St Antoine de Padoue, confesseur et docteur,13 juin. Suite.........leur destination, sans que personne songeât à lui ; le descendant de l’illustre famille de Bouillon et des rois d’Asturies restait …Plus
St Antoine de Padoue, confesseur et docteur,13 juin.

Suite.........leur destination, sans que personne songeât à lui ; le descendant de l’illustre famille de Bouillon et des rois d’Asturies restait oublié dans ces assises de la sainte pauvreté. Au moment du départ, le ministre de la province de Bologne, remarquant l’isolement du jeune religieux dont personne ne semblait vouloir, l’admit par charité dans sa compagnie. A l’ermitage du Mont Saint-Paul, devenu sa résidence, on lui confia le soin d’aider à la cuisine et de balayer la maison, comme l’emploi qui semblait répondre le mieux à ses aptitudes. Durant ce temps, les chanoines de Saint-Augustin pleuraient toujours celui dont la noblesse, la science et la sainteté faisaient naguère la gloire de leur Ordre.
L’heure arriva pourtant, où la Providence s’était réservé de manifester Antoine au monde ; aussitôt, comme on l’avait dit du Sauveur lui-même, le monde entier se précipita sur ses pas . Autour des chaires où prêchait l’humble Frère, ce ne furent que prodiges dans l’ordre de la nature et dans l’ordre de la grâce. A Rome il méritait le noble titre d’arche du Testament, en France celui de marteau des hérétiques. Il nous est impossible de suivre en tout sa trace lumineuse ; mais nous ne devons pas oublier qu’en effet, une part principale revient à notre patrie dans les quelques années de son puissant ministère.
Saint François avait grandement désiré évangéliser lui-même le beau pays de France, ravagé par l’odieuse hérésie ; il lui envoya du moins le plus cher de ses fils, sa vivante image. Ce que saint Dominique avait été dans la première croisade contre les Albigeois, Antoine le fut dans la seconde. C’est à Toulouse qu’a lieu le miracle de la mule affamée, qui laisse sa nourriture pour se prosterner devant l’Hostie sainte. De la Provence au Berry, les diverses provinces entendent sa parole ardente ; tandis que le ciel réconforte par de délicieuses faveurs son âme restée celle d’un enfant, au milieu de ses triomphes et de l’enivrement des multitudes. Dans une maison solitaire du Limousin, sous le regard de son hôte, c’est le saint Enfant Jésus, rayonnant d’une admirable beauté, qui descend dans ses bras et lui prodigue ses caresses en réclamant les siennes. Un jour d’Assomption qu’il était tout triste, au sujet de certain passage de l’Office d’alors peu favorable à l’entrée de la divine Mère au ciel en corps et en âme, Notre-Dame vient le consoler dans sa pauvre cellule, l’assure de la véritable doctrine, et le laisse ravi des charmes de son doux visage et de sa voix mélodieuse. A Montpellier, comme il prêchait dans une église de la ville au milieu d’un immense concours, il se rappelle qu’il est désigné pour chanter à l’heure même dans son couvent l’Alléluia de la Messe conventuelle ; il avait oublié de se faire remplacer ; profondément chagrin de cette omission involontaire, il incline la tête ; or, tandis que, penché sur le bord de la chaire, il semble dormir, ses Frères le voient paraître au chœur, et remplir son office ; après quoi, reprenant vie devant son auditoire, il achève avec éloquence le sermon commencé.
C’est dans cette même ville de Montpellier où il enseignait la théologie aux Frères, que son Commentaire des Psaumes ayant disparu, le voleur fut contraint par Satan lui-même à rapporter l’objet dont la perte causait au Saint les plus vifs regrets. Plusieurs voient dans ce fait l’origine de la dévotion qui reconnaît Antoine comme le patron des choses perdues : dévotion appuyée dès l’origine sur les miracles les plus éclatants, et que des grâces incessantes ont confirmée jusqu’à nos jours.