisé par l'Académie Pontificale des Sciences sur le thème : « Extinction biologique. Comment sauver le monde naturel dont nous dépendons » ( 27 février - 1er mars 2017 ). L'auteur dans ce volume décrit les scénarios catastrophiques qui attendaient les habitants de la Terre s'ils n'avaient pas réussi à prendre des mesures pour contenir la croissance démographique. Ce que l'encyclique condamne correctement, c'est la contraception artificielle, mais sans rejeter le nouveau « dogme » d'une réduction nécessaire des naissances. Humanae Vitae remplace ainsi la Divine Providence, qui jusqu'alors avait régulé les naissances dans les familles Chrétiennes, par le calcul humain de la « parentalité responsable ».

Le Magistère de l'Église affirme cependant, de manière dogmatique, que la contraception doit être condamnée non seulement parce qu'elle est une méthode non naturelle, mais aussi parce qu'elle est en opposition directe avec la fin première du mariage qui est la procréation. Si le but procréatif n'est pas déclaré prévaloir sur l'unitif, il sera possible de soutenir la thèse que la contraception peut être licite quand elle met en péril l'« intima communitas » des époux. Jean-Paul II affirmait vigoureusement l'enseignement de Hunanae Vitae, mais la conception de l'amour conjugal durant son pontificat est à l'origine de nombreuses ambiguïtés. À cet égard, je ferai référence à l'analyse précise faite par Don Pietro Leone, un excellent théologien contemporain, dans son livre « La famille attaquée : une défense philosophique et théologique de la société humaine » ( Loreto Publications, 2015 ) pour lequel Maike et Robert Hickson ont écrit un bon commentaire chez Rorate Caeli. ***

Au cours des cinquante dernières années, en raison d'une conception trompeuse des buts du mariage, les enseignements pontificaux n'ont pas été appliqués et la pratique de la contraception et de l'avortement, les cohabitations hors mariage et l'homosexualité se sont largement répandues parmi les Catholiques. L'Exhortation post-synodale représente l'aboutissement d'un itinéraire qui a pris beaucoup de temps à se faire.

Répétant presque textuellement les paroles prononcées le 29 octobre 1964 par le Cardinal Leo-Jospeh Suenens dans la salle du Concile : « Nous avons peut-être accentué les paroles des Écritures : « Croissez et multipliez-vous » au point de négliger l'autre parole divine : « Et les deux ne feront qu’une seule chair ». Le Pape François a affirmé dans Amoris Laetitia : « D’autre part, nous avons souvent présenté le mariage de telle manière que sa fin unitive, l’appel à grandir dans l’amour et l’idéal de soutien mutuel ont été occultés par un accent quasi exclusif sur le devoir de la procréation ». [ 36 ].

En transformant ces paroles, nous pourrions dire que, dans les dernières décennies, nous avons mis l’accent sur les paroles bibliques : « Les deux ne feront qu’une seule chair » presque exclusivement, au point de négliger les autres paroles divines : « Croissez et multipliez-vous ». C'est aussi à partir de ces Paroles, riches en signification, qu'il faut recommencer, non seulement pour une renaissance démographique mais pour une régénération spirituelle et morale de l'Europe et de l'Occident Chrétien.

- - -
* http : //www.marcotosatti.com/…/humanae-vitae-v…
** https : //www.corrispondenzaromana.it/il-piano-di-rei…
*** https : //rorate-caeli.blogspot.com/2014/12/extensive-book-review-don-pietro-leones.html

Source : dieuetmoilenul.blogspot.com/…/de-mattei-criti…

* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *

Le siège de Humanae Vitae

L'ennemi a-t-il presque percé les remparts ?


par Christopher A. Ferrara
(
Le Centre de Fatima )
Le 19 juillet 2018


Sandro Magister a écrit un article dans lequel il propose qu'un nouveau livre de Gilfredo Marengo sur la genèse de l'Encyclique Humanae Vitae ( HV ) représente « un obstacle inattendu » à « la campagne qui est en cours pour démolir 'Humanae Vitae' — l'Encyclique de Paul VI de 1968 qui disait non aux contraceptifs artificiels ».

Je suis en désaccord respectueusement. Sur la base du résumé exhaustif du récit du livre fourni par Andrea Tornielli, que Magister considère comme suffisant pour voir où Marengo se dirige, il est clair que Marengo, un membre de la commission semi-secrète du Pape François mise sur pied pour « réévaluer » Humanae Vitae à son approche rapide de son 50e anniversaire ( 25 juillet ), a ouvert la voie à une autre application de la nouveauté totalement destructrice de François dans le domaine de la théologie morale : à savoir que les normes morales objectivement contraignantes admettent des exceptions pratiques basées sur la capacité subjective de chacun à obéir à sa situation « concrète ». En d'autres termes, une forme d'éthique de la situation.

Selon le résumé de Tornielli, Marengo documente les faits suivants :

a) Les réponses écrites sollicitées auprès des membres du Synode des Évêques de 1967 — le premier du genre après l'invention du Synode « universel » par Paul VI — étaient largement favorables à l'altération de l'enseignement inaltérable de l'Église sur l'immoralité intrinsèque de la contraception, y compris la pilule. Sur les 25 réponses écrites reçues, 18 étaient en faveur du changement et seulement 7 étaient opposés.

b) « Les sept opposés à tout changement inclus Mgr Fulton Sheen, le Cardinal Siri ( l'un des défenseurs acharnés de l'Orthodoxie au milieu du soulèvement Néo-Moderniste pendant Vatican II ), et nul autre que l'Évêque de Cracovie, Karol Wojtyla, le futur Pape Jean-Paul II.

c) La majorité Progressiste, représentée par le tristement célèbre Cardinal Suenens de Belgique, a plaidé pour l'utilisation de la pilule dans des « conditions déterminées », arguant que cela constituerait un « développement » harmonieux de la reconnaissance du Pape Pie XI que le simple recours à des périodes naturellement infertiles, n'impliquant pas tout moyen artificiel, ne serait pas immoral en soi.

d) Les archives secrètes examinées par la commission semi-secrète révèlent que Paul VI était prêt à publier un brouillon entièrement orthodoxe d'une Encyclique sur la contraception, portant le titre De Nascendae Prolis du Père théologien pontifical Mario Luigi Ciappi, connu des lecteurs de cette chronique comme le prélat même qui a révélé que le Troisième Secret mettant en garde contre une apostasie qui « commence au sommet ». En fait, le texte Latin avait déjà été imprimé et était prêt à être publié officiellement.

e) Cependant, le projet de Ciappi fut mis de côté en raison des objections adressées à Paul VI par le Secrétariat d'État du Vatican, qui bloquèrent la publication pendant que Paul VI reconsidérait le texte.

f) Cela a été suivi d'un remaniement progressif de l'Encyclique appelant ouvertement à ce qui, sous François, est devenu l'ordre du jour : affirmer l'enseignement de principe tout en « accompagnant » les fidèles au fur et à mesure qu'ils progressent sur un parcours imaginaire vers la perfection », sans pour autant accepter pleinement et obéir à la condamnation infaillible du Magistère sur la contraception. Le projet Progressiste mettait également l'accent sur « l'amour conjugal » au détriment apparent de la procréation et de l'éducation des enfants comme fin primaire du mariage. Le même document affirmait que le Pape ne devait pas assumer le rôle d'interprète unique de l'enseignement de l'Église en la matière, comme pour suggérer que l'enseignement moral du Magistère est soumis à un consensus démocratique, au moins parmi les nouveaux Collèges des Évêques qui venaient d’être conçus ».

g) Paul VI a sagement rejeté cette réécriture désastreuse, en se fixant finalement sur le projet que nous connaissons maintenant sous le nom de Humanae Vitae. Mais ce projet, soutient Marengo, est une sorte de compromis entre la rigueur doctrinale du projet de Ciappi et le remaniement Progressiste opposé avec son appel à « l'accompagnement ».

En conséquence, Humanae Vitae affirme effectivement l'immoralité intrinsèque de la contraception, mais évoque aussi la « difficulté » de suivre « de nos jours » l'enseignement de l'Église — par opposition au passé, où les gens avaient moins de confort et de soutien matériels ? Il fait aussi plusieurs fois allusion à la sympathie pour la « faiblesse » des pécheurs, comme pour minimiser un échec déjà largement répandu de suivre, avec la grâce de Dieu, un dictat fondamental de la Loi Naturelle. Mais Humanae Vitae ne va pas jusqu'à permettre « d'accompagner » les pécheurs alors qu'ils continuent à violer une norme morale qui n'admet aucune exception.

De tout cela, Marengo tire une conclusion qui ne représente guère un « obstacle » à un recul de Humanae Vitae mais semble plutôt préparer le terrain. Il écrit qu'avec Humanae Vitae, Paul VI a négocié un chemin entre « deux attitudes extrêmes », que Marengo qualifie de « rejet préjudiciable de l'enseignement [ de l'Église ] ou une défense — sans des « si » ni des « mais » — qui lui donnerait [ au Pape ] un rôle disproportionné comme un rempart [ ou une muraille de château ] pendant chaque crise dans l'Église et dans le monde ».

Si la présentation d'une norme morale sans exception est désormais considérée comme une « attitude extrême » et si le rôle du Pape dans la défense de la morale quand elle est attaquée par le monde et au sein de l'Église elle-même doit maintenant être limité afin que ce ne soit pas « disproportionné », sur quelle base Magister soutient-il que le travail de Marengo fait obstacle à l'attaque de l'enseignement infaillible de l'Église contre la contraception actuellement en cours ? Je ne vois aucune raison de sa confiance. Je ne vois que des problèmes à venir.

On devrait espérer et prier que Magister a raison et que j'ai tort.

Source : dieuetmoilenul.blogspot.com/…/le-siege-de-hum…

* * * * * * * * * * * * *
Album ACTU


>>> Le CAS d'un PAPE HÉRÉTIQUE : si François l'est, concluez
GChevalier partage ceci
11
ACTU.
ActualitéPlus
ACTU.

Actualité
GChevalier
Que nous rabote la conciliaire ?
« Il faut garder la doctrine
Tout en faisant le contraire. »
Entendez-vous les copines ?
Ne prenez pas la pilule
Tout en la prenant quand même :
Ces deux choses sont la même !
N'en ayez point scrupule.
AJPM
Peu de personnes aiment le Bon Dieu comme il l'entend ;
Ce qui m'a permis, ajoute Antéchrist, d'atterrir à bord de ma soucoupe volante !