islametverite
597

Travailleur social viré de la Mairie de Paris pour avoir critiqué le Coran

Travailleur social, j’ai été viré par la Mairie de Paris pour avoir critiqué le Coran !
Publié le 14 mai 2013 par Stephane Bornat - Article du nº 303
Je suis travailleur social diplômé depuis une douzaine d’années. J’ai déjà écrit dans Riposte laïque et participé aux différentes actions de résistance républicaine. Il peut sembler surprenant qu’un travailleur social soit lié à ce mouvement mais pour moi, cela est naturel : j’aime mon pays, ses valeurs et sa culture. En gros, je suis tout autant nationaliste que tous les étrangers envers leur pays d’origine que j’ai pu encadrer et aimer son pays ne veut pas dire être xénophobe. Je suis pour une immigration raisonnée dans la droite ligne de Malika Sorel.
En 2011, j’ai été l’unique lauréat au concours d’éducateur technique spécialisé du centre d’action sociale de la ville de Paris (2 postes). J’ai intégré en juin 2011 un service d’accompagnement socio professionnel dans lequel je travaillais avec une contractuelle. Cette dernière était afghane et plutôt sympathique. Un jour, je la préviens que je ne mangerai pas à la cantine parce que je n’aime pas le poisson. Celle-ci me rétorque alors que je suis obligé d’en manger parce que je suis chrétien. Je lui explique que les chrétiens n’ont qu’une restriction alimentaire : ne pas manger de viande sacrifiée au nom d’une idole, c’est à dire halal ou casher. C’est alors que cette collègue monte en pression et me raconte avoir lu la bible et que les chrétiens ne doivent pas manger de porc. Je lui rétorque qu’elle confond le nouveau et l’ancien testament et que moi-même ayant lu le coran, je ne me permets pas de lui dire ce qu’elle doit manger ou faire pour prendre exemple sur le « beau modèle ». Ma collègue commence à s’énerver et j’échange autour des actes de Mahommet, les vols, les viols, les massacres etc. Je finis par lui expliquer que la religion est une question privée et que chacun est libre de croire ou de ne pas croire tant qu’il n’impose rien aux autres, comme ce qu’il doit manger. Celle-ci s’est alors dite « choquée » par mes propos et a été se plaindre auprès de la directrice adjointe, maghrébine (je ne sais pas si elle était musulmane).
Depuis ce jour, mon année de stage a été un enfer. Cette directrice adjointe m’a convoqué officiellement deux semaines plus tard pour me réprimander au motif que j’étais sorti de ma fiche de poste en aidant une autre contractuelle (asiatique) qui allait se retrouver au chômage et en renseignant un agent (antillais) sur ma formation d’éducateur technique spécialisé. J’ai protesté et il a été noté en plus sur ma notation que je contestais ma hiérarchie…
Dans la foulée, cette directrice adjointe a recruté une jeune femme de 23 ans sur le deuxième poste d’éducateur technique spécialisé. Celle dernière avait été reçue dernière sur la liste complémentaire au concours de conseillère en économie sociale et familiale. Un recrutement en dehors de tout respect législatif des textes de la fonction publique. Il s’est avéré que cette jeune femme s’est montrée très hautaine en passant son temps sur facebook avec un casque sur les oreilles pour écouter de la musique. J’ai rappelé à l’ordre cette collègue qui m’a assuré ne rien craindre de la direction. Pour preuve, elle a été se plaindre de moi et j’ai du quitter le bureau sur ses dires.
Les semaines se déroulent dans une ambiance tendue avec la directrice adjointe qui s’oppose à mes propositions malgré mes excellents résultats en terme d’insertion professionnelle. Durant cette période, je mets cependant en place deux partenariats importants avec des structures extérieures. Puis je demande une prime (NBI) de 43 euros/mois propre aux éducateurs techniques spécialisés. La directrice adjointe me la refuse au travers d’un courrier basé sur un décret modifié : le technique d’éducateur technique spécialisé ayant « disparu », le refus est d’office. Et lorsque je fais une demande de recours gracieux, ma supérieure m’annonce que mon avenir est compromis.
Dix jours plus tard, je reçois une lettre d’observation de quatre pages m’accusant de tout et de rien mais qui servira de base au dernier entretien d’évaluation avant la titularisation. Il m’est reproché par exemple de ne pas avoir respecté le secret professionnel en ayant posé une question sans fermer la porte, d’être responsable de l’alcoolisation d’un stagiaire ayant raté un entretien d’embauche ou encore d’avoir défendu les droits d’un travailleur handicapé. Dans le même temps, un collègue d’un autre établissement me contacte et s’inquiète pour moi car la directrice adjointe est venue pour essayer de me discréditer. Il trouve cela anormal au regard du bon travail effectué ensemble et alerte son syndicat (FO) qui viendra me voir.
Je décide donc de faire un signalement pour harcèlement : entre l’interdiction de parler de ma formation, le changement de bureau, les brimades constantes, le refus de prime avec l’utilisation d’un décret modifié, le dénigrement auprès des partenaires et la lettre d’observation, cela fait beaucoup. Je suis reçu par la commission sur le harcèlement qui ne donnera jamais suite.
Puis, je suis reçu au dernier entretien où l’évaluation est déjà remplie. Ma directrice adjointe me regarde avec un petit sourire et me dit : « Vous savez M BORNAT, un refus de titularisation, c’est rare, extrêmement rare ».
En cas de refus de titularisation, la situation de l’agent est vue en commission administrative et paritaire. Je fournis donc un mémoire composé de divers travaux et de multiples témoignages, j’y fais part également de plusieurs documents (demande de prime et refus de prime, refus de formation gratuite) ne se trouvant pas dans mon dossier unique. Une déléguée syndicale vient me voir et est choquée d’apprendre tant les accusations à mon encontre (elle me croisait tous les jours) que mes accusations (sur pièce) à l’encontre de ma direction.
La commission se réunit et mon cas est discuté pendant une heure quinze : le représentant de l’administration n’ayant pas jugé bon de regarder mon dossier ou de lire mon mémoire. Les syndicats bataillent dur en jugeant incompréhensible une non titularisation au regard de mes résultats et de l’argumentation légère de ma direction. La commission me donne raison et s’oppose au refus de titularisation. La direction générale doit donc prendre la décision finale.
Entre temps, avec le syndicat FO, nous rencontrons ma direction. L’entretien est houleux : la direction reste extrêmement floue sur ses reproches et l’exemple donné concerne mon refus de valider la position de ma directrice adjointe concernant l’orientation d’un jeune handicapé (africain). Or, il n’appartenait ni à ma supérieure ni à moi de décider de son orientation mais au représentant légal (qui était d’accord avec moi). Il s’agit donc d’abus d’autorité (art l311-3 CASF).
Au final, ma directrice m’attend le 1er juin 2012 au travail pour m’annoncer que je ne suis pas titularisé et que je dois vider mon bureau avant de partir. Chose que j’effectue devant plusieurs collègues atterrés par la violence de la situation.
Je prends un avocat pour faire un recours au tribunal administratif. Le CASVP fournit un mémoire de plus de cinquante pages dans lequel plusieurs rapports rédigés contre moi sont inclus mais n’étaient pas dans mon dossier unique de fonctionnaire. Un de ces rapports, rédigé par ma directrice adjointe, fait part d’accusation de racisme par une personne dont le nom n’est pas cité. Un autre rapport non daté, rédigé par ma collègue pour justifier mon départ du bureau commun, fait état de « ma perte de contrôle de mes membres lors d’une dispute ». Un courriel « confidentielle » quant à lui fait remonter des plaintes de « Monsieur X » et « Madame X » à mon encontre. Je tiens à préciser que ce courriel « confidentielle » est l’unique document fournit par une des six responsables d’atelier contre moi et que cette dernière est musulmane, porte le voile lors du ramadan et refuse tout contact physique avec les hommes durant cette période. Aucun des autres responsables d’atelier avec qui je travaillais n’a fait d’écrit me reprochant quelque chose.
Je perds donc lors du référé en urgence car je serais un élément mettant en danger les usagers, et ce malgré les multiples témoignages de professionnels en ma faveur faisant état de mon caractère très humain. Faut il rajouter que j’ai été isolé dans un bureau, deux étages au dessus de la direction, pour recevoir seul des publics fragiles et qu’il n’y a jamais eu le moindre incident.
Mi décembre 2012, le CASVP envoie un deuxième mémoire dans le cadre de mon référé sur le fond. Dans ce document, un seul témoignage manuscrit est fournit et dans lequel un agent administratif écrit à la directrice adjointe pour lui signaler que j’ai critiqué le coran !

Les pointillés en haut à droite sont la marque d’enregistrement au tribunal administratif
Tout d’abord, je tiens à préciser que je n’ai jamais tenu de tels propos envers les femmes hébergées. Et cela est d’autant plus improbable que ma directrice adjointe m’a accusé de nombreux reproches très rapidement mais jamais de celui-là. Ensuite, il faut bien relever que cet agent administratif décrit des propos rapportés par une tierce personne dans le cadre d’une conversation privée ! Or, aucun fonctionnaire ne doit voir inscrit ses opinions religieuses dans un dossier.
Le CASVP a produit lui-même la preuve qu’il avait des dossiers sur ses agents en dehors du dossier unique du fonctionnaire : les rapports, les courriels (dont l’impression est datée et date d’avril/mai) et cette dénonciation ont bien été stockés dans un dossier qu’il ne m’a pas été possible de consulter. J’ai compris alors pourquoi le représentant de l’administration, lors de mon passage en commission, n’avait daigné lire ni mon dossier ni mon mémoire : il avait accès à un autre dossier.
Le tribunal administratif lui ne voit aucun inconvénient à ce que l’administration use de telles méthodes qui ne respectent ni la loi ni même la présomption d’innocence puisque je n’ai jamais pu m’en défendre. J’ai donc perdu cet ultime recours.
Dès lors que j’ai critiqué l’islam, j’ai été « grillé ». Un dossier caché a été constitué à mon insu, m’accusant de racisme ou de violences. Le CASVP s’est permis de tout dévoiler au tribunal administratif, tribunal acceptant des dénonciations de « monsieur X » ou « madame X ».
Au même titre que la fameuse attaque du RER D dans laquelle un « jeune » avait été reconnu par une victime et par un policier. Ce « jeune » n’avait aucun alibi avec témoin mais avait été relâché.
Aujourd’hui, la justice sert des causes et non l’application de la loi. Ce « jeune » étant considéré comme une victime de la société, ni un policier assermenté ni une vraie victime ne font le poids face aux témoins que ce « jeune » n’a pas voulu citer. Et dans mon cas, « monsieur X » et « madame X », comme au temps de l’inquisition, ou encore une lettre de dénonciation par ouïe dire ont plus de poids que les multiples témoignages de travailleurs sociaux ou d’employeur qui m’ont soutenu.
Quant à moi, j’ai dépensé 4 500 euros en frais d’avocat pour découvrir ces accusations, validées par le tribunal. Radié de la fonction publique, il me sera pratiquement impossible de retravailler pour l’état et il est difficile à 40 ans de retrouver un emploi quand on est étiqueté. Tous les projets que j’avais mis en place au CASVP sont tombés à l’eau : défendre l’islam et une directrice adjointe dans la toute puissance est plus important que de permettre à des gens fragilisés de retrouver un emploi.
Je ne sais pas où va la société mais si même la fonction publique trahit ses règles et que le tribunal administratif valide des pratiques interdites depuis 1905, alors l’avenir est sombre. Et c’est avec honneur que j’espère être punaisé sur le mur des cons d’un certain syndicat de la magistrature, moi le travailleur social qui a aidé des centaines de personnes en souffrance, noires, blanches, arabes, asiatiques, musulmanes, athées ou chrétiennes.
Et toi, ami(e) fonctionnaire, si un musulman vient un jour te dire ce que tu dois manger, réfléchis bien avant de répondre.
Stéphane Bornat
PS : Je tiens à disposition le courrier officiel de refus de prime avec le décret modifié, les résultats du concours de cette jeune collègue ainsi que la création des postes parus au BO et le courrier de FO dénonçant les pressions de ma direction quant à l’orientation du jeune handicapé.