La noblesse française et la Société des Cincinnati

La noblesse française et la Société des Cincinnati

William Doyle


On a souvent remarqué le rôle paradoxal joué par la noblesse française dans la guerre d’Indépendance américaine. Soit comme volontaires à la suite de La Fayette, soit comme officiers dans l’armée et la marine royales, des nobles français ont énormément contribué au rejet de l’autorité d’un roi et à l’établissement d’une république qui, dès sa première Constitution (les Articles de Confédération), proscrit toute noblesse. Si La Fayette, que ses camarades américains qualifient toujours de « the Marquis », proclame néanmoins son indifférence envers les titres et la naissance, il semble peu probable que la plupart des officiers français y consacrent beaucoup d’attention. Ce qui compte pour eux, ce sont moins les principes sociopolitiques de leurs alliés américains que la chance d’humilier l’ennemi ancestral britannique. Même La Fayette, au moment d’un débarquement prévu sur les côtes anglaises en 1779, s’empresse d’abandonner l’Amérique pour venir y participer.

L'Ordre de Cincinnatus & la Société des Cincinnati
Un témoignage éclatant de l’indifférence des officiers français envers l’esprit égalitaire des États-Unis nouvellement nés se trouve dans leur réponse à la création en 1783 de la Société des Cincinnati. Après la victoire de Yorktown en 1781, la plupart des Français regagnent l’Europe ; et, deux ans plus tard, même l’armée américaine s’apprête à s’auto-dissoudre. Plusieurs d’entre ses officiers ne veulent pas se séparer sans établir une association commémorative pour rappeler la lutte glorieuse terminée. C’est l’origine de la Société des Cincinnati, ligue d’anciens officiers combattants qui se propose de perpétuer la mémoire de leur participation à la guerre en portant une médaille commémorative, et en transmettant cette distinction héréditairement par droit de primogéniture. On envisage une branche de la Société dans chacun des treize États fondateurs ; et, en reconnaissance du rôle joué par les Français dans la guerre, on les invite à se constituer en une quatorzième.

La réunion fondatrice charge Pierre Charles L’Enfant, officier français (et plus tard architecte de Washington ) de transmettre cette invitation en France, et en même temps d’y commander la fabrication d’exemplaires de l’enseigne de la nouvelle Société, un aigle américain suspendu d’un ruban bleu et blanc – bleu pour l’Amérique, blanc pour la France.
Les membres portent une médaille dessinée par le major Pierre Charles L'Enfant (1754-1825), qui fut le premier secrétaire français. Cette médaille dorée se présente sous la forme d'un aigle à tête blanche (bald eagle) chargé d'un médaillon illustrant l'histoire de Cincinnatus sur un fond bleu, avec, à l'avers, ce citoyen romain exemplaire représenté quittant sa charrue pour servir l'État entouré de la légende « OMNIA – RELINQT – SERVARE – REMPU », « Il abandonna tout pour servir la République », et au revers, le retour de Cincinnatus au labour avec la devise « VIRT – PRAEM – SOCI – CIN – RUM – INST– AD 1783 », « en récompense de la bravoure – Société des Cincinnati fondée en 1783 après J-C. ».

Parti dès le mois d’octobre 1783, L’Enfant arrive à Paris début décembre et se met en contact immédiat avec La Fayette et Rochambeau. Non sans une certaine rivalité, les deux généraux s’adressent sur le champ au secrétaire d’État Vergennes pour obtenir l’agrément du roi à la formation d’une branche française, et pour le port de l’aigle par ceux qui en auront le droit. Le roi accède très promptement à ces deux requêtes bien que la tradition française défende aux officiers de porter n’importe quelle décoration étrangère, à la seule exception de la Toison d’or. La branche française des Cincinnati s’instaure en janvier 1784.

Alors commence de la part des officiers qui ont combattu en Amérique une véritable course pour se parer de la nouvelle décoration : « Nous n’étions occupés, se rappelle le comte de Ségur, que du plaisir de montrer sur notre poitrine cette palme guerrière, et de fixer sur nous, dans les promenades publiques, les regards d’une foule d’oisifs que la moindre nouveauté attire et rassemble. À leurs yeux cette décoration ne paraissait qu’un nouvel ordre de chevalerie. »
En principe, il faut avoir passé trois années de service en Amérique et en être sorti avec le grade de colonel mais, très rapidement, le nombre de cas douteux et d’appels contre l’exclusion accablent La Fayette et Rochambeau. Les officiers qui n’ont pas servi pendant trois années, ceux qui n’ont atteint la grade de colonel qu’après leur retour, ceux qui ont servi dans la guerre mais non pas sur le continent américain, et surtout les officiers de marine, tous se plaignent d’être exclus par les règlements dressés par les fondateurs américains de la Société. Tous font preuve de cette soif de distinctions qui, selon Montesquieu, caractérise la noblesse. Finalement, sur l’instance de l’amiral d’Estaing, les capitaines de vaisseau ayant servi sont admis.
La noblesse française et la Société des Cincinnati

La société des Cincinnati tint sa première assemblée générale le 7 janvier 1784, dans l'hôtel du comte de Rochambeau, 40 rue du Cherche-Midi.

AveMaria44
Cela montre que la noblesse française était contaminée, et que Louis XVI lui même approuvait....
La leçon espagnole en bref : Franco combat les cocos avec l'appui d'Adolphe, il remet le pays au roi, qui lui passe aux maçons........
Catholique et Français
Franco avait aussi l'appui de Pie XII. Ne l'oublions pas ! Quant à l'appui d'Hitler (et de Mussolini), il a été exclusivement militaire, pour contrer l'appui massif de Staline et des Démocraties Maçonniques au camp stalinien, anarchiste et républicain. D'ailleurs, une fois la victoire acquise, Franco a toujours donné une fin de non recevoir à Hitler (Hendaye, Serrano Suner etc...), n'envoyant …Plus
Franco avait aussi l'appui de Pie XII. Ne l'oublions pas ! Quant à l'appui d'Hitler (et de Mussolini), il a été exclusivement militaire, pour contrer l'appui massif de Staline et des Démocraties Maçonniques au camp stalinien, anarchiste et républicain. D'ailleurs, une fois la victoire acquise, Franco a toujours donné une fin de non recevoir à Hitler (Hendaye, Serrano Suner etc...), n'envoyant une division Azul à l'est que pour la forme et pour se débarrasser de pro-allemands encombrants.
AveMaria44
Mais, je met l'accent sur la passation au roi, qui lui rejoint la maçonnerie, sans parler de la révolution conciliaire qui oblige a passer à la liberté religieuse......et le tour est joué. N'oublions pas qu'Adolphe et Staline étaient subventionnés par les mêmes.
Catholique et Français
Oui, l’aide aux Insurgents de Washington a été une erreur politique et religieuse
(et économique) MAJEURE de Louis XVI. Toutes les cervelles de moineau de l’aristocratie française sont revenues d’Amérique enivrées de fariboles maçonniques (la maçonnerie anglo-saxonne et protestante étant l’ennemie mortelle du Catholicisme), au point que Claude Manceron, historien gauchiste, a pu intituler le …Plus
Oui, l’aide aux Insurgents de Washington a été une erreur politique et religieuse
(et économique) MAJEURE de Louis XVI. Toutes les cervelles de moineau de l’aristocratie française sont revenues d’Amérique enivrées de fariboles maçonniques (la maçonnerie anglo-saxonne et protestante étant l’ennemie mortelle du Catholicisme), au point que Claude Manceron, historien gauchiste, a pu intituler le premier tome de son histoire de la Révolution Française : « Le Vent d’Amérique ». Louis XVI a également commis une faute en soutenant une colonie révoltée contre la mère patrie, ce qui était contraire aux usages du temps; les USA n’ont eu aucune reconnaissance pour la France, tentant de s’emparer d’Haïti à l’occasion des troubles de la révolution, reprenant un commerce intensif avec l’Angleterre dès le milieu des années 80 et se trouvant même presque en état de quasi-guerre avec la France à la fin du siècle. Avec sa médaille de Cincinnatus, Louis XVI fut le dindon de cette sinistre farce !
AveMaria44
La seule excuse étant de désirer nuire à la perfide Albion.
Catholique et Français
Alors il aurait fallu exiger de récupérer le Canada perdu en 1763. Vu la puissance militaire et navale de la France dans les années 1780, c’était tout à fait possible.
AveMaria44
Ah! si vous aviez été là.......
Catholique et Français
Il faudrait tout de même rappeler que le liant de tout cela est la franc-maçonnerie. Cette société des Cincinnati a été créée en 1783 par le franc-maçon, raciste et esclavagiste George Washington. Elle est formée de treize «sociétés d'États», correspondant aux Treize États américains existants lors de la constitution des États-Unis, ainsi que d'une société française nommée «Société des …Plus
Il faudrait tout de même rappeler que le liant de tout cela est la franc-maçonnerie. Cette société des Cincinnati a été créée en 1783 par le franc-maçon, raciste et esclavagiste George Washington. Elle est formée de treize «sociétés d'États», correspondant aux Treize États américains existants lors de la constitution des États-Unis, ainsi que d'une société française nommée «Société des Cincinnati de France». La coordination des activités de ces 14 sociétés est assurée par une société générale (The General Society of the Cincinnati) dont le siège est à Anderson House à Washington DC. Les Cincinnati veulent promouvoir les «Valeurs» de Liberté, d'initiative, de dévouement au bien commun et de responsabilité qui ont fait la «réussite» des États-Unis d’Amérique, premier état maçonnique au monde. C’est une «Société d’Amis», expression que l'on retrouve à cette époque dans toutes les sociétés proches des quakers, comme les «Amis de la Constitution» etc… Son nom de Cincinnatus fut choisi en référence au héros républicain romain, qui, alors que sa patrie était en danger, fut appelé par le Sénat pour prendre la tête des armées de la République, et qui, après avoir victorieusement servi son pays, fondit son épée pour la transformer en soc de charrue et retourna, loin des honneurs, labourer ses terres pour continuer à le servir par son travail. Les membres de cette société portent une médaille dorée qui se présente sous la forme d'un aigle à tête blanche chargé d'un médaillon illustrant l'histoire de Cincinnatus sur un fond bleu, avec, à l'avers, ce citoyen romain exemplaire représenté quittant sa charrue pour servir l'État entouré de la légende «OMNIA – RELINQT – SERVARE – REMPU », soit «Il abandonna tout pour servir la République». Énormément de franc-maçons et républicains français ont appartenu à cette société, comme Rochambeau, Lauzun (Biron) ou le tristement célèbre Turreau, responsable des «Colonnes Infernales» de Vendée en 1794. Actuellement, monsieur Luis Alfonso de Borbón y Martínez-Bordiú, dit Louis «XX», "monarchiste mais pas anti-républicain" et adepte d'une "monarchie constitutionnelle à l'espagnole", est membre de la Société des Cincinnati depuis le 16 juin 1994. Enfin, je rappelle que le nom de Cincinnatus, républicain romain fut très à la mode et très utilisé par le camp republicano-maçonnique pendant la Révolution Française, comme en témoigne par exemple l'anecdote suivante : "Le dimanche 17 mars 1793, à 4 heures du matin, dans la nuit et la pluie, les bataillons de la Garde Nationale nantaise attaquent dans sept directions. Sur la route de Rennes, le canon républicain tonne à la Barberie vers 5 heures. Selon plusieurs témoins on l’entendit jusqu’à Sautron. Les insurgés résistent jusqu’à 9 heures 30. A ce moment-là, les républicains les repoussent de l’autre côté du pont sur le Cens. La cause est alors entendue. La plupart des rebelles (les catholiques et royalistes) se dispersent. Une partie du bataillon de la Garde Nationale les poursuit sur la route de Rennes tandis que l’autre partie va prêter main forte au détachement engagé sur la route de Vannes contre les insurgés embusqués autour de l’auberge du Massacre et dans les bois de Carcouët. Là aussi le succès est total. A 13 heures, on envoie des fiacres et des charrettes récupérer les morts, les blessés et les animaux abandonnés par les rebelles. A l’est, sur la route de Paris, après une longue fusillade et plusieurs coups de canon, le bataillon de Cincinnatus chasse les rebelles embusqués dans le bois et autour de la chapelle Saint-Georges. A 16 heures 15 il est de retour à Nantes. Le bataillon de l'Egalité a plus de difficultés à venir à bout des insurgés installés sur le côteau de Toutes-Aides, derrière le ruisseau du Gué-Robert. A plusieurs reprises dans la matinée il faut envoyer des renforts. On puise d'abord dans le détachement qui se bat route de Paris, puis on fait intervenir la réserve, à savoir les réfugiés de Clisson appuyés par un canon de 2. A midi la situation n'a pas évolué. On envoie un canon de 4. Plus tard il faut expédier un canon de 14 servi par des grenadiers du Bouffay. A 16 heures, alors que tous les autres bataillons rentrent victorieux à Nantes, on entend encore de lourdes détonations du côté de Richebourg. En soirée, les rebelles se dispersent sans avoir véritablement été vaincus. Par prudence, on ramène les canons au château; il faut éviter qu'ils ne tombent malencontreusement aux mains des assiégeants qui en sont encore dépourvus."