GChevalier
621

Où Magister se trompe pour vouloir absolument soutenir l'insoutenable tandem Müller-Ratzinger (subtil mais faux)

Les « dubia » sont plus vivants que jamais. Et le cardinal Müller en ajoute un de son cru
Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (06/11/2017)
Deux livres viennent récemment de sortir, tous deux sous la plume d’auteurs prestigieux et tous deux se voulant une réponse aux « dubia » exprimés il y a un an par quatre cardinaux au Pape François concernant l’exhortation post-synodale Amoris laetitia.

Le premier de ces livres, édité en Italie par Ares, a déjà beaucoup fait parler de lui. C’est celui de Rocco Buttiglione, philosophe célèbre et interprète autorisé de la pensée philosophique de Jean-Paul II, aujourd’hui grand défenseur des « ouvertures » introduites par François concernant la communion aux divorcés remariés et héraut tout aussi déterminé de la parfaite continuité entre le magistère du pape actuel en matière de morale et celui de l’encyclique « Veritatis splendor » du pape Karol Wojtyla.

Mais plus encore que ce qu’écrit Buttiglione, rien de très neuf, c’est surtout la préface de son livre qui a beaucoup fait jaser. Elle est signée par le cardinal Gerhard L. Müller, l’ex-préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
Et de fait, une telle préface a paru à beaucoup être contradictoire.
En effet, d’un côté Müller écrit qu’il partage entièrement les thèses de Buttiglione et en recommande chaleureusement la lecture.

D’un autre côté cependant, le cardinal présente de lui-même – explicitement – un seul cas d’accès éventuel à la communion de la part d’un catholique passé à une nouvelle union alors que son premier conjoint est encore en vie. Il s’agit du cas où le premier mariage, bien que célébré à l’Église, doive être considéré comme invalide pour absence de foi ou pour manque des autres prérequis essentiels au moment de la célébration, mais qu’une telle invalidité « ne puisse pas être canoniquement prouvée ».

Dans ce cas, Müller écrit :
« Il est possible que la tension qui existe entre le statut public-objectif du ‘second’ mariage et la faute subjective puisse ouvrir, aux conditions décrites, l’accès au sacrement de la pénitence et à la sainte communion moyennant un discernement pastoral au for interne ».

Or, personne n’a remarqué que le cas hypothétique évoqué par Müller est le même que celui que Joseph Ratzinger avait déjà proposé et discuté à plusieurs reprises, tout en admettant lui aussi l’éventuel accès aux sacrements, toujours cependant avec une décision prise « au for interne » avec le confesseur et en étant attentif à ne pas causer un scandale public :
> Pas de communion pour les hors-la-loi. Mais Benoît XVI étudie deux exceptions

Si l’on s’en tient à ce qu’il écrit à la préface, tel est donc la pierre d’angle – tout à fait traditionnelle – sur laquelle le cardinal Müller se fonde concernant l’accès à la communion des divorcés remariés.

Buttiglione s’aventure quant à lui beaucoup plus loin en se prévalant de la caution bien peu compréhensible de l’ex-préfet de la doctrine. Un « dubia » de plus, indiscutablement, plutôt qu’un de moins.

Source : www.diakonos.be/…/les-dubia-sont-…

Brandmüller rectifie tout : Les paroles de Brandmüller, c'est pas du toc mais du pur catho : ça donne des piles

* * * * * * * * * * * * *
Album ACTU