Je suis entièrement d'accord avec vous et c'est exactement l'un des deux grands reproches que je fais aux meilleurs des français de la fin du XVIII° siècle dont la plupart ont émigré à partir du 14 juillet 1789 en laissant les mains libres aux pires des révolutionnaires; leur devoir, c'était de rester et de prendre la tête de la Contre-Révolution en France, évidemment au péril de leur vie. Cette dure leçon doit nous servir pour ce qui va arriver... Beaucoup, malgré cette lourde faute, étaient des gens de valeur (particulièrement militaire) qui auraient pu, qui auraient dû former les cadres pour les soulèvements à Paris et en province. Même la plupart des futurs grands chefs vendéens, présents à Paris le 10 août 1792, retournèrent dans leur province écoeurés de l'attitude de Louis XVI et il fallut que leurs paysans leur mettent la fourche au cul pour qu'ils acceptent de retourner au combat. Lamentable ! L'autre grande erreur des bons français a été leur plate et trop respectueuse soumission, leur obéissance servile à un Louis XVI qui n'a cessé de trahir son Dieu, sa couronne et son peuple (États Généraux, juin 1789, 17 juillet 1789, Déclaration des Droit de l'Homme, 6 octobre 1789, 14 juillet 1790, Journée des Poignards en février 1791, Varennes, Septembre 1791, 10 août 1792 etc...); plusieurs d'entre eux, lucides, demandaient tout de même que l'on mette ce pauvre homme dans un coin et qu'on les laisse "travailler"... Par ses atermoiements, par ses reniements, par ses faiblesses, par ses compromissions Louis XVI a tué la Contre-Révolution. À bon entendeur ! Il faut dire à leur décharge que pour un français de la fin du XVIII° siècle, le roi était comme le pape pour un catholique lambda de notre temps : on n'y touche pas, on se met à quatre pattes et on dit "amen" quoi qu'il pense, quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse... Consternant !